Décrire « la vie comme elle va » : on pourrait résumer ainsi l'ambition et la morale de ce roman que Richard Yates, l'auteur de La Fenêtre panoramique et de Onze histoires de solitude, a consacré à son thème favori, l'« American way of life », et à ses héros favoris, les gens ordinaires. On y suit l'existence de deux soeurs, Emily et Sarah, depuis leur plus tendre enfance jusqu'à l'âge mûr. Tandis que leurs parents, deux excentriques, vieilliront avant de disparaître, elles connaîtront des moments de joie et parfois de plaisir, d'autres malheureux, se marieront, divorceront, auront des aventures...
Avec le style plein de retenue et de simplicité qui a fait de lui l'un des « grands » des lettres américaines de la seconde moitié du XXe siècle, Richard Yates atteint à une profondeur bouleversante en évitant tout pathos. Avec un brio hors pair, il entraîne le lecteur dans une passionnante réflexion sur l'existence.
Dans ce recueil de nouvelles écrites entre 1951 et 1961, Richard Yates, l'auteur de La Fenêtre panoramique, nous offre onze variations finement aiguisées sur le thème d'un mal intemporel et tristement universel : la solitude. Solitude d'un enfant à l'école (« Le docteur Jeu de Quilles »), d'un soldat (« Quand Jimmy reverra sa brune »), d'un couple (« Tout le bonheur du monde »), de vieillards malades (« Fini l'an 'ieux, 'ive l'an neuf »)...
À travers tous ces personnages se dessine également le portrait d'une époque particulière de l'histoire des États-Unis : celle où le rêve américain, qui semble à la portée du plus grand nombre, s'évanouit pourtant déjà pour certains.
« Ceux qui réussissent ne m'intéressent pas », disait Yates. Même si l'auteur, d'une certaine façon, s'est efforcé de ressembler à ses anti-héros, il n'en a pas moins été salué par ses pairs comme un maître.
April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York, mais se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre. Tout comme April, il est certain qu'un jour, leur vie changera... Quand leur échec social devient évident, le drame éclate.
Considéré comme le père spirituel de Raymond Carver, d'Andre Dubus ou encore de Richard Ford, Richard Yates a tracé, au fi l de son oeuvre, un portrait doux-amer des États-Unis de la seconde moitié du XXe siècle. Depuis l'adaptation de La Fenêtre panoramique au cinéma sous le titre Les Noces rebelles par Sam Mendes en 2009, avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet dans les rôles principaux, toute son oeuvre a été redécouverte, lui valant d'être enfin reconnu comme l'un des maîtres de la littérature américaine contemporaine.
1944, New York. Robert Prentice a dix-huit ans et s'apprête à rejoindre l'Europe pour servir son pays. Après une enfance dévorée par les extravagances de sa mère, aspirante sculptrice, il va pouvoir montrer à tous - et surtout à lui-même - qu'il n'est pas qu'un fils, celui d'Alice Prentice, posant nu devant elle pour donner forme à ses délires d'artiste. Abreuvé d'idéalisme, nourri d'héroïsme hollywoodien, il croit, lui aussi, avoir un destin d'exception. Or, à la guerre comme à la ville, il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus...
Deux itinéraires, deux âmes blessées : Robert, par sa guerre ratée, Alice, par ses rêves de gloire insensés. Et pourtant, chacun garde toujours l'espoir d'une seconde chance possible, un jour, ailleurs. Dans ce roman ouvertement autobiographique, Richard Yates fait le portrait d'une Amérique sans pitié.
Étonnamment personnel, Menteurs amoureux éclaire l'oeuvre de celui qui a inspiré tant d'auteurs contemporains et permet de découvrir un autre versant de son talent. La sensibilité de Richard Yates, disparu en 1992, éclate ici à chaque page. Qu'il mette en scène des femmes désireuses de gagner leur indépendance, de vivre la bohème, d'obtenir la reconnaissance sociale, ou des hommes en proie à la désillusion ou à l'échec, c'est toujours avec une grande tendresse qu'il retrace les destinées de ces personnages de la middle class américaine. Souvent crue, sinon cruelle, sa vérité est le plus souvent libératrice.
