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Bifurquer : il n'y a pas d'alternative
Collectif
- Les Liens Qui Liberent
- Poche +
- 27 Octobre 2021
- 9791020910493
Ce livre remarquablement documenté - tant par ses idées et propositions que par les pratiques qui essaiment déjà dans certaines villes ou certains pays - dessine le monde tel qu'il devrait être pour répondre aux grandes crises sanitaires, climatiques, sociales, économiques ou psychiques. En ces temps de graves périls, il nous faut bifurquer : il n'y a pas d'alternative.
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Dans la disruption ; comment ne pas devenir fou ?
Bernard Stiegler
- Actes Sud
- Babel
- 7 Février 2018
- 9782330090685
Pourquoi notre monde est-il en train de devenir fou ? Bernard Stiegler signe un livre fondamental sur les ressorts d'une société qui a vendu le souci d'humanisation au diable d'une technologie aveugle. Avec la connexion planétaire des ordinateurs, des smartphones et des foules, les organisations sociales et les individus qui tentent de s'approprier l'évolution foudroyante de la technologie arrivent toujours trop tard - à tel point qu'ils sont à présent au bord de l'effondrement. C'est ce que l'on appelle la disruption. Cette immense puissance installe un immense sentiment d'impuissance qui rend fou.
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Réenchanter le monde ; la valeur esprit contre le populisme industriel
Bernard Stiegler
- Flammarion
- Champs Essais
- 6 Octobre 2008
- 9782081217843
Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une «baisse de la valeur esprit». Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes ? En 1939, seulement 45% des Français écoutent la radio, et la télévision n'existe pas encore. En ce début de XXIesiècle, les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu'ils aillent, du lever au coucher. Un capitalisme s'est imposé, que l'on dit tantôt «culturel», tantôt «cognitif», mais qui est avant tout jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire du siège de l'esprit un simple organe réflexe : un cerveau rabattu au rang d'ensemble de neurones, un cerveau sans conscience. En 2005, le Medef réunissait son université d'été sous la bannière du «réenchantement du monde». Ce livre propose de le prendre au mot : réenchanter le monde, c'est nécessairement revisiter et réévaluer le rôle de l'esprit dans l'organisation de l'économie.
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Réflexion sur l'impact de la société de consommation sur la production et la diffusion de symboles et la diversité des individus en matière de mentalité, d'intellect, d'affects et de jugement esthétique.
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La télécratie contre la démocratie
Bernard Stiegler
- Flammarion
- Champs Essais
- 6 Octobre 2008
- 9782081217829
La télécratie contre la démocratie La télécratie qui règne désormais en France comme dans la plupart des pays industriels ruine la démocratie : elle remplace l'opinion publique par les audiences, court-circuite les appareils politiques et détruit la citoyenneté. La télévision et l'appareil technologique qui la prolonge à travers les réseaux numériques de télécommunication sont en cela devenus le premier enjeu politique. À travers ce que l'on appelle les industries de programmes, c'est la relation politique elle-même qui est devenue un nouveau marché, et ce marketing confine aujourd'hui à la misère politique : au cours de la dernière décennie, l'appareil télécratique a développé un populisme industriel qui engendre à droite comme à gauche une politique pulsionnelle, et qui semble conduire inéluctablement au pire. Ce devenir infernal n'est pourtant pas une fatalité. La philosophie se constitua à son origine même contre la sophistique : celle-ci, par une appropriation abusive de l'écriture, développait une gangrène qui menaçait de guerre civile la cité athénienne. De cette lutte contre les tendances démagogiques de la démocratie grecque résultèrent les formes de savoirs qui caractérisent l'Occident. Prônant un nouveau modèle de civilisation industrielle, cet ouvrage affirme qu'un sursaut démocratique contre les abus de la télécratie est possible, et appelle l'opinion publique française et européenne à se mobiliser contre la dictature des audiences.
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L'emploi est mort, vive le travail !
