La question gay est un fil rouge qui relie entre eux des phénomènes majeurs : la libération sexuelle, le féminisme, la mutation des modes de vie, la lutte contre le sida, le mariage pour tous... L'homosexualité était un problème de moeurs. Elle est devenue une question de société. Pourtant, cette « révolution gay » ne fut pas seulement radicale et politique, mais aussi culturelle et « marchande », avec l'essor des bars, des clubs et d'Internet. La lutte se poursuit aujourd'hui, notamment dans les pays où l'homosexualité est encore punie de mort, comme dans ceux où elle reste un délit.
Ce volume réunit pour la première fois deux livres pionniers sur le sujet : Le Rose et le Noir et Global Gay ; une chronologie détaillée des combats et des débats, de « Stonewall » au « mariage gay » ; ainsi que de nombreux articles sur Jean Genet, Hervé Guibert, Nan Goldin, Tony Kushner, Bernard-Marie Koltès et un essai inédit sur Édouard Louis.
Ayant enquêté sur le terrain dans plus de cinquante pays, Frédéric Martel n'hésite pas à prendre parti contre les pensées réactionnaire, religieuse ou victimaire et, aussi, contre les dérives qui peuvent parfois exister au sein du mouvement LGBT. Fort de cette approche rigoureuse et engagée, à la fois française et globale, qui mêle politique, culture et modes de vie, Fiertés et préjugés raconte la longue marche des gays vers l'égalité.
Le célibat des prêtres ; l'interdiction du préservatif par l'Église ; la culture du secret sur les affaires d'abus sexuels ; la démission du pape Benoît XVI ; la misogynie du clergé ; la fin des vocations sacerdotales ; la fronde contre le pape François : un même secret relie toutes ces questions. Ce secret a longtemps été indicible. Il porte un nom : Sodoma. La ville biblique de Sodome aurait été détruite par Dieu en raison de l'homosexualité de ses habitants. Or, aujourd'hui, c'est au Vatican que l'on trouve l'une des plus grandes communautés homosexuelles au monde.
Pendant quatre années, Frédéric Martel a vécu en immersion à l'intérieur du Vatican et mené l'enquête sur le terrain dans une trentaine de pays. Il a interrogé des dizaines de cardinaux et rencontré des centaines d'évêques et de prêtres.
Ce livre révèle la face cachée de l'Église : un système construit depuis les plus petits séminaires jusqu'au Vatican à la fois sur la double vie homosexuelle et sur l'homophobie la plus radicale. La schizophrénie de l'Église est insondable : plus un prélat est homophobe en public, plus il est probable qu'il soit homosexuel en privé.
« Derrière la rigidité, il y a toujours quelque chose de caché ; dans de nombreux cas, une double vie. » En prononçant ces mots, le pape François nous a confié un secret que cette enquête vertigineuse révèle pour la première fois.
Sodoma paraît simultanément dans vingt pays.
Les Européens reprochent aux États-Unis à la fois leur impérialisme culturel et leur absence de culture. Pour comprendre ce paradoxe, Frédéric Martel a entrepris une grande enquête, sans précédent. À partir d'archives inédites et de 700 entretiens dans 35 États, il reconstitue la politique culturelle américaine, de John Kennedy à George Bush, décrypte le fonctionnement de la philanthropie, des fondations, du mécénat et met au jour la mission artistique des universités et des communautés. Un système global et complexe apparaît alors, particulièrement efficace et totalement méconnu : si le ministère de la Culture n'est nulle part, la vie culturelle est partout.
Ce système domine aujourd'hui le monde parce qu'il est davantage public qu'on ne le croit, moins régi par l'argent qu'on ne le dit ; en perpétuelle mutation et modernisation, il nourrit une vie culturelle profondément démocratique. Structuré par un large secteur à but non lucratif, conforté par d'innombrables subventions publiques indirectes, porté par des milliers de fondations, animé par les communautés noires et hispaniques, il est d'une diversité incontestable mais traversé par la vive tension entre l'art et l'industrie du divertissement.
Ce tableau, riche en nuances, ébranle nos certitudes ; il reflète, en miroir, les contradictions, entre mythes et réalités, de notre propre système culturel.
La culture américaine domine sur tous les continents et dans presque toutes les disciplines artistiques, sauf une : le théâtre.
