Le jury se réunit à la librairie Le Divan pour des délibérations animées !
Il est composé de
Mohammed Aïssaoui, auteur, critique littéraire • Delphine Chaume, journaliste, productrice • Guy Coudert, ACE15 • Nathalie Crom, critique littéraire, Télérama • Bertrand Dicale, auteur, journaliste spécialiste de la chanson • Véronique Jacob, éditrice • Isabelle Jarry, autrice • Joël Jondeau, mécène du Prix littéraire, directeur du Dupont Café • Victor Macé de Lépinay, journaliste • Philippe Touron, libraire
« Dans la verte campagne berrichonne, l'homme le plus différent qui soit est apparu ; il sortait des marais telle une étrange apparition. Jamais cette terre n'avait donné naissance à un enfant aussi bizarre. Il fallait bien que l'anormal advienne un jour. » Marcel Bascoulard a vraiment existé. Ce mendiant, séparé de sa famille, vivait dans des masures et vendait ses toiles au prix qu'on lui offrait.
Il est né en 1913 et a été assassiné en 1978. Dessinateur de génie, travesti, poète et photographe, il a choisi pour soeurs d'existence solitude et pauvreté.
Les extases n'étaient pas loin pourtant.
Dans ces Mémoires romancés, tout imprégnés d'une douce mélancolie, la prose avoisine souvent la poésie, retournant la misère en gloire.
Retrouvez toute la Rentrée Littéraire Robert Laffont ici : http://rentreelitteraire.robertlaffont.com/
C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d'amour.
Les années passent, et les enfants grandissent. Ils décident de ce qui est important pour eux, et la façon dont ils envisagent leur avenir. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses.
C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le coeur de trois êtres.
Un livre fulgurant, où l'auteur dénoue avec une sensibilité et une finesse extrêmes le fil des destinées d'hommes en devenir.
J'entre dans un café comme dans un roman. J'attends une surprise, quelque chose de nouveau. Qui m'attire - ou me repousse. Chaque salle a son registre, qui tient à son atmosphère, son style, son rythme, comme une petite musique, son décor, sa disposition, sa lumière, éblouissante, tamisée, froide, une manière dont les voix se posent, avec ses personnages, épisodiques ou périodiques, que je pourrais retrouver d'un jour sur l'autre.
Modernes ou désuets, les cafés sont un élément incontournable du décor parisien. Ils sont aussi des théâtres où se jouent à tous les instants des scènes de la vie quotidienne : rencontres fortuites ou programmées, retrouvailles ou séparations, dans la solitude ou la foule... Assis à une table de café, Didier Blonde observe et croque en de délicieuses anecdotes, avec beaucoup d'empathie et de délicatesse, un monde en perpétuel mouvement. Célébration de plaisirs minuscules et subtil autoportrait.
À bord d'un grand voilier, un homme laisse derrière lui le ciel gris et bas de Belgique, les paparazzis, les salles de concert enfumées. Sur les îles Marquises, il veut devenir un autre et retrouver le paradis perdu de l'enfance. Mais il reste toujours le plus grand : Jacques Brel.
Roman biographique et onirique, Mourir n'est pas de mise redonne vie avec grâce et émotion aux quatre dernières années mythiques de Jacques Brel, entre grandes fêtes, vie solitaire, compositions, échappées sur mer ou dans les airs. Des années de beauté, de gravité, d'une vie réinventée, tel un conte merveilleux et cruel.
«J'enroule ma parka Patagonia dans mon sac à dos avant d'entrer, et me saisis d'une chemise cartonnée qui me permet de débouler directement dans les couloirs sans qu'on sache précisément d'où je viens. Ensuite je pose la chemise sur mon bureau et file à la machine à café, généralement en compagnie de Laura, accréditant la thèse de la première pause d'une journée commencée bien plus tôt. Laura est la seule ici à me témoigner un début d'affection, peut-être parce qu'elle n'a pas de chien ni d'enfant à charge.» Un premier roman à l'humour décapant, qui illustre le rapport ambivalent du héros à la réussite, à la famille, au couple, et à tous types de discours dominants.
«Marguerite-des-Oiseaux et maman ne sont plus désormais que deux grands sacs de larmes. Et l'enfant que je suis se dit qu'il devra peut-être, bientôt, à l'aide de cette pince à linge, les accrocher toutes deux, les suspendre comme deux tissus humides entre les draps, les taies, les culottes et les slips, afin que le vent les ballotte et en les ballottant, parvienne à les sécher.» Nés sous les feux de la forge, ils étaient destinés à briller. Mais l'un des deux frères meurt trop tôt. Comment grandir avec une mère qui borde chaque jour un lit depuis longtemps vidé? Pourquoi ne pas plutôt entrer dans cette danse où la gaieté renaît?
