Comme ailleurs dans le royaume de France, les livres, empruntant routes et chemins terrestres et maritimes, diffusent les idées protestantes au plus profond des villes et des campagnes des provinces atlantiques. Par la lecture solitaire et collective à haute voix, l'imprimé donne un nouveau pouvoir à des hommes et des femmes qui proposent une autre façon de vivre et pratiquer la foi chrétienne au sein de communautés en rupture avec l'institution romaine. A partir des années 1540, la dissidence protestante s'enracine en Normandie, en Poitou, en Aunis, en Saintonge, en Guyenne au contact du royaume de Béarn. Mais c'est surtout avec l'installation de Jeanne d'Albret et des Grands du parti huguenot à La Rochelle en 1568 qu'émerge sur les bords de l'océan atlantique une capitale où s'établissent des ateliers d'imprimeries d'où sortiront des ouvrages politiques, théologiques et religieux essentiels dans la construction d'une piété et d'une culture réformées. Après le siège de 1628, La Rochelle ne pouvant plus attirer des imprimeurs pour remplacer ceux décédés pendant le siège, les livres protestants doivent être imprimés à Saumur, Niort et Quevilly. Cette édition protestante doit faire face aux publications des libraires et imprimeurs catholiques qui participent par leur travail à la réforme catholique et à la controverse contre les protestants.
Cet ouvrage présente treize documents commentés, qui permettent de mieux connaître, de l'intérieur en quelque sorte, la France et les Français du XVIIIe siècle.
Du régime démographique au pouvoir royal, du mariage aux mendiants, des orphelins à la justice, en passant par le clergé, les artisans, les protestants, etc., la plupart des thèmes qui concernent la société et les pouvoirs sont abordés. L'ouvrage s'ouvre sur une précieuse méthode d'explication de documents en histoire moderne.