Ariel Kyrou
- Mille Et Une Nuits
- Les Petits Libres
- 20 Mai 2015
- 9782755507461
L'automatisation, liée à l'économie des data, va déferler sur tous les secteurs de l'économie mondiale. Dans vingt ans, pas un n'aura été épargné. Les hommes politiques sont tétanisés par cette transformation imminente, qui va marquer le déclin de l'emploi - et donc du salariat. Faut-il s'en alarmer? N'est-ce pas aussi une vraie bonne nouvelle? Et si oui, à quelles conditions ?Dans un dialogue très politique et prospectif avec Ariel Kyrou, Bernard Stiegler s'emploie à penser le phénomène qui, nous entraînant dans un déséquilibre toujours plus grand, nous place au pied du mur. La question de la production de valeur et de sa redistribution hors salaire se pose à neuf: c'est toute notre économie qui est à reconstruire - et c'est l'occasion d'opérer une transition de la société consumériste (la nôtre, celle de la gabegie, de l'exploitation et du chômage) vers une société contributive fondée sur un revenu contributif dont le régime des intermittents du spectacle fournit la matrice.Cela suppose de repenser le travail de fond en comble pour le réinventer - comme production de différences redonnant son vrai sens à la richesse. Dans l'Anthropocène que domine l'entropie, et qui annonce la fin de la planète habitable, le travail réinventé doit annoncer et inaugurer l'ère du Néguanthropocène - où la néguentropie devient le critère de la valeur au service d'une toute autre économie.
Bernard Stiegler est philosophe. Il vient de faire paraître La Société automatique, 1. L'avenir du travail (Fayard, 2015).Ariel Kyrouest essayiste, rédacteur en chef du site Culture Mobile. Son dernier livre, écrit avec Mounir Fatmi: Ceci n'est pas un blasphème (Dernière Marge/Actes Sud, 2015). -
Qu'appelle-t-on panser ? Tome 2 ; la leçon de Greta Thunberg
Bernard Stiegler
- Les Liens Qui Liberent
- 15 Janvier 2020
- 9791020907868
Après le succès de librairie de «Dans la disruption», faisant même entrer le terme « disruptif » dans le Larousse, le philosophe Bernard Stiegler s'intéresse à l'ère de la post-vérité. Dans ce deuxième tome, qui succède à «L'immense régression» le célèbre philosophe s'attache à comprendre les grandes mutations à l'oeuvre dans nos sociétés contemporaines.
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Qu'appelle-t-on panser ? Tome 1 ; l'immense régression
Bernard Stiegler
- Les Liens Qui Liberent
- 1 Juillet 2021
- 9791020905505
Après le succès de librairie de «Dans la disruption», faisant même entrer le terme « disruptif » dans le Larousse, le philosophe Bernard Stiegler s'intéresse à l'ère de la post-vérité. Un ouvrage important pour comprendre les grandes mutations à l'oeuvre dans nos sociétés contemporaines.
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La technique est appréhendée comme horizon de toute possibilité à venir et de toute possibilité d'avenir. L'auteur explique comment l'Occident a refoulé la technique comme objet de pensée, en oubliant une figure, celle d'Epiméthée, le frère jumeau de Prométhée. Il plaide pour une rencontre de la philosophie et de la technologie.
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« Écoutez les scientifiques ! » enjoignait récemment Gratta Thunberg aux députés venus l'écouter à l'Assemblée Nationale. Une fois les conclusions du GIEC admises, il s'agit pour le philosophe Bernard Stiegler et le collectif Internation de mettre à profit la recherche contributive pour répondre rapidement à cette « crise existentielle pour l'humanité ».
Avec le soutien du prix Nobel de littérature Jean-Marie Le Clézio, qui préface l'ouvrage, ainsi que du professeur au collège de France Alain Supiot, cet essai propose une analyse de cet enjeu à la fois scientifique, économique, politique et social, sur les plans les plus divers, et en vue de lancer une initiative d'ampleur mondiale, dite de recherche contributive, appuyée sur des territoires laboratoires mis en place sur tous les continents. Ensemble, ces chercheurs - qui ont également travaillé avec les mouvements Youth for Climate et Extinction Rebellion - se fixent comme objectif de permettre l'émergence de modèles économiques, sociaux et politiques fondés de part en part sur la lutte contre l'entropie et contre ses diverses formes liées à l'activité humaine, et appelée ici l'anthropie.
