La Rochelle est perçue comme la capitale du protestantisme en France. Sans doute le doit-elle à sa résistance au cardinal de Richelieu, le célèbre tableau représentant « l'homme rouge » sur la digue pendant le siège de 1627-1628 ayant longtemps constitué une image prépondérante du récit national dans les manuels scolaires. Mais cette image s'appuie sur une réalité: à partir de 1568, La Rochelle s'impose, par la présence de Jeanne d'Albret et des Grands de la Cause, comme la capitale des huguenots. Une ville qui entend être aussi une capitale religieuse et intellectuelle. Éliminer toute présence protestante est le programme de la monarchie et de l'Église catholique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Certes, très minoritaires, les protestants occupent encore aujourd'hui une place importante dans la vie politique, économique et sociale de La Rochelle.
Philippe Duplessis-Mornay, né en 1549, est une figure majeure de l'histoire du protestantisme au XVIe siècle.
Il adhère tôt à la Réforme et devient un juriste réputé. Henri de Navarre, futur Henri IV, l'appelle à son service en 1582 et lui donne le gouvernement de Saumur. La conversion au catholicisme de ce dernier en 1593, que Duplessis-Mornay avait combattue, explique qu'il devienne le trait d'union indispensable entre le roi et les protestants. Il joue de tout son prestige auprès du premier pour obtenir un statut légal privilégié réservé aux Eglises réformées, et ne cesse de rappeler aux seconds la nécessité de leur soumission au pouvoir monarchique dont il est un soutien indéfectible.
A ce titre, son rôle est essentiel dans l'élaboration de l'édit de Nantes. Celui qu'on appelle alors le " pape des huguenots " s'éloigne peu à peu d' Henri IV à cause de ses convictions religieuses affirmées. Disgracié, il s'installe à Saumur, place de sûreté huguenote, qu'il transforme en capitale européenne du protestantisme par la fondation d'un collège et d'une académie, au point qu'on parlera de " seconde Genève ".
Destitué de sa charge par Louis XIII en 1621, il se retire en son domaine de La Forêt-sur-Sèvre où il meurt deux ans plus tard.
L'importance de la cité de La Rochelle pour l'histoire de la Réforme en France et dans l'Europe réformée est capitale. Mais ce bastion du protestantisme n'aurait pas pu exister sans l'établissement de nombreuses communautés protestantes en Aunis et en Saintonge, l'actuel département de Charente-Maritime, dès les années 1550. C'est en référence à cette histoire « huguenote » particulièrement riche qu'à l'occasion du cinq centième anniversaire de la Réforme, en référence à la proclamation des quatre-vingt-quinze thèses de Martin Luther en 1517, la ville de La Rochelle a reçu le label « cité européenne de la Réforme », dans le cadre du réseau international « Cités européennes de la Réforme ». Bien au-delà du territoire des provinces d'Aunis et de Saintonge stricto sensu, ou même des limites de la France de l'époque, l'histoire des protestants en Charente-Maritime est largement une histoire européenne, avec de nombreux échanges avec la Suisse, les Provinces-Unies, l'Angleterre, les États allemands.
Le nom même d'« Huguenots » attribués aux protestants français ne vient-il pas de l'allemand Eidgenossen (confédérés) ? Un terme qui résonne encore aujourd'hui dans le monde atlantique dans le cadre des Huguenot Societies fondées en Grande-Bretagne et aux États-Unis par des descendants de protestants sortis de France dans les périodes de répression du xvie et du xviie siècle. Et parmi ceux-ci figurent un grand nombre de Charentais et de Charentaises. Dans le cadre de cette commémoration internationale, la Médiathèque d'agglomération Michel-Crépeau, les Archives départementales de la Charente-Maritime et le Musée Rochelais d'Histoire Protestante ont souhaité s'associer, afin d'organiser trois expositions coordonnées sur le thème des protestants en Charente-Maritime, de la Réformation à la Révolution. Cet ouvrage est tiré des travaux entrepris à l'occasion de ces évènements et propose une synthèse complète de cette histoire régionale marquante.
