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Prix
Bruno Latour
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Habiter la Terre : Entretiens avec Nicolas Truong
Bruno Latour
- Les liens qui libèrent
- Poche +
- 11 Septembre 2024
- 9791020923677
Avant de nous quitter, Bruno Latour avait souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien avec le grand reporter Nicolas Truong. Ce fut pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Une introduction indispensable à l'oeuvre d'un des plus importants penseurs de notre époque.
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Quelle est l'ampleur de la catastrophe provoquée par le Nouveau Régime Climatique ? Dans Où atterrir ? puis Où suis-je ?, Bruno Latour a dessiné les contours d'un nouveau positionnement politique qui soit à la hauteur de ces enjeux. Initiée avant sa disparition le 9 octobre 2022, cette adaptation graphique, qu'il qualifiait d'« oeuvre sur une oeuvre », fait dialoguer ces deux textes complémentaires.
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Conversation avec Bruno Latour
Bruno Latour
- Autrement
- Zadig-Autrement
- 13 Novembre 2024
- 9782080461872
Philosophe de terrain, Bruno Latour a toujours placé l'écologie au coeur de ses réflexions. Il évoque ici son enfance en Bourgogne dans une famille de négociants en vin : la naissance pour lui du sentiment d'un lien avec la terre. Pionnier de la sociologie des sciences, il estimait vivre un moment exceptionnel d'invention et de créativité, mais jugeait urgent de revoir en profondeur notre façon d'aborder les défis de l'époque. Cette conversation sur des préoccupations toujours d'actualité nous montre l'importance du collectif et la possibilité des liens entre responsabilités intellectuelle, artistique et politique.
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James Lovelock n'a pas eu de chance avec l'hypothèse Gaïa. En nommant ainsi le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modi?ent la Terre, on a cru qu'il parlait d'un organisme unique, voire d'une Providence divine. Rien n'était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n'est pas le Globe, la Terre-Mère, une déesse païenne. Elle n'est pas non plus la Nature, telle qu'on l'imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine.
À cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan et monte sur scène. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C'est l'époque de l'Anthropocène. Avec le risque d'une guerre de tous contre tous. L'ancienne Nature disparaît et laisse place à un être dont il est dif?cile de prévoir les manifestations. Loin d'être stable et rassurant, il est constitué de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement.
En explorant les mille ?gures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie, voire une théologie. -
Où atterrir ? comment s'orienter en politique
Bruno Latour
- La découverte
- Cahiers Libres
- 12 Octobre 2017
- 9782707197009
Peut-on continuer à faire de la politique comme si de rien n'était, comme si tout n'était pas en train de s'effondrer autour de nous ? Dans ce court texte politique, Bruno Latour propose de nouveaux repères, matérialistes, enfin vraiment matérialistes, à tous ceux qui veulent échapper aux ruines de nos anciens modes de pensée.
Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien -; et par conséquent dont ils ne voient pas l'immense énergie politique qu'on pourrait tirer de leur rapprochement.
D'abord la dérégulation qui va donner au mot de globalisation un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l'explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l'entreprise systématique pour nier l'existence de la mutation climatique.
L'hypothèse est qu'on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l'on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu'il n'y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C'est ce qui expliquerait l'explosion des inégalités, l'étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l'État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir atterrir quelque part. D'où l'importance de savoir comment s'orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les affects de la vie publique mais aussi ses enjeux. -
La religion à l'épreuve de l'écologie : Exégèse et ontologie
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 15 Février 2024
- 9782359252699
De novembre 2020 à janvier 2021, Bruno Latour s'est prêté au jeu de relire un texte qu'il avait depuis longtemps oublié : sa thèse de doctorat. Reproduite en intégralité en seconde partie de cet ouvrage, elle a constitué le point de départ des entretiens qui la précèdent (menés par plusieurs sociologues et théologiens). L'enjeu de ces entretiens était d'aborder une question aussi importante que controversée : quel rôle a joué la " parole religieuse " dans la trajectoire intellectuelle de Bruno Latour ? Les méthodes exégétiques qu'il découvre en travaillant le texte biblique, sans cesse transposées et rejouées tout au long de ses recherches ultérieures (sur la science, le droit, les technologies, etc.), apparaissent ici comme un motif essentiel de son oeuvre - et ce, indépendamment de toute perspective confessionnelle. La religion est, pour Bruno Latour, un " mode d'existence " parmi d'autres, ni plus ni moins important. Ces dernières années, l'émergence d'un Nouveau Régime Climatique et l'irruption inquiétante de Gaïa ont été l'occasion, pour lui, de rouvrir cette question.
