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L'homme semence est un récit écrit en 1919.
En 1852, Violette Ailhaud est en âge de se marier quand son village des Basses-Alpes est brutalement privé de tous ses hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain de décembre 1851. Il s'écoule plus de deux ans avant qu'un homme n'apparaisse: «ça vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l'ombre tranche, en un long clin d'oeil, le brillant de l'eau entre les Iscles, nous savons que c'est un homme. Nos corps vides de femmes sans mari se sont mis à résonner d'une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s'arrêtent tous ensemble d'amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se souvient du serment. Nos mains s'empoignent et nos doigts se serrent à en craquer les jointures: notre rêve est en marche, glaçant d'effroi et brûlant de désir.»
Postface de l'historien Jean-Marie Guillon de l'université de Provence, membre de l'association 1851.
L'homme semence est interprété par le théâtre, le cinéma, le conte, la danse, la bande dessinée, la gravure. -
"En 1852, Violette Ailhaud est en âge de se marier quand son village des Basses-Alpes est brutalement privé de tous ses hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain de décembre 1851. Deux ans passent dans un isolement total. Entre femmes, serment est fait que si un homme vient, il sera leur mari commun, afin que la vie continue dans le ventre de chacune.
« Ça vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l'ombre tranche, comme un lent clin d'oeil, le brillant de l'eau entre les iscles, nous savons que c'est un homme. Nos corps vides de femmes sans mari se sont mis à résonner d'une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s'arrêtent tous ensemble d'amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se souvient du serment. »" -
L'homme semence version anglaise traduite par Nancy Huston.
En 1852, Violette Ailhaud est en âge de se marier quand son
village des Basses-Alpes est brutalement privé de tous ses
hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain
de décembre 1851. Deux ans passent dans un isolement total.
Entre femmes, serment est fait que si un homme vient, il sera leur
mari commun, afin que la vie continue dans le ventre de chacune.
«It came from the farthest depths of the valley. Long before it forded the river, long before its shadow interrupted the gleam of water between sandbars like a slow blink, we knew it was a man. Our empty, husbandless women's bodies had started thrumming in a way there was no mistaking. In unison, our exhausted arms left off stacking hay. Glancing at one another, each and all of us remembered our oath. We grasped hands, squeezing each other's hands so hard that our knuckles fairly snapped - our dream, icy with fear and burning with desire, had been set into motion.»
Postface de l'historien Jean-Marie Guillon de l'université
de Provence, membre de l'association 1851. -
«L'homme semence» de Violette Ailhaud en version occitan provençal traduite par Daniel Daumàs.
En 1852, Violette Ailhaud est en âge de se marier quand son
village des Basses-Alpes est brutalement privé de tous ses
hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain
de décembre 1851. Deux ans passent dans un isolement total.
Entre femmes, serment est fait que si un homme vient, il sera leur
mari commun, afin que la vie continue dans le ventre de chacune.
« Aquò venguet dau fons de la comba. Tre que passet la gafa,
que l'ombra aguet escafat lei belugas de l'aiga tras leis isclas,
se veguet qu'era un òme. Nòstra natura de femnas sensa espós
se metet a brandilhar. Nòstrei braçs s'arreston d'amolonar
le fen. Se regardam e caduna se soven dau jurament.
S'aganton nòstrei mans e se sarron a ne'n far petar lei
jonchas. S'alarga nòstre pantais, esfrai deliciós entre paur
e desideri. »
Postface de l'historien Jean-Marie Guillon de l'université
de Provence, membre de l'association 1851. -
1852, Violette Ailhaud ist im heiratsfähigen Alter. Durch die Kämpfe, die auf den republikanischen Aufstand folgen, verliert ihr Dorf in den »Basses-Alpes« auf grausame Weise all seine Männer. Zwei Jahre vergehen in totaler Einsamkeit. Die Frauen schworen untereinander, dass, sollte ein Mann kommen, er der Mann aller sein würde, damit das Leben weitergeht durch den Leib jeder einzelnen.
»Es kommt aus der Tiefe des Tals. Lange bevor es das seichte Wasser erreicht, bevor der Schatten sich zwischen den Sandflächen im Zeitraum eines langsamen Wimpernschlags vom Glanz des Wassers abhebt, wissen wir es: Es ist ein Mann. Unsere männerlosen leeren Frauenkorper fingen auf eine Weise an widerzuhallen, die nicht lügt. Gleichzeitig unterbrechen unsere müden Arme das Häufen. Wir schauen uns an und jeder von uns wird der Schwur gegenwärtig. Unsere Hände fassen sich, zerren so sehr, dass die Finger knacken. Was wir uns erträumten ist auf dem Weg, furchterregend und heißbegehrt.« -
Version illustrée de 8 linogravures originales de Maryline Viard
L'homme semence est un récit écrit en 1919.
En 1852, Violette Ailhaud est en âge de se marier quand son village des Basses-Alpes est brutalement privé de tous ses hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain de décembre 1851. Il s'écoule plus de deux ans avant qu'un homme n'apparaisse: «ça vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l'ombre tranche, en un long clin d'oeil, le brillant de l'eau entre les Iscles, nous savons que c'est un homme. Nos corps vides de femmes sans mari se sont mis à résonner d'une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s'arrêtent tous ensemble d'amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se souvient du serment. Nos mains s'empoignent et nos doigts se serrent à en craquer les jointures: notre rêve est en marche, glaçant d'effroi et brûlant de désir.»