Scientifiques, juristes, économistes, philosophes, artistes, ingénieurs, citoyens... soutiennent que c'est moins une mauvaise volonté viscérale qui empêche que soit entamée la véritable transition permettant de bifurquer vers une économie respectueuse de la biosphère et de la vie qu'une difficulté épistémologique fondamentale, qui tient à l'ignorance des enjeux de l'entropie - et de ce que le GIEC appelle les « forçages anthropiques ».
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Philosophies singulières : conversation avec Michaël Crevoisier
Mehdi Belhaj Kacem
- Diaphanes
- 14 Septembre 2021
- 9782889280667
Mehdi Belhaj Kacem et Bernard Stiegler échangent à propos de ce qui les lie à la philosophie.
Rarement les philosophes dont la formation s'est faite à l'écart de l'université se sont entretenus. Le temps d'une conversation Mehdi Belhaj Kacem et Bernard Stiegler se sont prêtés au jeu, échangeant à propos de ce qui les lie à la philosophie. Inévitablement, la mort tragique de Bernard Stiegler, survenue un an plus tard, donne à lire ce texte avec un regard affecté. L'enthousiasme des échanges nous fait sentir le mouvement vivant de ces philosophies à l'oeuvre.
En effet, bien que les oeuvres de ces deux auteurs soient singulières, l'une et l'autre procèdent d'une même exigence qui les place au centre de la tradition philosophique : produire un système conceptuel qui donne à penser la nouveauté de la situation historique. À quoi bon la cohérence d'une philosophie qui ne nous dirait rien de ce qu'est devenu le monde ? Que vaudrait l'abstraction conceptuelle si celle-ci n'était pas au service de la compréhension de ce qui nous transforme ? Ainsi, les deux auteurs nous appellent à ne pas oublier : l'enjeu de la philosophie n'est pas la philosophie. Cette exigence critique, la présente conversation la réfléchit à bras le corps, non sans détours et tourments, mais avec franchise et esprit de liberté.
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Le 19 juillet 2014, le journal Le Soir révélait à Bruxelles que selon des estimations américaines, britanniques et belges, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Italie, la Pologne et les États-Unis pourraient perdre entre 43 et 50 % de leurs emplois dans les dix à quinze prochaines années. Trois mois plus tard, le Journal du dimanche soutenait que trois millions d'emplois seraient condamnés à disparaître en France au cours des dix prochaines années.
L'automatisation intégrée est le principal résultat de ce que l'on appelle « l'économie des data ». Organisant des boucles de rétroactions à la vitesse de la lumière (à travers les réseaux sociaux, objets communicants, puces RFID, capteurs, actionneurs, calcul intensif sur données massives appelées big data, smart cities et robots en tout genre) entre consommation, marketing, production, logistique et distribution, la réticulation généralisée conduit à une régression drastique de l'emploi dans tous les secteurs - de l'avocat au chauffeur routier, du médecin au manutentionnaire - et dans tous les pays.
Pourquoi le rapport remis en juin 2014 au président de la République française par Jean Pisani-Ferry occulte-t-il ces prévisions ? Pourquoi le gouvernement n'ouvre-t-il pas un débat sur l'avenir de la France et de l'Europe dans ce nouveau contexte ?
L'automatisation intégrale et généralisée fut anticipée de longue date - notamment par Karl Marx en 1857, par John Maynard Keynes en 1930, par Norbert Wiener et Georges Friedmann en 1950, et par Georges Elgozy en 1967. Tous ces penseurs y voyaient la nécessité d'un changement économique, politique et culturel radical.
Le temps de ce changement est venu, et le présent ouvrage est consacré à en analyser les fondements, à en décrire les enjeux et à préconiser des mesures à la hauteur d'une situation exceptionnelle à tous égards - où il se pourrait que commence véritablement le temps du travail.
