Leo Scheer
-
Conquistadors raconte un épisode de la conquête du monde telle que je l'ai rêvée, ouragan ou invasion de sauterelles. C'est en tous les cas un grand raout d'or et de sang, épopée glorieuse et vulgaire, comme elles le sont toutes, assortiment de hautes manoeuvres et de mauvais coups. Cet épisode est celui de la conquête du Pérou par Francisco Pizarre et de la destruction de l'Empire inca. On y voit s'ouvrir la tragédie de notre monde, celui où nous vivons, par un grand fait divers où la mappemonde, Dieu, l'or et la poudre se rencontrent. Ainsi, s'accrochant aux pentes sèches de la Cordillère pour la grande chasse à Dieu, les mercenaires d'Espagne soufflèrent sur les premières braises de l'empire le vent glacial du progrès.
-
Poursuite connaîtra le malheur dans une grande richesse. Une femme me prendra pour son fils et je laverai le sang de son visage. Et nous nous mettrons à pleurer. Nous serons profondément émus. Je serai dans une très grande détresse. Je me jetterai contre sa poitrine. Elle me mettra entre les mains la statue du Seigneur dont elle me dira : "C'est lui-même qui se l'est taillée dans une pierre." J'allumerai un feu et je ferai cuire la statuette. Une fois brûlante, je la tiendrai dans les mains. Je soufflerai dessus. Mais je ne la lâcherai pas. Jusqu'à ce qu'elle refroidisse. "
-