La France, tôt confrontée à l'immigration, et marquée aussi par son passé colonial, a vu monter la prégnance de la figure de l'Autre dans la vie de tous les jours, comme au coeur du discours politique.
Qu'il soit issu du regroupement familial, étudiant, travailleur qualifié ou non qualifié, travailleur temporaire, frontalier, réfugié, demandeur d'asile, sans papiers, le migrant incarne souvent une figure menaçante, toujours sujette aux mêmes stéréotypes. Au fil des diverses vagues d'immigration, les critères de l'altérité demeurent intacts?: la religion (des Polonais «?bien trop catholiques?» dans la France laïque de la Troisième République aux musulmans «?islamistes?» ), la violence (du «?couteau facile?» des Italiens dans les années 1890 au terrorisme importé de Syrie), la concurrence déloyale sur le marché du travail (du «?un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés de trop?!?» des années 1970 au plombier polonais).
En se basant sur les articles de journaux, les proclamations politiques, les ouvrages de sciences sociales, mais aussi les romans et films, Catherine Wihtol de Wenden montre comment la mémoire collective concernant l'image de l'Autre s'est construite de 1870 à nos jours. Et propose quelques pistes pour en finir avec la figure péjorative du migrant?: une citoyenneté inclusive, la lutte contre les discriminations, la construction d'une mémoire du vivre ensemble par la mise en musées.
Dans cette sixième édition, l'auteur souligne la nécessité de toujours penser un monde qui repose sur les mobilités.
- Pauvreté, conflits, catastrophes environnementales, travail, études, tourisme : quels sont les facteurs réels des migrations ?
- Entre accueil et rejet, quelles sont les réponses politiques possibles : fermeture des frontières, expulsions, droit d'asile, naturalisations ?
- Si l'Europe fait face à une crise migratoire sans précédent, les enjeux des migrations dans les pays émergents sont tout aussi nombreux.
- La crise sanitaire mondiale bouleversera-t-elle la mobilité de tous et la vision de l'Autre ?
Plus de 100 cartes et infographies entièrement mises à jour éclairent les phénomènes migratoires et interrogent nombre d'idées reçues.
REPÈRES ET CLÉS POUR DÉCRYPTER L'ACTUALITÉ.
Pour quelles raisons les migrants quittent-ils leur pays d'origine ? Comment choisissent-ils leur pays d'arrivée ? Quel impact les migrations ont- elles sur les pays de départ ? Comment les pays d'accueil gèrent-ils l'ensemble des arrivants ? Ces questions traversent l'histoire contemporaine et resurgissent au fil de l'actualité. Des clichés à la réalité, cet ouvrage nous parle de lieux, de faits et de chiffres pour nous aider à y voir plus clair. Spécialiste incontestée, l'auteure propose 40 fiches documentées pour cerner les enjeux et les défis de ce phénomène mondial. L'ensemble est illustré de cartes, graphiques et tableaux.
"Catherine Wihtol de Wenden permet de comprendre de façon lumineuse l'un des défis stratégiques et sociétaux majeurs du XXIe siècle." Pascal Boniface.
"Dans un monde où tout circule librement, le droit à la mobilité des êtres humains ne va pas de soi. Il y a urgence à définir un droit international des migrants. C'est à ce prix que les mouvements migratoires ne seront plus considérés comme une menace par les uns et une utopie par les autres, mais enfin comme la clé d'un développement plus équitable.".
C.W.W.
La crise des réfugiés qui secoue l'espace européen depuis 2015 a mis en lumière l'incapacité des institutions politiques à fournir des réponses satisfaisantes à tous les profils de migrants. Fruits de globalisations contradictoires, les flux migratoires s'accélèrent à travers le monde. Alors même que des frontières se ferment et que des murs s'érigent, les catégories de migrants et de réfugiés se brouillent, les pays de départ deviennent pays de transit et d'accueil et inversement, le contenu de la citoyenneté se diversifie, l'expression d'un droit à la mobilité des personnes émerge partout dans le monde. Réel enjeu planétaire, longtemps oubliées des grandes questions mondiales, les migrations transforment et affectent les relations internationales, redéfinissent la souveraineté des États. Elles disent surtout l'urgence d'une diplomatie nouvelle intégrant leur gouvernance mondiale et régionale.
Alors que la mobilité est reconnue comme un facteur essentiel de développement humain, les deux tiers des habitants de la planète ne peuvent circuler librement. Quant aux pays traditionnels d'immigration, ils ont fermé leurs portes, si ce n'est bâti des murs ou installé des camps de rétention.
Les effets pervers de la fermeture des frontières sont pourtant légion. Aux victimes innombrables, aux sans-papiers et aux sans-droits, s'ajoutent les camps de réfugiés, l'économie maffieuse du passage, les déficits économiques et démographiques liés à l'absence de mobilité, sans parler des coûts exorbitants des politiques de fermeture et d'expulsion.
Face à ces paradoxes, ne vaudrait-il pas mieux inverser la logique ? Considérer que la liberté de circulation des personnes est un droit universel, tout en laissant aux États la possibilité de restreindre l'entrée sur leur territoire ?