Bernard Stiegler, philosophe, est notamment l'auteur de la Technique et le Temps, Mécréance et discrédit, Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue, États de choc. Bêtise et savoir au XXIe siècle. Depuis 2006, il dirige l'Institut de recherche et d'innovation (IRI) et préside l'association Ars Industrialis, Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit. -
L'intelligence des villes et la révolution urbaine
Bernard Stiegler
- Fyp
- Nouveau Monde Industriel
- 19 Juin 2020
- 9782364051928
Reconfigurés par le processus d'hyper industrialisation, les villes et les territoires tentent de répondre aux défis presque inconcevables que constitue l'Anthropocène en se mettant en réseau. Mais les smart cities, généralement présentées comme solution à tous les problèmes urbains, s'imposent sans concertation citoyenne, et leurs promoteurs font de l'espace public un marché privé au détriment de l'intérêt collectif des localités qu'ils disruptent. Cela affecte les conditions de l'aménagement du territoire, de la gestion et des services, tout autant que l'économie urbaine et les politiques locales. Cet ouvrage analyse le problème crucial de la restitution de la souveraineté numérique aux individus et aux puissances publiques face à la montée en puissance des plateformes digitales (GAFAM) et propose une description des profonds changements causés par un déploiement immature des nouvelles technologies digitales.
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Prendre soin de la jeunesse et des générations
Bernard Stiegler
- Flammarion
- 20 Février 2008
- 9782081207363
Le biopouvoir que Michel Foucault s'est si puissamment attaché à décrire
n'est plus ce qui trame notre époque : l'enjeu est désormais le psychopouvoir,
où il s'agit moins d'«utiliser la population» pour la production que de la constituer
en marchés pour la consommation.
Foucault décrit la genèse de l'État s'acheminant vers la révolution industrielle
avec la conquête du pouvoir par la bourgeoisie et les conditions de formation
du capitalisme typique du XIXe siècle, tel que l'aura analysé Marx, où la première
préoccupation est la production. Or, la seconde moitié du XXe siècle rencontre
de tout autres questions : il s'agit d'organiser la révolution des modes d'existence
humains, voire leur liquidation, comme modes de consommation éliminant les
savoir-vivre dans ce qui devient une économie industrielle de services dont
les industries de programmes sont la base. La science de cette nouvelle mobilisation
totale est moins la cybernétique, comme le croyait Heidegger, que
le marketing.
Le psychopouvoir apparaît de nos jours pour ce qu'il est : ce qui fait des
enfants les prescripteurs de leurs parents, et de ces parents, de grands enfants
- le marketing détruisant ainsi tout système de soin et, en particulier, les circuits
intergénérationnels. Il en résulte une destruction systématique de l'appareil
psychique juvénile.
Les psychotechnologies monopolisées par le psychopouvoir sont des cas
de ce que Platon, critiquant l'usage de l'écriture par les sophistes, appelait un
pharmakon : un poison qui peut aussi être un remède. Au début du XXIe siècle,
la reconstitution d'un système de soin exige de renverser la logique du psychopouvoir
pour mettre en oeuvre une politique de l'esprit. Cela requiert l'élaboration
d'une pharmacologie qui analyse les caractéristiques des psychotechnologies
contemporaines et d'une thérapeutique qui les mette au service d'un nouveau
système de soin.
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L'impression que la déraison domine désormais les hommes accable chacun d'entre nous. Que la rationalisation qui caractérise les sociétés industrielles conduise à la régression de la raison (comme bêtise ou comme folie), ce n'est pas une question nouvelle : Theodor Adorno et Max Horkheimer nous en avertissaient déjà en 1944 - au moment où Karl Polanyi publiait La Grande Transformation.
Cette question a cependant été abandonnée, tandis qu'au tournant des années 1980, la rationalisation de toute activité, rapportée au seul critère de la « performance », était systématiquement et aveuglément orchestrée par la « révolution conservatrice » - imposant le règne de la bêtise et de l'incurie.
Tout en mettant en évidence les limites de la philosophie qui inspirait l'École de Francfort, le post-structuralisme laisse aujourd'hui ses héritiers désarmés devant ce qui s'impose comme une guerre économique planétaire et extrêmement ravageuse.
