Il y a une parole insignifiante qui domine et terrorise et qui pense que l'on peut dire et écrire sans être confronté à l'histoire et au silence. Il y a une autre parole - que ces carnets veulent incarner - qui se confronte aux nouvelles tyrannies mais aussi aux épiphanies de la beauté.
Comme dans les précédents carnets de Pascal Boulanger - Confiteor et Jusqu'à présent je suis en chemin (Éd. Tituli), ce Bleu adorable multiplie les incises de pensées et de sensations, à travers une traversée intime, des lectures, des détournements, des citations. Mais on ne lira pas de confessions, de ruminations, de désolations, car l'écriture qui dévoile renverse la malédiction en exultation.
Cette écriture-là, exposée au monde, se définit en terme de contre-identification. Elle pense l'impensé social, les crimes organisés et encouragés, la rotation des stocks humains, elle trace les signes névrotiques de notre époque et fonde un contre-monde en bleu adorable.
Dans ces nouveaux Carnets, le poète Pascal Boulanger se transforme en mémorialiste : rien d'un journal intime, mais tout d'un journal extime, témoignage de notre grave crise métaphysique parfois appelée « Covid-19 ».
Les recueils de Pascal Boulanger se répondent, en un choral où chaque poème est une fractale contenant la totalité du chant du poète. Empruntant tous les visages, de l'amour, de la rébellion, de la bienveillance, de la lucidité, de la sérénité, de la beauté, ce qui se dégage de ses livres ne relève pas de la séduction. En deux mots : ferveur et foi, soit le visage même du contre-moderne.
Gwen Garnier-Duguy
Edité sous les auspices de l'une des meilleures revues littéraires actuelles - La Polygraphe - et présenté par Pascal Boulanger (qui réalisa l'anthologie 1950-1998 d'Action Poétique, Ed Flammarion) cet important florilège regroupe des textes de 36 poètes contemporains publiés lors de la dernière décennie du vingtième siècle, accompagnés d'une bibliographie de chacun des auteurs.
L'ouvrage est enrichi de 40 photographies inédites de Claude Fournet. Ce florilège, qui emprunte son titre à une citation de Roland Barthes, a été réalisé en toute indépendance et n'a aucune prétention exhaustive. Il s'adresse amicalement, " par dessus le marché ", à tous ceux qui aiment la poésie d'aujourd'hui.
Que reste-t-il quand le monde se décompose et s'écroule ? Il reste, à condition qu'on laisse la porte grande ouverte, la liste - jamais exhaustive - des merveilles.Si la poésie doit tout dire est un titre emprunté à Marcelin Pleynet. C'est la méthode qui est alors questionnée et dévoilée : de l'océan dans les papiers du rêve jusqu'au souffle de la négation.Comme souvent dans la poésie de Pascal Boulanger, deux chants ponctuent ce recueil ; celui de la présence en dentelle de beauté, celui de la rétention et de l'absence... Un peu comme l'image du baiser d'amour et de son étincelle d'or qui vient se briser dans un trait de nuit.
Ceux qui ont aimé les précédents livres de Pascal Boulanger seront surpris par le changement de ton et le régime très différent de l´écriture d´Un ciel ouvert en toute saison. En effet, ce texte s´adresse à ses deux filles adolescentes, et le ton est celui d´un legs difficile à transmettre, celui d´un ciel désencombré des sirènes fallacieuses qui les menacent. La prose se fait ici prudente, se sachant épiée par des êtres encore fragiles face à l´inconnu et à l´incertitude quant à l´avenir. La beauté de ce texte vient de la fragilité de sa communication avec cette jeunesse plongée dans un monde où tout va à vau-l´eau et où tout sentiment est suspecté d´irrationalité :
L´amour que j´ai pour vous, je voudrais qu´il ne soit pas simplement un sentiment, mais aussi une puissance capable de triompher de la peur.
Admirable et émouvante prière d´un père et d´un poète qui se fait proche de sa propre jeunesse héritière du pire, mais aussi de Rimbaud qui lui apprit à saluer la beauté, en dépit de ce qui enlaidit, massacre et humilie l´élan de nos facultés. Quelle belle injonction au dégagement rêvé prôné par le poète de Charleville dans Génie, que cet incipit de Un ciel ouvert en toute saison :
Quand vous serez tout simplement là, lancées dans notre monde, dressées sur notre planète rocheuse ; prenez soin de vos âmes, suivez le meilleur du présent, oubliez le temps sur le fil au-dessus du néant.
À la lecture de ce livre, le lecteur ne pourra que souhaiter que ce voeu soit entendu et exaucé: puisque vous êtes merveilles - éternellement - dans la prolifération inattendue du simple.
