Toutankhamon est sans conteste le plus connu des pharaons et cette réputation n'est pas usurpée. On lui doit le plus fabuleux trésor archéologique jamais découvert et son règne clôt la «période amarnienne» dominée par les figures emblématique d'Akhenaton et de Nefertiti. Aussi bien du point de vue de l'histoire événementielle que de celui de l'histoire des idées ou l'histoire de l'art, la vie de Toutankhamon baigne dans une ambiance romanesque où l'on rencontre tout à tour Dieu, l'amour, la beauté, l'or et la mort. Grâce à des enquêtes minutieuses, il est possible aujourd'hui d'éclaircir ses origines en s'aidant des études ADN, de retrouver quelques fragments de sa vie de prince et de roi et d'avoir une vision plus précise de l'administration de l'Égypte et de la Nubie sous son règne. En suivant à la trace les étapes de la découverte de son tombeau, on peut encore enrichir son trésor de pièces insoupçonnées dispersées dans les collections et faire un sort définitif à la «malédiction» qui lui est associée. Entre la mystérieuse reine-pharaon qui régna avant lui et l'arrivée au pouvoir de ses successeurs Aÿ et Horemheb, les dix années qu'il passa sur le trône s'avèrent en fin de compte riches en productions architecturales, textuelles et artistiques, trop souvent éclipsées par les merveilles et les mystères de sa tombe.
Dans une Égypte façonnée par des siècles de polythéisme, Akhenaton bouleverse l'ordre établi et instaure, vers 1350 avant J.-C., le culte d'un dieu unique : le soleil. S'opposant au clergé traditionnel, le pharaon délaisse la capitale, Thèbes, pour fonder sur le site de Tell el-Amarna la nouvelle cité royale dédiée à Aton. Ses habitants y vivent au rythme des dévotions du pharaon et de sa reine, la belle Néfertiti. Un courant artistique inédit s'épanouit dont les oeuvres, reconnaissables entre toutes, se distinguent par leur sensualité. Après la mort d'Akhenaton, ses successeurs se hâtent de rétablir les cultes polytéistes et persécutent la mémoire du roi « rebelle », martelant son nom et ses représentations. Sorti de l'oubli grâce aux fouilles entreprises aux XIXe et XXe siècles à Thèbes et Tell el-Amarna, ce pharaon subversif, inventeur du premier monothéisme, fascine et inquiète.
L'égyptologue Marc Gabolde retrace les grands moments du règne d'Akhenaton, éclaire sa vision religieuse et démêle l'écheveau de sa succession jusqu'à l'avènement de son fils, Toutânkhamon.