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Où suis-je ? leçons du confinement à l'usage des terrestres
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 21 Janvier 2021
- 9782359252002
Depuis la terrible expérience du confinement, les États comme les individus cherchent tous comment se déconfiner, en espérant revenir aussi vite que possible au " monde d'avant " grâce à une " reprise " aussi rapide que possible. Mais il y a une autre façon de tirer les leçons de cette épreuve, en tout cas pour le bénéfice de ceux que l'on pourrait appeler les terrestres. Ceux-là se doutent qu'ils ne se déconfineront pas, d'autant que la crise sanitaire s'encastre dans une autre crise bien plus grave, celle imposée par le Nouveau Régime Climatique. Si nous en étions capables, l'apprentissage du confinement serait une chance à saisir : celle de comprendre enfin où nous habitons, dans quelle terre nous allons pouvoir enfin nous envelopper - à défaut de nous développer à l'ancienne !
Où suis-je ? fait assez logiquement suite au livre précédent, Où atterrir ?
Comment s'orienter en politique. Après avoir atterri, parfois violemment, il faut bien que les terrestres explorent le sol où ils vont désormais habiter et retrouvent le goût de la liberté et de l'émancipation mais autrement situées. Tel est l'objet de cet essai sous forme de courts chapitres dont chacun explore une figure possible de cette métaphysique du déconfinement à laquelle nous oblige l'étrange époque où nous vivons. -
Nous n'avons jamais été modernes ; essai d'anthropologie symétrique
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 23 Mars 2006
- 9782707148490
Pollution des rivières, embryons congelés, virus du sida, trou d'ozone, robots à capteurs... : ces objets étranges qui envahissent notre monde relèvent-ils de la nature ou de la culture ? Comment les comprendre ? Jusqu'ici, les choses étaient simples : aux scientifiques la gestion de la nature, aux politiques celle de la société. Mais ce traditionnel partage des tâches devient de plus en plus impuissant à rendre compte de la prolifération des hybrides . D'où le sentiment d'effroi qu'ils procurent, et que ne parviennent pas à apaiser les philosophes contemporains, qu'ils soient antimodernes, postmodernes ou éthiciens. Et si nous avions fait fausse route ? En fait, notre société moderne n'a jamais fonctionné conformément au grand partage qui fonde son système de représentation du monde : celui qui oppose radicalement la nature d'un côté, la culture de l'autre. Dans la pratique, en effet, les modernes n'ont cessé de créer des objets hybrides, qui relèvent de l'une comme de l'autre, et qu'ils se refusent à penser. Nous n'avons donc jamais été vraiment modernes, et c'est ce paradigme fondateur qu'il nous faut remettre en cause aujourd'hui pour comprendre notre monde.
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Mémo sur la nouvelle classe écologique : comment faire émerger une classe écologique consciente
Nikolaj Schultz
- Empecheurs De Penser En Rond
- 6 Janvier 2022
- 9782359252187
À quelles conditions l'écologie, au lieu d'être un ensemble de mouvements parmi d'autres, pourrait-elle organiser la politique autour d'elle ? Peut-elle aspirer à définir l'horizon politique comme l'ont fait, à d'autres périodes, le libéralisme, puis les socialismes, le néolibéralisme et enfin, plus récemment, les partis illibéraux ou néofascistes dont l'ascendant ne cesse de croître ? Peut-elle apprendre de l'histoire sociale comment émergent les nouveaux mouvements politiques et comment ils gagnent la lutte pour les idées, bien avant de pouvoir traduire leurs avancées dans des partis et des élections ?
