Depuis sa mort en 1968, l'oeuvre et l'influence de Marcel Duchamp, qu'André Breton qualifiait d'«homme le plus intelligent du XX? siècle», n'ont cessé de s'imposer dans le paysage de l'art contemporain. Du futurisme au cubisme, de Dada au surréalisme, l'art de Duchamp accompagne les grandes aventures esthétiques du XX? siècle. Mais c'est surtout à partir des années 60 que son oeuvre s'impose comme une source incontestable pour les jeunes générations. On a beaucoup écrit sur Marcel Duchamp, on a beaucoup glosé sur ses oeuvres, on s'est très peu intéressé à sa vie. Henri-Pierre Roché a écrit que «la plus belle oeuvre de M. D. [était] l'emploi de son temps». Cette biographie développe cette hypothèse, avec la forte conviction que l'examen circonstancié de la vie de Marcel Duchamp fournit un accès privilégié à son oeuvre. Au travers de cette vie faite d'une multitude de rencontres, de secrets et de rebondissements, nous assistons à l'élaboration d'un véritable art de vivre. Le mythe, initié par Breton, d'un Duchamp abandonnant la partie de l'art «pour une partie d'échecs interminable» est là pour corroborer l'aura d'un artiste dont la vie et les oeuvres restent toutes entières dédiées au paradoxe et à l'élégance.
«Dans ses cinquante années de peinture, Picabia a constamment évité de s'attacher à une formule quelconque ou de porter un insigne. On pourrait l'appeler le plus grand représentant de la liberté en art, non seulement à l'encontre de l'esclavage des académies, mais aussi contre la soumission à quelque dogme que ce soit.»Ces remarques de Marcel Duchamp soulignent la dimension profondément libertaire de celui qui aimait se qualifier d'«artiste en tous genres».Ce parcours chaotique, contradictoire, fait d'allers et retours permanents entre abstraction et figuration, géométrie et biomorphisme, onirisme et réalisme, ne saurait être appréhendé de façon simplement formelle. Il demeure difficile d'identifier un style ou une manière Picabia. Ce qu'une approche biographique nous permet a contrariode comprendre, c'est précisément une certaine constance dans l'attitude. Ce fils de famille «né sans mère», aux goûts de luxe particulièrement prononcés et à la vie psychique et conjugale agitée, n'est en effet pas à une contradiction près. Francis Picabia n'abhorre rien tant que l'idéal de pureté et d'intransigeance qu'il voit poindre chez ses amis dadaïstes et même chez André Breton.Picabia aime trop la vie pour se laisser enfermer dans une croyance ou une certitude, fussent-elles d'avant-garde. Jusqu'à sa mort, notre «Funny-Guy» restera fidèle à cet état d'esprit, qui renvoie plus à une manière de vivre qu'à un programme strictement artistique.Ce qui pourrait passer pour une suite de reniements et de régressions n'est en fait qu'une manière de dire oui à la vie, à ses errements et à ses contradictions. Francis Picabia est l'artiste qui fait son miel de cette «mort de l'art» tant de fois proclamée au cours du XX? siècle. «Parce que je suis le seul qui, après la mort de l'Art, n'en ai pas hérité ; tous les artistes qui suivent son cortège et se promènent à travers le monde figuraient sur son testament ; moi, il m'a déshérité, mais il m'a ainsi laissé libre de dire tout ce qui me passe par la tête et de faire ce qu'il me plaît.»B.M.
René Magritte est sans doute l'artiste qui, au XXe siècle, a assumé avec le plus de rigueur une position en rupture avec le lyrisme et le romantisme, qu'il qualifie lui-même de "conformisme tactique". Une grande part du travail de Magritte s'efforce de retourner contre eux-mêmes les fondements rhétoriques de la peinture. Le peintre prend un malin plaisir à prendre les mots et les choses au piège de leurs agencements logiques et sémantiques réciproques. Magritte ne se fait aucune illusion quant à son art de peindre, il a la volonté d'utiliser la peinture à des fins qui ne sont pas celles de la peinture.
De la même manière, il se sert de la convention contre la convention, du mot contre la signification (c'est-à-dire l'arrogance du sens logique) et de l'image contre la représentation (c'est-à-dire sa prétention à se substituer à tout).
