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Prix
Adonis
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Métamorphoses, migration : Le livre des métamorphoses et de la migration dans les contrées du jour et de la nuit
Adonis
- Mercure de France
- Poesie
- 10 Octobre 2024
- 9782715264809
Avant que ne vienne le jour, je viens Avant qu'il ne s'interroge sur le soleil, j'éclaire Les arbres courent derrière moi, les calices marchent dans mon ombre Puis édifient devant ma face les chimères Des îles et des forteresses de silence dont les paroles ignorent leurs portes. Ce recueil se compose de quatre grands moments distincts. Quatre temps comme les saisons dont il est question. Le travail d'écriture d'Adonis, qui tantôt cite, tantôt invente, révèle la nature de son esprit, sa soif de recherche et de savoir, sa quête à la fois singulière et multiple, entre son Orient natal, ses traditions, ses mythes et ses légendes, et l'Occident plus étudié et passé au crible que rêvé ou idéalisé. Poète méditatif, Adonis est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Le poème est pour lui le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Adonis est non seulement le poète des quatre horizons, du déplacement, du métissage des chants, mais aussi de la mouvance des corps, de la dispersion des atomes, des poussières, des cendres sous le soleil.
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Une promenade au Louvre comme un rêve éveillé aux portes de l'Europe et de l'Asie par l'un des plus grands poètes arabes vivants.
Considéré comme " l'homme qui a renouvelé la poésie arabe " (The New Yorker), Adonis est un des grands modernisateurs de la langue arabe et de la poésie dans son ensemble. Il entretient avec le concept même de musée une relation ambiguë, tant il cherche à porter l'art vers le futur. Pour la première fois, il consacre une oeuvre intégralement à l'un d'entre eux : Le Louvre, espace de l'alphabet à venir, poème en sept tableaux, publié ici dans une édition bilingue.
Cheminant dans le département des antiquités orientales du Louvre, Adonis associe les oeuvres à ses propres connaissances et à son imagination pour offrir dans ce texte une extraordinaire plongée en Mésopotamie, au coeur des cités légendaires de Babylone ou de Palmyre.
Le poète y donne voix aux mythes, Gilgamesh et Enkidu, et fait revenir au présent les figures historiques d'Alexandre le Grand et de Nefertiti. Son regard ample, profond, relie en permanence le passé le plus ancien avec notre présent - qui est aussi celui de l'oeuvre d'art - donnant naissance à autant de visions. -
«Si la figure publique et internationale d'Adonis, à travers ses interventions journalistiques, ses déclarations fermes mais jamais tonitruantes, dans ses conférences et ses entretiens, est pour beaucoup de lecteurs celle d'un poète révolté contre les désastres du fondamentalisme, contre l'ingérence du religieux dans le politique et contre les naïvetés un peu idéalistes de l'idée même d'une révolution populaire, si aisément manipulable, il est probable que sa place dans l'histoire de la poésie sera conçue avec le temps comme plus complexe. Assurément, elle est singulière par son parcours d'enfant de paysans syriens devenu un intellectuel de haut rang, un érudit exceptionnel et un esprit remarquablement libre, sans la moindre pesanteur didactique, sans la moindre arrogance, mais aux arguments pointus et implacables, qui, pour revendiquer la modernité, n'en renie jamais pour autant le passé littéraire de sa langue, ni sa dette envers la grande poésie classique arabe, préislamique. Mais c'est aussi, ainsi que le prouve le choix de ces recueils tout habités de sensualité et de passion amoureuse, un poète qui aura su rendre aux femmes leur rôle et leur voix. En renversant bien des clichés sur la poésie arabe, en la laïcisant, en la démasculinisant, en l'affranchissant d'identités trop nationales, en l'universalisant, en la confrontant à d'autres expériences linguistiques, en se souvenant aussi de la leçon de la philosophie arabe médiévale, où lyrisme et rationalisme n'étaient pas contradictoires, et qui avait permis de préserver, d'approfondir et de transmettre l'héritage grec antique, il a créé un univers où le livre, le paysage, l'histoire, le corps se donnent mutuellement des armes, dans un renvoi de reflets tantôt sanglants tantôt aimants, à l'image de la lune, lumière de l'amour et du meurtre».