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Bruno Latour a souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien en deux parties avec le grand reporter Nicolas Truong. C'est pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Un plaidoyer pour la philosophie envisagée comme une tentative magnifique et impossible d'embrasser la totalité.
Une coédition avec Arte éditions. -
Pasteur : une science, un style, un siècle
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 3 Novembre 2022
- 9782359252323
Le virus responsable de la Covid-19 n'est pas un professeur adepte de nouvelles méthodes pédagogiques. C'est un maître dur à l'ancienne qui répète inlassablement la même leçon. Et de reprendre encore une fois la démonstration de sa puissance : Vous me prenez pour un intrus dans votre monde, mais c'est vous qui êtes des intrus dans le mien. Chaque mutation de ce virus imprime dans notre cerveau rétif à quel point nous faisons société avec les microbes.
Un monde de microbes ? Cette leçon a été donnée aux sociétés humaines pour la première fois au XIXe siècle. Il était donc inévitable de revenir à l'histoire de la microbiologie en essayant de comprendre pourquoi nous ne sortirons pas de ces intrigues où s'emmêlent si étroitement la science, le droit, la politique et la structure des sociétés de ce temps.
Si je me suis tellement intéressé à Louis Pasteur, c'est parce qu'il offrait un cas unique au milieu de cette histoire de liens entre sociétés et microbes. Unanimement admiré pour ses découvertes, il est aussi le savant qui s'était mêlé, comme on va le voir, de toutes les questions de son temps. Pour la nouvelle histoire et sociologie des sciences, c'était le test idéal : une science à l'importance indiscutable qui avait transformé la société de façon radicale. Voilà qui allait permettre de nous sortir de ces visions figées qui continuent à vouloir séparer la science et la politique, les découvertes savantes et les collectifs humains alors qu'ils sont, à l'évidence, si étroitement mêlés. -
Politiques de la nature ; comment faire entrer les sciences en démocratie
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 12 Février 2004
- 9782707142191
Comment combler le fossé apparemment infranchissable séparant les sciences (chargées de comprendre la nature) et la politique (chargée de régler la vie sociale), séparation dont les conséquences deviennent de plus en plus catastrophiques ?
La nature a toujours constitué l'une des deux moitiés de la vie publique - celle qui nous unit -, l'autre moitié formant ce qu'on appelle la politique, c'est-à-dire le jeu des intérêts et des passions - qui nous divise. L'écologie politique a prétendu apporter une réponse mais, à cause des controverses scientifiques qu'elle suscite, à cause de l'incertitude sur les valeurs qu'elle provoque, elle oblige à abandonner la nature comme mode d'organisation publique.
Selon Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l'activité politique (comprise comme l'élaboration progressive d'un monde commun). Ce sont les conditions et les contraintes de telles redéfinitions qu'il explore ici.
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Changer de société, refaire de la sociologie
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 4 Octobre 2007
- 9782707153272
" Il faut changer de société ", dit-on souvent et on a bien raison, car celle où nous vivons est souvent irrespirable. Mais, pour y parvenir, il faut peut-être d'abord s'efforcer de changer la notion même de société. Et d'abord distinguer deux définitions du social. La première, devenue dominante dans la sociologie, présente le social comme l'ombre projetée par la société sur d'autres activités, par exemple l'économie, le droit, la science, etc. La seconde préfère considérer le social comme l'association nouvelle entre des êtres surprenants qui viennent briser la certitude confortable d'appartenir au même monde commun. Dans ce deuxième sens, le social se modifie constamment. Pour le suivre, il faut d'autres méthodes d'enquête, d'autres exigences, d'autres terrains.
C'est à retracer le social comme association que s'attache depuis trente ans ce qu'on a appelé la sociologie de " l'acteur-réseau " et que Bruno Latour présente dans ce livre. Sa proposition est simple : entre la société et la sociologie, il faut choisir. De la même manière que la notion de " nature " rend la politique impossible, il faut maintenant se faire à l'idée que la notion de société, à son tour, est devenue l'ennemie de toute pensée du politique. Ce n'est pas une raison pour se décourager mais l'occasion de refaire de la sociologie.