Pourquoi ? Tel est le sujet de ce livre. Hier audacieux et novateur, souvent populaire avec ses comédies musicales, le " theater " américain a produit le pire, mais aussi le meilleur. Or, depuis une vingtaine d'années, avec le désengagement du gouvernement, l'arrivée de Disney à Broadway et le règne de l'" entertainment ", le théâtre se meurt. Ce livre retrace l'histoire de cette défaite. Mais il raconte aussi comment une partie du théâtre américain a su résister.
Se transformer. Il a su s'ouvrir aux Noirs, aux Latinos, aux Asiatiques - s'ouvrir au monde. Il a su s'ouvrir aux femmes, aux gays - s'ouvrir aux identités. Un théâtre social renaît, une avant-garde se réveille, un théâtre universitaire nourri par les nouvelles technologies se développe, et tous commencent à conquérir de nouveaux publics. En France, heureusement, le théâtre fait encore débat. Mais pour sortir de la fausse querelle entre dérive commerciale et tentation de l'élitisme, et pour éviter à son tour le déclin, le théâtre a besoin d'un sursaut.
Par un effet de miroir fascinant, l'Amérique nous montre comment le théâtre peut disparaître et comment il peut revivre.
A revealing and detailed account of Vatican corruption exposing levels of financial, sexual and political misconduct and addressing the underlying causes through interviews with numerous Cardinals and identity-withheld sources.
Les homosexuels peuvent se marier à Johannesburg et à Mexico, mais pas à Chicago ni à Berlin. En Iran, ils risquent la pendaison alors que les transsexuels se font opérer légalement. En Chine, ils sont des millions à fréquenter les réseaux sociaux gays, mais les militants sont harcelés. En Israël, l'homosexualité devient peu à peu « casher », mais dans le monde musulman elle n'est toujours pas « halal ». Dans huit pays, les homosexuels risquent la peine de mort ; dans soixante-seize, la prison.
Pourtant, sur tous les continents, la révolution gay est en marche. Un jour, l'homosexualité sera peut-être moins pénalisée que l'homophobie. En Europe, l'orientation sexuelle devient le choix de chacun. À l'ONU, la dépénalisation avance. Aux États-Unis, Obama a été réélu, notamment avec les voix gays. La mondialisation de la question homosexuelle est un phénomène majeur, qui n'a pas encore été décrit. Pendant cinq ans, dans quarante-cinq pays, Frédéric Martel a mené une enquête inédite et rencontré sur le terrain des centaines d'acteurs de cette révolution. À travers le prisme gay, il analyse la mutation des modes de vie, la redéfinition du mariage, l'émancipation parallèle des femmes et des gays, les effets décisifs de la culture et d'Internet. Fil rouge de l'évolution des mentalités, la question gay et lesbienne est un critère pertinent pour juger de l'état d'une démocratie et de la modernité d'un pays. Ce livre, à la fois inquiet et optimiste, riche en portraits inattendus, raconte la nouvelle bataille des droits de l'homme.
Couverture : Création Studio Flammarion
J'aime pas le sarkozysme culturel.
Est-ce une idéologie ? Une attitude ? Un opportunisme ? Mon intuition première, c'est que le sarkozysme culturel est d'abord un système. Ce système, qui n'a encore jamais été décrit dans sa complexité, englobe les médias et la communication, les intellectuels et l'école, Internet, et bien sûr cette culture "middlebrow", à la fois populiste et élitiste, caractéristique du chef de l'Etat.
En cela, la culture est le péché originel du sarkozysme. Mais aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de raconter le sarkozysme culturel, il faut aussi le combattre. Le président- sortant risque d'être réélu. Comment ? Grâce à la bataille des idées, à un plan de communication redoutablement efficace et à une guerre culturelle minutieusement préparée. Pourtant, je fais l'hypothèse que, si Sarkozy est battu culturellement, il sera aussi battu politiquement.
MAINSTREAM [meinstrim] adj. mot dorigine américaine : grand public, dominant, populaire. Lexpression « culture mainstream » peut avoir une connotation positive, au sens de « culture pour tous », ou négative, au sens de « culture hégémonique ». Un film mainstream : qui vise un large public ; un média mainstream : média de masse ; un produit mainstream : qui se vend massivement ; « il veut être mainstream » : il veut plaire à tout le monde.
