Jeannette a dix ans aujourd'hui. Avec sa mère, elles ont de grands projets pour cette journée : elles prendront la route pour aller voir Éléonore, un crocodile trouvé dans les égouts près du Pont-Neuf et recueilli au zoo de Vannes. Jeannette ne veut pas d'autre cadeau ; depuis qu'elle en a entendu parler, l'histoire d'Éléonore la fascine. Mais dans la petite ville thermale où elles vivent, où les usines ferment, où l'on se bat pour payer les factures, pour ne pas trop boire, pour essayer d'être parfois heureux, que valent les rêves des petites filles ? Cette rencontre avec son crocodile, ce sera pour l'anniversaire de ses onze, douze ou treize ans... On ne pense pas qu'il pourrait être un jour trop tard.
Jeannette et le crocodile nous livre la chronique poignante des vies de quelques personnages qui tentent de rêver d'avenir malgré l'infinie dureté d'un monde d'échecs et de faux-semblants. Une fois de plus, Séverine Chevalier nous offre un roman bouleversant d'humanité.
Deux jeunes filles d'une quinzaine d'années et un petit garçon aiment à s'aventurer dans une forêt du Massif Central, au bord d'un lac qui vient d'être vidé. Autour d'eux, les adultes vaquent à leur existence, égarés, tous marqués de séquelles plus ou moins vives et irréversibles.
Il y a les anciens, ceux qui sont nés ici, aux abords des volcans d'Auvergne. Il y a les moins anciens, il y a les très jeunes, puis ceux qui viennent d'ailleurs. Il y a aussi ceux qui sont partis, ont tout abandonné, et dont les traces subsistent dans les esprits. Une des deux jeunes filles est retrouvée morte, puis c'est sa dépouille à la morgue qui disparaît en pleine nuit...
Les Mauvaises dresse deux paysages infiniment blessés :
Celui des volcans où l'on déboise intensivement les forêts et où l'on vit dans les vestiges de l'ère industrielle ; celui des hommes et des femmes qui se trouvent ici, enracinés ou parachutés au hasard.
Les alternances d'époques dans le roman interviennent à la façon de doigts posés sur des brèches de vécus. Il y a pourtant très peu de sang dans ce roman noir, car les blessures les plus éprouvantes et durables ne saignent pas ;
Elles se vivent. Blessures et drames se succèdent ainsi sous la plume rigoureuse de l'auteur de Clouer l'Ouest, façonnés sous la forme de courts épisodes où le poids des mots agit comme un venin très lent, mais redoutable.
Cela faisait vingt ans que Karl n'avait pas remis les pieds chez les siens. Amenant avec lui sa petite fille et ses dettes de jeux, il revient à la ferme familiale où nul ne l'attend plus. Ici, les secrets et les blessures du passé semblent avoir définitivement dressé des murs entre les hommes et les deux nouveaux arrivants vont remettre en question le fragile équilibre de ces vies. Et, pendant ce temps dans la forêt obscure et enneigée, une bête rôde.
Véritable bijou cisélé et poétique, Clouer l'Ouest révèle une voix unique et témoigne de l'infini talent de Séverine Chevalier à dire les drames et les rêves qui font le coeur de l'humain.
Dix ans après, Suzanne se pointe comme une fleur, embrasse sa soeur Zia, la jette dans son fauteuil, embarque quelques fringues, roule à toute allure dans le parc du Centre jusqu'à sa voiture où elle harnache Zia sur le siège avant, replie l'engin, démarre et dit : "Ma soeurette, on va voir du pays." Le fantôme de la fille en jaune plane sur l'itinéraire des deux soeurs lancées sur ses traces. Qui était Zora Korps, celle dont tout le monde a parlé au cours des semaines qui suivirent le drame ? Pour Suzanne, le découvrir devient une obsession.
Pour Zia, c'est une énigme.
Séverine Chevalier écrit chaque jour, depuis plus de cinq ans, un journal, qu'elle publie sur internet. Elle y interroge son regard sur le langage et les faits vécus : une audience au tribunal, une fête de famille, le quotidien rural. Fragment par fragment s'y dessine la chronique d'un réel mêlant les injustices et les joies.
"bricoler une forme adéquate / pour cette espèce de projet / semi auto-socio-biographique / pour l'instant un peu comme le corps / il croupit / en débris plus ou moins dégoûtants / dans quelque obscur recoin"
La production de portraits sculptés de Jean-Jacques Rousseau a connu une nette croissance pendant la décennie révolutionnaire les années 1790, en raison de la popularité du modèle et de l'influence des idées de l'auteur du Contrat social au sein du nouveau processus politique.
Les souscriptions, décrets et concours potin une statue monumentale du philosophe, ainsi que les fîtes en son honneur et la translation de ses cendres au Panthéon en 1794, suscitèrent l'activité des sculpteurs jusqu'en 1798. Pour mieux comprendre cet engouement, il est indispensable de revenir aux bustes diffusés, peu après la mort de Rousseau en 1778 par Jean- Antoine Houdon, à partir de son masque mortuaire garantissant une authenticité dont le maure se prévaudra sans cesse.
Ce portrait canonique, multiplié par la gravure à la fin de l'Ancien Régime, a largement préparé les esprits, permettant l'effervescence des années révolutionnaires autour de l'image sculptée de Rousseau sur lequel cet ouvrage fàit le point à l'occasion du tricentenaire de sa naissance.
L'objet de cette étude est de mettre en évidence - à partir de la littérature existante - l'impact sur les conditions de vie des étudiants du passage de l'enseignement secondaire au supérieur. L'Observatoire national de la vie étudiante souhaite ainsi mettre au jour les processus à l'oeuvre à l'entrée de l'enseignement supérieur : continuités, ruptures de parcours... de jeunes aux expériences scolaires, projets et stratégies d'études très diverses. Les conditions matérielles, la santé ainsi que la vie sociale des élèves-étudiants y sont également observées. Une abondante bibliographie est présentée en fin d'ouvrage. L'intérêt de cette étude est de proposer une synthèse tout en nuances sur des sujets habituellement étudiés séparément (vie des lycéens/vie des étudiants).