Un message de responsabilité individuelle. Jiddu Krishnamurti enseignait à ses disciples qu'ils devaient observer le monde, sa violence et ses conflits d'un oeil critique, s'ils voulaient un jour être en mesure de se comprendre eux-mêmes. Krishnamurti livre ici ses recommandations sur le moyen d'appréhender une époque de tourmente économique, sociale ou morale. Son message de responsabilité individuelle et l'importance qu'il accorde au rassemblement des peuples reste tout à fait actuel. Le ton direct de cet ouvrage qui célèbre la vie fera écho auprès des lecteurs d'aujourd'hui qui cherchent une nouvelle manière de comprendre notre monde et de trouver l'espoir dans ces temps troublés.
Né en Inde en 1895, Jiddu Krishnamurti fut pris en charge à l'âge de 13 ans par la Société théosophique, qui voyait en lui " l'Instructeur du monde " dont elle avait proclamé la venue. Très vite, Krishnamurti apparut comme un penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, dont les discours et les écrits ne relevaient d'aucune religion spécifique, n'appartenaient ni à l'Orient ni à l'Occident, mais s'adressaient au monde entier. Jusqu'à sa mort, en 1986, il rejeta obstinément le statut de gourou que certains voulaient lui faire endosser. Krishnamurti ne cessa d'attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s'adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés en plus de soixante volumes. Parmi les derniers parus : Plénitude de la vie (Le Rocher, 2003), Le sens du boheur (Stock, 2006), La Nature de la pensée (Presses du Châtelet, 2005).
« La liberté est pour la plupart d'entre nous une idée, ce n'est pas une réalité. Quand nous parlons de liberté, il s'agit de liberté extérieure : agir selon notre fantaisie, voyager, penser ce qui nous plaît. Son expression extérieure nous apparaît extraordinairement importante et plus particulièrement dans les pays où sévissent des tyrannies, des dictatures ; et, dans ceux où la liberté extérieure est possible, on recherche toujours plus de plaisir, de plus en plus de possession. » La voie suivie par Krishnamurti reflète ses convictions : il souhaitait avant tout mettre l'humanité dans un état de liberté inconditionnelle, la libérer de toutes les craintes ou contraintes qui séparent les hommes et les éloignent de la liberté.
Ce livre est issu de conférences tenues à Londres, Amsterdam, Paris et Saanen, en Suisse, de mars à août 1969. Première publication ; Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1971.
De 1978 à 1983, Krishnamurti a adressé des lettres aux écoles qu'il a lui-même fondées en Inde, aux États-Unis et au Canada. Rassemblées ici dans leur intégralité, augmentées de dix-sept missives inédites rédigées entre 1968 et 1973, elles ne s'appuient pas sur un fondement doctrinal, mais sur la volonté qu'élèves et enseignants apprennent ensemble, aussi bien sur le monde que sur eux-mêmes. Au fil de ces lettres, apparaissent les principaux fondements de sa philosophie: aider l'élève à éveiller son intelligence et à établir avec l'enseignant une relation juste; ne pas penser en termes de compétition, tout en excellant dans ses études, ses actes et sa vie quotidienne ; comprendre le vrai sens du mot "responsabilité"; savoir, enfin, "observer sans l'observateur", vrai sens de toute connaissance... À l'heure du débat sur les méthodes d'enseignement, l'approche humaniste de Krisnamurti ouvre des pistes nouvelles.
Ecouter, c'est aimer.
Durant ces enseignements, donnés à Paris et à Saanen (Suisse) en 1967, Krishnamurti aborde la question de la communication. Il y a une façon d'écouter. De même qu'il y a une façon d'aimer.
« Communiquer veut dire que non seulement les mots utilisés soient compris, mais aussi que l'orateur et l'auditeur soient capables de se rejoindre avec la même intensité, au même niveau et au même moment. Cela, c'est la communication, la communion. » Si l'auditeur pense à autre chose, s'il prépare la question à poser à son tour, s'il poursuit son propre entretien interne fait d'arrière-pensées, elles-mêmes fruit de son éducation, de ses conditionnements divers et variés, alors il y a peu de chances qu'une communication réelle puisse, selon Krishnamurti, s'établir.
Dans cette insistance à réveiller chez son auditeur l'écoute véritable, entière, intense, tout l'enseignement de Krishnamurti n'est-il pas contenu en germe ? Et quand il privilégie la communion, n'est-ce pas déjà d'amour dont il parle ?