Filtrer
Support
Mehdi Belhaj Kacem
-
Dieu ; la mémoire, la technoscience et le mal
Mehdi Belhaj Kacem
- Les Liens Qui Liberent
- 13 Septembre 2017
- 9791020905192
Question d'apparence ingénue, voire enfantine. Mais, après deux siècles d'avis de décès de toute sorte, le retour massif de son invocation, résultat de l'échec à trouver quelque alternative que ce soit au déploiement aveugle du Capital (et du suicide écologique à la clé), elle doit aujourd'hui se poser publiquement, et sous cette forme-là.
Il n'y a de Dieu que pour l'homme, et seul l'homme est destiné à Dieu. Parce que l'unicité de l'événement anthropologique dans l'Univers, c'est celle de l'apparition d'une mémoire telle qu'il n'en a semble-t-il jamais existé auparavant sur terre.
Dieu, depuis toujours, est le concept d'une mémoire absolutisée. Or ce concept est en train de se réaliser sous nos yeux : il n'est autre que la toute-puissance atteinte par la techno-science elle-même. Omniprésence, omnipotence, omniscience littéralement, et peut-être, demain, éternité et immortalité : tels sont les attributs, jusqu'ici étrangement inaperçus, de la techno-science, c'est-à-dire ceux-là mêmes qu'on prête à Dieu...
-
Vies et morts d'Irène Lepic est le seul véritable roman de Mehdi Belhaj Kacem. Ecrit à 22 ans, publié une première fois par les Editions Tristram en 1996, c'est un récit unique en son genre, porté par une écriture somptueuse, et salué alors comme tel par la critique. Vingt ans plus tard, relire Vies et morts d'Irène Lepic constitue un choc. Là où nous lisions la description d'une certaine jeunesse romantique et noire, nous découvrons aujourd'hui un texte visionnaire, annonçant les désarrois et réinventions à venir de la jeunesse, ses " vies et ses morts " - entre individualisme forcené et recherche d'une communauté impossible.
" Quand bien même mon épopée se solderait par un désastre, en raison de l'hostilité hystérique qu'auront mise en branle les autres pour me faire échouer, j'aurai du moins démontré à quelques-uns qu'on peut faire de sa vie et de son corps un usage autre que celui qu'on veut bien nous permettre - et ce n'aura rien eu d'une profession théorique, une harangue du haut de ma machine à écrire ; il s'agit d'une épreuve concrète, expérimentée sur moi-même en chacun de ses points.
-
Ce livre constitue la version longue d'une lettre ouverte à Alain Badiou, parue initialement en mars 2022. À travers elle, c'est la quasi-totalité des intellectuels français et au-delà que Mehdi Belhaj Kacem prend à partie, de BHL à Onfray en passant par Zizek, Chomsky et beaucoup d'autres noms connus. Alors que, à la faveur de la fausse «pandémie Covid-19», performativement déclenchée par Bill Gates, l'OMS, le PCC et quelques autres officines oligarchiques ou industrielles transnationales, des millions de Français vécurent une formidable prise de conscience collective quant aux réalités des forces politiques qui dirigeaient le monde, du caractère totalement manipulateur et mensonger des médias de masse, des rouages criminels des grandes entreprises pharmaceutiques, ou encore de la destination suicidaire de la mondialisation sous toutes ses formes, - pendant tout ce temps, trois années pleines, nos intellectuels n'auront pas moufté, entérinant, en toute bonne conscience somnambulique, le pire régime qui aura régné en France depuis Vichy. Comme les politiciens et les journalistes, les intellectuels ont perdu tout contact avec le réel, victimes exemplaires de ce que le plus grand penseur politique des cinquante dernières années, Guy Debord, avait baptisé «société du spectacle». Comme la caste politique et la caste médiatique, la caste intellectuelle mérite, et dans les meilleurs délais, d'être jetée dans les latrines de l'Histoire ; tirer une chasse définitive sur ces corporations parasitaires est, aujourd'hui, une mesure de salut public, au sens quasi biologique du terme.
-
(Texte provisoire) Il y a quelques mois, l'invitation est faite à Mehdi Belhaj Kacem de parler en public d'Antonin Artaud, auprès de Pierre Michon.
