Ce texte, publié en 1840, rendit célèbre Pierre-Joseph Proudhon grâce à une impérissable formule : « La propriété, c'est le vol. » Pour Proudhon, le capitalisme est l'apothéose d'une extorsion invisible.
Le rassemblement productif des travailleurs dégage une force collective supérieure à la somme des forces de ces travailleurs pris isolément. Or la propriété privée des moyens de production autorise le capitaliste à rémunérer le travailleur sur la seule base individuelle de ce qu'il aurait produit s'il avait été placé hors de la force collective de production. Le propriétaire du capital empoche la différence ; ce surplus est le profit capitaliste, que Proudhon appelle l'aubaine.
Toute la question économique de la justice est de répartir cette plus-value sans accaparement ni spoliation. En notre temps de crise du capitalisme, est-il question plus urgente ?
La lecture du texte provocateur de Proudhon nous en prouve l'actualité. Saurons-nous y répondre mieux que lui ?
De 1840 à 1842, Proudhon publie trois mémoires sur la propriété.
Dans le premier il pose la question : "qu'est-ce que la propriété ?" à laquelle il répond par "La propriété c'est le vol".
Dans le second, en 1841, il poursuit son développement Dans le troisième en forme d'Avertissement aux propriétaires, il affirme sa vision.
Enfin, en 1871, dans son oeuvre posthume : Théorie de la Propriété, Proudhon tout en affirmant sa pensée, ses théories, fait preuve d'une honnêteté intellectuelle que peu de penseurs ont su développer... Il soutient, depuis 1862, que "la propriété, c'est la Liberté". Au-delà des phrases chocs et de la polémique ou des caricatures, ces textes et discours permettront au lecteur de mieux appréhender la vision sociale de cet extraordinaire penseur.
Enfin réunis, son discours et ses textes, proposent le cheminement de la pensée de ce grand théoricien et révolutionnaire, trop souvent caricaturé - et on comprendra pourquoi - à notre époque où le capitalisme néolibéral triomphe.
Dans le premier volume de ce diptyque, L'Esprit du Temps présentait le premier texte de Pierre-Joseph Proudhon Qu'est-ce que la propriété, daté de 1842. Dans ce second opus, dénommé "Théorie de la propriété" - ouvrage posthume publié en 1871 par ses collaborateurs - le célèbre inventeur de la formule "la propriété c'est le vol" approfondit ses réflexions et ses recherches et soumet au lecteur une toute nouvelle théorie philosophique et sociale sur l'organisation de la société en déclarant : "la propriété c'est la liberté". Ce texte bien moins connu que celui réédité récemment est à (re)découvrir. On y décèle le fruit de ses rencontres avec Auguste Blanqui et Karl Marx. Proudhon tout en affirmant sa pensée, ses théories, fait preuve d'une honnêteté intellectuelle que peu de penseurs ont su développer... Il soutient, depuis 1862, que "la propriété, c'est la Liberté". Au-delà des phrases chocs et de la polémique ou des caricatures, ces textes et discours permettront au lecteur de mieux appréhender la vision sociale de cet extraordinaire penseur. Enfin réunis, son discours et ses textes, proposent le cheminement de la pensée de ce grand théoricien et révolutionnaire, trop souvent caricaturé - et on comprendra pourquoi - à notre époque où le capitalisme néolibéral triomphe.
Du principe de l'art et de sa destination sociale a été publié quelques mois après la mort de Proudhon en 1865.
Il était quasiment achevé. Courbet, son ami d'Ornans, lui demande un jour une préface pour un catalogue : ce fut finalement un livre, un bonne dizaine d'années plus tard, un livre fondamental sur les questions de l'art, de l'esthétique et du réel, de l'inscription de l'art dans la société. Ce n'est pas le manifeste du Réalisme, encore moins du Naturalisme, mais un ouvrage critique qui montre les intuitions et les expériences esthétiques de Proudhon, en même temps qu'un bilan des questionnements de l'époque sur la peinture et la société.