Naomi Klein a soutenu que la théorie et la pratique ultralibérales inspirées de Milton Friedman reposaient sur une « stratégie du choc ». L'« état de choc » permanent règne cependant depuis le début de la révolution industrielle - et plus encore depuis le temps où s'applique ce que Joseph Schumpeter décrivit comme une « destruction créatrice », caractéristique du modèle consumériste.
À partir des années 1980, sous l'impulsion de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, l'état de choc technologique a été suscité par un marketing planétaire ne rencontrant plus aucune limite, imposant la prolétarisation généralisée, et détruisant l'économie libidinale : ainsi s'est installé le capitalisme pulsionnel où la destruction créatrice est devenue une destruction du monde.
L'état de choc est ce que le post-structuralisme n'aura pas pensé, principalement en raison de deux malentendus : 1. quant au sens de la prolétarisation (que Marx pense avant tout comme une perte de savoir induite par un choc machinique), 2. quant à la nature de l'économie libidinale (au sein de laquelle Freud, à partir de 1920, distingue la libido de la pulsion).Bernard Stiegler, philosophe, est notamment l'auteur de La Technique et le Temps, Mécréance et discrédit, Prendre soin. De la jeunesse et des générations et Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue. Depuis 2006, il dirige l'Institut de recherche et d'innovation (IRI) et préside l'association Ars Industrialis, Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit. -
La vérité numérique ; la recherche et l'enseignement supérieur à l'ère des technologies numériques
Bernard Stiegler
- Fyp
- Nouveau Monde Industriel
- 11 Juillet 2018
- 9782364051621
La métamorphose numérique des savoirs et de l'enseignement constitue un enjeu majeur du 21e siècle et se place au premier rang des priorités des universités et des organismes de recherche. De nouvelles conditions de publication, de certification et d'éditorialisation se mettent en place. Des règles et des méthodes pédagogiques inédites forment un processus dynamique qui doit pousser les institutions académiques, l'industrie et le monde économique à coopérer au-delà de la modernisation de la pédagogie ou du développement de compétences nouvelles. Mais beaucoup d'initiatives apparaissent comme des tendances en vogue sujettes à tous les vents et contrevents médiatiques, et vite dépassées par la dernière nouveauté, à l'exemple des MOOC déjà remplacés par les SPOC. Bernard Steigler a fait appel aux meilleurs spécialistes mondiaux pour démontrer que ce n'est pas seulement la pédagogie qui est bouleversée mais ce sont les savoirs eux-mêmes, depuis la recherche de pointe jusqu'aux formes les plus élémentaires de l'enseignement. L'ouvrage dresse un panorama complet des technologies réflexives et contributives, analyse en profondeur le principe de gouvernementalité algorithmique considéré désormais comme « régime de vérité » et « tournant computationnel » de la société hyperindustrielle. Il propose une méthodologie novatrice de gestion de débats et de communautés, construite sur un autre modèle que celui des réseaux sociaux actuels. Cet ouvrage de référence pose les bases d'une nouvelle industrie éditoriale numérique et audiovisuelle.
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Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue ; de la pharmacologie
Bernard Stiegler
- Flammarion
- 2 Octobre 2010
- 9782081220355
Qu´on l´admette ou qu´on le dénie, chacun sent bien qu´à présent l´avenir de la vie terrestre se trouve mis en jeu dans une urgence inouïe. Et chacun sait que, depuis la séquence historique qui s´est engagée en 2007 et qui paraît avoir déclenché ce qu´on appellerait en physique nucléaire une réaction en chaîne, chaque pas compte et semble se surcharger systémiquement de conséquences très difficilement réversibles - sinon absolument irréversibles.
Cette crise est sans précédent d´abord en cela. Si krisis signifie bien et d´abord décision, elle est critique comme jamais : elle révèle que le destin humain - qui est un destin inéluctablement technique et technologique - est pharmacologique au sens où, en grec, le pharmakon est à la fois le remède et le poison.