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Enquête sur les modes d'existence ; une anthropologie des modernes
Bruno Latour
- La Decouverte
- 20 Septembre 2012
- 9782707173478
Au moment où notre univers est menacé de destruction, ce livre-monde voudrait dépasser les oppositions philosophiques binaires et le découpage de la réalité en " domaines " devenus inopérants et proposer un plurivers plutôt qu'un univers à partir de quinze " modes d'existence " aptes à rendre compte de la réalité.
Le spectre de la modernisation hante la planète. On compare les sociétés en s'interrogeant sur les avancées ou sur les reculs de ce front apparemment irréversible de modernisation. Or, chose étrange, on manque toujours d'une description anthropologique de ceux qui se désignent comme étant à l'origine de ce mouvement. Dans un précédent livre, Bruno Latour avait fait l'hypothèse que " nous n'avons jamais été modernes " : le développement des sciences et des techniques nous aurait entraînés dans une histoire d'attachements chaque jour plus intimes entre humains et non-humains. Une histoire tout à fait contraire de celle des Modernes s'émancipant toujours davantage de la nature.
Pour repérer les valeurs multiples et contradictoires auxquelles tiennent ceux qui se disent Modernes, il faut accepter qu'il y ait plusieurs régimes de vérité, plusieurs types de raison, plusieurs modes d'existence dont l'enquêteur doit dresser avec soin les conditions de félicité et d'infélicité. On peut alors revisiter le coeur de notre vie collective : les sciences, les techniques, mais aussi le droit, la religion, la politique et, bien sûr, l'économie, la plus étrange et la plus ethnocentrique des productions. Et se poser autrement ces questions : Que nous est-il donc arrivé ? De quoi pouvons-nous hériter ? Qu'avons-nous en propre ? L'enjeu n'est pas mince au moment où les crises écologiques obligent toutes les sociétés à repenser ce qu'elles ont en commun.
Pour avancer dans ces questions, l'auteur a mis au point un dispositif original qui s'appuie sur une enquête collective auquel le livre sert d'introduction, de rapport provisoire. Grâce à un environnement numérique monté tout exprès, les lecteurs pourront participer au recueil des expériences multiples repérées par l'enquête, avant de devenir coproducteurs des versions finales. C'est par cet exercice d'" humanités numériques " que l'auteur prétend renouveler, avec ses lecteurs, l'anthropologie philosophique des Modernes. -
La fabrique du droit ; une ethnographie du Conseil d'Etat
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 4 Novembre 2004
- 9782707144720
Le recours aux liens juridiques prend dans nos sociétés une importance grandissante. Il existe pourtant peu d'études empiriques sur la fabrique quotidienne du droit. Alors que la très grande technicité de la matière juridique réserve le droit aux juristes de profession, la sociologie l'explique trop rapidement par les rapports de forces qu'il ne ferait que dissimuler. La méthode ethnographique se trouve donc particulièrement bien ajustée à l'analyse du droit.
C'est toute l'originalité de cette étude du Conseil d'État que propose Bruno Latour. Il porte une grande attention aux actes d'écriture, à la fabrication et à la manipulation des dossiers, aux interactions entre les membres, aux particularités du corps des conseillers d'État, et surtout à la diversité des ressorts qui permettent de bien juger. Par une grande qualité de style, l'auteur sait rendre compte de la technicité des jugements et renouer les nombreux liens entre le droit et cette société qui le nourrit et à laquelle il sert, en même temps, de garant.
Après l'étude des laboratoires scientifiques, du discours religieux, de la parole politique, Bruno Latour continue, avec le droit, son programme d'anthropologie systématique des formes contemporaines de véridiction. -
Nous vivons entourés des produits de la technique, nos têtes sont pleines des résultats de la science. Pourtant, nous savons fort peu de choses sur la production des machines et sur la construction des découvertes. D'où viennent-elles ? Mystère... Il y a bien, pour nous l'expliquer, des scientifiques et des épistémologues, mais nous aimerions aller voir par nous-mêmes dans la littérature, dans les laboratoires, dans les bureaux d'études, dans les salles de conseils d'administration, chez les hommes politiques, comment se prépare ce monde dans lequel nous allons vivre.