Sous ce titre provocateur, Artaud et la théorie du complot, Mehdi Belhaj Kacem va droit à une question terrible : quelle est la malédiction qui, depuis Rousseau, a ravagé tout un pan de la littérature, et poussé écrivains, philosophes, poètes, au désespoir et à la folie ? Rousseau donc, mais aussi Kierkegaard, Holderlin, et exemplairement Antonin Artaud.
Le témoignage sidérant d'Artaud est au cour du texte. Au-delà, c'est à une interrogation sur le rôle de la littérature dans notre société qu'invite Mehdi Belhaj Kacem. Que peut-elle dire ? Que peut-elle être ? L'une des réponses se trouve dans l'ouvre de l'auteur des Vies minuscules, Pierre Michon, autre figure de cet essai, dont Mehdi Belhaj Kacem offre une lecture bouleversante, qui fera date.
La littérature comme intensité, voilà ce qui a disparu des débats et des esprits depuis vingt ans, remplacée par les jeux de rôle de ce qu'on appelle la vie littéraire . S'il y a un complot, n'est-ce pas aussi celui de cette disparition ? Artaud et la théorie du complot nous rappelle que toute littérature véritable est dangereuse, pour ceux qui l'écrivent, pour ceux qui la lisent. En ce sens, il s'agit d'un pamphlet. -
Être et sexuation avance l'une des thèses les plus audacieuses quant à la question sexuelle depuis Freud. Elle formule que la distinction du désir et de la jouissance n'aura jamais valu que pour la position masculine. Pour la femme, ils seraient rigoureusement la même chose. Cette thèse jette une lumière crue sur ce que la pensée de tous âges, jusqu'à la psychanalyse comprise (de l'aveu de Freud comme de Lacan), a rejeté de la libido féminine comme « continent noir », irrationnelle et abyssale.
On constate aussi bien que les ontologies qu'on aura prédiquées de « féminines », de Schelling à Malabou en passant par Deleuze, tendent à l'indistinction plus ou moins explicite de l'être et de l'événement, qui recoupe l'identité désir = jouissance à l'origine de la position « femme». Ontologies tournées du côté de la Nature, du Chaos, du devenir et de l'immanence. Inversement, les ontologies « viriles », de Hegel à Badiou, sont elles de l'Ordre rationnel et du transcendantal, du « fixisme » formel et de la discontinuité.
Est-il dès lors possible d'ouvrir un lieu de pensée qui se situe, sans le moindre « hermaphrodisme métaphysique », à l'intersection des deux positions sexuées ? Qui en déduise une nouvelle pensée de l'origine ? C'est-à-dire une genèse inédite des événements, en ce qu'ils ont à faire avec la capacité proprement humaine à s'approprier l'être,de la mathématique à la musique, de la politique à - bien sûr - l'amour lui-même ? Ce sont les bases d'une telle « ouverture » que questionne ce livre. -
-
Ce livre-somme de Mehdi Belhaj Kacem, synthétisant quinze années de travail philosophique (et inaugurant la collection Anarchies qu'il dirige avec Jean-Luc Nancy aux éditions Diaphanes), pose le fondement métaphysique et éthique de sa pensée. Le pléonectique provient d'un néologisme qui signifie : avoir-plus. L'enjeu du livre est d'identifier le principe ontologique à partir duquel interroger les affres dans lequel se débat notre monde.
Déchiffrant l'univers à partir de la notion, empruntée à Rainer Schürmann, d'appropriation-expropriation, le livre, sous forme d'abécédaire, déploie un système qui démontre comme l'événement vital consiste en une intensification du régime « appropriationniste » qui existe au niveau des plus fines particules élémentaires ; et que l'événement humain, à son tour, consiste en une intensification monstrueuse du régime « appropriationniste » qui définit tout ce qui est.
Définissant l'essence de l'homme par ce qu'il appelle la « virtuosité techno-mimétique », l'auteur dresse une fresque phénoménologique, qui non seulement éclaire d'un jour entièrement neuf les faits de la science et de la technologie, de l'art et de l'imitation, de la politique et du droit, de l'amour et de la sexualité, mais fait voir l'étroite solidarité qui existe entre ces phénomènes.
-
Ces Textes inédits de Medhi Belhaj Kacem, écrits en 2008, 2009 et 2011, retrouvent les grandes thématiques de sa philosophie. La question esthétique, son lien à la transgression par le Mal, la question de la transgression dans son rapport à l'origine, mais ils apparaissent aussi comme un des jalons dans un épisode constitutif de sa philosophie, à savoir ses rapports à celle d'Alain Badiou.