Le pharmakon est à la fois ce qui permet de prendre soin et ce dont il faut prendre soin - au sens où il faut y faire attention : c´est une puissance curative dans la mesure et la démesure où c´est une puissance destructrice. Tel est aussi le feu dans la mythologie grecque. Devenu technologie industrielle, le pharmakon est de nos jours hégémoniquement contrôlé par l´économie, c´est-à-dire par le marketing, et c´est une calamité. Cet état de fait, qui a installé une économie de l´incurie génératrice d´une bêtise systémique, signifie que la question du soin - que l´on appelle aussi le care - est une affaire d´économie politique, et non seulement d´éthique.
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L'économie de l'hypermatériel et psychopouvoir : Entretiens avec Philippe Petit et Vincent Bontems
Bernard Stiegler
- Mille Et Une Nuits
- 6 Février 2008
- 9782842059453
Dans un contexte international marqué par la tenue à Tunis, à l?automne 2005, d?un sommet mondial (organisé par l?ONU), concernant « la société de l?information », ce livre d?entretiens a pour objet la question de l?avenir de l?Europe industrielle, entendue comme processus d?individuation psychique et collective. Dans cette Europe, où les industries (notamment les industries culturelles et cognitives) tentent de formaliser, contrôler, transformer et soumettre ce qui relève de l?esprit (aussi problématique que soit ce terme), par le moyen des technologies informationnelles et communicationnelles, l?esprit lui-même devient l?enjeu et l?objet d?une guerre.
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Pharmacologie du Front National ; vocabulaire d'Ars Industrialis
Victor Petit
- Flammarion
- Bibliotheque Des Savoirs
- 22 Mars 2013
- 9782081284616
Lorsqu'une société souffre d'une façon qu'elle ne parvient ni à expliquer ni à soigner, elle se met à persécuter un bouc émissaire ? et c'est d'abord en ce sens que nous parlons d'une « pharmacologie du Front national ». Mais s'il est vrai que les 37 % de Français qui déclaraient partager les idées du Front national quatre jours avant l'élection de François Hollande souffrent d'une maladie qui frappe l'époque tout entière ? souffrance qui les pousse à chercher des exutoires à cette maladie qui n'est pas seulement la leur, exutoires qu'ils trouvent dans ceux qu'ils désignent comme boucs émissaires ? , la pharmacologie du Front national est aussi ce qui consiste à analyser les raisons pour lesquelles la plupart du temps, ceux qui prétendent combattre cette maladie et ses effets, et ses effets en particulier sur les électeurs ou les sympathisants du Front national, désignent ces derniers eux-mêmes comme des boucs émissaires, se dédouanant ainsi de lutter contre la bêtise, contre la leur en propre et contre ses causes, et désignant en général dans ces boucs émissaires-là à la fois les représentants typiques et les causes de la bêtise de l'époque. Faire en sorte que celui qui souffre et qui est malade soit accusé d'être la cause de sa maladie, et de contaminer les autres telle une brebis galeuse : tel est le mécanisme de désignation du bouc émissaire que les électeurs et sympathisants du Front national partagent avec ceux qui les traitent à leur tour comme des boucs émissaires. Et telle est leur commune bêtise.
Cet essai est suivi du Vocabulaire d'Ars Industrialis, écrit par Victor Petit.
Adaptation Studio Flammarion. Graphisme : Atelier Michel Bouvet
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De la misere symbolique t2. la catastrophe du sensible - vol02
Bernard Stiegler
- Galilee
- 7 Avril 2005
- 9782718606347
L'artiste est une figure exemplaire de l'individuation psychique et collective, telle qu'un je n'est qu'au sein d'un nous, et telle qu'un nous est constitué à la fois par le potentiel sursaturé et tendu du fonds pré-individuel que suppose ce processus, et par des dia-chronies en quoi consistent les je à travers lesquels il se forme.
Ce processus est un flux lui-même constitué de tourbillons : les tourbillons sont des flux en spirales formant au sein du flux des contre-courants sans fin. ces contre-courants reconduisent cependant au courant par leurs courbures singulières, et sont ainsi - à contre-courant - la réalité du courant dominant. un artiste est un tourbillon d'un type particulier dans ce flux : il est investi d'une tâche dans la préparation du fonds pré-individuel des je et des nous à venir.