Pascal Boulanger est indéniablement une voix singulière dans la poésie.
Une voix à l'écoute des mystères de la vie, au délitement ressenti avec angoisse.
Une voix qui interroge sans cesse les multiples signes qui mettent à vif les facultés d'imagination de l'esprit.
Témoin d'un monde en souffrance et tenté par la solitude, le poète n'en demeure pas moins présent par la parole.
Ecoutons sa voix :
« Maintenant que je suis seul, Ce n'est pas folie de refuser la tristesse du monde - un instant - rien que pour moi Je sais ce que je sais Sur la double route Dans le souffle de ma respiration Dans le feu que le sommeil abrite »
La poésie a connu au XXe siècle une mini catastrophe, mini mais aux effets dévastateurs : la puissance de sa langue et de sa pensée a émigré vers la grande prose romanesque, celle de Proust, de Joyce, de Céline...
Est-ce à dire que les poètes ont tous déserté ? Mais Artaud, Pound, Ponge, quels noms leur donner ? Et s'il ne nous est plus loisible de nous déplacer dans de vastes continents poétiques, est-ce à dire que de la déflagration qui les a ravagés, et dont s'est constituée la modernité littéraire, n'ont pas subsisté, et ne subsistent pas toujours, de très étincelantes parcelles, d'autant plus lumineuses, d'autant plus douées d'une force radioactive, qu'elles sont isolées, errantes, inaptes désormais à s'agréger entre elles, à composer une totalité.
C'est à ces astéroïdes nomades, les uns doués de la vitesse des " fusées " (bonjour Baudelaire), les autres mimant les lents, discrets flottements de modestes " paperoles " (bonjour Proust), que Pascal Boulanger a consacré de déjà longues années de sa recherche. Il livre ici ses analyses et ses conclusions. Il fallait, pour mener au mieux une telle tâche, un écrivain ayant lui-même la pratique de la poésie (au sens que je tente de donner à ce mot), un homme libre d'attaches idéologiques et institutionnelles, ouvert à des expériences d'écriture parfois à l'opposé des siennes, peu respectueux des frontières entre les genres littéraires, en prise avec le réel de son époque, doué d'une mémoire historique, résistant aux oukases, aux dogmes, aux divers terrorismes et aux lancinants chants des sirènes nihilistes de son temps.
Pascal Boulanger est cet écrivain et cet homme-là.
Une approche simple et humaine de la sophrologie, loin des discours d'initiés, à l'attention des familles confrontées aux difficultés éprouvées par leur(s) enfant(s). L'auteur ayant été elle-même dyslexique, le parcours du combattant auquel doit se livrer tout enfant atteint d'une déficience n'a pas de secret pour elle. À l'écoute de son handicap qu'elle a dû apprivoiser, elle a su, au fil du temps, se rendre disponible pour les enfants qu'elle a choisi de soigner par le biais de la sophrologie, une science découverte à l'occasion d'une hospitalisation. À travers la description précise d'un certain nombre d'exercices utilisés dans le cadre du protocole de soins, Corinne Boulanger aide le lecteur à se familiariser avec une méthode qui rencontre de plus en plus de succès auprès du public.
Histoire de la naissance et de l'aventure collective de cette revue de poésie, replacée dans son contexte historique et culturel. Avec une anthologie des principaux textes parus dans la revue, avec présentation des auteurs. L'accent est mis aussi sur l'immense travail de traduction qui caractérise l'«Action poétique».
Pas un instant qui ne soit identique à un autre toutes choses sont les mêmes toujours L'âne se charge du poids des reliques La nuit est un musée la nuit nous raconte des histoires Nuages des nuages qui dansent Les morts sont bien morts ne pas oublier de regarder le ciel
Comment un sous-préfet arrivant en Alscace ressent-il les différences avec d'autres régions métropolitaines ? Comment expliquer quelques particularités locales et faire comprendre les origines d'habitudes de vie ou de modes de pensée qui pourraient paraître curieux aux « Français de l'intérieur ? »Comment accommoder à l'alsacienne la laïcité républicaine, pourquoi la cour de l'école de Dorlisheim est-elle divisée en deux par une ligne de peinture, comment le dialecte fut-il utilisé par le renseignement allié pendant la campagne d'Italie en 1944, pourquoi le général de Gaulle n'a-t-il pas rencontré le général Massu à Sainte-Odile à la fin du mois de mai 1968, voici quelques questions importantes ou futiles auxquelles vous trouverez réponse dans ce petit ouvrage de souvenirs et de réflexions...