En juin 2012, j'ai acheté sur Internet un lot de 250 photographies d'une famille dont je ne savais rien. Les photos me sont arrivées dans une grosse enveloppe blanche quelques jours plus tard. Dans l'enveloppe, il y avait des gens à la banalité familière, bouleversante. Je n'imaginais alors pas l'aventure qu'elle me ferait vivre.
J'allais inventer la vie de ces gens puis je partirais à leur recherche. Un soir, j'ai montré l'enveloppe à mon meilleur ami, Alex Beaupain. Il a dit : « On pourrait aussi en faire des chansons. » L'idée semblait folle.
Le livre contient un roman, un album photo, le journal de bord de mon enquête et un disque, interprété par Alex, Camelia Jordana, Clotilde Hesme et Françoise Fabian. Les gens de l'enveloppe ont prêté leur voix à deux reprises de chansons qui ont marqué leur vie.
Les gens dans l'enveloppe est ainsi un objet littéraire moderne et singulier. Faisant oeuvre de vies ordinaires, il interroge le rapport entre le romancier et ses personnages. Il est surtout l'histoire d'une rencontre, entre eux et moi.
Guinée-Bissau, 2012. Guitariste d'un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit désormais d'expédients. Alors qu'un coup d'État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi son premier amour. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto marche, va de bar en terrasse, d'un ami à l'autre. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d'une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d'un groupe qui joua aux quatre coins du monde une musique neuve, portée par l'élan et la fierté d'un pays. Au coeur de la ville où hommes et femmes continuent de s'affairer, indifférents aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d'autres anciens du groupe ont rendez-vous : c'est soir de concert au Chiringuitó.
Prix LiRE : Révélation française 2014. Prix littéraire Georges Brassens. Prix littéraire de la porte dorée 2015.
« Avec l'argent de leurs larcins, les deux frangins allaient au cinéma sur les Grands Boulevards pour voir des films de gangsters. En sortant des salles obscures, Django se prenait pour Al Capone et allait jouer les gros bras dans les bistros de la porte des Lilas. Ses héros avaient pour noms James Cagney, Edward G. Robinson. Ils regagnaient leur campement le nez marmité et les côtes bleuies. Négros, leur mère, leur filait une nouvelle peignée et les enfermait dans la roulotte. Alors, pour se défouler, ils ramassaient leur poêle à frire (banjo-guitare) et en mettaient un bon coup ».
Rien ne prédisposait ce gamin né en 1910 dans une roulotte au lieu-dit la Mare aux corbeaux, près de Charleroi, à devenir le roi du swing, le héros du peuple manouche et le chéri de ces dames. Mais la guerre arrive qui fauche Django au sommet de sa gloire. Courtisé par les autorités allemandes, il comprend bientôt qu'il va devoir choisir entre son art et sa vie.
Le livre qui a inspiré le film DJANGO, avec Reda Kateb et Cécile de France.
«Pim passe sa main partout où il peut, identifie à haute voix le jarret, la côte première et le filet mignon - les mots la font rire et puis moins quand il passe à la tranche grasse et au cuisseau. Le corps de l'apprenti ankylosé par des jours de découpe, de désossage et de nettoyage se détend enfin, s'assouplit, ses mains se décrispent, la chair est mobile, la peau se griffe, le sang détale dans les veines, il pose ses doigts sur les tempes de la fille, ça pulse.» Comme une bête est l'histoire d'un jeune homme qui aime les vaches au point de devenir boucher.
Lazare Vilain, philosophe de formation et dialecticien de vocation, se voit proposer d'enseigner son noble art devant un public de taulards. La chose se passe au mieux : troublé et séduit, le public répond présent. Mais peu à peu, Vilain se familiarise, copine et devient partie prenante d'un milieu qu'il importe de ne fréquenter qu'armé de méfiance.
Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans les années 1970. Le narrateur, Michel, est un garçon d'une dizaine d'années qui fait l'apprentissage de la vie, de l'amitié et de l'amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d'indépendance sous la houlette de « l'immortel Marien Ngouabi », chef charismatique marxiste. Les épisodes d'une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent, avec ses situations burlesques, ses personnages hauts en couleur : le père adoptif de Michel, réceptionniste à l'hôtel Victory Palace ; maman Pauline, qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique ; l'oncle René, fort en gueule, riche et néanmoins opportunément communiste ; l'ami Lounès, dont la soeur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d'hormones ; bien d'autres encore. Mais voilà que Michel est soupçonné, peut-être à raison, de détenir certains sortilèges... Au fil d'un récit enjoué, Alain Mabanckou nous offre une sorte de Vie devant soi à l'africaine. Les histoires d'amour y tiennent la plus grande place, avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes. La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante, pleine d'images cocasses, et sa fausse naïveté fait merveille.