Ce volume contient : Commencement du corps, fin de l'océan - Histoire qui se déchire sur le corps d'une femme - La forêt de l'amour en nous - Le Livre II (al-Kitâb) [extraits].
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«Adonis compose les psaumes de celui qui a fait du temps son désert et de l'espace sa folie. Il va au coeur du chant, dilapidant les héritages, effaçant les frontières, écoutant le soleil, caressant l'ombre, accueillant la lumière des nuits et s'arrêtant pour renaître au bord d'une source de sang. [...] Sans attache, parce que déraciné ; sans repos, parce que fils de l'inquiétude et d'une histoire massacrée ; sans illusion, parce que voué à la vision lucide, âpre et nue ; sans faiblesse, parce que revenu des au-delà de l'enfer, Adonis s'abreuve aux étoiles excessives qui égarent plus qu'elle ne mènent aux lieux saints. Sa poésie, hors de toute obédience doctrinale, continue d'interroger et de décaper. Elle aborde, par accélérations successives et sursauts incantatoires, le thème d'une identité poétique et humaine, thème inexploré depuis la mise en garde coranique. Ici se cherche l'être même de la parole, entre ruines et enfance, éloignements et sang, amour et légendes.» André Velter.
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Violence et islam ; entretiens avec Houria Abdelouahed
Adonis
- Points
- Points Essais
- 5 Octobre 2017
- 9782757870129
« J'ai découvert que toute notre histoire était falsifiée, fabriquée de toutes pièces et que ceux qui avaient créé la civilisation arabe et sa grandeur furent bannis, condamnés, rejetés, voire crucifiés. Il faut relire cette civilisation et la revoir autrement : avec un nouveau regard et avec une nouvelle humanité ».
Dans ce livre d'entretiens, Adonis prolonge sa réflexion sur les thèmes abordés dans ses poèmes et dans nombre de ses essais - la religion, la radicalisation, les attentats, l'échec du Printemps arabe, la femme et la féminité... -, en plongeant avec audace dans les profondeurs de la culture arabe et en dénonçant les dérives des mouvements politico-religieux.
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Syrie ; un seul oreiller pour le ciel et la terre
Masri zada Fadi
- Editions du Canoé
- 30 Octobre 2020
- 9782490251209
Considéré comme l'un des plus grands poètes vivants, Adonis, né le 1er janvier 1930 à Qassabine au Nord de la Syrie, obtient la nationalité libanaise en 1962 après avoir été emprisonné pour son appartenance au parti nationaliste syrien. Fondateur de plusieurs revues de poésie où il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Sain-John Perse, il cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine. Après la guerre civile libanaise, il s'établit à Paris en 1985. Les merveilleux poèmes qui accompagnent les photos de Fadi sur la Syrie, pays martyrisé par une guerre sans fin, sont un hymne à la vie.
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Adonis aime à présenter son Adoniada comme une autobiographie intellectuelle et poétique. Puisant dans une tradition arabe pré-islamique, il utilise la poésie dans une visée humaniste de tolérance et d'ouverture, sans jamais perdre le sens d'un lyrisme inspiré. Adoniada est tout à la fois une épopée qui raconte l'histoire mythique de la divinité du renouveau, Adonis, à qui le poète a emprunté son nom, et un témoignage bouleversant sur notre modernité. Beyrouth, Damas, Londres, Erevan, Shanghai, New York, Éphèse, Paris, autant d'étapes d'un voyage intérieur. Artaud, Baudelaire, Rilke : Rimbaud, Orphée, al-Mutanabbî, Confucius, Homère, Dante : autant de guides pour une descente dans l'enfer d'un monde dévasté et pour une élévation vers un rêve de lumière.
Ô papillon, toi le papillon, es-tu venu pour me prendre ?