Et, en même temps, il est un opérateur de trans-individuation du pré-individuel disponible : il crée des oeuvres, c'est-à-dire des artefacts, qui ont pour caractéristique d'ouvrir l'à-venir comme singularité de l'indéterminé par un accès au refoulé qui trame la puissance de ce qu'aristote nommait l'âme noétique, et comme sa possibilité - qui n'est que par intermittences - de passer à l'acte. c'est un accès au sauvage.
Le sauvage, comme double tendance d'un fonds pulsionnel liable, est ce que le désir sublimé apprivoise mais ne domestique pas. et le sauvage, non sublimé, retourne à sa pure sauvagerie. l'art, et l'esprit oú il advient, sont les noms de cette sublimation, et ils sont aujourd'hui gravement menacés. ce qui signifie que le sauvage brut est partout menaçant. ce livre présente le projet d'une organologie générale et d'une généalogie du sensible - en vue de penser ultimement la sauvagerie de notre temps.
Il poursuit l'analyse qui a été avancée dans des ouvrages antérieurs de l'économie libidinale propre au capitalisme hyperindustriel, principalement à travers la question de l'art, comme liquidation de l'économie de la sublimation sous toutes ses formes. il s'agit de fourbir des armes : de faire d'un réseau de questions un arsenal de concepts, en vue de mener une lutte. le combat à mener contre ce qui, dans le capitalisme, conduit à sa propre destruction, et à la nôtre avec lui, constitue une guerre esthétique.
Elle-même s'inscrit dans une lutte contre un processus qui n'est rien de moins que la tentative de liquider la " valeur esprit ", comme disait valéry.
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Le théâtre, le pleuple, la passion
Jean-Christophe Bailly, Denis Guénoun, Collectif
- Solitaires Intempestifs
- Du Desavantage Du Vent
- 26 Octobre 2006
- 9782846811705
Quels sont les enjeux entre le théâtre, le peuple et la passion ? Comment s'articule aujourd'hui encore cette relation historique dont nous savons qu'elle remonte aux Grecs ? En quoi et comment le public se constitue-t-il en peuple par le théâtre ?
Bernard Stiegler a proposé à Jean-Christophe Bailly et Denis Guénoun de s'interroger, d'écrire et de débattre dans le cadre des entretiens de Rennes en novembre 2005, sur ces problématiques qui n'ont jamais été aussi sensibles dans une époque où le théâtre et la création sont remis en question. Une époque qui réduit le public trop souvent à l'audience. Un questionnement qui porte notamment sur l'évolution des rapports entre l'espace de la scène et le politique.
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Pour en finir avec la mécroissance ; quelques réflexions d'Ars Industrialis
Alain Giffard, Christian Fauré
- Flammarion
- 10 Avril 2009
- 9782081224926
Avec la fin du «siècle de l'automobile» et de l'«ère du pétrole», ce sont aussi la télévision, les industries de programme et les industries culturelles en général qui sont entraînées dans une crise profonde, subissant la désaffection d'une partie croissa
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l'évolution du système techno-scientifique mondial forme la base du devenir des sociétés humaines et constitue une individuation au sens défini par simondon.
mais le devenir en quoi consiste cette individuation n'est possible qu'à la condition de se transformer en avenir par son insertion dans le processus d'une individuation psychique et collective. c'est ce que j'ai développé dans la technique et le temps. après la publication de aimer, s'aimer, nous aimer. du 11 septembre au 21 avril, il m'a parfois été dit que le ton de mes ouvrages était devenu " pessimiste ", et que j'avais, en fin de compte, modifié ma compréhension de la question de la technique et de la technologie.
