Le Code civil français, « Code Napoléon » (1804 et alentour), est sujet à deux types de méprise. On peut penser d'abord, qu'il n'est qu'une affaire de technique juridique, donc de spécialistes. Or la classe politique qui l'a élaboré a vu là beaucoup plus. Elle a vu en lui un instrument de définitive restructuration sociopolitique de l'État français. Au fondement de ce Code, on a donc une idée directrice impliquant tous les aspects de la vie humaine individuelle et collective. Les vrais ressorts de l'entreprise sont culturels et ils se rattachent à une histoire des mentalités. On enseigne encore, que les auteurs du Code civil ont eu de la nature humaine une vision très haute et « spiritualiste ». La réalité apparaît différente. Ils héritent des Lumières une image appauvrie de la nature humaine (tendances mécanistes et matérialiste). Il y a donc sur ces deux points une réelle mythologie du Code civil, dont cet ouvrage, nourri aux sources de l'époque, a voulu proposer une élucidation.
Lorsque je rencontre Serge Gainsbourg à l'Élysée-Matignon, son talent et son style sont déjà légendaires. Il me demande pourtant en riant ce qu'il doit faire pour passer dans Paris-Match. Je lui réponds qu'il pourrait épouser une princesse de Monaco... Mais une idée vient de germer dans ma tête : pourquoi ne pas le photographier dans son bain ?
La curiosité suscitée par ces études originales aura valu à leur auteur, de ci de là, des entretiens dans diverses publications. De ces dialogues, en quelque sorte au coin du feu, le présent volume rassemble une douzaine. Ils ont tous été plus ou moins revus, sans perdre rien, pour l'essentiel, de leur spontanéité orale. Le tout constitue, sous forme facile, comme une synthèse des conclusions et des apports, et des leçons de l'expérience, d'une vie de recherches.
Au fil des pages viennent librement les thématiques les plus variées...
Tous ceux qu'intéressent le temps des Lumières, la Révolution ou Napoléon auront plaisir à rencontrer, dans ces entretiens à bâtons rompus, des informations neuves et des points de vue renouvelés.
Vulgate académique, quant à l´évolution du droit pénal français : la législation révolutionnaire (1791) se serait prévalue de l´humanisme de Voltaire et de celui du grand Italien Beccaria, l´illustre visionnaire de la refondation de ce secteur du droit, à l´inverse, les codes « criminels » napoléoniens (1808, 1810), avec leur regain de sévérité, auraient pris leurs distances avec cet humanisme. Or cette approche « classique » est sujette à caution. Une prise en compte de la vision du temps sur l´homme relativise sensiblement un tel contraste : de Voltaire lui-même à Napoléon, sans en excepter la Révolution, elle a propension à mettre en valeur une continuité utilitariste. Et l´on se doit d´y constater que l´idéal d´humanité, omniprésent dans les paroles, a dès l´origine et continûment, difficulté à se faire autre qu´illusoire en profondeur, dans les esprits et dans les faits.L´inconvénient d´une telle recherche, c´est que l'image convenue de l´esprit des Lumières, de la Révolution, de la phase impériale, s´en trouve au bout du compte, quant à l´orientation de son axe majeur, quelque peu écornée.
La grande Révolution a-t-elle abîmé la France ? Il n'appartient guère à l'historien de se poser une telle question, encore moins d'essayer d'y répondre. En revanche, si les contemporains en ont eu le sentiment, comme ce fut le cas de façon massive, y compris parmi les républicains les plus convaincus, il lui faut en prendre acte, et explorer accessoirement les trop bonnes raisons qu'ils se pouvaient croire de penser ainsi.
Nouveau livre de Xavier Martin.
Depuis près de quinze ans, les livres du professeur Xavier Martin sur la mentalité du siècle des Lumières et l'esprit des acteurs de la Révolution, ont sans tapage fidélisé un lectorat très motivé. Parmi ces quelques douze ouvrages, nul n'a fait plus d'effet que Voltaire méconnu. Livre à l'écriture vivante et claire, ce qu'on y voit se profiler, c'est une image ordinairement dissimulée du grand « philosophe » de la « tolérance » : haine ou mépris du genre humain en général, et des gens modestes en particulier ; mépris des femmes, jusqu'au sordide ; haine des religions, à l'occasion jusqu'au délire ; mépris des Noirs et des Arabes, haine pathologique à l'égard des Juifs, jusqu'à certains fantasmes d'extermination (qui à l'occasion visent aussi les Turcs) ; mépris des Calas, que Voltaire en douce, avec insistance, tient pour « imbéciles » ; exécration de jeunes auteurs dont il approuve (ou manigance !) l'enfermement par lettre de cachet... Cette énumération n'est pas limitative. Une profusion exceptionnelle de citations époustouflantes, méthodiquement référencées, nourrit l'ouvrage, qui donc pourrait presque être intitulé Voltaire par lui-même.