Comment fabrique-t-on un best-seller, un hit ou un blockbuster ? Pourquoi le pop-corn et le Coca-Cola jouent-ils un rôle majeur dans lindustrie du cinéma ? Après avoir échoué en Chine, Disney et Murdoch réussiront-ils à exporter leur production en Inde ? Comment Bollywood séduit-il les Africains et les telenovelas brésiliennes, les Russes ? Pourquoi les Wallons réclament-ils des films doublés alors que les Flamands préfèrent les versions sous-titrées ? Pourquoi ce triomphe du modèle américain de lentertainment et ce déclin de lEurope ? Et pourquoi, finalement, les valeurs défendues par la propagande chinoise et les médias musulmans ressemblent-elles si étrangement à celles des studios Disney ?
Pour répondre à ces questions, le journaliste et chercheur Frédéric Martel a mené une longue enquête de Hollywood à Bollywood, du Japon à lAfrique subsaharienne, du quartier général dAl Jazeera au Qatar jusquau siège du géant Televisa au Mexique. Ce quil nous rapporte est à la fois inédit, fascinant et inquiétant : la nouvelle guerre mondiale pour les contenus a commencé.
Au c½ur de cette guerre : la culture « mainstream ». De nouveaux pays émergent avec leurs médias et leur divertissement de masse. Internet décuple leur puissance. Tout saccélère. En Inde, au Brésil, au Arabie saoudite, on se bat pour dominer le Web et pour gagner la bataille du « soft power ». On veut contrôler les mots, les images et les rêves.
Mainstream raconte cette guerre globale des médias et de la culture. Et explique comment il faut faire pour plaire à tout le monde, partout dans le monde.
Frédéric Martel est chercheur et journaliste. Son dernier livre, De la culture en Amérique (Gallimard) a été traduit et discuté dans de nombreux pays. Il enseigne à HEC et anime le principal magazine dinformation sur les industries créatives et les médias à Radio France. Mainstream est le résultat dune vaste enquête quil a conduite sur le terrain pendant cinq années dans 30 pays. Frédéric Martel a interviewé plus de 1 200 personnes dans toutes les capitales de l« entertainment ». Il analyse le jeu des acteurs, les logiques des groupes et suit la circulation des contenus sur cinq continents. Il prouve ici que, si les produits culturels mainstream ne sont pas nécessairement artistiques, les stratégies qui permettent leur création et leur diffusion sont, elles, fascinantes.
Avec Mainstream, fruit d'une enquête de terrain qui l'a mené aux quatre coins de la planète cinq années durant, de Hollywood à Bollywood, Frédéric Martel racontait le hit, le best-seller, le blockbuster. Depuis, l'auteur a poursuivi son enquête, retraversé le monde du Nord au Sud et d'Est en Ouest, se concentrant sur la question du numérique.
Smart, c'est une enquête de terrain sur la mondialisation numérique.
On serait tenté de penser que les pratiques numériques sont les mêmes que l'on se trouve dans un cybercafé de Gaza, attablé devant son laptop dans un coffee-shop du Haut-Marais ou étendu sur le lit d'une chambre d'hôtel à Cuba. On serait tenté de croire qu'Internet et globalisation vont de pair. Frédéric Martel démontre l'inverse. Il y a autant d'usages d'Internet et des questions digitales qu'il y a de territoires. À l'intérieur de ces territoires, des individus, de l'information, du commerce, des applications, des cartes, des réseaux sociaux : Internet ne tend non seulement pas à abolir les frontières mais, au contraire, s'ancre dans le local.
Si l'on avait une idée de l'intranet chinois, de la censure cubaine ou du rôle crucial des blogs dans les révolutions arabes, on ignorait l'immense diversité des usages digitaux qui ont cours aujourd'hui. Médias, droit d'auteur, futur des langues, éducation, identité : une cinquantaine de pays visités auront suffi à l'auteur pour dresser un état des lieux qui ne manquera pas d'étonner.
Non plus seulement « smart world », mais « small world », non plus « Internet » mais « internets ». C'est cette pensée nourrie à partir de nombreux entretiens, qui tente de démystifier un Internet qu'on voudrait partout le même, et qu'il qualifie lui-même de contre-intuitive, que Frédéric Martel propose dans ce livre.