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cecile portier
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Un curateur a carte blanche pour constituer ex nihilo un cabinet de curiosités. Tout puissant, il peut payer sans compter pour acquérir les choses les plus extravagantes. L'enjeu est de produire du luxe. Son règne absolu sur les choses se mue progressivement en une servilité sans condition envers un maître d'autant plus implacable qu'il n'a pas de visage, et qui pose sans cesse de nouvelles exigences.
Le grand démiurge, devenu petit patron prolétaire soustraitant, croyait refaire l'histoire : il ne fait que dresser un inventaire pour une livraison clé en main. ll pensait créer un lieu d'exception, il se retrouve dans un absurde supermarché. Toute spéculation est un escamotage :
Celui qui voit loin et commande est celui qui dérobe aux yeux des autres. Reste la subversion du sabotage.
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Surveillances
Claro, Marie Cosnay, Catherine Dufour, Isabelle Garron, Bertrand Leclair, Cécile Portier, Carole Zalberg
- Publie.Net
- Temps Reel
- 11 Mai 2016
- 9782371774568
Fut un temps où la sauvegarde de nos vies (sauvegarde au sens informatique qu'on lui prête aujourd'hui) était l'apanage des artistes, et notamment des écrivains. Mais, à l'heure de la surveillance de masse, des réseaux sociaux et des algorithmes invasifs, si nos vies sont suivies en temps réel, serons-nous encore capables de les écrire ? Née dans un contexte sécuritaire particulier où, de New York à Paris, sous prétexte de lutter efficacement contre le terrorisme, l'état d'urgence est devenu la norme, cette question nous concerne tous. Parce que la pratique de l'écriture se heurte tout particulièrement à ces enjeux, et dans le prolongement d'un symposium organisé en novembre 2014 dans le cadre du Festival du Film de Lisbonne sur le thème « Créateurs et surveillance », Céline Curiol et Philippe Aigrain ont invité dix écrivains contemporains à donner corps à cette question. D'Orwell à Amazon en passant par les drones espions, Noémi Lefebvre, Christian Garcin, Marie Cosnay, Céline Curiol, Claro, Carole Zalberg, Bertrand Leclair, Miracle Jones, Cécile Portier, Isabelle Garron, Catherine Dufour et Philippe Aigrain s'en remettent à la fiction et au langage pour nous ouvrir les yeux.
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En février 2014, à la suite d'un burn out, Cécile Portier entre pour trois semaines en clinique psychiatrique. Pendant ce temps de soins, elle éprouve le besoin de noter les sensations qui la traversent, d'écrire ce lieu et ceux qu'elle y rencontre. Elle enregistre par l'écriture le flux des conversations, des sons, de ses propres pensées (« La pensée est-elle un organe ? Avoir mal en pensant, est-ce mal penser, est-ce une maladie ? »). Elle note le déroulement des heures et des gestes, le « temps qui passe en spirale, en entrelacs, en rond, en n'importe quelle forme qui ne soit ni droite ni orientée », les journées qui se répètent inexorablement, « des horaires pour tout : l'heure des repas, l'heure des médicaments, l'heure des activités, l'heure de fermeture du salon commun. Il y a des horaires pour tout qui font qu'on sait facilement sur quoi bute notre attente ». Les activités, les ateliers dessin, presse, et l'heure du goûter. « De nos vies nous ne voyons que les mécanismes ».
Le sentiment d'étrangeté du lieu, le sentiment, même, d'en être étrangère, font place au constat que cette intimité non choisie est un partage. La description de l'endroit (sa terrasse, son jardin, le salon, les chambres), nous montre l'envers de ces « lieux de fatigue ». Elle n'a, à première vue, rien en commun avec ceux-là qui sont ici en même temps qu'elle, mais le seul fait d'avoir été défaillants les rapproche. Elle comprend que cette défaillance n'est pas que personnelle, qu'elle est l'écho, le symptôme peut-être, d'un fait social. « Dans ma chambre du pavillon, le lino est troué par endroits. Tout le monde a le droit d'avoir des failles ». Elle déjoue tous les poncifs du témoignage ou du récit d'expérience, et d'un trait vif, direct, précis, dénonce les mécanismes de notre quotidien. « Écrire ici c'est repasser toujours par les mêmes points, oublier l'exigence d'avancer vers quelque part ». Cécile Portier enregistre au plus ras de ce qui se passe, du temps qui ne passe pas. Et toujours, ce refus de se laisser enfermer, jusque dans ce qu'on attend d'elle.
