Un recueil du poète syrien Nouri Al-jarrah, traduit par le poète Aymen Hacen. Dans ce nouveau volume, inédit, Nouri Al-Jarrah se sert de figures bibliques et coraniques pour écrire la tragédie du peuple syrien. À ce titre, il s'agit plus d'une épopée que d'une série de poèmes, car ces textes, écrits entre 2013 et 2017, se conjuguent, s'articulent et résonnent ensemble dans un seul et même élan: celui qui a fait que de la lumière du cri et du sursaut d'un peuple, les ténèbres et la désolation aient aussitôt pris le dessus. Nouri Al-Jarrah n'est cependant pas désespéré. Son chant fait des Syriens les Troyens du XXIè siècle et par là même les destine à un avenir certain. C'est moins une prophétie qu'une foi humaniste exprimée par la poésie. Comme le poète, nous croyons en l'avenir du Printemps...
Traduit par Aymen Hacen de l'arabe syrien. Une barque pour Lesbos, poème épique et polyphonique fait des Syriens les nouveaux Troyens, où la poétesse grecque Sappho prend dans ses bras, dans son giron, sur son île, Lesbos, dont elle avait été exilée en Sicile, les enfants syriens qu'elle fait siens. «Quels sont tes invités portés par les vagues, vivants et assassinés Et l'écume tend sa langue pendue léchant le cou de l'enfant en refluant sur un bleu silencieux. Sappho, toi qui apprends la passion aux jeunes gens, voici les petits amoureux de Syrie venus silencieux à toi, légers, et leur beauté éclair occupant les fenêtres. Prépare-leur le banquet Et avoue-leur qu'il s'agit de leur dernier repas.» À ce texte essentiel de la poésie arabe de notre temps, nous avons ajouté d'autres poèmes où Nouri Al-Jarrah réécrit quelques-uns des mythes grecs à la lumière desquels l'actualité brûlante est déchiffrée. Sans doute est-ce pour nous une façon de retrouver la lumière de la mer Méditerranée, mer aujourd'hui semblable à une grosse tache de sang.