HOMMAGE À PIERRE NORA (1931-2025)
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Cinquante-sept ans chez Gallimard et trente-cinq ans d'enseignement et de recherche, plus de mille livres édités, sept volumes des Lieux de mémoire, quarante ans à la tête du Débat, en faut-il davantage pour justifier mon titre ?Je me suis souvent défini comme marginal central. Marginal, parce que je n'ai pas été un universitaire classique, ni un éditeur professionnel, ni un historien typique, ni un écrivain authentique. Encore qu'un peu tout cela.Central cependant, parce que beaucoup des auteurs, beaucoup des idées d'une des époques les plus effervescentes et créatrices de la France contemporaine sont passés par mon petit bureau du premier étage de la rue Sébastien-Bottin, devenue Gaston-Gallimard.C'est ce vu et vécu dont, avant de disparaître, j'ai voulu laisser la trace. Les auteurs, les idées, l'époque. En mémorialiste et en historien.P. N.
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Depuis des années, mes amis me pressent, en m'écoutant raconter mes histoires, d'écrire mes Mémoires. Je me suis toujours refusé à cette tâche que je sentais pourtant, moi-même, nécessaire.Les souvenirs ici réunis ne s'apparentent donc pas à des Mémoires, au sens classique du terme, mais à un mélange de ce que j'ai baptisé «lieux de mémoire» et «ego-histoire». Pour mieux dire, ils relèvent de ce que l'on appelait autrefois un roman d'apprentissage.Je me suis spontanément concentré sur les traits singuliers de mes jeunes années:la guerre de neuf à treize ans pour un enfant juif; une famille faite d'individualités fortes; une impossibilité à me plier aux normes universitaires sans pouvoir cependant m'en détacher; une initiation amoureuse des moins banales; une ouverture à plusieurs types de vie qui n'a pas été offerte à tous. Une jeunesse qui m'a fait ce que je suis.P. N.
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Les lieux de mémoire Tome 2 ; la nation Tome 2 ; le territoire, l'état, le patrimoine
Pierre Nora
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 12 Novembre 1986
- 9782070706594
La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles : fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées. Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française ; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse. Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable. Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme ; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
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Discours de réception d'Alain Finkielkraut à l'Académie française et réponse de Pierre Nora
Alain Finkielkraut, Pierre Nora
- Gallimard
- Blanche
- 26 Mai 2016
- 9782070196784
Suivis des allocutions prononcées à l'occasion de la remise de l'épée par Élisabeth de Fontenay et Amin Maalouf
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«Après avoir édité quelque sept cents livres, je me suis résolu à m'éditer moi-même. Cet ouvrage-ci mêle autobiographie intellectuelle et portrait d'époque à travers les interventions, polémiques et prises de position que j'ai été amené à provoquer ou à soutenir depuis cinquante ans. C'est au croisement de mon activité d'éditeur d'une intelligentsia encore au sommet de son rayonnement mondial et d'historien de la France contemporaine et de sa mémoire nationale que je me suis retrouvé "historien public". Depuis "Archives", cette collection de poche qui mettait les bibliothèques dans la rue et les archives dans la poche, jusqu'à "Liberté pour l'histoire", qui défend l'indépendance du travail de l'esprit, en passant par la revue Le Débat et Les Lieux de mémoire, qui réconcilient l'histoire de pointe avec la mémoire collective, une même volonté se dégage de tant d'engagements sans rapport apparent : mettre l'histoire au coeur de la culture et de l'identité françaises.» Pierre Nora.
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La disparition rapide de notre mémoire nationale appelle aujourd'hui un inventaire des lieux où elle s'est électivement incarnée et qui, par la volonté des hommes ou le travail des siècles, en sont restés comme ses plus éclatants symboles : fêtes, emblèmes, monuments et commémorations, mais aussi éloges, archives, dictionnaires et musées. Du haut lieu à sacralité institutionnelle, Reims ou le Panthéon, à l'humble manuel de nos enfances républicaines. Depuis les chroniques de Saint-Denis, au XIII? siècle, jusqu'au Trésor de la langue française ; en passant par le Louvre, La Marseillaise et l'encyclopédie Larousse. Plus qu'une exhaustivité impossible à atteindre, comptent ici les types de sujets retenus, l'élaboration des objets, la richesse et la variété des approches et, en définitive, l'équilibre général d'un vaste ensemble auquel ont accepté de collaborer plus de cent historiens parmi les plus qualifiés. La matière de France est inépuisable. Au total, une histoire de France. Non pas au sens habituel du terme ; mais, entre mémoire et histoire, l'exploration sélective et savante de notre héritage collectif.
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Présent, nation, mémoire
Pierre Nora
- Gallimard
- Bibliothèque Des Histoires
- 6 Octobre 2011
- 9782070135479
Répartis en trois thèmes, les trente-deux articles qui composent ce recueil délimitent un champ d'étude et de recherche que Pierre Nora n'a cessé d'explorer : l'avènement d'une conscience spécifique du temps présent ; les nouvelles formes de l'histoire et de l'identité de la nation ; la montée en puissance d'un régime de mémoire dans les sociétés contemporaines.
Présent Nation Mémoire, ou pourquoi ces termes qui se commandent l'un l'autre se sont chargés d'un sens qu'ils n'avaient pas. Comment leur rapprochement fait apparaître l'unité d'un domaine nouveau. Qu'est-ce qu'un « présent historique » ? Qu'impliquent les métamorphoses de la nation ? A quoi répond le règne de la mémoire ? Cet ensemble d'histoire réflexive plutôt que savante est inséparable des Lieux de mémoire, l'épine dorsale de son travail d'historien.
Il en constitue les approches, les contours, les prolongements. Il s'agit, en définitive, d'essayer de mettre en relief ce que les sociétés contemporaines ont de plus neuf en montrant que cette nouveauté ne s'éclaire que par du recours à l'histoire longue.