Xavier Martin, dans cette étude historique, démontre comment les philosophes des Lumières, sont à l'origine de la notion de sous-hommes. Ils considèrent l'homme comme une machine de chair, affichent un souverain mépris des ethnies exotiques des hommes imparfaits, sous-humanisent l'espèce féminine inférieure en esprit, une femme n'est rien par elle-même font-elles parties du genre humain ?, l'agression sexuelle dédramatisée...et enfin sous-humanisent le peuple en général, le peuple entre l'homme et la bête, les premiers chrétiens : forcément des gueux, Mépris pour les métiers et les gens de métiers, la stupidité des hommes de campagne, les gens du peuple sont des boeufs, il faut les enmuseler comme des ours... X. Martin apporte les preuves de ce que Pierre- André Taguieff écrivait en 1995 dans son essai Les Fins de l'Antiracisme, L'envers du siècle des Lumières, c'est qu'il est aussi le siècle de la construction intellectuelle du sous-homme. Historien des idées politiques, est professeur émérite des Universités. Ses travaux sur l'anthropologie révolutionnaire ont réputation d'avoir modifié l'approche historique de la vision de l'homme au siècle des Lumières. Bien que peu soucieux des modes, cet historien est désormais un auteur reconnu. Ses angles d'attaque sont inattendus, sa manière résolument pluridisciplinaire (droit, politique, littérature, histoire des sciences, de la médecine, philosophie...). De cette recherche ont procédé neuf livres, et de nombreux articles (revues scientifiques, Actes de colloques), dont certains ont été traduits en italien, en anglais, en japonais, en russe, en espagnol. Xavier Martin a donné aussi de nombreuses conférences, jusqu'au Japon et en Argentine. Il a pris part à une trentaine d'émissions de radio (Radio-Courtoisie, Radio Notre-Dame, France-Culture).
Un mérite essentiel de l'esprit des Lumières ? Avoir promu et fortifié la haute idée d'une unité du genre humain. Tous les traités, tous les manuels, tous ceux qui forgent l'opinion en réitèrent l'affirmation avec un tel ensemble et un tel enthousiasme, qu'il est probable qu'ils y croient. Étrange phénomène : la réalité est très différente. L'esprit de libre examen, dont également sont crédités avec ferveur les philosophes ceux-ci l'ont appliqué, parmi d'autres objets de quelque conséquence, à la notion même de l'humanité, qu'ils en sont venus à nier comme essence au nom du progrès. Il en résulte, sous leur plume, au moins à titre de tendance très appuyée, une dilution du genre humain dans l'animalité, dilution d'autant plus séduisante à leurs yeux qu'elle bat en brèche, comme dépassée scientifiquement, la conception biblique de l'homme. Les retombées n'en sont pas minces. L'humanité, dans le propos des philosophes devient friable. Lorsque ceux-ci vont jusqu'au bout des conséquences de leurs principes, des éboulements s'en suivent, qui sont spectaculaires : ce sont des pans entiers de la famille humaine qui se trouvent dissociés de l'humanité pleine, qui sont bestialisés ou sous-humanisés, ou exposés à l'être. Pierre-André Taguieff avait pu l'écrire : le siècle des Lumières est bien celui, effectivement, de la construction intellectuelle du sous-homme . Vont en faire les frais des minorités. très majoritaires : les ethnies exotiques, le sexe féminin, le peuple en général. Cet effondrement de l'image de l'homme appellera des suites. Il pèsera sur toute l'anthropologie du XIXè siècle. Au bout du compte, en procéderont un peu plus tard des hécatombes qu'il est curieux, voire incongru, de n'imputer tout au contraire qu'à la noirceur de prétendues et irnprobables anti-Lumières. Selon une méthode qui a fait ses preuves, l'auteur cite massivement les documents d'époque, pèse prudemment ses analyses, et ne s'autorise aucun schématisme interprétatif. AUTEUR Xavier Martin, historien des idées politiques et du droit, est professeur émérite des Universités. Ses travaux sur l'anthropologie révolutionnaire remettent parfois en cause de façon très inattendue la saisie historique de la vision de l'homme au siècle des Lumières.
