"Mon lycée, c'est la vie ! Je ne sais pas trop ce qui se passe dans les autres bahuts du canton. Il paraît qu'à une heure d'ici, les places sont chères parce que tout le monde veut y enseigner. Il paraît. Je ne sais pas. Je sais juste que la vraie vie est dans le mien, au coeur des quartiers nord de Marseille".
Dominique Resch pose un regard bienveillant sur ses élèves venus de tous horizons, dont certains ont même fui leur pays en guerre et pour qui l'école représente souvent une planche de salut autant qu'un défi.
Des chroniques vivantes et malicieuses qui offrent un regard inhabituel sur le quotidien de l'école républicaine.
L'éducateur des secondes était toujours mal coiffé. Disons coiffé, pour être plus précis. A cette époque où même les présentateurs télé laissaient rebiquer leurs mèches pour être dans le vent, lui se coiffait et aplatissait ses cheveux à mi-oreille. De toute évidence avec un peigne. Outil franchement rétrograde en ces temps d'anarchie capillaire et de libération de l'homme par le beatnik. Bref, au début des années soixante-dix, se donner un bon coup de peigne c'était se donner un méchant coup de vieux.
Mes élèves sont formidables
« Prof n'est pas un vrai métier. C'est une discipline sportive. Une épreuve d'endurance. Un marathon où le plus teigneux gagne à la fin. »
L'habit fait-il le moine ? Faut-il apprendre à viser pour s'imposer ? Comment séduire un auditoire récalcitrant ? Tactiques, pratiques, astuces : après trente années d'enseignement, Dominique Resch a quelques bons conseils à partager avec ses lecteurs. Muni de sa plume élégante, drôle et tendre, il raconte ses méthodes de survie quotidienne face aux élèves. Et elles n'ont rien de conventionnel : détourner un avion en papier ou accrocher un poster des Rolling Stones sur le mur de sa classe, il suffisait d'y penser !
De quoi aborder la prochaine rentrée avec sérénité.
« Être invité au Festival de Cannes, cela fait rêver pas mal de monde, mais pas mes élèves.
- Oui, c'est assez loin de Marseille, vous avez raison. On en a pour deux heures de bus, c'est vrai. Mais enfin, vous savez, ça peut être très sympa comme expérience.
- On est obligé, m'sieur ? Et si on vient pas, on peut rester chez nous ?
- Nous sommes les seuls de toute l'académie à être invités. C'est une chance. On pourra même voir un film en présence de Catherine Deneuve. Elle sera là pour répondre à nos questions. Chouette, non ?
- C'est qui Catherine Deneuve ? ».
Pas évident d'être prof : il faut assurer le show, avoir réponse à tout et même parfois jouer les caïds. Quand Karim, un peu énervé, défonce la porte et coince son pied au travers, le prof pourrait s'inquiéter. Mais non : face aux situations les plus rocambolesques et aux questions les plus absurdes, il fait preuve d'un flegme et d'une imagination sans bornes. Pour notre plus grand plaisir.
L'auteur de «Mes élèves sont formidables» revient avec des perles d'élèves inédites, authentiques et toujours plus drôles.
Un matin, Karim débarque en classe, les bras levés, en hurlant : « Ça y est !
J'suis plus puceau ! » Un autre jour, quelques élèves décident de décorer la classe avec les fleurs du rond-point d'en face.
Voilà le genre de situations qui fait le quotidien de Dominique Resch.
En 80 petites scénettes, il nous ouvre les portes de ce lycée pas comme les autres, melting-pot de cultures, de langues et de religions.
Au programme : du désarmant, du loufoque, du poétique, voire du philosophique. Aucun misérabilisme, pas d'angélisme non plus. Un hymne et un hommage à l'enseignement dans les quartiers difficiles.