Ces textes se situent avant la rupture (2011) entre les deux philosophes et contiennent les éléments du différent qui conduira à la rupture, pas si soudaine qu'elle le semblait. On y voit la progression de la pensée propre de Medhi Belhaj Kacem qui aboutit à l'évocation d'un « jeu philosophique ». On y trouvera aussi les premières esquisses de ce qui conduira à Etre et sexuation (2013). Medhi Belhaj Kacem y dévoile un des aspects de sa façon de travailler, par touches successives, par retours, mais aussi par coups de coeur, ils délimitent une approche originale qui bien souvent dessine, de son aveu même, le « cri pathétique du non-universitaire solitaire ».
Louis Ucciani
-
" Il y a dans tous les livres de Mehdi Belhaj Kacem quelque chose de l'ascension du Ventoux par Pétrarque, de l'accident de cheval de Montaigne, ou de la nuit de novembre de Descartes : mettre au service d'un désir d'y voir clair la plus totale maîtrise des moyens linguistiques ; regarder du plus près comment s'agencent le corps, l'âme, la raison, le discours - et ce que signifient vraiment ces quatre mots. " Michel Jourde - Art Press
Mehdi Belhaj Kacem est né à Paris en 1973. Il a publié, depuis 1994, dix livres aux Éditions Tristram.
-
L'esprit du nihilisme ; une ontologie de l'Histoire
Mehdi Belhaj-kacem
- Fayard
- Ouvertures Fayard
- 4 Mars 2009
- 9782213638584
L'esprit du nihilisme: titre doublement paradoxal, puisque ce livre entreprend parallèlement, et souvent en même temps, de déconstruire le (pseudo-)concept nietzschéo-heideggerien de « nihilisme » et de décrire ce que, par provocation provisionnelle nous appellerons « nihilisme démocratique ».
C'est graduellement, par la description phénoménologique de la spiritualité exprimée dans la voix moyenne de toute une époque, que se rouvre alors la voie qui a traversé toute la modernité pensante depuis deux siècles : la « redécouverte » de la Tragédie par l'homme sans dieu(x). S'y établit le « secret » découvert à tâtons par cette modernité, sans avoir jamais été énoncé comme tel : renversant la tradition métaphysico-politique de l'Occident, on démontre que ce n'est pas la Loi qui est la condition de la Transgression, mais le contraire. C'est la Transgression qui est la condition de possibilité de toute législation : non seulement « morale », politique et civique, mais technique et culturelle.
L'enjeu est considérable : si la philosophie, pour la toute première fois de sa tradition, parvenait à renverser le rapport qu'elle a toujours posé entre législation et transgression, démontrant que celle-ci est la condition de possibilité de celle-là et pas l'inverse ; bouleversant au passage le sens même qu'on a toujours accordé au concept de « Transgression », alors la philosophie destituerait enfin la région de pensée qui, avec l'irrationalisme qui lui est propre, et qu'on a plus que jamais raison de qualifier d'« obscurantisme », a toujours « pensé » la précession de la transgression sur la législation : nommément la religion (le « péché originel »). Cette destitution non seulement court-circuiterait le pouvoir du religieux, mais restituerait ce pouvoir, et la tâche d'en penser les conséquences, à cela dont le retrait, depuis trente ans, est le vrai nom du « nihilisme » et du « retour du religieux » : la politique. -
Le secret n est le moteur interne de l'amour.
Celui qu'on ne découvre jamais et qu'on s'évertue pourtant à chercher. " Jouissance éternisée sans répétition ", l'amour est une apparition bouleversante mais soumise à la disparition la souffrance est son pendant logique. Dans un essai-fiction sous forme de séminaire imaginaire, Mehdi Belhaj Kacem nous livre une analyse douloureuse et brillante de la relation amoureuse, qui tend à l'universel.
-
La loi est une interruption de toutes les règles en vigueur, dont l'immanence humaine ne peut recouvrir la présence que dans la répétition " pleine " de l'événement ; mais qu'est-ce que cette répétition pleine ? le contraire de la liturgie matérialiste démocratique, oú l'impasse chrétienne achève de se réaliser : un nouvel événement, le contraire d'un rituel, d'une messe.