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Saphir Antalgos, travaux de terrassement du rêve
Cécile Portier
- Publie.Net
- Textes
- 27 Avril 2013
- 9782814592971
Le rêve et la vie quotidienne. Le rêve qui se glisse à cause de la ville, à cause des enfants, à cause des métiers, des noms, des visages croisés dans le jour.
Et si le rêve alors nous aidait à mieux les comprendre, les proches ou les inconnus de la ville ? A mieux se connaître soi-même, par les peurs et les désirs, les giffles et les chutes, ou ces conversations avec mots étranges ?
C'est à cette exploration que nous convie Cécile Portier - une traversée de soi-même, faite chantier d'écriture, et c'est le fantastique qui surgit. Pas besoin d'horreur ni de surnaturel : et si c'était plutôt ce dérèglement du monde le plus familier, qui était susceptible de nous perturber le plus, et nous emporter dans le conte ?
Terrassement c'est un mot à double usage : la première phase d'un chantier, la préparation du sol pour les fondations, et puis aussi l'affrontement du monstre, sa mise à terre.
Ce texte ne travaille pas sur le rêve - et on sait bien comme rien n'est monotone comme un rêve écrit. C'est un avec, ou dans le rêve.Le texte qu'on propose ici est plutôt un chemin dans la ville qui nous cerne, où l'énigme s'accroît à mesure que le récit s'ordonne, avance. Il joue de ses strates d'écriture : les récits de rêve intégrés à même le discours de la narratrice qui commente, se construit dans le danger qu'elle nomme. Et c'est incisé de textes bruts : cartes de visites punaisées à même le texte, pour entrer avec toute la ville dans cette dénomination Saphir Antalgos...
Cela fait écho au surréalisme, celui de Nadja et du Paysan de Paris ? Et pourquoi pas, justement, si c'est notre présent qu'on y rejoue...
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Séquence bac ; histoire terminales
Lassner, Cécile Portier
- Bréal
- Sequence Bac
- 13 Août 2008
- 9782749508047
Découpé en courtes séquences de travail, chaque ouvrage permet à l'élève de travailler rapidement et efficacement un point précis du programme. Chaque séquence comprend l'essentiel du cours, des points méthode, des exercices d'application corrigés ainsi que de nombreux conseils et indications méthodologiques.
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Une route, et conduire. Et la pensée se divise. Retour sur soi. Paysages d'aujourd'hui. La langue qui décèle ce qu'on ne sait pas de soi, parce qu'elle le prend à la peau du monde, au temps même des kilomètres.
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Éduquer à la sexualité : Religions, laïcités, sexualités
Philippe Portier
- ESF
- Pedagogies
- 12 Septembre 2024
- 9782710147701
L'émergence de l'éducation à la sexualité dans l'institution scolaire a dû faire face à de nombreuses résistances et de nombreux conflits. Elle semble néanmoins s'imposer aujourd'hui au point d'être parfois présentée comme une discipline scolaire traditionnelle, transmettant des savoirs positifs au service de la santé et de l'autonomie des sujets.
L'ouvrage dirigé par Anne-Cécile Bégot et Philippe Portier montre que l'éducation à la sexualité a dû s'imposer, contre les normes religieuses et les représentations archaïques du couple qui leur étaient attachées. Et c'est dans un mouvement de laïcisation progressive qu'elle est parvenue à se détacher de ses adhérences chrétiennes. Elle s'est alors construite, dans les années 1970, en prétendant accéder à une neutralité axiologique qui, à regarder de près les programmes, ce qu'ils prescrivent et ce qu'ils omettent, s'avère finalement introuvable.
Comment s'est constituée, dans nos sociétés, cette éducation à la sexualité ?
Qu'est-ce que cela révèle de notre projet éducatif, de notre relation aux religions et de nos conceptions de la laïcité ?
Qu'est-ce que cela dit de notre rapport, aujourd'hui, à une normativité, toujours déniée et néanmoins toujours présente ?
Voilà quelques-unes des questions qu'aborde cet ouvrage collectif.