Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider.
Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre.
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était source de privilèges. Le jour où Louis XIV s'éprit de Madame de Montespan, on félicita le mari ! C'était mal connaître le marquis de Montespan. Gascon passionnément amoureux de son épouse, il prit très mal la chose : dès qu'il en eut vent, il orna son carrosse de cornes et entreprit une guerre impitoyable contre l'homme qui bafouait son honneur.François d'Aubigny restitue avec talent la violence feutrée et les manoeuvres insidieuses qui régnaient à la cour du Roi Soleil.En bonus, un entretien exclusif avec Jean Teulé.
Le règne de Charles IX fut court, il meurt à 23 ans.
Extravagant (on dit du roi qu'il lâchait des cerfs dans ses appartements pour le plaisir de les courser) et atrocement sanglant.
Même si le projet fut sans doute de Catherine de Médicis, c'est Charles IX qui ordonna, en août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy.
Accablé par l'horreur de ce carnage, il sombra dans une démence qui le conduisit en quelques mois à la mort.
C'est cette terrifiante descente aux enfers que Jean Teulé raconte dans ce roman baroque et magnifique.
Déjà lecteur pour Audiolib de la trilogie Millenium, Emmanuel Dekoninck se montre tout aussi à l'aise pour restituer les violences d'un XVIème siècle lui aussi déchiré par le fanatisme et les ambitions.
À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse :« Tu sais à quelle abjection ma luxure d'alors a conduit nos corps au point qu'aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que, quand, même si ce n'était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t'étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j'aurais honte aujourd'hui de nommer. »Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ? Jean Teulé s'y emploie avec gourmandise.
Ce fut une enfant adorable, une jeune fi lle charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons.
Elle s'appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu'il venait d'exécuter la plus terrifi ante meurtrière de tous les temps.
Jean-Christophe Lebert prête sa voix ample à cette fresque historique où la démence côtoie les désillusions d'une époque en deuil de ses grandeurs passées.
C'est par la bande-dessinée que Jean Teulé investit le monde des livres : d'abord publié dans la revue L'Écho des Savanes, il publie son premier album, Virus, dès 1980, âgé alors de 27 ans. Encore très prolixe dans ce domaine (il a signé ou co-signé près de 20 albums), il est aujourd'hui davantage connu du grand public pour ses romans : Darling, Je, François Villon, Le Magasin des Suicides, Le Montespan, Fleur de tonnerre... Dans ces textes, bien souvent construits sur une réalité historique, il sait à la fois parler d'amour et d'humanité, tout en maniant une plume cynique, parfois très crue, ce qui lui procure une vraie singularité d'écriture.
D'où tire-t-il cette originalité ? Sa passion pour l'histoire porte-t-elle son métier d'écrivain ? Quels ponts fait-il entre sa pratique de dessinateur et celle de romancier ? Il revient, auprès de Jean-Luc Hees, sur plus de 30 ans de création.