Comme ailleurs dans le royaume de France, les livres, empruntant routes et chemins terrestres et maritimes, diffusent les idées protestantes au plus profond des villes et des campagnes des provinces atlantiques. Par la lecture solitaire et collective à haute voix, l'imprimé donne un nouveau pouvoir à des hommes et des femmes qui proposent une autre façon de vivre et pratiquer la foi chrétienne au sein de communautés en rupture avec l'institution romaine. A partir des années 1540, la dissidence protestante s'enracine en Normandie, en Poitou, en Aunis, en Saintonge, en Guyenne au contact du royaume de Béarn. Mais c'est surtout avec l'installation de Jeanne d'Albret et des Grands du parti huguenot à La Rochelle en 1568 qu'émerge sur les bords de l'océan atlantique une capitale où s'établissent des ateliers d'imprimeries d'où sortiront des ouvrages politiques, théologiques et religieux essentiels dans la construction d'une piété et d'une culture réformées. Après le siège de 1628, La Rochelle ne pouvant plus attirer des imprimeurs pour remplacer ceux décédés pendant le siège, les livres protestants doivent être imprimés à Saumur, Niort et Quevilly. Cette édition protestante doit faire face aux publications des libraires et imprimeurs catholiques qui participent par leur travail à la réforme catholique et à la controverse contre les protestants.
En l'espace de deux décennies, deux traités franco-britanniques délimitent un tournant majeur dans l'histoire de l'Amérique du Nord (1763-1783). Ce livre dresse un inventaire de tous les aspects de cette période de conflits et de négociations : la guerre et la marine française, la diplomatie et l'art de la paix, les ambitions impériales françaises, le devenir des Canadiens, Amérindiens et Anglo-américains.
Avec le soutien de l'université de La Rochelle et du CRHIA, des Archives de France et les archives des ministères des Affaires étrangères, Cultures et Défense et de la CFQLMC.
Si l'histoire religieuse des populations littorales a suscité de nombreux travaux, elle a souvent omis d'étudier les expressions de la foi des hommes embarqués en mer. Les périples nautiques ne sont pourtant pas une ellipse temporelle hors de l'histoire : les navigations hauturières durent longtemps et bien des missionnaires embarqués ont forgé leur foi dans l'épreuve des flots. La charge des âmes à bord soulève quantité de préventions historiques, qu'il s'agisse de l'encadrement religieux ou qu'il s'agisse de la délivrance des sacrements.
Bulletin de la Société des Amis d'Agrippa d'Aubigné, Albineana propose une fois par an des analyses et des informations sur l'oeuvre de l'écrivain, sur ses contemporains et sur son époque.
Sans doute plusieurs récits ont déjà illustré la période de la Révocation ou la saga camisarde, mais celui d'Elie Salvaire, notable influent de Saint-Jean-du-Gard, tour à tour réformé puis nouveau catholique, apporte un éclairage original sur la question.
Spectateur engagé à l'écoute de deux communautés, informé et averti de tout, ce négociateur de Villars et de Basville auprès de Rolland suit de très près les événements qu'il relate au jour le jour, notes qu'il enrichira parfois de détails significatifs. Connu depuis longtemps, un temps perdu avant d'être retrouvé mais resté indédit à l'exception de quelques passages révélés par Philippe Joutard, le " manuscrit Cissalières " était devenu un document mythique sur la guerre des camisards.
Le voici enfin publié, présenté et annoté par Didier Poton, témoignage de toute première importance sur Saint-Jean-du-Gard et les basses Cévennes en cette fin du XVIIe et début du XVIIIe siècles. Constitué de deux textes, le mémoire d'Elie Salvaire traite, d'abord, des dragonnades de 1685 à 1686, puis de la guerre des camisards entre 1702 et 1704. Ecrit avec vivacité et précision, ce mémoire contient de précieuses informations -notamment les tractations secrètes entre camps adverses- sur ces années sombres où un peuple opprimé pris les armes pour ne pas perdre sa foi et son identité.
Des chercheurs des deux côtés de l'Atlantique revisitent l'histoire, et le mythe, du fondateur du Québec, et proposent une nouvelle lecture des Amériques. Parallèlement, ils replacent l'aventure française et Champlain dans le cadre de la présence des Européens dans le Nouveau Monde pendant la première moitié du XVIIe siècle, à l'aube de la formation des sociétés coloniales : mondes espagnol et lusitanien, anglo-saxon et néerlandais.
Cet ouvrage s'ouvre à de larges horizons : de l'histoire du Brésil à celle de l'expansion portugaise et de l'Atlantique, de l'histoire des échanges culturels franco-brésiliens aux échanges franco-canadiens ou franco-chinois, de l'histoire de l'économie à celle des échanges avec les acteurs de la création et de la diffusion artistiques.
Avec le soutien de l'université de La Rochelle.