??Péripéties d'une randonnée intellectuelle. Extrait de l'ouvrage précédent, un texte, accessible à tout lecteur curieux, consacré à la manière dont l'auteur, de perplexités en tâtonnements, en est venu à explorer méthodiquement les dessous de la vulgate médiatico-académique sur la Révolution et les Lumières.
Du Code Napoléon au siècle des Lumières
Le discours officiel sur Voltaire (enseignement et médias) est gravement lacunaire : il tait en effet, ou estompe beaucoup, ce qui chez lui dément l'image de l'inlassable promoteur de la tolérance et de l'humanisme.
C'est ce qu'oeuvre à montrer le nouvel ouvrage de Xavier Martin. Poursuivant, dans les sources du XVIIIe siècle, les investigations tenaces qui ont donné déjà des fruits inattendus, l'auteur met au grand jour la face ou les facettes ordinairement cachées du " roi " des philosophes : mépris réfléchi des humains en masse, ainsi qu'en détail (il répétera que les Calas sont des " imbéciles "), haine de nombreuses catégories, souvent morbide, jusqu'à certains fantasmes d'extermination (relativement aux Turcs, relativement aux juifs...), accointances policières et gouvernementales dont il use pour réduire au silence les jeunes auteurs irrespectueux à son endroit (jusqu'à les faire embastiller lorsqu'il le peut), orgueil social, allergie maladive à la contradiction, délire verbal contre Rousseau, goût anormal pour le néant, acharnement pathologique contre les morts à la consternation de ses propres amis, etc., etc.
Truffé de citations fréquemment saisissantes, et strictement référencées, ce livre aisé à lire jette une lueur inattendue, qui donne beaucoup à réfléchir, sur l'humanisme des Lumières et sur l'image un peu flattée qu'à l'ordinaire on en propose.
Quelle conception de l'homme les révolutionnaires avaient-ils à l'esprit lorsqu'ils légiféraient pour sa félicité ? Cette interrogation, qui pourrait être primordiale aux yeux de qui se fait devoir de méditer sur leurs « droits de l'homme », est curieusement très peu soulevée. Elle ouvre pourtant, à travers les Lumières et la Révolution, une large voie, qui met au jour un paysage insoupçonné : pour l'essentiel, une conception très réductrice et toute passive de l'être humain, objet prédestiné de manipulation, de « régénération », de bonheur imposé. C'est l'objet de ce livre !
En 2018, The Cure célébrait ses 40 ans de carrière. Quatre décennies d'existence et plus encore de générations qui se sont reconnues, se reconnaissent et se reconnaîtront dans la musique du combo britannique. À la source de l'inspiration de nombreux groupes que nous écoutons, dans divers courants, cette « pop noire » oscille du plus sombre au plus lumineux. Habilement mise en scène, mariée aux textes de Robert Smith, elle s'offre dans une liberté d'interprétation à l'infini. Xavier Martin est parti à la rencontre de curistes de tous âges et de tous horizons. De la « Curemania » aux temps plus assagis, il dresse une galerie de témoignages de fins connaisseurs d'un groupe déjà culte qui draine pêle-mêle pensées existentialistes et sentiments déraisonnés. Il s'aventure ainsi dans un portrait lucide et sans complaisance d'artistes vus par leur public, conquis par leur univers et admiratif d'une trajectoire hors norme. Transpire également dans cet ouvrage l'histoire particulière d'une relation que d'aucuns entretiennent avec celui apparaissant comme le meneur, celui qui écrit et qui chante. Avec ce Paroles de fans, amateurs et puristes pourront trouver un effet miroir de leur propre écoute de The Cure.
Programmer la refonte à long terme de " collections d'hommes prises en masse " pour les conformer à " un type parfait ".
Ou en d'autres termes " s'emparer à l'avance des races futures et tracer le régime du genre humain " de source médicale. voilà le type de voeu assez peu anodin qu'on entendait en france autour de 1800. il est de fait que l'esprit des lumières, en voulant reconstruire le social à partir de l'individuel, et en tendant parallèlement à réduire l'homme à l'organique, suggère clairement la compétence, en politique fondamentale, du " médecin philosophe ".