Impossible d'y pénétrer ? Pas si sûr. Car si la science faite est rébarbative et fermée, la science en action est ouverte et accessible. Depuis les années 1970, un immense domaine d'étude s'est ouvert qui a profondément renouvelé notre vision de l'activité scientifique. À partir d'anecdotes et d'exemples, ce livre dégage les règles de méthodes qui permettront à ceux qui le souhaitent de continuer à suivre le travail des scientifiques et des ingénieurs. Car la science est devenue un vaste chantier où se forgent à la fois la nature et la société : comprendre une société, c'est dorénavant comprendre ses sciences et ses techniques en action, et ce livre, devenu un classique, sera, dans cette quête de connaissance, le plus précieux des viatiques.
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Trilogie terrestre : inside, moving earths, viral
Frédérique Aït-Touati
- Editions B42
- 4 Novembre 2022
- 9782490077526
Moving Earths et Inside constituent les deux premiers volets de la trilogie terrestre, une série de trois conférences-performances coécrites par Frédérique Aït-Touati et Bruno Latour. La triologie tente de remettre en question nos idées reçues concernant la planète, cette Terre que nous habitons comme nous marchons dessus, presque sans y penser.
Inside propose une expérience de pensée : le lecteur-spectateur est invité à se tenir non pas sur le Globe, mais dans cette « zone critique » dont parlent les scientifiques. Pour tenter de comprendre ce que signifie « vivre dedans », la conférence-performance tente une série de tests qui combinent les outils de la modélisation et de la simulation, soit deux manières de se rendre sensibles : par la science et par la scène.
Entre philosophie et théâtre, Moving Earths invite le lecteur à tester l'hypothèse d'un parallèle entre l'époque de la révolution astronomique et la nôtre. Sommes-nous en train de vivre une transformation du monde aussi profonde et radicale que celle de l'époque de Galilée ? Une chose est sûre : nous ne savons plus exactement sur quelle planète nous vivons, ni comment la décrire. En partant du travail du chimiste anglais James Lovelock et de la biologiste américaine Lynn Margulis, les auteurs interrogent un nouveau rapport au terrestre.
Ces deux pièces ont été créées au Théâtre Nanterre-Amandiers en novembre 2016 et décembre 2019, puis jouées sur de nombreuses scènes européennes et internationales (Théâtre de l'Odéon à Paris, Martin Gropius Bau à Berlin, Théâtre Benno-Besson en Suisse, Signature Theatre à New York, Biennale de Taipei).
Deux entretiens avec les auteurs complèteront les textes. L'ouvrage sera richement illustré, et la mise en page rejouera la mise en scène des textes dans l'espace du livre. -
Petites leçons de sociologie des sciences
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 11 Janvier 2007
- 9782707150127
Porte-clefs, ralentisseurs, ceintures de sécurité, chatières, grooms de porte, nous entrons tous les jours en relation avec des dispositifs que l'on ne peut sans dommage réduire réduire à leur simple fonction d'objets techniques. Molécules, formules chimiques, cartes, diagrammes, microbes et galaxies, nous nous trouvons quotidiennement confrontés à des ensembles que l'on ne peut réduire sans risque à de simples faits scientifiques. Décidément, la connaissance est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls savants.
Amateur de science (comme on dit « amateur d'art »), Bruno Latour nous invite à « goûter » avec lui les techniques et les sciences, à en apprécier les forces et les faiblesses, à en critiquer la forme et le facture. Dans ce recueil de chroniques, il nous promène du bureau de Gaston Lagaffe, nouvel Archimède, aux anges du paradis, an passant par Berlin, les sols d'Amazonie, le fonctionnement du rein, et les cornéliens dilemmes d'une ceinture de sécurité... Dans un style allègre, il nous fait partager sa jubilation devant des objets et des faits qui mêlent toujours plus intimement les choses et les gens.
Conçues pour un large public, ces leçons s'adressent à tous ceux qui ne peuvent se résigner à réserver le nom de culture aux seules oeuvres d'art, et qui cherchent à se former le goût pour les faits avérés comme pour les techniques efficaces.
