Les Introductions berlinoises à la philosophie rassemblent les cours - parfois reconstitués grâce à des notes d'étudiants - que Fichte dispensa à l'université de Berlin de 1809 à 1813. Leur objectif ? Familiariser l'étudiant avec un système de pensée dans
L'éloquence et la conviction du cours inaugural de Fichte arrivant à Iéna comptèrent pour beaucoup dans l'impression que produisit le jeune professeur sur ses étudiants de philosophie. Il leur transmettait avec force et noblesse le programme de leurs devoirs communs. C'est en effet la destination de l'homme en général et la visée de toute association humaine que de se perfectionner à l'infini. Mais c'est la destination du savant de veiller sur le progrès de la culture, de lui donner sa direction, de lui en prescrire le sens et d'en annoncer les bienfaits.
Fondée en 1953 par Jean Hyppolite, la collection "Epiméthée" a été reprise en 1981, par Jean-Luc Marion, Professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Cette collection repose sur trois orientations : la traduction des grands textes de la tradition ; la phénoménologie, entendue comme tradition créatrice de la philosophie ; et enfin l'histoire de la philosophie.
Ce livre a été conçu en jumelage avec un second lui servant de commentaire et intitulé : La Doctrine de la science (1794) de Johann Gottlieb Fichte. Naissance et devenir de l'impérialisme allemand Tome 2. Le texte de Fichte présenté ici sur la Doctrine de la science passe pour l'un des plus difficiles de la littérature philosophique. Il se présente même comme une forme de rêve chiffré apte à exercer un effet de fascination tel que l'écriture de Rimbaud ou de Mallarmé. Le personnage faustéen de Fichte est un précurseur important d'idées modernes en psychologie comportementale et en psychanalyse (Freud, Wallon, Piaget, Gesell), et à l'origine aussi en partie de la phénoménologie et de l'existentialisme.
La doctrine de l'Etat rassemble les Leçons sur des contenus variés de philosophie appliquée données par Fichte à l'université de Berlin pendant le semestre d'été 1813. Elle est le dernier grand cours donné par Fichte avant sa mort en janvier 1814, et témoigne de l'état ultime de la pensée du philosophe, qui la présente lui-même à ses auditeurs comme livrant les résultats des recherches de toute une vie. Par " philosophie appliquée " Fichte n'entendait pas un quelconque effort d'adaptation de la philosophie théorique à une réalité étrangère au monde de la pensée, mais la mise en oeuvre de la pensée philosophique elle-même en son essence pratique, c'est-à-dire en tant qu'elle est elle-même une force vitale de formation et de création sociale et politique. La Doctrine de l'Etat mobilise ainsi la totalité de l'oeuvre philosophique de Fichte (phénoménologie, éthique, doctrine du droit, de l'histoire, de la religion) à seule fin de déterminer les conditions de la libération réelle et collective des hommes. Elle constitue, à ce titre, un témoignage précieux de cette philosophie fichtéenne de l'action qui, dans les années 1842-1844, inspira fortement la philosophie sociale allemande alors en rupture avec l'idéalisme spéculatif hégélien.
Dieser Aufsatz heißt ein Versuch, nicht als ob man überhaupt bei Untersuchungen der Art blind herumtappen und nach Grund fühlen müsse, und nie ein sicheres Resultat finden konne; sondern darum, weil ich mir noch nicht die Reife zutrauen darf, die dazu gehoren würde, dies sichere Resultat hinzustellen. Wenigstens war diese Schrift ihrer ersten Bestimmung nach nicht für die Presse; verehrungswürdige Männer beurtheilten sie gütig, und sie waren es, die mir den ersten Gedanken, sie dem Publicum vorzulegen, gaben.
Hier ist sie. Stil und Einkleidung sind meine Sache; der Tadel oder die Verachtung, die diese trift, trift nur mich, und das ist wenig. Das Resultat ist Angelegenheit der Wahrheit, und das ist mehr. Dieses muß einer strengen, aber sorgfältigen, und unpartheiischen Prüfung unterworfen werden. Ich wenigstens verfuhr unpartheiisch.
Ich kann geirrt haben, und es wäre ein Wunder, wenn ich es nicht hätte. Welchen Ton der Zurechtweisung ich verdiene, entscheide das Publicum.
La philosophie allemande du début du XIXe siècle a donné lieu à une réflexion intense sur le rôle politique et culturel de l'Université et des institutions éducatives en général. L'idéal de la Bildung qui fonde cette réflexion n'est sans doute plus le nôtre aujourd'hui, pas plus que l'époque qui l'a vu naître. Mais il nous reste encore à comprendre pourquoi l'exigence qu'il exprime continue malgré tout à nous inspirer, à nous faire penser, mais aussi à nous inquiéter, face aux évolutions récentes de l'enseignement supérieur et du sens même de la culture, au moment où l'on se demande si l'Université peut ou doit encore dispenser une culture.
C'est peut-être dans l'oeuvre de Fichte, et particulièrement dans ses leçons de 1805 Sur l'essence du savant et ses apparitions dans le domaine de la liberté, que l'idéal de la Bildung trouve sa plus ambitieuse expression. Mais tout aussi intéressante est pour nous l'étonnante reformulation que Schelling lui donnera, quand il s'attachera à répondre à ce texte dans une de ses confrontations les plus systématiques à la philosophie fichtéenne : la Présentation du véritable rapport de la philosophie de la nature à la doctrine fichtéenne, rédigée en 1806. Ces deux textes, dont nous proposons ici la première traduction française intégrale, constituent, par leur valeur polémique autant que par leur statut systématique, une pièce centrale dans le dossier de la controverse spéculative entre les deux idéalistes, mais aussi dans l'histoire plus large de la philosophie allemande de la Bildung.
Présentation, traduction, notes et commentaires par P. Cerutti et Q. Landenne.
Après leur rupture, en 1801-1802, ce sont, pour Fichte et Schelling, des années de recherche et d'approfondissement qui s'amorcent. Au coeur de la période dite de la « philosophie de l'identité », entre le Bruno (1802), d'une part, et les Recherches sur l'essence de la liberté humaine (1809), de l'autre, Philosophie et religion de Schelling (1804) constitue un moment où les concepts-clé de la philosophie de l'identité sont repris et interrogés, et où la question du mal et la théorie de la chute prennent un relief imprévu. De son côté, Fichte poursuit et résume ses recherches des années 1801-1804 dans une série de conférences prononcées en 1805 : Les principes de la doctrine de Dieu, de la morale et du droit. Il y pose les éléments que l'exposé de la doctrine de la science d'Erlangen reprendra et qui sont le socle de tous ses travaux postérieurs. On propose ici la première traduction française de ces deux grands textes.