Où en sommes-nous dans l'amnésie et dans l'oubli ? Dans l'oubli du temps, dans l'oubli de l'être ? Dans la fraternité et la terreur toujours complices ? Que pouvons-nous dire de la culture de mort, des commémorations sous surveillance ? Et que se cache-t-il derrière les superstitions, les ruminations, les inhibitions, les désolations, les occultations, les convulsions ; derrière les représentations lisses et festives du monde, sinon une incapacité à penser et à surmonter le nihilisme ? Sombre histoire, histoire des arrières mondes. Seul le décor se modifie. Mais la vision peut figurer l'instant du monde. Et puis, le coeur bat toujours. Le coeur traverse les deux côtés du ciel.
Sous la forme de carnets regroupant des fragments de pensées éparses, le poète Pascal Boulanger partage à la fois ses confidences intimes et existentielles, ses impressions de lectures, une réflexion sur la poésie et une critique politique. Confiteor n´est pas un essai spéculatif, il est l´expression d´une pensée en fragments, une pensée de l´existence. L´auteur y évoque des thèmes qui lui sont chers tels que la poésie politique et la liberté divine. Il y consigne également un journal de lectures et de citations. Ces fragments révèlent le travail de réflexion qui précède le travail poétique, constituant ainsi un véritable laboratoire de la pensée, de l´écriture et de la sensibilité du poète. Ils sont une tentative de transcrire ce qui se joue pour un poète dans les coulisses. « C´est un peu comme faire visiter mon atelier », remarque Pascal Boulanger, « pour montrer ce qui s´inscrit en amont du poème. » Confiteor a aussi une forte teneur politique : dans l´esprit de « Mon coeur mis à nu » de Baudelaire, Pascal Boulanger y produit une violente critique de la modernité.
« Est-ce donc un Memento mori que nous font entendre ces poèmes, nous rappelant l'aveltissement des cadrans solaires, Ultima lIecat, dans notre « âge écrallique » (
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Frédérique, une étudiante marnaise, est à Châlons, chef-lieu de la Marne, pour y travailler sur l'histoire du département depuis le début des âges. Elle rencontre Georges, un spécialiste, qui va tout lui raconter, avec fougue et passion. Frédérique n'aura de cesse d'apprendre sur un des départements français les plus riches en passé historique.
Après les premiers hommes, Jules César arrive à Durocortorum, ancien nom de Reims. Reims qui voit arriver le christianisme et les hordes Barbares, et qui voit s'installer Clovis. Reims, qui débute sa prestigieuse carrière de cité des sacres, laquelle durera mille ans !
Georges nous narre tout. Savions-nous que la Marne vit naître un futur pape avec Urbain II ? Savions-nous que ce département fut, au Mont-Aimé, un haut-lieu du catharisme ?
Avions-nous encore en tête que Jeanne d'Arc se fit remarquer en allant secouer Charles VII et l'emmener dans la cathédrale rémoise pour s'y faire sacrer ?
Georges est intarissable : Vitry qui brûle et que François 1er reconstruit, les guerres de religion, le châlonnais Jean Talon, premier intendant de la Nouvelle-France, c'est à dire le Québec. Il raconte les plaines en permanence pénétrées pour tenter de conquérir Paris. Il raconte Colbert qui voulait accroître la richesse nationale, Dom Pérignon qui a donné ses lettres de noblesse au plus prestigieux de tous les vins, le champagne ! Il raconte l'histoire de l'enfant sauvage capturé à Songy après dix ans d'errance du sud au nord de la France, un cas unique de résurrection intellectuelle.
Georges insiste sur les grands faits historiques où la Marne a joué un rôle d'intérêt national : Louis XVI arrêté dans sa fuite, la République proclamée après la bataille de Valmy, la défaite de Napoléon à Fère-Champenoise, dernière bataille de la campagne de France avant son abdication puis son exil.
Et puis Georges s'étend longuement sur trois guerres horribles dont la Marne a souffert comme peu à partir de 1870. Il n'oublie pas que le champagne a vécu lui aussi des révoltes, que la Marne a été un berceau de l'aviation, que c'est à Chalons où fut choisi le soldat inconnu américain de la première guerre mondiale, qu'avec le lac duder et ces villages engloutis, Paris n'est plus inondé.
Et avant de laisser Frédérique méditer sur ses notes, il laisse le message plein d'espoir d'un département, terre de Appert et d'Oehmichen, inventeurs de la boîte de conserve et de l'hélicoptère, terre de Cabu et d'Uderzo, génies du dessin : celui de faire confiance à la jeunesse marnaise en passe de reprendre le flambeau...