Prends-moi, mon corps est une poignée de poussière, montre-toi et approche.
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Chants de mihyar le damascene singuliers
Adonis
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 6 Mars 2002
- 9782070421336
Rassemblés en un seul volume, les deux livres majeurs du plus grand poète arabe contemporain donnent la mesure d'une oeuvre qui ne cesse d'imposer son originalité et son intrépide liberté. Les Chants de Mihyar le Damascène s'élèvent à la faveur d'une double généalogie : celle des grands inspirés de la modernité occidentale (Holderlin, Rilke, Michaux) et celle que distille l'héritage arabe, en ses voix libertaires (Hallâj, Niffari). Imprégné des dits soufis, énigmatiques paroles d'extase ou de frayeur qui grandissent dans le coeur des possédés, Adonis n'a recours à aucun intermédiaire divin pour réaliser sa quête. Le poème est le témoin privilégié de son feu intérieur. Distinguant la religiosité de la croyance, son discours oraculaire déroute le dogme. Orphelin de l'être, son mysticisme n'est plus en Dieu. Telle s'entend, lucide entre toutes, la voix mythique de Mihyar sur les chemins de l'exil. Avec Singuliers, Adonis entend rejouer, réinventer à sa manière passablement iconoclaste, le jeu de la Création. Il compose un poème singulier, arbre touffu, delta ramifié, où c'est la dispersion même qui façonne l'unique. Un poème-corps, qui embrasse autant de destins que nécessaire pour fomenter sa genèse, son histoire et l'espace alchimique de son verbe.
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Réédition d'un recueil du grand poète arabe à propos duquel Alain Bosquet écrivait à sa parution en 1991 : « En ce siècle, depuis les incantations de Rabindranath Tagore, les crucifixions intimes de Rainer Maria Rilke, les doutes sauveurs de Fernando Pessoa et les discours à la manière de Saint-John Perse, on n'a parlé avec autant d'autorité de ce qui en l'homme bouscule l'homme, terreur et grâce conjuguées. »
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Un poème écrit en 1977, publié pour la première fois en 2006 dans la revue Voix d'encre.
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Personne ne sait plus rien, sauf le nom.
Comme si les choses n'existaient que verbalement.
L'écorce dévore la chair.
Et la poussière est l'autre nom du mystère.
Des plus dures la misère de l'homme est dans tout cela :
Il descend dans la bouteille du toi toi.
Il remonte dans la fumée du à votre service à votre service.
Et te voilà, Jérusalem-Urshalim.
Glissant sur la glace du sens.
Et ton ciel avec diables et démons.
Errant sur les océans du langage.
Poète méditatif, Adonis est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Pour lui, le poème est le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Auteur d'une oeuvre abondante, ce nouveau recueil poétique s'inscrit dans le prolongement de Zocalo et Prends-moi, chaos, dans tes bras parus au Mercure de France.
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Les arbres, les pierres, le vent sont les personnages vivants de ces poèmes comme dans les natures mortes des peintres de jadis, les branches, le pain et les miroirs. Une prière profane.
Dans Chronique des branches, la concision atteste l'originalité d'une quête de l'insaisissable.
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Dans son Introduction, Jean-Yves Masson appelle Adonis " poète de la métamorphose ".
On pourrait aussi l'appeler " poète des lieux ". Déjà en 1971, il avait publié à Beyrouth trois longs poèmes (traduits en français en 1986 sous le titre Tombeau pour Nev York) dans lesquels il révèle sa vision de New York et celle qu'il a de certains pays arabes du Proche-Orient. Puis, en 1990, parut au Mercure de France Le Temps les villes, cinq poèmes centrés sur Paris, Le Caire, Marrakech et Fès, Sanaa et Aden, Beyrouth en guerre.