Un plaidoyer pour un droit à la mobilité et pour l'avènement d'une diplomatie internationale des migrations, plus urgente que jamais.
Migration, émigration, immigration, étrangers, personnes d'origine étrangère, personnes de naissance étrangère, immigrés de seconde génération, demandeurs d'asile, réfugiés, déboutés, clandestins, sans-papiers, etc. Les mots ne manquent pas pour qualifier un ensemble complexe de trajectoires et d'appartenances. L'imprécision des termes ajoutée à la méconnaissance des chiffres fait que la confusion s'est installée dans les esprits. Conçu par une spécialiste, agrémenté de cartes pour situer et de fiches pour retenir, ce livre pose clairement un débat à la fois national et international, et fait le point sur l'un des enjeux majeurs du XXIe siècle.
"De nombreuses idées reçues sur l'immigra- tion, parfois vieilles de 150 ans, refont surface en France depuis quelques années, avec une vigueur qu'on aurait pu penser d'un autre temps. Si le nationalisme de repli qui traverse notre pays les remet au goût du jour, la campagne présidentielle de 2022 les porte à incandescence dans le débat public. Du grand remplacement à l'appel d'air de l'Etat-providence, du coût financier exorbitant des immigrés à la concurrence qu'ils font peser sur l'emploi, du développement à l'érection des frontières comme autant de solutions supposées aux migrations, cet ouvrage revisite quelques-unes de ces idées reçues pour mieux saisir les raisons de leur survenue et leur arrière-plan idéologique. Ce faisant, cet ouvrage s'assigne surtout la tâche de les déconstruire. Cet ouvrage fournit une analyse lucide autant qu'indispensable en ces temps troublés où des entrepreneurs identitaires ne répugnent devant aucune idée dangereuse et erronée pour agiter les peurs collectives."
Les migrations dans l'espace méditerranéen sont diverses et évolutives. Elles développent des migrations en chaîne, transformant les zones de passage en lieux de transit. La circulation migratoire autour de la Méditerranée est fortement entravée par la multiplicité des contrôles aux frontières et les tentatives de construction d'un dialogue ont souvent échoué. Peut-on construire un système migratoire euro-méditerranéen plus ouvert à la mobilité et source d'une dynamique politique, économique, démographique et culturelle ?
Humanisant la mondialisation et contribuant au « rapprochement du monde dans le monde », les migrations, facteurs essentiels du développement humain, font aussi partie des globalisations contradictoires qui voient s'opposer objectifs politiques et impératifs économiques, sociaux, culturels et éthiques.
Un monde plus fluide : élites, migrants économiques, réfugiés, apatrides, les catégories se brouillent, plaidant pour un droit à la mobilité qui remet en question les notions de frontières, de souveraineté, de citoyenneté. De nombreux pays sont aujourd'hui pays d'accueil et de départ. De nouvelles situations apparaissent : déplacés environnementaux, migrants intérieurs et pendulaires, touristes, soulignant l'interdépendance d'un monde en mouvement.
Réel enjeu planétaire, les migrations transforment les relations internationales, redéfinissent la souveraineté des États d'accueil, mettent en scène les États de départ, font surgir un individu acteur de sa vie, et demandent une diplomatie nouvelle faisant appel à une gouvernance mondiale et régionale des migrations.
Pédagogique et exhaustif, ce livre, écrit par une spécialiste à la notoriété internationale, restitue l'état des connaissances sur le sujet, les replace dans leur environnement intellectuel et historique. Il a vocation, au-delà de militer pour une diplomatie internationale des migrations, à devenir la référence sur les questions migratoires.
En ce début du XXIe siècle, les migrations se sont mondialisées. L'urbanisation, la scolarisation, l'information, la facilitation des transports et l'ouverture des frontières de pays hier fermés ont produit une intense mobilité. Ce phénomène, qui a triplé d'importance en quarante ans, constitue la seconde épopée migratoire de l'âge moderne, après la grande période des années 1880-1930. Il interroge l'État-nation dans sa capacité à contrôler ses frontières et à définir son identité, faisant de l'individu migrant mais aussi des réseaux transnationaux économiques, culturels, politiques ou familiaux, de nouveaux acteurs sur la scène du monde. Il s'appuie sur des sociétés toujours plus urbanisées, où les villes métropoles sont des pôles d'intense mobilité et d'exclusions multiples. Il pose ainsi comme autant de nouveaux défis les questions du vivre ensemble, du développement, des risques environnementaux, de la gouvernance mondiale, et, in fine, de la reconnaissance d'un droit à la mobilité comme droit fondamental de l'homme.
Directrice de recherche au CNRS/CERI et professeur à l'Institut des Sciences Politiques de Paris, Catherine Wihtol de Wenden est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages sur les migrations. Consultante pour la Commission européenne, le Conseil de l'Europe et le Haut-Commissariat aux Réfugiés, elle est également membre des comités de rédaction des revues Esprit, Projet, Hommes et Migrations et Migrations Société.
