Le Promeneur du dimanche aperçoit à Paris, rue Bonaparte, un objet Katchina à la devanture d'un antiquaire. Il a la bonne idée de noter au crayon la forme du dessin et les couleurs de la figurine. Par la suite, ayant perdu la trace de l'objet, il décide, à La Rochelle, d'en reproduire les contours sur une racine de bois tendre - bois flotté - récolté sur le rivage. C'est donc l'histoire d'une reconstitution et le progrès d'une connaissance de la civilisation des Pueblos - Hopis, Zunis, Apaches, à la frontière du Mexique - qui est développée comme le dessin circulaire entourant l'objet.
Nous serons conduits à la rencontre des protagonistes de cette aventure.
Cabeza de Vaca, qui tente d'évangéliser les tribus indiennes. Le Baron de La Hontan, qui prétend s'être approché du Lac Salé et des Mesas.
Et surtout Aby Warburg, qui s'en va dès 1856 jusque dans l'Arizona, et rapporte à Hambourg une collection de statuettes et de photographies.
Il ne s'agit nullement d'une exégèse de l'art des Katchinas, mais plutôt de l'histoire fantastique, proche de la légende, d'un morceau de bois enduit de kaolin, qui entraîne le lecteur vers ce voyage imaginaire des ethnologues et des aventuriers.
Entretien entre le plasticien et le poète, suivi des annales de l'artiste de 1979 à 1997.
Jean-Michel Meurice et Paul Louis Rossi sont de fidèles amis qui se retrouvent régulièrement pour concevoir ensemble expositions et livres de bibliophilie. Cet ouvrage est le récit d'un parcours personnel à travers un univers artistique qui se dévoile ici dans toute sa profondeur. Paul Louis Rossi s'est rendu sur les lieux qu'a fréquentés l'artiste, entre Bages, Lille, Alger, Paris et le Japon, afin d'en livrer un portrait sensible.
Tout en s'attachant à témoigner de l'une des oeuvres les plus considérables du mouvement Support-Surficce, l'auteur offre une vue originale sur l'art de Jean-Michel Meurice, situé à la croisée du cinéma et de la peinture.
Voyage au coeur des obsessions de Paul Louis Rossi, l'histoire, la grande peinture et la littérature selon cette méthode qui lui est chère de glissements, de parenthèses et de digressions.
" II faisait très chaud dans la nuit.
Au commencement, je vis des formes obscures qui avaient de la peine à se détacher du chaos, et qui semblaient souffrir. Puis une suite de fantômes qui vinrent me solliciter. Je ne dormais pas vraiment, et si j'ouvrais les yeux, les formes demeuraient auprès de moi. Ensuite les visages se dessinèrent. Je les reconnaissais. Ils venaient de plus en plus près, jusqu'à me toucher, jusqu'à m'embrasser presque sur les lèvres.
J'en étais bouleversé et dans le même temps, j'en éprouvais une sorte d'horreur. le me mis à parler à voix haute dans la nuit, répétant la formule: Intellige priusquam discutias... Comprends avant de juger. " Les proses oniriques de Paul Louis Rossi nourrissent la substance de ces récits. Cette déambulation aux éclats poétiques et aux affinités littéraires (Borges, Joyce, Sôseki) et artistiques (Hans Baldung Grien, Stoskopff, Palladio, Dürer...) nous mène dans l'évocation de rencontres, de paysages et d'échappées fantastiques.
" Rien de ce qui est étrange ne nous est étranger... "
Faïences se présente comme une ample méditation sur la fragilité, le mystère, l'évidence de la poésie. À partir de réflexions sur quelques figures emblématiques - Ezra Pound, Francis Ponge - et de périples à travers l'Italie de Giotto ou de Galilée, Paul Louis Rossi expose ici, dans une clarté presque renaissante, les thèmes centraux de sa poétique, que l'on pourrait situer à la croisée d'un patient travail formel et d'une brusque illumination intérieure. Pour ce faire, il explore une nouvelle fois, et pousse à sa perfection la prose fragmentaire, limpide et énigmatique, qui est sa forme de prédilection depuis quelques années. Deux longues séquences en vers : Faïences et Sommeils, viennent clore le tracé de cette mosaïque mentale qui ne se ramène pas à une simple rêverie esthétique, mais se veut avant tout interrogation, remise en cause des «valeurs» de notre temps, à quoi la poésie oppose dans toute sa rigueur formelle son éternel anachronisme, sa subversive intemporalité. Yves di Mano
Dans la stèle des Royaumes Celtiques, il est dit que la belle Derdriu se fracassa la tête contre une roche par fidélité d'amour. Des rivages de l'Atlantique à ceux de la Méditerranée, le livre des états provisoires se déroule comme une épopée, qui conte à sa manière cette recherche des origines et de l'identité. Ainsi, l'auteur du Voyage de sainte Ursule poursuit ce périple imaginaire à travers les Pays et les Contrées, retrouvant pour le lecteur des noms inconnus et des histoires légendaires, des souvenirs proches ou lointains qu'il restitue à notre mémoire.