Ces poèmes ne sont pas plus descriptifs que les précédents, mais permettent au lecteur d'apercevoir le monde à travers un prisme poétique et personnel. Il en est de même des onze poèmes rassemblés ici sous le titre Toucher la lumière, dans lesquels défilent des lieux parfois ancrés dans le mythe, comme Babel, ou à mi-chemin entre mythe et réalité, comme les ruines de Pétra et le paysage personnage du Nil, ou encore dans une réalité plus tangible, tels le désert, Damas, Grenade, Beyrouth de l'après-guerre...
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"J'ai découvert que toute notre histoire était falsifiée, fabriquée de toutes pièces et que ceux qui avaient créé la civilisation arabe et sa grandeur furent bannis, condamnés, rejetés, emprisonnés, voire crucifiés. Il faut relire cette civilisation et la revoir autrement : avec un nouveau regard et avec une nouvelle humanité".
Adonis.
Nous connaissons tous la folie de certains dirigeants arabes, adeptes des massacres de leurs peuples, et leur haine des libertés publiques. Mais aujourd'hui, l'Etat islamique, prônant la charia, affiche une barbarie qui dépasse l'imagination. Sa vocation consisterait à nettoyer la terre d'islam de tout ce qui nuirait à sa pureté. Et au nom de cette pureté, les pires crimes sont commis : assassinats, viols, massacres des masses, pillages, ventes des femmes aux enchères, destructions des sites archéologiques et historiques...
La condamnation de l'altérité va de pair avec la désolation et la ruine. "La ruine, écrit Adonis, est ce qui désigne l'état actuel du monde arabe, un monde où l'on politise la religion et on sacralise la politique." Il est de la plus grande importance de réfléchir aujourd'hui sur le sens de cette ruine. C'est en tant qu'intellectuel engagé et poète qu'Adonis reprend des thèmes qu'il a abordés dans ses poèmes : la religion, la radicalisation, les attentats, l'échec du printemps arabe, la femme et la féminité, l'engagement de l'intellectuel, la poésie en temps de détresse...
Ce livre d'entretiens permet de pousser plus loin la réflexion, en plongeant avec audace et liberté dans les profondeurs infernales de la culture arabe.
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L'art d'Adonis se réalise à la faveur d'une double généalogie. Celle des grands inspirés de la modernité occidentale : Holderlin, Rilke, Michaux... Et celle que distille l'héritage arabe, en ses voix de liberté. Le poète s'imprègne des dits soufis, fragments d'errance, énigmatiques paroles d'extase ou de frayeur qui grandissent dans le coeur des possédés. La vision d'Adonis mûrit à la lecture de Hallâj et Niffari. L'intermédiaire, Dieu, personne ou concept, est défait dans cette marche vers l'irreprésentable, l'indicible. Son écriture met en oeuvre le démantèlement de l'image et de son économie. Chaque halte transfigure l'objet extérieur. Le poème est le témoin du feu intérieur. Distinguant la religiosité de la croyance, son discours oraculaire déroute le dogme. Orphelin de l'être, son mysticisme n'est plus en Dieu. Telle s'entend la voix mythique de Mihyar sur les blancs chemins de l'exil.
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Al-Kitâb peut se lire comme un voyage épique à travers l'Histoire des Arabes et comme une manière de lire poétiquement cette Histoire. Une Histoire traversée par une violence inouïe et une cruauté insatiable, celle des monarques à l'encontre de leurs sujets, depuis l'instauration du califat. Cette violence reste, dans le monde arabe, indissolublement liée à la dimension du sacré. Questionner, penser, réfléchir... c'est se heurter à la question du sacré.
Comment le lire ? Par quoi commencer ? Comment suivre le cheminement du poète qui suit son guide al-Mutanabbî à l'instar de Dante suivant Virgile ?
« Ô poésie ! Comment élèves-tu ta demeure sur cette terre ?
D'où l'air arrive-t-il à tes poumons alors que l'horizon est une bouche cousue, bâillonnée par le ciel ? » Après le récit du narrateur (dans le 1er volume) et la traversée les villes macabres (dans le 2e volume), l'odyssée se termine ainsi :
« Cendres - Toutefois Je sens à présent que j'ai besoin de chanter Mon corps est une rose. Parfum est mon esprit. » Besoin de chanter. Le mystique athée qui a choisi de s'appeler Adonis convoque une fois de plus Orphée, le héros grec, pour chanter dans sa langue-mère, sa compagne de toujours.
