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anne revah
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Maleverne, ville figée entre son motel presque américain et sa zone commerciale, est le théâtre de la relation trouble entre Sam et Claire. Jumeaux inséparables depuis leur enfance, leur lien fusionnel fait parler. Au fil des années, Jean a pourtant appris à attendre Claire, à accepter ses silences et ses retours, à s'effacer devant son lien indéfectible avec ce frère mutique qu'elle protège envers et contre tout. Entre souvenirs d'adolescence, instants suspendus, et l'ombre persistante d'un passé familial délabré, se tisse une histoire de dépendances et de désirs inavoués. Mais bientôt, dans cette petite ville de province sans histoire : plusieurs jeunes femmes sont assassinées. La peur d'un tueur en série se propage, les rumeurs s'emballent. Qui est vraiment Sam ? Que cache Claire ? Jusqu'où ira Jean, prisonnier de son amour silencieux et de sa patience sans limites ? Entre fascination et malaise, Anne Révah compose ici un roman noir explorant l'ambiguïté des liens, la force des obsessions et la frontière mouvante entre l'attachement et l'enfermement.
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Philippe, la quarantaine, est à un tournant de sa vie : il vient en effet de quitter brutalement une épouse tyrannique et deux grands fils pour revenir dans la ville de province où il a longtemps vécu.
C'est là, dans un café, qu'il rencontre Myor, un SDF ermite qui vit dans la forêt. Myor passe ses journées à remplir des feuillets de notes. Il raconte qu'il vient d'un énigmatique « territoire du Lac », qui le hante, mais qu'il est incapable de situer sur une carte. Myor est-il fou, échappé d'un asile psychiatrique comme le pensent certains ? Peu importe à Philippe qui, touché par ce personnage, décide de l'aider à retrouver ce pays rêvé de son enfance.
Les voilà donc partis tous les deux pour une étrange Odyssée, formant un drôle de couple, qu'on prend parfois pour un père et son fils...
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J'avais peut-être, dans mon obsession, ma peur de la perdre, fabriqué de toutes pièces des souvenirs de Patricia, qui avaient l'air d'être la réalité de mon passé vécu avec elle, et en fait, je ne savais plus. Par mes propres efforts, j'avais rendu ma mémoire incertaine, mais au moins, depuis mes quatorze ans, mon amour pour Patricia n'avait subi aucune épreuve.Brighton, été 1981, en voyage linguistique Antoine rencontre Patricia : dix-huit ans, lumineuse, libre, indépendante ; lui n'a que quatorze ans... Leur relation dure presque quatre années et brutalement Patricia disparaît à la suite d'un rendez-vous raté.À l'aube de la cinquantaine, Antoine n'a jamais cessé d'aimer Patricia, elle est là, en lui pour toujours. Quand il retrouve sa trace, elle vit aux États-Unis, elle est devenue Patty et ne semble pas le reconnaître. À moins qu'elle ne fasse semblant, ou qu'il ait lui-même construit de toutes pièces cet amour de jeunesse intact et idéal.Entamant un nouveau jeu de la séduction, avec beaucoup de tendresse et de délicatesse, Antoine retrouvera-t-il celle qui est restée sa «reine» ?
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Il y avait eu un processus psychologique, un état difficile à décrire où le corps n'avait pas entendu ce qui se passait en lui. Mais voilà qu'à la seconde où la gynécologue lui confirmait d'une voix ferme et chaleureuse, qu'elle était enceinte, Bénédicte ouvrait ses yeux sur ce qui venait de se passer en elle pendant des semaines. Bénédicte en était là, enceinte pour de vrai. Il était temps de reprendre le fil de cette grossesse, au début.
Bénédicte et Guillaume, déjà parents d'une petite Émilie de deux ans, forment un couple heureux. Bénédicte achève ses études de médecine, pourtant ce n'est qu'au bout de quatre mois de grossesse qu'elle comprend et accepte, devant l'évidence des tests médicaux, qu'elle est de nouveau enceinte. Très vite, on diagnostique chez elle des complications. Le corps médical inquiète les parents qui se sentent démunis et en colère...
Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, Anne Révah a composé une histoire brève et poignante. Elle est déjà l'auteur de trois romans, dont Quitter Venise.
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Il aura suffi qu'une cousine éloignée meure au fin fond du désert de l'Arizona et qu'elle désigne le père de Clarisse comme unique héritier.
Il aura suffi que l'état de santé de ce dernier l'oblige à se faire représenter par sa fille pour régler les formalités de cette succession improbable.
Il aura suffi d'une rencontre fortuite dans un avion et d'une conversation en apparence anodine pour tuer les longues heures séparant Clarisse de Tucson, Arizona.
Il aura suffi d'une suite ordinaire de détails ordinaires, à laquelle on peut rajouter la perte d'un téléphone portable, la lecture d'un journal intime qui ne lui était pas destiné, la chaleur terrible du désert de Sonora qui défait les corps et les volontés, pour que Clarisse voit l'équilibre de sa vie vaciller doucement. Occupée fermement par son rôle à tenir, les formalités à accomplir, la découverte de cette nouvelle famille jusque là inconnue, elle dérive pourtant lentement vers une vérité qui se fait jour : Léonard, entré comme par effraction dans sa vie, en devient inexorablement le centre.
