Le brutal décès de Dominique Kalifa, le 12 septembre 2020, a été un choc inattendu pour ses proches, ainsi que pour ses collègues, lecteurs et étudiants. Professeur d'histoire du XIXe siècle à Paris Panthéon-Sorbonne, auteur d'une 1/2uvre importante et largement discutée en France et à l'étranger, Dominique Kalifa a laissé une empreinte marquante, tant par ses livres et ses enseignements que par son inventivité méthodologique et son charisme personnel.
Conçu comme un hommage scientifique et amical, cet ouvrage rassemble 31 contributions, la plupart présentées lors du colloque organisé à la Sorbonne (9-11 décembre 2021) dont ce volume rassemble et enrichit les actes. Sous la plume d'historiennes et d'historiens de plusieurs générations et de plusieurs pays, le livre propose un portrait de l'historien Dominique Kalifa à travers la présentation et l'exploration de son 1/2uvre et de ses sujets de prédilection.
On y discute donc de la notion d'imaginaire social ; on s'interroge sur les limites chronologiques du XIXe siècle ; on réfléchit à ce que les historiens peuvent tirer des images et des sons. On y parle surtout d'enquête et de crime, d'amour et de chrononymes, de mauvais garçons et de jeunes libérées. De Marseille au Mexique en passant par l'Italie et le Japon, on croise la Joconde, la Grande Illusion et les Peaky Blinders. Et plane sur l'ensemble l'ombre de Fantomas.
Défini comme l'opposition systématique à l'institution militaire, mais bien distinct du pacifisme, l'antimilitarisme naît avec les mutations de la guerre, le renforcement de l'État, le resserrement des liens qui pèsent sur la société. Idéologie militante pour certains, qui le revendiquent jusqu'à l'engagement insurrectionnel, il n'est qu'une émotion mineure pour d'autres, dégoûtés par la caserne ou l'uniforme. Il désigne en tout cas un continuum de pratiques variées dont ce livre analyse les formes et les enjeux, les développements et les reflux, afin d'éclairer d'un jour nouveau l'envers de la construction de l'État. Car l'étude de l'antimilitarisme révèle l'existence de différentes conceptions de la modernité politique et culturelle et permet d'en questionner les confrontations.Souvent étudié dans une perspective militante, l'antimilitarisme n'est plus aujourd'hui au centre du débat public, il est donc temps d'en écrire l'histoire. Fruit de recherches pionnières et discutées collectivement, ce livre offre la première synthèse scientifique sur la question, sans équivalent international. Mobilisant trente-cinq spécialistes des XIXe et XXe siècles, il articule un récit d'ensemble continu et rythmé avec des éclairages détaillés mettant en valeur la diversité des acteurs, des événements et des espaces, prenant en compte la dimension impériale et ouvrant des pistes de comparaison internationale.