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ali ahmad saïd esber, dit adonis, est né, le 1er janvier 1930, à qassabine, en syrie. son oeuvre poétique est publiée dans de nombreuses langues. en français, elle est notamment disponible chez gallimard, actes sud, et au mercure de france.
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Né en 1930 en Syrie dans une famille paysanne, naturalisé libanais, Ali Ahmad Saïd Esber prend très tôt le nom d'Adonis pour devenir le plus marquant et le plus varié des poètes arabes de notre temps:le choix de ce pseudonyme traduit, dès le début, la volonté de se dédoubler et d'accepter une tradition gréco-latine en même temps que la tradition arabe. Poète méditatif, il est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Le poème est, pour Adonis, le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Adonis est non seulement le poète des quatre horizons, du déplacement, du métissage des chants, mais aussi de la mouvance des corps, de la dispersion des atomes, des poussières, des cendres sous le soleil. Totalement inédit en français, traduit avec talent par Vénus Khoury-Ghata, ce nouveau recueil poétique s'inscrit dans le prolongement de La forêt de l'amour en nous paru en 2009 au Mercure de France.
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Printemps arabes ; religion et révolution
Adonis
- La Difference
- Politique
- 23 Janvier 2014
- 9782729120658
Adonis, le grand poète arabe, donne des articles sur les conflits du Proche-Orient dans la presse internationale, aussi bien dans le monde arabe qu'en Europe occidentale et en Chine.
Il nous est apparu indispensable d'entendre la voix d'Adonis sur les révolutions arabes et sur la situation actuelle en Syrie en donnant à lire au public français un ensemble de ses interventions parues à l'étranger.
Il nous explique le leurre total, partout répandu, qu'il puisse y avoir une révolution progressiste en terre arabe sans une rupture radicale avec la religion. Que la religion musulmane, dans son interprétation prégnante, est intrinsèquement incompatible avec les droits de l'homme, et les libertés de la femme, parce qu'il nie l'autre et la différence. Il nous montre, à travers l'histoire, le pourquoi et le comment de cette incompatibilité fondamentale et nous met en garde devant les discours fallacieux qui nient cette évidence.
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Amitié, temps & lumière : Lettres de la méditerranée
Dimitri Analis
- Obsidiane
- 18 Février 2002
- 9782911914515
(.
) Ils ne poursuivent pas un dialogue. Beaucoup plus tiennent-ils à tour de rôle leurs monologues en français qu'à égalité les deux pratiquent couramment, l'Arabe syrien avec la condescendance du grand frère, le Grec, pourtant vraiment guère plus jeune, avec l'ardeur du disciple. Mais en même temps celui-ci fait l'effet par instants d'être à peu près exclu du monde, et en plus quant à cette quasi universelle exclusion d'une part d'en être meurtri autant que d'autre part, au même moment, il s'en montre ravi-furieux.
L'Arabo-Syrien au contraire parle comme depuis le coeur d'un monde, certes pas réalisé ou même " réal-politique ". Et de leurs deux monologues, lorsqu'aussi chacun répond à peine en particulier à l'autre, il y a finalement, dans leurs pauses, leur rythme et leur accord partagé, des dialogues ou face-à-face comme il ne s'en trouverait que quelques rares. Tous deux ont en commun, l'un dans sa furieuse excitation, l'autre dans sa mélancolique et invincible sérénité, une urgence, une auto-défense, une auto-distanciation, fondée sur les origines spatio-temporelles, dirigée contre le monde actuel, une confiance-en-soi-et-en-l'Orient (entendu comme pays du Levant).