La présente Anthologie comprend des ouvrages qui ne sont pas cités habituellement dans la bibliographie de l'auteur : Liturgie pour Jo Nuit, Silence et Plainte. Ainsi que des fragments des livres les plus importants : Élévation Enclume, Le Voyage de sainte Ursule, Cose Naturati, Les États provisoires. Elle se termine par quelques inédits. L'Anthologie porte ce titre générique : Quand Anna murmurait. Si l'on demandait à l'auteur ce que signifie ce prénom d'Anna, il pourrait bien répondre par la phrase qui introduit le livre : «Pour comprendre, il faut être familier des ports, au bord de l'estuaire, et de l'atmosphère qui règne sur les quais à chaque saison de l'année. En automne surtout lorsque arrivent des jours lumineux... En cette saison, il flotte entre les coteaux une clarté indécise que la palette de William Turner semble avoir cherché de saisir - dans des aquarelles - entre Saint-Florent-le-Vieil et les berges de Champtoceaux.»
Les Variations légendaires se présentent comme une traversée possible (parmi d'autres) de la réflexion esthétique qui sous- tend depuis l'origine le travail poétique de Paul Louis Rossi.
Construit comme un triptyque, l'ouvrage réunit dans sa partie centrale les importantes chroniques qu'il avait livrées à ce sujet dès la fin des années 1960. Ce "centre secret" est encadré par deux séries de digressions plus récentes, composées dans la première décennie du nouveau siècle. Elles frapperont par leur anachronisme revendiqué et leur recherche obstinée d'une issue à la crise qui frappe selon l'auteur la création contemporaine.
C'est avant tout le livre d'un poète qui ne cesse depuis plus d'un demi-siècle de réfléchir au sens caché de l'inscription des signes (en peinture comme en littérature) et à la manière dont ce geste peut révéler parfois, dans son invisible élan, la profondeur du monde que nous croyons circonscrire sous le terme de réalité.
On peut imaginer un personnage, comme dans une fiction de Jorge Luis Borges, qui possde la mmoire absolue. Du moins, il le croit. Et, lorsqu'une amie lui raconte un pisode qu'il a littralement oubli, il entreprend alors d'examiner toutes les dfaillances de cette mmoire absolue.
Voici que je pénètre dans l'espace du songe, dans le champ de la découverte onirique, il me vient comme une lucidité, un génie de l'improvisation des actes et des mots, je sais que je vais faire des rencontres imprévues, voir des animaux surprenants, trouver des objets fabuleux, croiser des femmes infréquentables et des monuments inutiles parce qu'ils sont postés aux limites de la conscience et des rues éclairées par la force publique.
Il est inutile d'aller ailleurs, la nuit est à votre porte avec son cortège d'ombres indécises, d'étrangers, de cabanes peintes en vert, ses artistes naïfs et ses hangars de brocanteurs qui contiennent tout ce que le monde, avec sa mémoire atrophiée, a refusé de ses désirs, de son passé et de ses espérances.
On sait que Baudelaire, parlant du peintre Constantin Guys en 1863, inaugure le règne de la modernité.
Et que Rimbaud écrira à la fin d' " Une saison en enfer " : " Il faut être absolument moderne... " Le début du XXe siècle verra ce mouvement de la modernité s'amplifier et se diviser à l'infini dans les luttes et les contradictions : avec le cubisme, le futurisme, Dada, le surréalisme. Ces mouvements ont suscité des modes, des méthodes, des réflexions, des formes nouvelles de composition. Il manquait à la littérature et à la poésie contemporaine un glossaire qui énumère ces différentes techniques d'écriture et qui en fasse une analyse succincte.
Ce vocabulaire commence par algorithme, il se termine par vortex, work in progress, xénies, Yoknapatawpha, zaoum. On y trouvera des exemples et des explications. Nous espérons qu'il facilitera aux lecteurs, aux curieux, aux élèves comme aux enseignants, l'entrée dans ce monde complexe des avant-gardes littéraires, et qu'il les guidera sur le chemin de la lecture et de l'intelligence du texte.
Visiteur du clair et de l'obscur est un parcours, conçu par l'écrivain Paul Louis Rossi, à travers les collections permanentes du Musée des beaux-arts de Nantes, collections avec lesquelles il entretient, depuis l'enfance, une relation particulière.
Cet itinéraire personnel, des Primitifs italiens au début du XXe siècle - construit comme il le dit lui-même : " cette familiarité qui s'établit entre le Visiteur et les personnages de la peinture. Il lui semble à chaque randonnée qu'il surprend de nouvelles indications qui le renforcent dans sa passion et sa conviction. Il se fait à l'idée que son oeil s'est encore perfectionné et qu'il lui donne, comme à un combattant, une sorte d'invulnérabilité du jugement et de la mémoire.
" Visiteur du clair et de l'obscur est aussi un extraordinaire voyage littéraire qui transforme l'expérience mentale et physique du lecteur à l'oeuvre. (Corinne Diserens Extraits de la postface)