Proudhon, à juste titre, situe l'art dans son contexte social et politique. Là encore, il rejette tout autant le formalisme académique que le réalisme illustratif. La vision complexe de l'écrivain méconnu Proudhon devrait nous faire réfléchir, au-delà des clichés contemporains, sur la fonction anthropologique de l'art dans une société en crise et en mutation, hors du champ idéaliste comme du champ matérialiste.
L'art (le musée, les expositions) peut être le lieu même du développement d'une conscience critique, réfractaire à tous les moules idéologiques : il peut devenir un outil et une expérience de transformation dans une société vraiment plurielle. Telle est la leçon de Proudhon.
En 1851, l'éditeur Garnier Frères publie Les confessions d'un révolutionnaire. Ouvrage de près de 400 pages où Pierre-Joseph Proudhon propose une analyse critique des événements politiques, un descriptif détaillé des différents actes des gouvernements et un retour sur les récentes révolutions. Le présent ouvrage est constitué de deux opus des Confessions, tout d'abord Qui suis-je ?, chapitre autobiographique, suivi de Banque du peuple. Courte biographie rédigée par Pierre-Joseph Prouhon lui-même, Qui suis-je ? est l'occasion pour l'auteur de revenir sur certains malentendus, ou quelques maladresses, pour reprendre son expression. Ainsi, il détaillera sa pensée sur la propriété, les principes anarchistes et l'esprit démocratique. Dans la seconde partie de cet ouvrage, nous proposons un écrit de référence, Banque du peuple. Proudhon pose ici les fondements d'une théorie du crédit à taux zéro, idée s'apparentant au principe mutuelliste, encore en oeuvre aujourd'hui. Dans ce cadre, il imagine l'instauration d'une banque d'échange, une banque du peuple ayant pour tâche d'instaurer un crédit mutuel et gratuit. Les travailleurs, dans une logique de prêts ou d'échanges, posséderaient un capital utile à leur propre production, sans nécessité de contracter avec les propriétaires ou banquiers, devenant ainsi leurs propres banquiers. La naissance d'une telle démocratie économique ayant pour finalité l'abolition du capitalisme.
Théoricien révolutionnaire du XIXe siècle, PierreJoseph Proudhon a publié, en 1840, son ouvrage majeur, Qu'est-ce que la propriété ? Une décennie plus tard, Proudhon débute la rédaction de Confessions d'un révolutionnaire . Les deux textes proposés dans le présent ouvrage sont issus de ses Confessions.
Les confessions d'un révolutionnaire racontent les positions de Proudhon face à la révolution de 1848.
Condamné à la prison, il va écrire ce journal vif et contradictoire, qui le fera connaître d'un large public, alors qu'il vient d'avoir 36 ans. C'est " l'histoire d'un penseur entraîné malgré lui dans le somnambulisme de sa nation. " Un livre de constats et de rêves, écrit du 24 février 1848 au 8 juillet 1849. Face à l'événement, il se lance dans la politique active. Proudhon propose une transformation de la société, ni libérale, ni communiste, une nouvelle société fondée sur la coopération et l'autonomie, hors de tous les pouvoirs autoritaires.
Inventer l'organisation d'une économie solidaire avec un autre système de crédit et des banques mutuelles, fonder un crédit gratuit pour les travailleurs. Rêve-t-il ? Peut être, mais ce penseur paradoxal, encore si mal étudié, semble aujourd'hui étrangement contemporain quand tout s'écroule : le socialisme totalitaire et le capitalisme libéral fondé sur l'exploitation systématique. Proudhon va-t-il enfin réveiller les endormis et soulever les énergies critiques actives, après un siècle de gâchis et de massacres ? En tout cas, ses paroles vivaces, écrites comme des lettres aux travailleurs démunis sont prémonitoires : " Il s'agit de faire les travailleurs, tous les travailleurs, rois, d'esclaves qu'ils sont.