Roman des débuts, Pôles magnétiques se tient tout entier à la lisière d'un amour qui, dans la violence de son évidence, bouleverse à bas bruit tout ce que Clarisse croyait solide et indestructible.
Anne Révah, d'une écriture solaire et retenue, nous donne, avec ce deuxième roman, un peu du mystère des êtres au bord du cataclysme de leur vie.
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Tu as passé du temps dans un monde inconnu, peuplé de certitudes incongrues, monstrueuses, désorganisées et pourtant limpides, brutales et intraitables. Un monde dont tu as cru sans douter qu'il était réel, imposant, et dont la réalité fait mal à en crever. C'est arrivé. C'est aussi simple que ça, c'est arrivé. Après ça, tu vas changer, on change forcément après un voyage pareil, et puis le regard des autres sur toi va changer, ce n'est pas pareil d'avoir été folle ou de ne jamais avoir été folle.
Suzanne Reinhold est psychiatre : la maladie mentale, elle connaît bien, très bien même, mais chez les autres, ses patients. De la même façon, le « syndrome de Cotard » lui était familier, une forme grave de mélancolie délirante. Rien ne laissait présager que Suzanne passerait de l'autre côté et vivrait la folie, et plus encore la ferait vivre à ses proches.
L'intime étrangère est le récit bouleversant de cette traversée radicale. Mise à nue, exploratrice de sa propre renaissance, elle restitue avec force ce voyage à peine croyable. Femme, mère, compagne, il lui faut retrouver sa place, par delà des semaines de traitement, d'hospitalisation, les électrochocs, et les rencontres inattendues et précieuses.
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La première fois que je vis Marianne, ce fut au restaurant de la Giudecca où j'avais mes habitudes. À la table juste à ma droite, une femme élégante et un homme plus âgé parlaient français. Il serait plus juste de dire que j'avais d'abord entendu des rires. Des éclats de rire. J'eus envie de savoir ce qui provoquait un tel moment de joie si près de moi. Je jetai vers la femme un coup d'oeil que je voulais discret. Je vis ses yeux, verts. Je ne vis que cela. Je tendis l'oreille, et écoutai leurs conversations. Je décalai ma chaise, subtilement, me rapprochant ainsi de leur table. Rien dans mon attitude ne pouvait révéler que je les écoutais.
Violoniste, le personnage principal est embauché par une riche famille vénitienne qui cherche pour son fils Aristeo un professeur de violon et de français. L'installation dans la demeure des Gambardelli, sur les Zattere, se déroule sans heurt. Ce travail lui laisse le temps de flâner dans une Venise secrète et souvent déserte. Des déambulations propices à l'introspection qui lui permettent aussi de s'interroger sur sa propre histoire familiale... Un jour, dans un restaurant, un couple attire son attention : l'homme est aveugle et âgé, la femme, beaucoup plus jeune, lui sert de guide. Quelles sont réellement leurs relations ? Pour découvrir leur secret, il va falloir les suivre, discrètement, dans Venise...
Après Manhattan et Pôles magnétiques, Quitter Venise est le troisième roman d'Anne Révah.
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Elle part. Elle fuit après avoir appris l'inacceptable.
Cette douleur lancinante sur son avant-bras, cette tache étrange qui, par ses contours, lui fait penser au plan de Manhattan ont livré leur secret : son temps est compté, et c'est seule qu'elle décide d'affronter ce qui va venir et qui parlera de déclin, de déchéance et de souffrance.
Elle n'a pas peur, non, mais, avant de disparaître tout à fait, elle veut mettre de l'ordre dans sa vie. Éventer les secrets, combler le vide sur lequel elle s'est construite et qui maintenant la rattrape.
C'est une lettre qu'elle choisit d'écrire, une seule et longue lettre à sa mère, où les mots, si longtemps retenus, coulent comme un torrent, emportant sur leur passage la vie d'avant, les secrets, les mensonges, les blessures non refermées.
Elle écrit et se délivre, fait place nette, se retrouve enfin et peut, apaisée, aller vers son destin.
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Docteur, écoutez ! pour soigner, il faut écouter
Laurence Verneuil, Anne Revah-levy
- Albin Michel
- 9 Mars 2016
- 9782226323507
23 secondes : c'est en moyenne le temps de parole du patient avant que le médecin ne l'interrompe pour diriger l'entretien.
Les médecins se plaignent d'être débordés par les contraintes et le manque de temps, et les patients de ne pas être écoutés. Pourtant, l'écoute est essentielle : elle est l'unité élémentaire du soin, elle détermine l'établissement du diagnostic, la qualité du suivi et l'efficacité du traitement.
En s'appuyant sur de nombreux exemples, Anne Révah-Lévy et Laurence Verneuil, professeurs de médecine et chefs de service hospitalier, dressent un tableau implacable du quotidien de l'hôpital. Elles démontrent les bénéfices de l'écoute pour le patient. mais aussi pour les médecins. Elles invitent les premiers à insister pour se faire entendre, donnent des pistes aux seconds pour écouter, exhortent les facultés à mieux former les médecins, et les politiques à entendre les deux camps. Afin de réhumaniser la médecine de demain et de soigner le système de soin. Cela ne coûte pas cher et tout le monde s'en portera mieux