Après Onze histoires de solitude et Menteurs amoureux, Un dernier moment de folie est le troisième recueil des nouvelles complètes du grand Richard Yates. Il rassemble neuf histoires non publiées de son vivant, sans doute les plus belles qu'il ait jamais écrites. Neuf histoires qui se déroulent dans les années 1950, neuf instantanés de vies qui en disent long sur le destin de leurs personnages, toujours aussi déconcertés par l'existence. Dans ce recueil moins ouvertement autobiographique que Menteurs amoureux, on retrouve par touches certains des sujets favoris de l'auteur - l'ancien combattant revenu brisé de la Seconde Guerre mondiale, la mère qui rêve d'une autre vie, la fascination naïve de tous pour l'Europe - mais on découvre aussi de nouveaux motifs, de nouvelles figures, comme cette petite fille qui fait l'amère expérience de l'arbitraire (Une chose bien à soi) ou bien ce contrôleur de gestion d'une firme new-yorkaise qui reçoit une cruelle leçon de management (Le Contrôleur des finances et le Jeune Loup). On reconnaît surtout cette patte d'entomologiste qui permet à Yates de croquer en quelques lignes les déconvenues de ces losers magnifiques : il raconte avec une rapidité et une précision prodigieuses les blessures narcissiques subies par ses personnages, que ce soit lors d'un dîner où chacun raconte sa guerre ou lors d'une réunion entre collègues où l'on vante sa carrière, au cours d'une convalescence forcée ou le temps d'une nuit avec un inconnu en uniforme. Tous se voudraient plus brillants, plus courageux, plus séduisants, plus forts. Humains, trop humains. Invariablement, leurs histoires serrent le coeur. mais ravissent l'âme.
Peu d'écrivains ont su, à l'instar de Richard Yates, décrire les vies des couples de l'Amérique moyenne ; il le fait ici dans une prose dépouillée : on se croirait dans un tableau de Hopper, où le vide l'emporte sur les personnages. Yates nous entraîne sur les pas d'Evan Shepard, fils d'un officier de marine en retraite et d'une mère neurasthénique. Beau mais faible, Evan se marie trop jeune avec une fille de sa classe qu'il a mise enceinte. Quand le couple se sépare, le père d'Evan croit nécessaire d'intervenir dans la vie de son fils et le jette dans les bras de la douce Rachel, fille de l'épuisante Gloria. Mal d'amour, alcool, déclarations de guerre réelle et symbolique... les désillusions collectives vont s'inviter dans une maison délabrée de Cold Spring où, lors de l'été 1942, les deux familles sont contraintes de cohabiter.
Après Margaret Atwood, Mikhaïl Boulgakov, E. L. Doctorow et Pa Kin, deux grands auteurs anglo-saxons rejoignent la collection " Bibliothèque Pavillons " : Evelyn Waugh et Richard Yates.
En janvier 2005, à l'occasion des soixante ans de la prestigieuse collection " Pavillons ", " Bibliothèque Pavillons " a vu le jour. Cette nouvelle collection en format poche et à prix " doux " se propose de rééditer certains ouvrages du fonds " Pavillons " devenus rares, voire introuvables.
Considéré comme le père spirituel de Raymond Carver et d'André Dubus, Richard Yates n'est pas seulement le grand auteur de nouvelles que son recueil Onze Histoires de solitude a révélé au public français. C'est aussi un romancier qui, au fil de son oeuvre, a tracé un portrait doux-amer des États-Unis de la seconde moitié du XXe siècle, pendant à sa façon du célèbre Babbit de Sinclair Lewis, écrit en 1922.
L'histoire d'un couple ordinaire qui se persuade que la réussite est à portée de main... jusqu'à l'échec social et au drame.