Or, dans toutes les utopies, présentes, passées et futures, réalisées ou non réalisées, le travailleur est esclave, toujours esclave. " Cette édition a été réalisée dans les années trente par Daniel Halévy, un ami de Charles Péguy et l'auteur d'un Nietzsche.
Entre mars et juillet 1848, impliqué dans la vie révolutionnaire, Pierre Joseph Proudhon invente un nouveau système monétaire fondé sur la production des hommes, rompant définitivement avec la tyrannie des propriétaires, avec la tyrannie de l'or.
Property is robbery! This slogan coined by the French political philosopher Pierre-Joseph Proudhon is one of his answers to the titular question of his 1840 treatise, What Is Property? A fervent attack against the established order of capitalism and private property, the publication of What Is Property? almost immediately led to Proudhon's official prosecution and the revocation of Proudhon's scholarship by the Academy of Besançon. (Proudhon, an autodidact of humble origins who began his working life as a printer, relied on the scholarship for financial support.) Proudhon evaded the worst of the consequences thanks to the intervention of the economist Jérôme-Adolphe Blanqui, to whom the second memoir contained in the book is addressed.
In this treatise, Proudhon contrasts the legitimate right to possession, in which individuals own the products of their labor and the necessary means of production, and the illegitimate right to property, the absolute right granted to proprietors by civil laws to use and abuse. Proudhon examines the implications of the right to property and concludes that, among other things, property is impossible, homicide, and the mother of tyranny. As an alternative to both the proprietary and communist systems of economic organization, Proudhon advances his anarchist economic theory of mutualism, in which a socialist society would be organized based on free market exchanges wherein the value of a good or service is determined by the time and expense it has cost the laborer to produce.
This edition of What Is Property? was translated in 1876 by Benjamin Tucker, who was a notable advocate of individualist anarchism in his own right in the United States.
' Le vingtième siècle, prophétisait Proudhon en 1863, ouvrira l'ère des fédérations, ou l'humanité recommencera un purgatoire de mille ans. '
La brochure Capital et Rente avait fait une certaine impression sur les classes ouvrières, à qui l'auteur s'adressait, et produit une scission dans certaine portion du socialisme. La Voix du Peuple jugea donc nécessaire de combattre cet écrit. -- Au premier article de M. Chevé, Bastiat fit demander la permission de répondre et l'obtint. Mais il fut prévenu que, pour la continuation de la discussion, M. Proudhon se substituait à M. Chevé. Les répliques se succédèrent à peu près de semaine en semaine jusqu'à la treizième lettre, dans laquelle M. Proudhon déclara le débat clos. Il fit de la collection des treize lettres un volume sous ce titre : Intérêt et Principal. Bastiat, usant de son droit, publia de son côté la même collection, augmentée d'une quatorzième lettre, et lui donna pour titre : Gratuité du crédit. Quelques personnes ont trouvé excessive la patience de Bastiat pendant le cours de cette discussion. Ce paragraphe et le précédent motivent parfaitement son attitude. Il attachait un grand prix à faire pénétrer, parmi les ouvriers, quelques vérités salutaires, à l'aide même de la Voix du Peuple. Ce résultat, il fut encouragé bientôt à s'applaudir de l'avoir poursuivi. Un matin, peu de jours avant la clôture du débat, il reçut la visite de trois ouvriers, délégués d'un certain nombre de leurs camarades qui s'étaient rangés sous la bannière du Crédit gratuit. Ces ouvriers venaient le remercier de ses bonnes intentions, de ses efforts pour les éclairer sur une question importante. Ils n'étaient point convertis à la légitimité et à l'utilité de l'intérêt ; mais leur foi dans le principe contraire était fort ébranlée et ne tenait plus qu'à leurs vives sympathies pour M. Proudhon. « Il nous veut beaucoup de bien, M. Proudhon, disaient-ils, et nous lui devons une grande reconnaissance. C'est dommage qu'il aille souvent chercher des mots et des phrases si difficiles à comprendre. » Finalement, ils émirent le voeu que MM. Bastiat et Proudhon pussent se mettre d'accord, et se déclarèrent prêts à accepter les yeux fermés une solution quelconque, si elle était proposée de concert par l'un et l'autre.