Reste qu'il faut le rituel, la messe, la règle, pour conserver la trace de l'évanouissement de l'événement, qui est présence pleine. les religions monothéistes le surent. mais l'islam fut seul à voir que la répétition était la nécessaire transition d'un événement à un autre : qu'elle n'était là " que " pour tenir le fil entre deux événements.
-
La seconde vie de l'opéra Tome 1 ; opéra mundi
Mehdi Belhaj Kacem
- Leo Scheer
- 14 Avril 2012
- 9782756103785
Un cinéphile découvre, sur le tard, l'opéra, sous la seule forme de DVD.
Il savait que le cinéma s'est toujours défini par opposition au théâtre ; il découvre que, syntaxe musicale oblige, le cinéma est une gigantesque répétition des procédés de l'opéra. Pendant trois ans, il n'interroge plus son rapport à la seconde vie de l'opéra, le cinéma, qu'à travers le visionnage de plusieurs versions des mêmes opéras, chroniqués pour des magazines réels ou imaginaires.
Le présent livre est un florilège de ces chroniques.
-
La Conjuration des Tartuffes tire un bilan des violentes polémiques qui ont entouré la parution du précédent livre de Mehdi Belhaj Kacem, Après Badiou.
Il démonte la manière qu'auront eue ses détracteurs de contourner le nerf de la polémique : moralisme, psychologisme, voire psychiatrisation de l'auteur, le tout dégraissé de la moindre calorie philosophique, alors même que ses propres attaques épousaient point par point la philosophie d'Alain Badiou. Mehdi Belhaj Kacem dresse le bréviaire des monstres qui restent à terrasser : agonistique "communiste" autiste, en l'absence du moindre début de philosophie du communisme ; "machisme transcendantal" doctement ignoré par les dévots ; archaïsmes ridicules de patriarche ; universalisme inconsistant, appuyé sur un positivisme épistémologique délirant ; éthique aussi abstraite dans sa formulation qu'ignominieuse dans ses intentions ; etc.
-
-
Inesthétique et mimésis ; Badiou, Lacoue-Labarthe et la question de l'art
Mehdi Belhaj Kacem
- Nouvelles Lignes
- 5 Février 2010
- 9782355260452
Deux textes, deux conférences ; qui ont la rigueur des textes et la vitesse des conférences. L'un prend au mot le concept d'inesthétique, concept qui doit à Badiou ; l'autre celui d'héroïsme, que l'auteur applique à Lacoue-Labarthe.
Tout sépare-t-il Alain Badiou et Philippe Lacoue-Labarthe ? Tout ne les sépare pas et eux-mêmes s'en sont expliqués : leur dialogue commence dès 1988 avec L'Être et l'évenement, auquel Lacoue répond à l'occasion d'une intervention au Collège international de philosophie, en décembre 1988. Réponse en forme de question, dans un premier temps : « En réalité, je souscris bien à la «fidélité à l'être tel que le vide le nomme». Je souscris également à la nécessaire interruption du poème. Il y va, dans l'un et l'autre cas, de la possibilité de l'événement. Mais pourquoi, et c'est au fond ma seule question, devrait-ce être au profit du mathème ? N'y a-t-il pas autre chose à inventer qui transit notre «monde» ? » L'un est un platonicien ; on peut même dire qu'il répète le geste philosophique platonicien pour notre temps . L'autre ne l'est pas ; on peut au contraire dire de lui qu'il n'est pas moins un poète qu'il n'est un philosophe. Ce qui le justifie de s'opposer eu premier en ces termes : « En réalité, je me suis trouvé sous le choc de la dure exclusion du poème par le mathème. De la répétition, revendiquée, du «geste platonicien». Ce n'est pas que je sois pour «l'inversion du platonisme» : de Schelling à Heidegger, en passant par Nietzsche, on a vu où cela conduit - ou peut conduire (il s'en faut toujours de très peu, malheureusement) ». À travers cette discussion, peut-être ce « litige », dit encore Lacoue, il y va donc, aujourd'hui, de rien de moins que de la possibilité du Poème, comme de la possibilité de la philosophie. C'est-à-dire de l'avenir.
