Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd'hui, c'est nous, ou plutôt c'est notre agriculture. Onéreuse, elle ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d'eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L'agriculteur ne s'en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n'est que le bouc émissaire d'un système qu'il subit.
Notre agriculture pose plus de problèmes qu'elle n'en résout : il est urgent de changer de cap. Des solutions existent, les mettre en oeuvre serait aisé pour peu que nos élus fassent preuve de courage politique. Or cette qualité semble faire cruellement défaut.
Isabelle Saporta est journaliste et documentariste. Elle porte les questions de santé et d'environnement dans l'émission « Actuality » sur France 2 et chronique régulièrement sur RTL et sur France Inter (dans « Co2 mon Amour »). Elle a notamment publié Vino Business, dont elle a tiré un documentaire, et Foutez-nous la paix !
Enquête sur les dessous de l'économie viticole. Une véritable tragi-comédie sur fond d'argent avec ses rivalités et ses intrigues où le vin est devenu de l'or rouge qui s'arrache à des prix inconcevables.
Une enquête sur la situation des petits producteurs agroalimentaires français, devant faire face à la concurrence des grandes entreprises et à des demandes administratives nombreuses et difficiles à satisfaire.
« Nos «techno», prétendument l'élite de la France, ont perdu le sens de l'État pour se transformer en cost killers, gérant notre pays avec la poésie d'un fichier excel et la vision d'un lapin nain. Il est temps, pour nous, Français et fiers de l'être, de nous libérer d'eux. ».
Le nouveau « livre noir » d'Isabelle Saporta, citoyenne engagée et courageuse journaliste de terrain, est à la fois un puissant cri de colère et une proposition pour refonder un projet politique ambitieux.
« À quel moment est-ce arrivé ? À quel moment au juste nos «technos», ces fameuses têtes bien faites, ont perdu le sens de l'État, pour se transformer en cost-killers gérant notre pays avec la poésie d'un fichier Excel et la vision d'un lapin nain ?
À force de coupes budgétaires, ils fracturent la France, opposant villes et campagnes, banlieues et provinces qui, chaque jour, meurent de voir les services publics fermer, les trains passer sans s'arrêter, et souffrent du même abandon de l'État.
Ils mettent à genoux nos hospitaliers, nos infirmiers, nos professeurs, nos policiers, nos pompiers... Ces fantassins de la République qui en font toujours plus, avec toujours moins de moyens.
Ils sont incapables de préserver notre héritage qu'ils préfèrent brader.
La France est à l'os et pendant ce temps, ils engloutissent un «pognon de dingue» dans des métastases bureaucratiques qui prolifèrent sans cesse. Des usines à gaz toujours plus inventives, toujours plus coupées du terrain pour nous engluer sous la paperasserie.
La vérité, c'est que cette caste n'a plus d'ambition pour la France.
Si seulement elle pouvait voir ce pays comme nous le voyons. L'aimer comme nous l'aimons. Nous faire confiance et libérer les talents et les forces vives qui y fourmillent.
Alors la France retrouverait enfin son rang et sa fierté. »
Le courage serait un mot désuet. Un terme qui appartiendrait à un passé révolu, au temps où le « système », la « finance », les « lobbys », « Bruxelles » n'auraient pas encore fait main basse sur notre libre arbitre.
A l'évocation de ce terme, vous verrez se dessiner un sourire au mieux gêné, plus souvent condescendant, sur le visage de nos élites. Depuis 15 ans, j'assiste, atterrée, à la mise à mort des agriculteurs vertueux assommés sous des tombereaux de normes et de réglementations tatillonnes.
Depuis 15 ans, j'observe les lobbys dicter leur tempo, usant de leurs vastes réseaux pour stopper les réformes qui sauveraient notre santé et l'environnement.
Depuis 15 ans, je constate, la boule au ventre, les mêmes reculades, la même stigmatisation de Bruxelles, le même travail de sape des grands argentiers mus par leur seul intérêt.
Pendant ces 15 ans, les politiques ont été incapables de tenir bon et de s'élever pour protéger nos enfants des pesticides ou pour que nous sachions enfin ce que nous mangeons.
Stop ! Assez de cette lâcheté. De sacrifier notre bien-être, notre planète et l'intérêt des générations futures.
Si nos dirigeants ne souhaitent pas changer le monde, nous si. Et du courage, nous en avons à revendre.
Isabelle Saporta est journaliste et documentariste. Elle chronique régulièrement sur RTL et sur France Inter (dans « Co2 mon Amour »). Elle a notamment publié Le Livre noir de l'agriculture, Vino Business, dont elle a tiré un documentaire, et Foutez-nous la paix !
Savez-vous quelle pression écologique un âne exerce sur son pâturage ? Votre carrelage est-il réglementaire ? Connaissez-vous le supplice de la pédichiffonnette ? La hauteur de votre « végétation concurrentielle » - l'herbe ! - est-elle conforme?
Vous êtes perdu ? Eux aussi !
Ils s'appellent Gérard, Nelly, Jean-Baptiste, Anaëlle.
Isabelle Saporta, journaliste et auteur notamment du Livre noir de l'agriculture et de VinoBusiness, les a rencontrés.
De Tracy-sur-Loire à Créances, de Noceta à Eygalières, ils sont éleveurs d'agneaux de pré-salé ou de poules de Marans, fabricants de bruccio, de beaufort ou de roquefort, vignerons.