Besançon, 2 gennaio 1842 Mio caro Bergmann, attendevo tue notizie nel settembre od ottobre scorso, per mezzo di Dessirier o di Maguet; siccome m'avevi prevenuto della tua intenzione di fare un viaggio a Parigi, speravo potesse essere un occasione per me. Non ho saputo più nulla. Hai rimandato ad altra epoca il tuo viaggio? Ti sei ammogliato finalmente? Sei morto per i tuoi amici, dacchè hai dovuto morire per tutte le donne, meno una?
Il riconoscimento, o l'istituzione, della proprietà è l'atto più strano, se non il più misterioso, della ragione collettiva, atto tanto più strano e misterioso in quanto, per il suo principio, la proprietà ripugna alla collettività e alla ragione. Nulla di più semplice e di più chiaro che il fatto materiale dell'appropriazione: un angolo di terra non è occupato; un uomo arriva e vi si stabilisce, esattamente come fa l'aquila nel suo rifugio, la volpe in una tana, l'uccello sul ramo, la farfalla sul fiore, l'ape nel cavo dell'albero o della roccia. Fin qui non si tratta, ripeto, che di un mero fatto, motivato dal bisogno, compiuto per istinto, e in seguito affermato dall'egoismo e difeso d...
Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) fut tour à tour polémiste, économiete, philosophe et sociologue. Que retient-on de sa pensée cent cinquante ans après sa mort ? À tout le moins une formule fameuse « La propriété, c'est le vol ! ». Pourtant Sainte-Beuve disait de lui qu'il était le plus grand prosateur de son temps, et Georges Sorfi qu'il était le plus grand philosophe du XIXe siècle. Dans sa recherche de l'équilibre entre le communisme et le libéralisme, Proudhon reste aujourd'hui un point de passage obligé pour qui veut comprendre la société contemporaine.
Au fil des pages, La Guerre et la Paix (publié en 1861) s'impose comme un travail de recherche ambitieux, qui, s'il a une portée pratique, n'en est pas moins, de par son inventivité même, un chef-d'oeuvre du courant phénoménologique. De chapitre en chapitre, l'explicitation rigoureuse de ce que Proudhon nomme la « phénoménalité de la guerre » accomplit ce qui semblait impossible : réhabiliter, contre la célèbre critique rousseauiste du droit du plus fort, l'idée d'un unité native du droit et de la force.
S'opposant à la tradition des penseurs du droit naturel des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu'aux opinions de son temps, Proudhon s'efforce ensuite de refonder nos théories politique et cosmopolitique du droit à partir d'une reconnaissance assumée du primat de la force et de la guerre. Qu'une telle perspective puisse aujourd'hui heurter nos habitudes intellectuelles est compréhensible. Mais comment ne pas remarquer que Proudhon, en quête de justice et de paix, nous conduit ici à penser méthodiquement l'instabilité originaire du fondement juridico-politique de notre société ?
En 1863, le dernier tableau de Courbet, Le Retour de la conférence, est exclu du Salon. L´oeuvre met en scène un groupe de prêtres titubant, sous les effets de l'alcool, le long d'un chemin de campagne. Pressé par Courbet, son ami Proudhon accepte de rédiger une défense de ce tableau qui fait scandale. Mais ce qui ne devait être qu'une brochure de quelques pages devient bientôt un vaste traité du rôle social de l'artiste, publié, à la mort du philosophe, en 1865, sous le titre Du principe de l'art et de sa destination sociale. L'ouvrage serait sans doute passé inaperçu si une jeune plume de la critique ne l'avait étrillé sans ménagement, en réaffirmant l'autonomie absolue de l'artiste : ainsi démarre l'ascension irrésistible d'Émile Zola... Ce sont les textes de cette controverse passionnante qui se trouvent, pour la première fois réunis, dans ce volume. Christophe Salaün a été l'appareil critique de ce texte (notes et postface)