Lacoue continue en ces termes bien faits pour résumer les enjeux : 1. la répétition moderne du geste platonicien par Badiou ne peut laisser de reconduire son pharmakos le plus célèbre, l'exclusion du poète tragique, c'est-à-dire, suppose la Vulgate, du Mythe ; 2. l'arraisonnement archi-politique du Poème au Mythème n'a pas été une opération des poètes eux-mêmes, mais de la philosophie. Lacoue cite les trois noms qu'il faut faire comparaître à charge d'une pareille opération : Schelling, Nietzsche, Heidegger.
Mehdi Belhaj Kacem reprend ces deux points dans le détail et analyse comment les poètes, c'est-à-dire, les artistes modernes en général, sont ceux qui, peut-être avant qui que ce soit d'autre, en tout cas avant les politiques ou les philosophes, auront essentiellement été les agents héroïques d'une interruption du mythe. Quelles conséquences cela peut-il avoir pour nous ? Des conséquences considérables, nous dit Mehdi Belhaj Kacem, qu'il mesure, dans ces deux conférences, à ce qu'il est advenu à l'art depuis trente ans.
-
Que penser du monde contemporain et qu'en penser quand on est un philosophe de trente-cinq ans ? grâce aux suggestions de philippe nassif, mehdi belhaj kacem livre une interprétation décapante de ce premier xxie siècle.
Il aborde la question du retour au réel dans l'après-11 septembre, de la place de l'événement dans nos sociétés à la fois surmédiatisées et léthargiques, du consensus politique et des pièges de la pensée dominante. mais pour se faire comprendre, il passe aussi bien par deleuze, badiou ou lacan que par les jeux vidéo ou l'interprétation du hiphop gangsta. cela ressemble à un ovni. erreur, c'est le manifeste d'une génération.
-
Là oú françoise sagan a pu dire que l'humour était la politesse du désespoir, on peut avancer que l'ironie est quant à elle l'élégance du nihilisme.
Ii s'agit d'interroger le nouage étonnamment synchronisé du surgissement d'une démocratisation de la forme ironique avec l'instauration du nihilisme de masse de la marchandise de divertissement.
Nous croyons montrer que nous ne sommes pas dupes, mais c'est sans doute là que réside le noyau même de la duperie : nous consommons, en montrant sans cesse n'être pas dupes, d'horribles émissions télévisées, des marchandises ineptes, des informations débiles, une presse régressive, etc.
: nous passons notre temps à ça, en feignant n'en être pas dupes, ce qui est la plus sûre manière de l'être totalement.
-
-
-
Qu'est-ce qu'un trickster ? Je livrerai en vrac quelques unes de ses ententes plus immédiates et intuitives : homme aux mille ruses, passe-muraille, criminel divin, scanner cronenbergien, joueur télépathe, et j'en passe.
Sauf les péjoratives : le trickster serait un faux-cul purement et simplement. Donc faux-cul, jésuite, hystérique, petit malin. Autant marquer le pas d'office sur ce qui cloche dans le trickster, il prête son flanc à la facilité, à la lâcheté et à l'aporie.
-
La chute de la démocratie médiatico-parlementaire
Mehdi Belhaj-kacem
- Sens Et Tonka
- 18 Juin 2002
- 9782845340596
Le visage de Le Pen est bien sûr celui de la pourriture franchouillarde de toujours, et c'est dans le cadre d'un système politique bien précis et situé historiquement qu'il s'est implanté, jusqu'à la récente victoire.
Et cette victoire marque moins celle du fascisme à la française, que le paroxysme d'une logique politique qu'aucun des commentaires actuels ne veut voir en face. Le visage de Le Pen est aussi et surtout celui du type de " démocratie " qui est le notre : depuis dimanche, l'expression récurrente dans ma bouche est : démocratie médiatico-parlementaire. C'est elle qui a porté Le Pen où il est. C'est elle qui l'a voulu.
Elle l'a voulu pour se conforter elle-même.
-
La psychose francaise - les banlieues : le ban de la republique
Mehdi Belhaj Kacem
- Gallimard
- 28 Avril 2006
- 9782070780655
Novembre 2005. Une série d'émeutes embrase les banlieues françaises. Face à cette situation, la droite, hantée par le spectre du Front national, adopte un discours sans complexe de stigmatisation des étrangers et de culpabilisation des parents, tandis que la gauche, avec un Parti socialiste opportunément rallié aux thèses sécuritaires, garde le silence. Cette combinaison d'événements, symptôme de la psychose française, laisse émerger une figure politique majeure : celle du paria.
-