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antony soron
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Que reste-t-il de l'héritage idéologique que notre famille nous transmet ? Tony a passé sa petite enfance avec ses grands-parents maternels, depuis longtemps revenus de leur splendeur d'Indochine.
Dans la grande maison de Bon-Encontre, pas loin d'Agen même, nems aux crevettes et « Touche pas à ma France » sont au menu.
Dans ce récit gorgé d'affection et d'amertume, l'auteur questionne les silences du petit garçon qu'il fut auprès d'un grand-père griot devenu frontiste quand il a perdu le sens des affaires. Un grand-père qui lui a appris à lire en faisant le récit, trop beau pour être vrai, de « sa » France et de ses chefs glorieux, de Vercingétorix à Napoléon. -
« Le béret apparaissait d'évidence comme un prolongement du corps du maître. Il le portait entêté juste ce qu'il faut, de sorte qu'aucun courant d'air matinal n'ait prise sur lui. À sa manière de l'accrocher au porte-manteau, nous mesurerions bien vite tout le fétichisme qu'il accordait à ce couvre-chef. » Année 1980-1981. François Mitterrand devient Président de la République. Mais à Saint-Vincent de Tyrosse, village situé dans le sud des Landes, c'est un autre homme qui retient l'attention du jeune narrateur : Monsieur C, maître figé dans le temps et redouté de tous les gouyats. Quarante ans après, le souvenir de Monsieur C reste intact dans la mémoire de son ancien élève qui, au fil du récit, nous dévoile les scènes du quotidien de sa classe de CM1, pour le plus grand plaisir de notre âme enfantine.
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On dit que Les Djinns n'ont jamais sommeil. On dit qu'ils coursent les rêveurs. On dit que les Djinns s'amusent de les voir tour à tour se réjouir et se rembrunir. On dit que parfois, ils ne se contentent pas de rôder aux alentours. Regardez celui-ci qui asticote l'homme qui dort avec une aiguille tellement fine qu'on la croirait transparente... - Où suis-je ? interroge l'homme blessé. - Dans de beaux draps ! ricane le Djinn. - Et mon avion ? poursuit l'homme blessé. - Piqué du nez dans la dune ! Le froissement d'une cape de soie fait péniblement sortir Giraud de Las Casas d'un sommeil passablement embrumé. On dit aussi qu'ils n'aiment pas se montrer et qu'au premier clignement d'oeil, ils disparaissent en coup de vent...
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La littérature québécoise n'est pas née dans les années soixante. Toutefois à l'aube révolutionnaire, elle a pris son essor et développé tous les possibles qui s'offraient à elle. Forte de ses phares, Aquin, Godbout, Blais, Miron, Ducharme et quelques autres, elle s'est fait un nom tout en ne recherchant pas la respectabilité. Le réveil littéraire aurait pu demeurer sans beaux lendemains. Il n'en a rien été. Sur tous les fronts, selon toutes les modalités d'écriture, la littérature québécoise a d'abord investi la défaite historique pour s'ouvrir ensuite à d'autres horizons. Des écrivains du pays aux "écrivains-monde", le Québec littéraire n'a cessé en ses plus belles années de se diversifier et de s'enrichir pour atteindre une reconnaissance internationale définitive.
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L' Écriture à l'épreuve d'elle-même
Antony Soron
- Maison Sciences De L'Homme D'Aquitaine
- 18 Octobre 2016
- 9782858924547
L'épreuve de l'écriture a été souvent attestée dans les journaux intimes des écrivains. Toutefois, à l'époque contemporaine, dans sa propension à investir tous les genres, le roman a très souvent annexé le « Journal » s'autorisant une écriture bipolaire qui se focalise plus ou moins alternativement sur le « je » narré et le « je » narrant. Le romancier contemporain et/ou ultra-contemporain en serait-il venu à réinterpréter le fameux vers de Baudelaire, « Sois sage, ô ma douleur et tiens toi plus tranquille » ? Au lieu d'étouffer l'expression de l'épreuve de l'écriture, ne tend-il pas à lui lâcher la bride, habité par la conviction symbolique qu'il n'est plus temps simplement de raconter des histoires mais aussi et surtout d'exposer aux yeux du lecteur le sens et le prix même de l'écriture? On mesure ici à quel point la figure même de l'écrivain trouve une place de choix dans le champ de l'interrogation.
Le présent ouvrage se propose d'appréhender le caractère digressif de l'oeuvre littéraire afin d'observer quelles images de l'écrivain en train d'écrire elle met en perspective et de dessiner en creux par voie de convergence la silhouette protéiforme de l'écrivain en situation.