April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d'une grande entreprise de machines électroniques, mais, comme April, il se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre. Certains qu'un jour, leur vie changera... Mais les années passent sans leur apporter les satisfactions d'orgueil qu'ils espéraient. S'aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s'aimer ? Se haïssent-ils sans se l'avouer ? Le jour où leur échec social devient évident, le drame va éclater.
Tells the story of Frank and April Wheeler, a bright, beautiful, and talented couple whose empty suburban life is held together by the dream that greatness is only just round the corner. The author shows how Frank and April mortgage their hopes and ideals, betraying in the end not only each other, but their own best selves.
Écrites entre 1951 et 1961, les onze nouvelles du recueil traitent de ce mal intemporel qu'est la solitude. Il y a la solitude de l'enfant à l'école comme dans " Le docteur jeu de quilles " et " Une petite fête pour Noël ". Les deux nouvelles évoquent la relation potentiellement destructrice qui peut naître entre un élève et son maître. La solitude du malade est aussi évoquée dans " Fini l'an 'ieux, 'ive l'an neuf! ". Dans un hôpital militaire, un tuberculeux tente d'écrire à sa fille qui vient de lui apprendre qu'elle était enceinte.La grande majorité des personnages des nouvelles de Richard Yates est composée d'outsiders, d'incompris qui sont rejetés par la communauté qu'ils tentent désespérément d'intégrer. Que ce soit dans l'armée (" Quand Jimmy reverra sa brune ") ou dans la rédaction d'un journal (" Contre les requins "), ils luttent pour trouver leur place dans la société. Comme le disait l'auteur, ceux qui réussissent ne l'intéressent pas. Jamais méchant mais sans concession, il préfère pointer les failles d'hommes et de femmes ordinaires souvent victimes des circonstances. Dans ces nouvelles finement aiguisées et dont les mots sont délicatement choisis, il met aussi en lumière une époque particulière de l'Amérique. Celle où le rêve américain se réalisait enfin et, en même temps, où il commençait pour certains à sonner faux. C'est l'après-guerre, la naissance des banlieues, le conformisme. Les soldats reviennent traumatisés mais sont censés agir comme si tout allait bien. Les jeunes hommes s'accrochent difficilement aux plus basses marches de l'échelle sociale. Ils sont coincés dans des mariages insatisfaisants où la femme, si elle n'est pas secrétaire pour aider aux fins de mois difficiles, attend sagement son mari à la maison (" Sans peur et sans reproche " et " Tout le bonheur du monde "). Enfin, c'est le temps des martinis, des pianos-jazz où il règne comme un arrière-goût de l'époque fitzgeraldienne (" Un pianiste de jazz formidable ").
John Wilder is a successful salesman with a place in the country, an adoring wife and a ten-year-old son. But something is wrong. His family no longer interests him, his infidelities are leading him nowhere and he has begun to drink too much. Then one night, something inside John snaps and he calls his wife to tell her that he isn't coming home.
John Wilder, trente-quatre ans, publicitaire à succès et père de famille accompli dans le New York des années 1960, a, semble-t-il, tout pour être heureux. Mais déchiré entre ses aspirations et la réalité, prisonnier de son quotidien, il se réfugie dans l'alcool et se trouve inéluctablement relégué dans la marginalité et l'échec.
Comment cet homme, dont la vie inspire, en apparence, réussite et rêve américain, peut-il en arriver là ?
Fauteur de troubles est un roman sombre, intime et bouleversant qui explore le chemin insidieux qui mène à la folie, à travers la descente aux Enfers d'un homme, sur fond de guerre froide et de mirage hollywoodien.
Even as little girls, Sarah and Emily are very different from each other. Emily looks up to her wiser and more stable older sister and is jealous of her relationship with their absent father, and later her seemingly golden marriage. This novel follows the two sisters from their childhood in the 1920s through the challenges of their adult choices.
Whether addressing the smothered desire of suburban housewives, the white-collar despair of Manhattan office workers or the heartbreak of a single mother with artistic pretensions, Richard Yates examines the hopes and disappointments of ordinary people with empathy and humour.