« Cet ouvrage rend hommage à une initiative de l'Association pour la Diffusion de l'Art Français (ADIAF), le Prix Marcel Duchamp. Depuis 2000, ce prix distingue chaque année une ou un artiste de la scène française, considéré comme représentatif de sa génération et exerçant dans le domaine des arts plastiques et visuels. Plus de 20 ans après, il était nécessaire de mettre en perspective cette initiative, en en faisant l'historique, mais surtout en donnant la parole aux 21 lauréats et lauréates de cette aventure collective si originale et si singulière dans le paysage de l'art contemporain français. » Bernard Macadé.
« Le Prix Marcel Duchamp est avant tout guidé par la passion. Il incarne le feu intérieur, l'acte de foi des collectionneurs et leur engagement envers les artistes de la scène française qui sont les héros de ce livre. » Gilles Fuchs, fondateur du prix et président d'honneur de l'ADIAF.
Le livre dévoile également les coulisses d'un prix qui va bien au-delà d'une simple distinction prestigieuse reconnue sur le plan international, et se révèle comme un dispositif complet d'accompagnement des artistes nommés dans leur parcours international.
Depuis sa mort en 1968, l'oeuvre et l'influence de Marcel Duchamp,
qu'André Breton qualifiait d'«homme le plus intelligent du XXe siècle»,
n'ont cessé de s'imposer dans le paysage de l'art contemporain.
Du futurisme au cubisme, de Dada au surréalisme, l'art de Duchamp
accompagne les grandes aventures esthétiques du XXe siècle. Mais
c'est surtout à partir des années 60 que son oeuvre s'impose comme
une source incontestable pour les jeunes générations. On a beaucoup
écrit sur Marcel Duchamp, on a beaucoup glosé sur ses oeuvres, on
s'est très peu intéressé à sa vie.
Henri-Pierre Roché a écrit que «la plus belle oeuvre de M. D. [était]
l'emploi de son temps». Cette biographie développe cette hypothèse,
avec la forte conviction que l'examen circonstancié de la vie de
Marcel Duchamp fournit un accès privilégié à son oeuvre. Au travers
de cette vie faite d'une multitude de rencontres, de secrets et de
rebondissements, nous assistons à l'élaboration d'un véritable art de
vivre. Le mythe, initié par Breton, d'un Duchamp abandonnant la
partie de l'art «pour une partie d'échecs interminable» est là pour
corroborer l'aura d'un artiste dont la vie et les oeuvres restent toutes
entières dédiées au paradoxe et à l'élégance.
Cross Examination met en scène 33 oeuvres de la Tia Collection qui portent la forme, le symbole ou l'idéologie de la croix. Le livre propose une déambulation inédite par la reproduction des oeuvres à leur échelle réelle, offrant au lecteur un voyage intime et immersif dans ces chefs-d'oeuvre contemporains. On y retrouve entre autres des oeuvres de Jean Fabre, Alice Schille, Antoni Tapiès, Gilbert & George, etc.
Cet ouvrage est centré sur les oeuvres plus que sur les artistes. Il ne s'agit pas, pour l'auteur, tant d'établir une histoire de l'art du XXe siècle, que de traverser le siècle à partir d'oeuvres spécifiques qui ont radicalement transformé son regard de critique d'art, et, au-delà, qui ont bouleversé sa pensée et sa compréhension du monde.
« À défaut de constituer un miroir, l'oeuvre d'art est un événement esthétique qui est traversé par les événements du monde. Les 53 oeuvres choisies ne sont pas toutes des chefs-d'oeuvre, mais toutes disposent d'un pouvoir de commotion exceptionnel » souligne l'auteur, Bernard Marcadé, critique d'art impliqué - et nécessairement compromis - dans les affaires artistiques de son époque.
Chaque oeuvre privilégiée est accompagnée d'une constellation de « clins d'oeil » qui la mettent en perspective. Voici une vision de l'art du XXe siècle qui ne ressemble à aucune autre, pleine de complicités, d'admirations, de fantasmes, où nous apparaissent sous un jour insoupçonné Picasso, Malevitch, Picabia, Brancusi, Duchamp, Mondrian, Magritte, Buren mais aussi Hitchcock, Godard, Bunuel.
Une lecture de l'art intempestive qui déstabilise et ébranle bien des certitudes, loin des conceptions totalisantes et totalitaires couramment reçues.