Certains auteurs de premier rang proclament nettement et justifient ce magistère. le contexte révolutionnaire, en semblant rendre tout " possible " vient stimuler les imprudences réformatrices de cette nature, et d'autant plus que les déconvenues des premières années assoient la conviction, chez les théoriciens, d'une effective urgence de repentir radicalement la pâte humaine pour l'adapter aux bons principes.
Pour d'évidentes raisons techniques, ce type de dessein n'a dans l'immédiat aucune suite pratique. mais la logique intellectuelle dont il procède, qu'amplifie le scientisme du xixe siècle, donnera des fruits assez notoires dans certains totalitarismes du siècle suivant. et n'est sans doute guère étrangère aux fondements doctrinaux de la bioéthique contemporaine.
La grande révolution a-t-elle abîmé la france ? il n'appartient guère à l'historien de se poser une telle question, encore moins d'essayer d'y répondre.
En revanche, si les contemporains en ont eu le sentiment, comme ce fut le cas de façon massive, y compris parmi les républicains les plus convaincus, il lui faut en prendre acte, et explorer accessoirement les trop bonnes raisons qu'ils se pouvaient croire de penser ainsi. ce sentiment inattendu, l'auteur a donc été conduit, selon sa manière déjà éprouvée, à en établir la réalité au prix d'un recours intensif aux sources directes les plus variées.
Car les témoignages sont nombreux, abondants, suggestifs, de cette impression pesante et tenace d'une france abîmée : un sentiment qui volontiers a pu aller jusqu'au regret sans équivoque du temps béni d'ancien régime, et parfois même - voir l'épilogue très saisissant de cet ouvrage - s'est cru fondé à faire état explicitement d'un lien tangible entre les lumières et la subversion révolutionnaire des plus hautes valeurs.
Le lecteur aura plaisir à retrouver dans cette france abîmée ce qui a fait le succès des livres précédents : originalité des angles d'attaque, surabondance de citations, prudente finesse des conclusions.
?Sur le quotient intellectuel et affectif du « bon sauvage ». ?La vision pessimiste et réductrice de l'homme, de la femme plus encore, telle que l'ont présentée eux-mêmes les tenants de la philosophie du XVIIIe siècle. La pauvreté de cet archétype aura notamment un effet dévastateur sur l'image de la femme, réduite à l'infra-humain, à l'organique, à l'instrumental.
?Aux soubassements de la France moderne. ?L'exploration méthodique des vues générales - imprégnées de l'humanisme des Lumières - des auteurs du Code civil, dit Code Napoléon (1804) sur l'homme et sur la société , des vues souvent contraires à ce que prétend l'enseignement officiel.
Quelle conception de l'homme les révolutionnaires français cultivaient-ils ? Cette interrogation, qui devrait être primordiale aux yeux de qui se fait devoir de méditer sur les " droits de l'homme ", est, curieusement, très peu soulevée.
Elle ouvre pourtant, à travers les Lumières et la Révolution, une assez large voie, révélatrice de paysages insoupçonnés. La vision de l'homme que nos " grands ancêtres " ont héritée de l'esprit des Lumières est plutôt surprenante. Leur image de l'homme est très réductrice. " L'homme et l'animal ne sont que des machines de chair ou sensibles. " Ces mots fort clairs de l'" humaniste Diderot ", que cosigneraient, pour l'essentiel, tant de ses collègues (Voltaire inclus), résument bien tout : réduction de tous les phénomènes d'intériorité (intelligence et sentiments) à un jeu mécanique des sensations et impressions, absence de frontière entre animal et homme, entière absence de volonté, de liberté en l'être humain, mécaniquement assujetti à l'égoïsme.
Ces constatations, dont le présent ouvrage fonde minutieusement la démonstration sur un florilège impressionnant de citations, éclairent bien des choses. Elles font, notamment, plus que suggérer une profonde cohérence entre l'idéologie des droits de l'homme, les faux frais douloureux de l'épopée révolutionnaire, et certains hasards de la bioéthique contemporaine.
?L'application à la Vendée des vues exposées dans l'ouvrageNature humaine et Révolution française. Une étroite connexion entre les propos des hommes des Lumières et le discours des exterminateurs.?Le Vendéen n'étant pas un citoyen - ni même un homme -, les droits de l'homme et du citoyen ne sauraient s'appliquer à lui.