Vous mangez leurs viandes, leurs fromages. Vous dégustez leurs vins. Leurs produits sont servis sur les plus grandes tables du monde. Et pourtant. l'administration les harcèle en permanence, transformant leur quotidien en enfer.
Quant à l'agrobusiness, il attend tranquillement son heure.
Son arme pour mettre à mort ces défenseurs du terroir? Les asphyxier sous d'innombrables normes formatées par et pour les multinationales.
Ceux qui résistent ne demandent qu'une seule chose : qu'on cesse d'assassiner en toute impunité la France de la bonne chère!
Elle vient d'avoir quarante ans. Elle est journaliste et sillonne la France pour ses enquêtes. Elle a deux adorables petites filles. Et un mari qui, bien heureusement, ne travaille pas et s'occupe de leurs enfants. Enfin, « bien heureusement », c'est ce qu'elle se raconte à elle-même, parce qu'au fond elle est au bord du burn-out.
« Mais comment ça ? lui clame son entourage. Tu as tout pour être heureuse ! Des enfants fabuleux, un mari attentionné, un travail passionnant ! » Oui, mais voilà. Shiva en a plein les bras. De ce mari adorable mais glandeur. De sa culpabilité abyssale de mère qui travaille. De la pression qu'elle se met sur les épaules pour faire bouillir la marmite. Sans compter les mille et une choses du quotidien qui incombent toujours aux femmes...
Elle n'en peut plus et rêve d'une nouvelle vie. Sous le regard attentif de son psy à l'érudition désuète, de son meilleur ami homosexuel rosse et drôle, de sa tante sexagénaire gentiment indigne et d'une copine un peu loufoque, elle met tout en oeuvre - et souvent le pire ! - pour s'en sortir. Elle se cogne contre tous les murs et rêve d'un être miraculeux seul capable, croit-elle, de la sauver. Jusqu'au jour où, enfin, elle comprend que... le prince charmant, c'est elle.
Dans ce premier roman, Isabelle Saporta, connue pour ses enquêtes (Le livre noir de l'agriculture ; Vino Business ; Foutez-nous la paix ! ; Du courage !), met en scène une femme qui ressemble à chacune d'entre nous : dynamique mais épuisée, opiniâtre mais découragée... Une comédie romanesque menée tambour battant pour rire, ensemble, de notre quotidien !
L'autre gauche, l'autre politique, l'autre monde : hors des " altermilitants ", tout ne serait qu'arrangements et compromissions.
Or, c'est bien la fausse immunité morale des nouveaux gauchistes que ce livre dénonce. Leur prétention à l'absolue pureté aggrave le malaise de la représentation. Leur récupération du " Tous pourris " ne fait que creuser la défiance. L'hyper-médiatisation de leurs combats annule tout engagement efficace. Jouant la conviction contre la liberté, l'intégrisme contre le réformisme, ils cantonnent leurs recrues dans une illusion gratifiante.
Ne craignant pas d'être rangée dans le " camp du mal ", Isabelle Saporta révèle ici la petite cuisine interne d'un univers qui, à mille lieues de l'engagement vertueux qui se donne en spectacle dans les médias, écrase impitoyablement le faible sous le pire des despotismes, égotique et narcissique.
Deux générations boulot-surgelé-dodo, dépitées et navrées, s'étonnent de s'empâter et de se fatiguer d'année en année.
Ils disent, " j'ai pas le temps ", " c'est trop cher ", " c'est plus simple ". Chez les moins de trente ans, les frigidaires sont remplis de plats exotiques ou cuisinés, pizzas, compotes en boîte, salades variées sous plastique, jambon longue conservation et fromages pasteurisés. Résultat : 18 % des enfants sont en surpoids, 41 % des femmes, 57% des hommes. Et pour l'Assurance maladie, la mauvaise nutrition coûte 800 millions d'euros par an.
La connaissance des saveurs, le goût de ce que l'on mange est perverti par ce que nous vend la publicité, véritable tartufferie alimentaire.
Elle déclenche les désirs et conditionne les achats massifs de produits light qui ne le sont pas ou d'alicaments qui relèvent de la pensée magique. Entre l'action des lobbys de l'industrie alimentaire et les directives européennes, entre la sophistication des emballages, le packaging Terroir, les absorbeurs d'odeurs et les additifs de saveur, chacun de nous perd son latin, son moral et surtout sa santé. Car, à l'heure de la tyrannie esthétique, constatons que nous devons, tous, afficher un corps de mannequin alors que la société n'a jamais compté autant d'obèses.
Ne jouons pas les étonnés. Il n'est pas difficile de constater que notre nourriture est normalisée, que les produits transformés coûtent plus cher et que le goût est sacrifié. Isabelle Saporta appelle à la résistance !
Ce n'est pas un vain combat. Cette manière de se nourrir est mauvaise pour notre palais, notre porte-monnaie (exemples à l'appui), et notre corps tout entier. Quelques notions de bonne alimentation doivent être données à l'école comme en famille. Sans se priver des grandes surfaces, il s'agit d'éviter une américanisation galopante, de maintenir des liens avec la campagne, de conserver des singularités, d'identifier des régions. Il s'agit, sans retourner dans le passé, de décider comment vivre mieux.