À partir des espaces et des lieux (les pays étrangers et leurs stéréotypes nationaux, mais aussi Paris, Nogent, et la présence affleurante de la Province), ce livre propose de réfléchir à l'inscription des personnages de L'Éducation sentimentale dans une trajectoire biographique, qui leur affecte des origines, un ancrage, et aussi un avenir virtuel.
Par ce biais, il pose avec un oeil neuf la question de la présence de l'Histoire dans le roman, identifiant notamment la présence cryptée et entêtante de la figure de Napoléon Ier.
Il invite aussi à reconsidérer le rapport des personnages de L'Éducation, Frédéric et Deslauriers en particulier, à la course du temps, entre passé et futur, et renouvelle ainsi le débat sur la nature du romanesque dans le roman flaubertien.
De la fin de la Révolution au milieu du XIXe siècle, la question des subsistances est encore une contrainte majeure pour l'ordre public.
La liberté du commerce des grains, réalisée dans la loi depuis 1797, demeure l'objet d'un consensus fragile des élites dirigeantes et elle provoque périodiquement des vagues de contestation populaire. Autour des approvisionnements et des prix alimentaires, en effet, le peuple des consommateurs et les pouvoirs publics sont engagés dans un jeu instable et fiévreux, fait de demandes et de rétributions matérielles autant que symboliques.
Comme répertoire de l'action collective, la violence frumentaire est-elle vouée à reproduire les gestes contestataires de l'Ancien Régime ? Comment l'État envisage-t-il de moderniser ses relations avec la société par rapport à cet enjeu frumentaire qui mobilise autour de lui un monde complexe de professions et d'opérateurs ? Si l'idée d'un " contrat social des subsistances " se trouve mise en cause pendant ce demi-siècle, existe-t-il des voies permettant à la contestation de se politiser ?
Pour un parcours aussi riche et diversifié que l'histoire des États-Unis de 1860 à nos jours, cet ouvrage donne les éclairages problématiques les plus en phase avec les recherches récentes et a choisi de les privilégier par rapport aux aspects proprement narratifs. Le livre cherche donc à saisir le devenir de la société américaine dans sa pluralité, des élites jusqu'aux marginaux, des immigrants européens ou asiatiques jusqu'aux Afro-Américains, des paysans et ouvriers jusqu'aux cols blancs. Il met l'accent sur les liens entre politique extérieure et histoire intérieure des États-Unis, un sujet de débats et de tensions dès les premières aventures « impériales » des années 1890. Il accorde enfin une place importante à l'étude de la vie politique, en se centrant sur les missions de l'exécutif, sur les transformations des sensibilités partisanes et sur le rôle de la Cour suprême.
Ainsi fera-t-on apparaître les voies par lesquelles, au fil du temps, à travers une quête de la liberté jalonnée de succès et d'échecs, les États-Unis ont bâti une conscience nationale et ont été le berceau de la société d'abondance.
Nicolas BOURGUINAT, agrégé d'histoire et docteur en histoire, est maître de conférences à l'université Marc Bloch de Strasbourg. Dans la même collection, il a publié avec Benoît Pellistrandi Le 19e siècle en Europe (2003).
De la guerre civile au Gilded Age. De la conquête du territoire à la formation des régions (1860-1945). Une société d'immigrants (1860-1945). Naissance et développement d'une société industrielle (du milieu du XIXe siècle aux années 1930). Les luttes politiques du Gilded Age au New Deal. Les États-Unis entre guerres et paix (1865-1937). La démocratie des États-Unis face aux responsabilités mondiales (1937-1963). La postérité du New Deal (1945-1968). Le piège vietnamien et la crise de légitimité du leadership américain. Changements sociaux et nouveaux équilibres (des années 1950 à nos jours). De la révolution reaganienne à nos jours.
La guerre de 1870 est méconnue. Un affrontement localisé, mené sur le seul territoire français par deux puissances rivales ; une Prusse dirigée d'une main de fer par l'habile chancelier Bismarck, qui met à genoux une France affaiblie par les errements d'un Second Empire en déclin et d'une République encore mal assurée ; la perte traumatique de l'Alsace-Lorraine sous les yeux indifférents d'une Europe muette : tels sont les traits qu'en a retenus notre mémoire nationale.
Dans cette synthèse issue de travaux de première main, Nicolas Bourguinat et Gilles Vogt la peignent sous un nouveau visage. Mettant en lumière ses multiples résonances internationales, dans les chancelleries et les opinions publiques, ils montrent que l'affrontement de 1870 fut non seulement une étape clé de la question nationale mais aussi une date majeure pour le droit des conflits armés et les initiatives humanitaires face aux guerres. Faisant la part belle aux sources du for privé, ils font entendre les voix des individus qui l'ont vécu, soldats, assiégés, francs-tireurs ou simples civils éloignés des combats, pour éclairer d'un jour nouveau ce conflit déterminant dans l'histoire contemporaine.
De la chute du Premier Empire à l'entrée dans la Grande Guerre, l'Europe vit un siècle de bouleversements. Le congrès de Vienne cherche à remettre sur ses bases l'«
Soldats allant de champ de bataille en champ de bataille, émigrés, diplomates, cardinaux et courtisans passant de capitale en capitale, administrateurs, marchands et savants ou encore pèlerins et curieux : au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, les routes d'Europe sont pleines de voyageurs. De part et d'autre de la ligne de faille que dessinent les événements traumatiques de 1814-181S, ils manifestent et incarnent les bouleversements politiques et sociaux et du temps. Ils en sont les phénomènes - des phénomènes qui n'ont de sens qu'à l'échelle de l'Europe entière. C'est pour les décrire et les comprendre que vingt-cinq historiens, représentant huit nationalités et travaillant sur l'ensemble de l'espace européen ont été réunis dans cet ouvrage, avec une double ambition. D'une part, il s'agit de retrouver, par-delà la rupture née de la fin de l'Empire français et de ces french wars qui révolutionnèrent l'Europe, l'unité d'une période : celle qui, des lendemains de la Révolution française à ceux des différentes Restaurations, vit s'inaugurer la modernité politique et culturelle du continent. D'autre part, il s'agit de considérer le fait social qu'est le voyage comme un poste d'observation privilégié du territoire de l'historien. Les pratiques qui le caractérisent, les discours qui le prennent pour objet engagent en effet plus que lui-même. Les mutations que ceux-ci subirent, entre 1790 et 1840, redoublent et expliquent ainsi, en partie, ceux d'une époque fondatrice pour les temps actuels.
Nicolas Bourguinat, maître de conférences à l'Université Marc Bloch de Strasbourg et membre Junior de l'Institut universitaire de France, est spécialiste de l'histoire sociale et culturelle du premier XIXe siècle. Il a notamment publié Les Grains du désordre : l'Etat face aux violences frumentaires dans la première moitié du XIXe siècle (Ed. de l'EHESS, 2001). Sylvain Venayre, maître de conférences à l'Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne (Centre d'Histoire du XIXe siècle), est spécialiste de l'histoire culturelle du voyage. Il a notamment publié La Gloire de l'aventure. Genèse d'une mystique moderne. 1850-1940 (Aubier, 2002), et, en collaboration, L'Histoire culturelle du contemporain (Nouveau Monde éditions, 2005).