Septembre 1941, Connecticut. À la Dorset Academy, un campus sélect tout de vieilles pierres et de pelouses géantes, on entend former les fils de la haute bourgeoisie - parents et enseignants répètent à l'envi que c'est une « bonne école ». Pourtant, à son arrivée à l'internat, William Grove découvre l'envers du décor : lui, le fils nerveux d'un couple divorcé, se retrouve projeté dans un climat de « libido à l'état pur », où les garçons les plus populaires règnent en maîtres. Même les professeurs ressemblent à des lions en cage - en particulier Jack Draper, invalidé par la polio, témoin impuissant de la liaison qu'entretiennent au grand jour sa femme et le prof de français. Et puis il y a Edith Stone, le fantasme de tous les élèves, qui est prête à vivre son premier amour...
Avec ce roman choral, Yates signe une chronique de ses années de jeunesse, jetant un regard attendri sur les petites et grandes humiliations de l'adolescence, sur cette drôle d'école où il apprit à devenir un homme, avant de partir au combat.
Young, newly married and intensely ambitious, Michael Davenport is a minor poet trying to make a living as a writer. His adoring wife Lucy has a private fortune that he won't touch in case it compromises his art. She in turn is never quite certain of what is expected of her. All she knows is that everyone else seems, somehow, happier.
Robert Prentice is 18, and his dreams have disintegrated on the battlefields of Europe. At home, his mother, Alice, wraps herself in fantasy against the relentless disappointments of life. This novel describes post-war America, at odds with its identity, striving to combine prosperity and ideals, mercilessly exposed in the attempt to do so.
A collection of stories of the lives of Manhattan office workers, a cab driver seeking immortality, frustrated would-be novelists, suburban men and their yearning, neglected women in the 1950s, the era when the American dream was finally coming true - and just beginning to ring a little hollow.
A collection of seven short stories themed around troubled relations.
In the small suburban town of Cold Spring Harbor, Evan Shephard and his young bride Rachel yearn to escape the mistakes of their parents. But as they discover, families exert a hold as tight as fate, and every way out only ends up back home.
Après Onze histoires de solitude et Menteurs amoureux, Un dernier moment de folie est le troisième recueil des nouvelles complètes du grand Richard Yates. Il rassemble neuf histoires non publiées de son vivant, sans doute les plus belles qu'il ait jamais écrites. Neuf histoires qui se déroulent dans les années 1950, neuf instantanés de vies qui en disent long sur le destin de leurs personnages, toujours aussi déconcertés par l'existence. Dans ce recueil moins ouvertement autobiographique que Menteurs amoureux, on retrouve par touches certains de ses sujets favoris - l'ancien combattant revenu brisé de la Seconde Guerre mondiale, la mère qui rêve d'une autre vie, la fascination naïve de tous pour l'Europe - mais on découvre aussi de nouveaux motifs, de nouvelles figures, comme cette petite fille qui fait l'amère expérience de l'arbitraire (Une chose bien à soi) ou bien ce contrôleur de gestion d'une firme new-yorkaise qui reçoit une cruelle leçon de management (Le Contrôleur des finances et le jeune loup)... On reconnaît surtout cette patte d'entomologiste qui permet à Yates de croquer en quelques lignes les déconvenues de ces losers magnifiques : il raconte avec une rapidité et une précision prodigieuses les blessures narcissiques subies par ses personnages, que ce soit lors d'un dîner où chacun raconte sa guerre ou lors d'une réunion entre collègues où l'on vante sa carrière, au cours d'une convalescence forcée ou le temps d'une nuit avec un inconnu en uniforme. Tous se voudraient plus brillants, plus courageux, plus séduisants, plus forts. Humains, trop humains. Invariablement, leurs histoires serrent le coeur... mais ravissent l'âme.
The devastating effects of work, adultery, rebellion, and self-deception slowly destroy the once successful marriage of Frank and April Wheeler, a suburban American couple.