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Qui perd la terre, perd son âme : la grande clameur
Bruno Latour
- Balland
- Essais
- 10 Novembre 2022
- 9782940719303
Bruno Latour, philosophe, sociologue, anthropologue est professeur émérite de Sciences Po Paris . Traduit dans une trentaine de langues, il est certainement l'auteur francophone contemporain le plus lu dans le monde ; ses travaux sur la crise climatique en ont fait une figure mondiale de la question écologique, « Le penseur qui inspire la planète » comme titrait la couverture de « l'Obs » il y a quelques mois . Il nous reçoit chez lui près de l'Odéon, au coeur du Quartier latin. Un entretien tout empreint de sagesse et de cette espérance que diffuse la fréquentation des grandes questions. Une manière de cristalliser près de 50 ans de recherche, d'enseignement, de publication et d'engagement au service des savoirs. Un regard partagé au soir de la vie.
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Communément célébré pour sa parole lumineuse, Michel Serres a été souvent critiqué pour la complexité de ses livres, notamment les premiers. Paru en 1992, Éclaircissements s'était donné pour mission de rendre le travail du philosophe transparent et limpide. La discussion menée par Bruno Latour, qu'il connaissait bien, a permis à Michel Serres de s'exprimer librement et sincèrement tout en simplifiant son propos. Un dialogue amical mais sans concession où l'on apprend beaucoup sur sa formation intellectuelle (la guerre, les sciences renouvelées), sur les enjeux de ses livres et le dessein global d'une oeuvre qui, à ce moment, n'en était encore qu'au premier tiers : 24 livres sur 80 ! Michel Serres explicite les raisons de son passage des sciences à la philosophie, sa position singulière, construite sur la remise en cause du progrès des sciences devant Hiroshima et la responsabilité scientifique : « J'ai été formé intellectuellement par les révolutions intérieures à la science, et philosophiquement par le rapport de la science à la violence. » Pour construire l'avenir, notamment celui de la cohabitation des hommes et de la nature, il insiste sur l'importance du droit, du récit, incarnation nécessaire, de la beauté de la langue, qu'il cultive, ou celle de la pluridisciplinarité, qu'il prônera activement. Avec le recul, on est étonné de voir à quel point il était lucide sur l'état du monde et sur ce qui nous attendait.
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Ouvrage iconique de théorie sociologique, Paris ville invisible interroge la notion de collectif sous l'angle du texte et des images. À travers ce reportage photographique réalisé à la fin des années 1990, Émilie Hermant et Bruno Latour ont entrepris de décortiquer ce qui constitue l'unicité de Paris, tant sur le plan sociologique que celui de l'urbanisme.
Paris se donne si facilement au regard des peintres et des touristes, elle a si souvent été le sujet de beaux livres ou de photographies qu'on en oublie les difficultés des milliers d'ingénieurs, de techniciens, de fonctionnaires, d'habitants et de commerçants, pour la rendre visible.
Ce livre tente, par le texte et par l'image, de cheminer à travers la ville en explorant quelques-unes des raisons qui nous empêchent de l'embrasser facilement d'un seul coup d'oeil.
Sous la forme d'une enquête photographique, Bruno Latour et Émilie Hermant nous font visiter des lieux, habituellement fermés aux passants, dans lesquels s'élaborent les innombrables techniques qui rendent la vie possible aux Parisiens (service des eaux, préfecture de police, périphérique, etc.) ces lieux dits « panoptiques » d'où l'on voit Paris tout entier.
À travers une observation fine et une réflexion sur l'importance des objets ordinaires comme par exemple la signalétique qui offre aux habitants les moyens de parcourir la ville sans s'y perdre aussitôt, cet ouvrage entreprend d'analyser ce qui « constitue » la ville de Paris.
En termes d'architecture, d'urbanisme et sur le plan sociologique, comment pourrions-nous analyser les problèmes pratiques que pose la coexistence d'un si grand nombre d'individus sur une si petite surface ? Et en quoi cela contribue-t-il à redéfinir ce que nous entendons par le terme de « collectif », si souvent utilisé dans le discours social et politique ?