Ainsi, alla fin du repas au Al-Wadi, vient à celui qui écoute l'idée, que trois années et demie plus tard ont ici conduite à ce petit livre : " Ce qu'en ce moment vous vous dites l'un à l'autre, donnez-lui la dimension additive de l'écrit. Je le traduirai. " Peter Handke, Extrait de la postface à l'édition allemande (2001) traduit par Jacques Busse.
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je crée babel dans les espèces et les genres,
je crée babel dans les prières et les voluptés.
je crée babel dans les girons et les linceuls,
je crée babel entre le créateur et le créé.
et je crée babel dans les voix, les noms, les choses.
je demeure la flamme au plus profond des choses, hors de ces feuillets de sable.
j'inaugure mes espaces avec la lumière, avec le désir de demeurer insoumis, hors de ce royaume.
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Cet essai, publié en arabe en 1992, se présente sous la forme d'un dialogue imaginaire et théorique entre les soufis et les surréalistes. Ce sont des paroles, des vers, des manières d'écrire, des pensées qui se font écho pour décrire une expérience de l'absolu ou de l'absence. Selon Adonis, « le soufisme et le surréalisme nous permettent de lire sous un nouveau jour, le couple absence/présence : absence de l'homme, présence de la machine, absence du coeur, présence de la raison, absence de la nature, présence de l'industrie ». Au fil des thèmes abordés, Adonis pose les fondements d'une véritable réflexion comparatiste et poétique sur les liens qui unissent la littérature et le sacré. Que révèlent les écritures soufies et surréalistes ? Comment les lire pour dépasser les contradictions d'un monde de plus en plus déroutant et inintelligible ? En quoi ces écritures poétiques témoignent-elles d'une possible souveraineté et liberté de l'individu ? Cet essai est aussi une manière de célébrer la poésie comme un acte de création qui « libère l'homme de son exil ou de son absence dans cette réalité ». C'est en ce sens qu'Adonis cite Lautréamont : « La poésie sera faite par tous. »
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La conversation entre Adel Abdessemed et Adonis a commencé par une collaboration :
Immédiatement après avoir été présenté à Adonis, l'artiste Adel Abdessemed a voulu manifester son amitié envers le poète, en fixant son image à la pierre noire. Sur le dessin ainsi obtenu, Adonis a écrit un poème. C'est le premier portrait de la série qu'Adel Abdessemed continue aujourd'hui.
Cette première rencontre a donné naissance à un échange vivant : tous deux ont collaboré au Livre des AA, un ouvrage de bibliophilie publié par Yvon Lambert en 2014, encyclopédie poétique des grandes figures de la création - du passé et du présent -, réunies par l'initiale qui est la leur à tous deux.
En chemin vers leurs oeuvres respectives, ils ont échangé des lettres : en toute liberté, ils y parlent de l'appartenance, de la langue, de la place de l'individu, de l'ambition et de l'espace public, du pouvoir et des limites de la création ; ils disent ce en quoi ils croient et ce qu'ils refusent.
Ce sont ces lettres, aux enjeux communs, qui sont présentées ici au lecteur, qui peut y trouver un regard sur les choses, une danse parmi les décombres, une voie d'entrée dans l'existence avec l'art - au coeur des images et des mots, au milieu du chaos.
Adel Abdessemed est né en 1971 à Constantine, en Algérie. Il commence sa production artistique à Batna (1986-1990), puis il intègre l'École des beaux-arts d'Alger en 1990, qu'il quitte en 1994 après l'assassinat du directeur, Ahmed Asselah, et de son fils, tués dans l'enceinte de l'établissement. Son oeuvre a déjà fait l'objet d'une rétrospective au Centre Georges-Pompidou en 2012.
Adonis, né le 1er janvier 1930 en Syrie, vit et travaille à Paris. Il est l'un des auteurs les plus importants de notre époque. Poète et penseur de langue arabe et française, il est considéré comme la conscience du monde moderne. Son oeuvre littéraire, traduite en près de vingt langues, inclut plusieurs dizaines de volumes, dont Le Livre (al-Kitâb) et Le Livre II (al-Kitâb) (Seuil, 2007, 2013).