or, j'ai toujours écrit que le devenir du système technique nécessitait, pour devenir l'avenir de la société oú il se produit, un double redoublement épokhal, c'est-à-dire une double interruption du cours ordinaire des choses : dans ce processus complexe qu'est l'individuation psycho-sociale, une mutation technique suspendant un état de fait dominant - ce qui est la première épokhè, la première suspension de l'ordre établi -, il faut que la société opère une seconde suspension pour que se constitue une époque à proprement parler, ce qui signifie : pour que s'élabore une pensée nouvelle se traduisant dans de nouveaux modes de vie, et, autrement dit, que s'affirme une volonté nouvelle d'avenir, établissant un nouvel ordre - une civilisation, une civilité réinventées.
dans le présent ouvrage, il s'agit d'examiner ce qui empêche que s'accomplisse ce double redoublement comme invention de nouveaux modes de vie. cet empêchement induit une décadence des démocraties industrielles. l'hypothèse générale est que le modèle industriel mis en oeuvre depuis le début du xxe siècle, et qui repose sur la partition production/consommation, est devenu totalement caduc, et conduit dans une impasse le capitalisme et les démocraties oú il se développe.
un signe de cette impasse et de la déchéance qui s'y produit est la crétinisation des consommateurs délibérément organisée par les chaînes de télévision. une pensée n'a de sens que si elle a la force d'ouvrir à neuf l'indétermination d'un avenir. mais cet avenir ne peut donner de nouveaux modes de vie que si ces vies constituent de nouveaux modes d'existences : la vie humaine est une existence. or, la situation présente est caractérisée par le fait que cela ne se produit pas, et qu'à la création nécessaire de ces nouveaux modes d'existence s'est substitué un processus adaptatif de survie d'oú disparaissent les possibilités mêmes d'exister, rabattues sur de simples modalités de la subsistance - oú l'on vend " du temps de cerveau humain ".
c'est ce que j'ai appelé la misère symbolique, que j'analyse ici comme prolétarisation généralisée. l'homme peut sans doute subsister sans exister. je crois cependant que cette subsistance n'est pas durable : elle devient rapidement psychiquement et socialement insupportable, parce qu'elle conduit inexorablement à la liquidation du narcissisme primordial. et cette liquidation conduit elle-même à celle de la loi.
c'est-à-dire de ce qui constitue la condition d'un démos : la différence du fait et du droit. le modèle industriel caduc liquide ainsi le politique, et il fait de la démocratie une farce dont ne peuvent surgir que mécréante et discrédit.
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La toile que nous voulons
Julian Assange, Dominique Cardon, Paul Jorion
- Fyp
- 13 Octobre 2017
- 9782364051478
Après avoir émergé il y a une vingtaine d'années, le web a privilégié à outrance l'automatisation, mise au service de modèles économiques, la plupart du temps ravageurs pour les économies et les sociétés. Et bien que le web ait été inventé en Europe par le CERN, c'est en Amérique du Nord, et sous l'influence de groupes devenus planétaires en moins de dix ans, grâce à des modèles d'affaires qui leur étaient favorables, que le web a évolué en un sens qui l'a profondément dénaturé, au point d'en faire un outil d'hégémonie économique, un instrument d'hypercontrôle et de gouvernance algorithmique.
Dans le sillage des effets provoqués par les révélations d'Edward Snowden, Tim Berners Lee, principal inventeur du web a lancé le mouvement The Web We Want, avec comme objectif de définir et recréer le « web que nous voulons ».
Cet ouvrage présente tous les aspects théoriques et pratiques de cette refondation qui propose non pas de subir ou de rejeter les technologies, mais de réinventer le web, parce qu'aujourd'hui, c'est aussi là que nous vivons.
L'automatisation du web n'est bénéfique que si elle est capable d'organiser des plateformes coopératives et processus délibératifs notamment par la conception d'un nouveau type de réseaux sociaux fondé.
Les théoriciens et critiques majeurs du numérique tels que Julian Assange, Bernard Stiegler, Evgeny Morozov, Dominique Cardon, Paul Jorion, mais aussi des acteurs importants du secteur, balayent tous les aspects et enjeux économiques, politiques, militaires et épistémologiques de cette rénovation nécessaire et donnent les clés pour permettre l'élaboration d'un avenir meilleur.