Chacun de ces cheminements inattendus permet ainsi de reposer une question plus théorique sur la nature du lien social et sur les façons bien particulières qu'a la société de rester insaisissable. À une période où l'on oppose souvent le réel et le virtuel, la dure réalité urbaine et les utopies électroniques, cet ouvrage cherche à montrer que les villes réelles ressemblent de manière inattendue aux « Villes invisibles » d'Italo Calvino.
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Textes clés de philosophie de l'histoire : Sécularisation, Progrès, Anthropocène
Amy Allen, Hans Blumenberg, Clive Hamilton, Rahel Jaeggi, Reinhart Koselleck, Karl Lowith
- Vrin
- Textes Cles
- 21 Novembre 2024
- 9782711631780
Le présent volume propose un cadre pour saisir l'actualité d'une réflexion sur la philosophie de l'histoire à travers trois questionnements. Les philosophies de l'histoire qui se sont développées aux XVIIIe et XIXe siècles sont-elles des récits religieux qui ne disent pas leur nom, des histoires du salut sécularisées - et que faut-il entendre ici par ce processus de sécularisation? Est-il encore possible aujourd'hui, en des temps post-métaphysiques, de penser quelque chose comme le « progrès »? Enfin, comment appréhender la résurgence actuelle des motifs de la philosophie de l'histoire dans le contexte de l'Anthropocène, et quel sens donner à la multiplication contemporaine des grands récits optimistes ou catastrophistes autour de la crise environnementale?
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La vie de laboratoire ; la production des faits scientifiques
Steve Woolgar
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 23 Mars 2006
- 9782707148483
Comment travaillent les scientifiques ? Comment parviennent-ils à produire des découvertes ? Pour répondre à ces questions, le sociologue Bruno Latour a partagé durant deux ans le quotidien des chercheurs du laboratoire de neuroendocrinologie du professeur Roger Guillemin, à l'Institut Salk de San Diego (Californie). Avec la méticulosité et la patience de l'anthropologue, il a suivi les tâtonnements de cette équipe dans une recherche dont le résultat vaudra le prix Nobel de médecine à Guillemin, en 1978.
Cette enquête exceptionnelle, publiée pour la première fois en 1979 et désormais classique, a véritablement lancé le domaine des nouvelles études sur la science, et profondément renouvelé la philosophie des faits scientifiques. Soucieux de rompre avec les visions exotiques , voire magiques, de la science et de ses méthodes, Bruno Latour et son coauteur Steve Woolgar ont choisi la voie rigoureuse d'une analyse enfin réaliste de sa production : elle les conduit à rendre compte des actions et des hésitations des chercheurs, dans un ouvrage qui se lit comme une enquête policière. -
Face à Gaïa ; huit conférences sur le nouveau régime climatique
Bruno Latour
- La découverte
- 8 Octobre 2015
- 9782359251081
À cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan de notre décor séculaire et monte sur scène, au premier plan. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols : tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Gaïa est le nom du retour sur Terre de tout ce que nous avions envoyé off shore. Nous sommes ces Terriens, qui se définissent politiquement comme ceux qui se préparent à regarder Gaïa de face.
James Lovelock n'a pas eu de chance avec l'hypothèse Gaïa. En nommant par ce vieux mythe grec le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu'il parlait d'un organisme unique, d'un thermostat géant, voire d'une Providence divine. Rien n'était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n'est pas le Globe, n'est pas la Terre-Mère, n'est pas une déesse païenne, mais elle n'est pas non plus la Nature, telle qu'on l'imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine. La Nature constituait l'arrière-plan de nos actions.
Or, à cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan et monte sur scène. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C'est l'époque de l'Anthropocène. Avec le risque d'une guerre de tous contre tous.
L'ancienne Nature disparaît et laisse la place à un être dont il est difficile de prévoir les manifestations. Cet être, loin d'être stable et rassurant, semble constitué d'un ensemble de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement. Gaïa est le nom qui lui convient le mieux.
En explorant les mille figures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie et même une théologie.