Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Arts et spectacles
-
«J'ai rendu au corps des femmes sa liberté, dira Gabrielle. Ce corps suait dans des habits de parade, sous les dentelles, les corsets, les dessous, le rembourrage.» Ainsi, lorsque Chanel détruit une mode et crée une silhouette toute neuve, on entre dans un autre siècle, celui de la Belle Époque. Il y a une certaine confusion des sexes dans la forme d'élégance qu'elle préconise, mais la coupe à la garçonne, les robes tubulaires, le N°5, c'est son style à elle, inimitable. Une quête incessante de la rigueur, du raffinement et du dépouillement. Janséniste de la couture, elle n'en est pas moins l'égérie des années folles et séduit l'intelligentsia de son temps, de Diaghilev à Cocteau, lequel ne tarit pas d'éloges sur ses lubies, ses colères, ses outrances et sa générosité. «Coco est un personnage unique, attachant, attirant, repoussant, excessif... humain enfin.»
-
Quelle star, quelle icône, comme on dirait aujourd'hui, peut se vanter d'avoir attiré dans le monde entier autant d'admirateurs fascinés, d'avoir déchaîné autant de passions ?
Sarah Bernhardt : son seul nom est une légende...
Célèbre pour son jeu et sa voix d'or, elle était capable de tout.
Comme l'écrivait l'un de ses amants : «elle pourrait s'enfermer chez les carmélites, découvrir le pôle nord, s'inoculer le microbe de la rage, tuer un empereur, ou épouser un roi nègre que je n'en serais pas autrement étonné...» «Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité», affirmait le Sphinx de Jean Cocteau. Telle est Sarah... Tâche délicate mais passionnante que celle du biographe qui doit démêler le vrai de l'imaginaire, dégager l'authentique de l'affabulation, chez la géniale actrice dont l'illusion était la seule raison d'être.
Il n'empêche. Celle qui a inspiré les plus grands écrivains et artistes de son temps, d'Oscar Wilde à Marcel Proust, de Montesquieu à Rostand, de Gustave Doré à Alphonse Mucha, celle qui fut la première admiratrice de Cocteau et le dernier amour d'Hugo, ne peut que susciter d'infinies interrogations.
Et que dire de la richesse et de la variété de sa vie sentimentale ?
C'est cette femme hors du commun que cette passionnante biographie fait revivre, tout en retraçant le portrait d'une époque dont elle fut incontestablement l'une des plus grandes héroïnes.
-
Encore une biographie de Picasso, dira-t-on... En fait, si l'on met de côté les quelques témoignages, souvent partiaux, publiés encore récemment sur certaines périodes de son existence, voilà une bonne quinzaine d'années qu'un livre n'a évoqué, du berceau à la tombe, la vie entière de ce monstre sacré disparu en 1973.
Beaucoup l'ont dit égoïste, avare, sadique, dissimulé, ont fait de lui un imposteur et un assassin de la peinture. Ils réagissaient contre d'autres qui, perdant tout sens critique, se prosternaient devant la statue qu'ils lui avaient dressée.
Tous avaient parfaitement raison et parfaitement tort. Car il y avait plusieurs Picasso, trop, sans doute, beaucoup trop.
En lui, le bon et le généreux côtoyaient le féroce et l'avare, l'audacieux dissimulait un timide, le révolutionnaire abritait un conservateur et l'homme sûr de lui un hésitant pathologique. Plus étonnant encore, cet authentique satyre pouvait se transformer en amoureux délicat.
Regardons donc Picasso vivre au fil de ces pages, notamment pendant ses jeunes années trop souvent négligées au profit des périodes de gloire. Découvrons mieux les femmes de sa vie, en accordant enfin une place à Geneviève Laporte, qui offre de lui une image très différente de celle que nous connaissons par ses autres compagnes.
Trente ans après la disparition de Picasso, il est nécessaire de le regarder autrement.