Cette monographie propose une lecture résolument contemporaine d'Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, dont l'oeuvre, selon Bernard Marcadé, est aux sources de la pensée littéraire et artistique du XXe siècle, ainsi que l'attestent ses procédures littéraires (que l'on pourrait baptiser collage, cut-up, détournement, appropriation...) comme la personnalité de ses principaux commentateurs (Aragon, Breton, Gracq, Bachelard, Soupault, Caillois, Blanchot, Sollers, Pleynet...).
En restant le plus près possible du texte, cette lecture s'efforce de dégager les points de rencontre et de complicité de la pensée de Ducasse avec celles, morales et esthétiques, qu'il anticipe (Nietzsche, Artaud, Bataille, Duchamp...).
Fabrice Hyber, né en 1961 en Vendée, construit depuis plus d'une trentaine d'années une oeuvre protéiforme et proliférante, faite d'hybridations et d'échanges entre l'art et des domaines extrêmement divers, avec le souci constant du réel et du renouvellement du périmètre de l'art. Une présentation de l'ensemble de ses projets et oeuvres.
Un historien d'art et un théologien chrétien parlent ensemble du sens de l'art. Non pas le comment de l'art, ni même son pourquoi, qui sont les questions qui nourrissent habituellement les livres de critique et de philosophie de l'art. Leur sujet est bien plutôt l'étonnement qu'ils partagent de l'existence de cette activité inutile, souvent déroutante, en constante effervescence et permanent changement qu'est la création artistique.
Leur perspective radicale en cherche la raison d'être et le pouvoir secret. Le cheminement de leur dialogue les conduit vivement de réflexions sur les ressorts de la jouissance suscitée par l'oeuvre d'art, à ceux de l'incarnation et de la singularité, du style et de la fiction, jusqu'à la fonction politique de l'art. La confrontation du regard théologique et de l'approche historienne fait émerger peu à peu la communauté des deux points de vue sur la dimension finalement profondément agissante de l'art dans une société qui prétend honorer sa valeur, mais résiste à vouloir en comprendre la puissance subversive.
C'est avec une exemplaire humilité, mais non sans robustesse, que la peinture d'Eugène Leroy traverse toutes les modes artistiques de ces cinquante dernières années. Si, depuis le début des années quatre-vingt, cette peinture a fini par s'imposer internationalement, c'est qu'il est dans sa nature de se livrer tout en se protégeant. Le peintre aime à rappeler comment son activité consiste essentiellement à réactiver une émotion originelle faite de deux "sons justes".
Une émotion pour lui liée au "geste" ? c'est-à-dire à l'image et à la vie ? qui rend possible la peinture, mais qui n'est pas la peinture. Il faut voir les oeuvres d'Eugène Leroy comme des champs de bataille où s'affrontent impitoyablement, mais aussi fraternellement, hors de tout expressionnisme, ces deux dimensions. Cette oeuvre singulière ne relève en rien d'un quelconque matiérisme : Leroy considère l'épaisseur de ses tableaux, ainsi que l'acharnement qu'il met à reprendre indéfiniment ses toiles, davantage comme une fatalité inscrite au coeur de la peinture que comme une volonté stylistique.
Par-delà l'épaisseur, c'est la lumière qui est ici en jeu. Une lumière qui ne renvoie pas au pittoresque, mais au déploiement même de la peinture. Un déploiement qui est une fête pour les sens, la mise en oeuvre d'une énergie-harmonie qui aujourd'hui s'exprime avec bonheur et fulgurance. A un texte analytique et distant, Bernard Marcadé a préféré l'accompagnement et l'écoute d'une pensée. "Ecouter la parole de Leroy, dit-il, c'est déjà commencer à aborder une peinture qui s'entend autant qu'elle se voit".
Deux entretiens et une biographie détaillée complètent cette première monographie consacrée à Eugène Leroy.
Née en 1968 à Cozensa en Italie, Tatiana Trouvé fait ses études d'art à la Villa Arson à Nice. En 2007, elle est lauréate du prix Marcel Duchamp. Elle enseigne aux Beaux-Arts de Paris. En 1997, Tatiana Trouvé crée le Bureau des activités implicites (B.A.I.) pour archiver, classer, organiser ses pensées, ses projets réalisés ou non. Le B.A.I. constitue une oeuvre unique en permanente évolution fait de trois modules.
Catalogue d'exposition sur la donation Eugène Leroy au MUba Eugène Leroy.