L'Europe se veut citoyenne, par l'union politique décidée à Maastricht : une citoyenneté européenne fondée sur la réciprocité des droits entre les ressortissants de l'Union et définie par la nationalité des Etats qui la constituent, plutôt que sur la résidence et la participation aux affaires de la Cité.
Une citoyenneté à la recherche de son contenu, faute de symboles fondateurs concrets : un territoire évolutif, pas de langue ni d'histoire commune, pas de devise, peu de service militaire, un impôt et une monnaie perçus comme lointains, mais une citoyenneté qui aurait pour frontière imaginaire l'autre, le non-européen, le musulman, le sans-droit soumis à un contrôle accru des frontières externes et soupçonné d'allégeances dangereuses.
Une citoyenneté qui comporte des déficits démocratiques, où le vote direct ne sera que local et réservé aux Européens, où le Parlement a des pouvoirs restreints par rapport aux Parlements nationaux. Une citoyenneté menacée par le règne des experts et guettée par une fracture sociopolitique entre ceux qui participent déjà de la civilité européenne des métropoles et ceux qui se replient dans des entités nationales ou régionales, car l'Europe, inintelligible, leur fait peur.
Pourtant, être citoyen en Europe représente un grand projet, qui dépasse le traité de Maastricht. C'est d'abord une innovation politique et constitutionnelle : la dissociation entre nationalité et citoyenneté ; c'est aussi l'élaboration d'une culture commune par-delà les frontières des Etats ; c'est enfin l'acceptation de valeurs civiques nouvelles fondées sur les pluralismes. Ce livre cherche à dresser un état des lieux, dans l'attente de la citoyenneté européenne.
Depuis plusieurs années, le thème de l'immigration suscite de nombreux malentendus.
Le nombre des étrangers en Union européenne est évalué aujourd'hui à vingt millions d'étrangers. Mais la perception en est autre : les populations des pays européens sont plus sensibles à la visibilité de la présence étrangère qu'aux réalités des statistiques. Par ailleurs, la confusion des termes utilisés ne fait qu'aggraver cette impression : tantôt on parle des étrangers, c'est à dire des non-nationaux recensés comme tels dans les pays où ils résident, tantôt on parle des immigrés.
On confond les flux (c'est à dire les entrants et sortants) et les stocks (c'est à dire les populations installées de longue date dans les pays d'accueil), on fait l'amalgame entre les questions posées par les nouveaux venus et celles relatives aux installés de longue date. Enfin la confusion devient malentendu quand il s'agit de comparer les modèles migratoires proposés par les pays européens - mais de quelle Europe s'agit-il ? Aussi, dans un souci de clarification, cet ouvrage a choisi de traiter des politiques de l'immigration dans les seuls pays de l'Union européenne.
Les questions relatives aux flux migratoires sont bien différenciées de celles liées à l'intégration et le débat propose une approche comparative des politiques adoptées tant à l'échelon européen que national.
Y-a-t-il de plus en plus de migrants ? La population européenne va-t-elle être remplacée ? Le modèle d'intégration français marche-t-il ? L'immigration crée-t-elle du chômage ? L'immigration coûte-t-elle chère ? Quelle est la stratégie européenne à long terme en matière d'accueil des migrants?
Autant de questions délicates qui ponctuent le débat sur l'immigration depuis quelques années, et auxquelles la spécialiste des questions migratoires Catherine Withol de Wenden apporte des éléments de réponse.
Fidèle à l'esprit des Nuls, cette nouvelle collection propose d'aider les lecteurs et lectrices à comprendre les enjeux des grands débats d'aujourd'hui et à se faire une opinion.
Sur chaque sujet, un expert contextualise le débat puis expose les points de vue contradictoires d'une manière simple et pédagogique de façon impartiale.
Le casse-tête des banlieues revient imperturbablement à chaque législature. Depuis les années 1970, les mêmes termes scandent les mêmes politiques : quartiers sensibles, zones de non-droit, ghettos, zones franches urbaines, ZEP, ZUS, rénovation urbaine, etc. Toutes ces désignations enferment les habitants invisibles dans des territoires trop visibles. La politique de la ville, pleine de bonnes intentions quel que soit le gouvernement, animée par des responsables convaincus, politiques, élus locaux, associations, chercheurs, a prouvé son inefficacité. Toutes les tentatives d'amélioration restent insuffisantes et artificielles, car elles ne touchent que l'extérieur, l'environnement matériel, et non l'intérieur, la population elle-même et ses motivations profondes. Les habitants des banlieues sont toujours confrontés aux mêmes problèmes, de l'échec scolaire au chômage, tous liés à la stigmatisation du lieu qui les paralyse. La seule solution : en sortir! Les auteurs interpellent élus, militants et citoyens pour rompre avec la logique prisonnière du territoire et inciter à la circulation. Pouvoir aller et venir, c'est aussi la mobilité sociale.
"La crise de la Covid s'impose déjà comme une séquence majeure de l'histoire du monde. Elle a explicitement installé un enjeu de sécurité globale en tête des périls qui pèsent sur notre monde. L'insécurité est désormais globale, tant dans ses modalités que dans sa cible. Ce livre réunit des spécialistes de différentes disciplines, dont le regard converge vers ce phénomène inédit."