Quatre objets étranges, quatre orphelins adoptés par quatre célibataires : Talbeau, avocat débonnaire et somptueux, Valentine, dont le salon russe ne désemplit pas, Luca, photographe de charme à l'accent romain, et Bichot, le voisin du dessus, le petit homme au coeur d'une tribu imaginative. Des voix, des rires, des dîners, des bouteilles, des chats. Les objets : la selle du cavalier indien, le lit Ernest Boiceau, la tacouba d'Ahamed, le matsu des Kotani. Le jeu est de les trouver. Quatre voyages qui commencent et s'achèvent au Cap-Ferret en passant par le lac Léman, l'océan de sable du Ténéré, la mer intérieure du Japon. Sous le vent de l'amitié, quatre histoires entourées d'eau.
" J'aimais la voix traînante de Léa, ses cheveux roux, son incroyable vitalité.
Nous nous comblions, est-ce qu'on peut dire cela ? Se combler, comme deux pièces de puzzle qui s'ajusteraient parfaitement, mais ne viendraient pas de la même boîte. Que nous est-il arrivé ? Où sont passées les deux amies perchées sur le tabouret du photomaton ? Il faudrait retourner dans la cabine, glisser une pièce dans la fente pour obtenir la preuve tangible de cette force qui nous habitait. Au lieu de ça, un rideau se lève, et c'est Léa qui apparaît.
Léa et son nouveau métier, rue Saint-Denis. Léa et ses bras troués. Il n'est pas besoin d'aller très loin, parfois, pour être dans un autre monde. " Marie Nimier trace, entre souvenirs heureux et combats contre les fantômes, le portrait d'une amitié sans pareille.
Si vous non plus, vous n'aimez pas les autres, cette chronique d'une jeunesse rêveuse est faite pour vous !
Anatole doit se rendre à l'évidence : du plus loin qu'il s'en souvienne, les autres ont toujours été là ! Et, il faut bien l'admettre aussi : quels qu'ils soient, ils ont toujours eu le chic pour lui mettre des bâtons dans les roues. Car, les autres, c'est d'abord l'autorité. Celle de la famille et celle de l'école. Alors, quand le père et l'instituteur ne font qu'un, imaginez les dégâts ! Ajoutez à cela une louche de pension et une cuillérée à soupe de service militaire, et vous comprendrez aisément qu'Anatole, avec son âme de poète, ait nourri quelques réserves à l'égard... des autres. Combien de fois, enfant, s'est-il rêvé en célèbre héros de bande dessinée pour pouvoir régler leurs comptes à toutes les brutes épaisses de ce monde ? En vain, car, dans la vraie vie, les autres ont toujours le dessus..
Heureusement, il y a les femmes, qui, elles, sont des " autres " à part !
Dès l'enfance, Anatole s'est aperçu que des êtres charmants et fascinants se mêlaient aux autres, sous l'apparence de fillettes, jeunes filles, jeunes femmes, aux jupes vaporeuses et au regards explicites. Hélas, sous ses airs émancipés, la gent féminine se montre rarement aussi compréhensive qu'elle n'y paraît. Dès sa première tentative d'étreinte, en cours de récréation, Anatole est vite renvoyé à sa solitude originelle. Le premier flirt ne sera pas moins glorieux. Et quant à son mariage, autant dire qu'il fut un désastre. N'en demeure pas moins la découverte d'une véritable bénédiction : l'amour ! Même si plus le temps passe, plus les femmes s'avèrent inattendues, complexes, étranges, bref, définitivement autres !
Un régal de finesse et d'humour, entre roman d'apprentissage et récit autobiographique.
" L'autobiographie est la forme littéraire la plus romanesque ", écrit J. A. Bertrand. Passé maître dans l'art de la chronique, des fragments et de l'anecdote, J. A. Bertrand poursuit une oeuvre originale et attachante. Avec la nonchalance de celui qui jetterait sur sa vie le regard d'un touriste, il remonte cette fois aux origines de son existence. En faux candide, il s'inspire de son enfance et retrace, sur le ton des confessions, les années de formation qui l'ont conduit à devenir un " apprenti clown-poète ", un philosophe dilettante, dégagé de toutes contingences, semblant planer en toute liberté au-dessus du commun des mortels. J. A. Bertrand prétend qu'il n'aime pas les autres, mais son lecteur n'est pas dupe : c'est tout le contraire ! En témoigne la tendresse ironique de sa dédicace (" À tous ceux que j'aime ")... Avec des apartés d'une drôlerie folle, il sait comme personne mettre le lecteur dans sa poche, comme un complice, un ami de toujours. J. A. Bertrand est un de ces rares écrivains dont le style et l'élégance d'esprit forcent le respect et l'admiration.
«Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.»