Filtrer
dominique dussidour
-
Où est Gabrielle ? C'est la question, d'abord innocente, que se posent ses quatre amis d'enfance. Léo et Lola, Yolande, Honoré et Gabrielle ont aujourd'hui une vingtaine d'années. À eux cinq, ils sont toute une génération. Ils ont vécu dès le plus jeune âge dans le même quartier, la même école, le même immeuble de la rue des Martyrs - séparés seulement par quelques volées de marches. Mais le jour de la projection du film d'Honoré, Gabrielle manque à l'appel. Faut-il, pour la retrouver, remonter jusqu'à cette journée d'été où, vingt ans plus tôt, sa mère Gigi faisait la rencontre langoureuse de trois garçons, au bord d'une rivière ? «La Nuit de Gigi est de tous les romans de Dominique Dussidour le plus dense, le plus fulgurant, il se déroule en un temps limité et serré, celui de la tragédie.» Extrait de la préface de Laurent Grisel.
-
L'enveloppe de papier kraft porte le cachet de la poste de Calais. À l'intérieur, un passeport algérien avec un visa touristique pour l'espace Schengen, valable deux mois : des photocopies de diplômes ; un billet d'avion Paris- Oran, open ; des négatifs de photo couleur. Nous sommes en 1998. Nadjid a dû fuir l'Algérie : « J'ai vu des atrocités que je ne souhaite à personne de voir. » Inscrit en doctorat à l'université de Paris 8, il n'a pas obtenu son visa de séjour.
Alors il va tenter de rejoindre l'Angleterre. Il part les mains vides et la peur au ventre, confiant à la narratrice ce qu'il a de plus précieux : ses papiers et les dernières photos de sa mère, qu'il n'a pas eu le temps de développer.
Dominique Dussidour a pris le chemin inverse. Dans les années 70, elle émigre en Algérie : « Il s'agit pour nous, enseignants, de faire de la première génération après l'indépendance de jeunes citoyens sachant lire et écrire. » Son récit va et vient entre les deux rives de la Méditerranée. Elle tisse avec finesse le passé et le présent, entrecroise les personnages, les paysages, les sensations. Apparaissent sur son métier un petit garçon en gandoura blanche, l'oncle Kader qui aurait aimé voir une femme conduire une locomotive, le goût du gingembre et du cumin dans le tajine, les noyés du 17 octobre 1961, l'histoire de Marie et Mourad et la recette de la mauresque telle qu'on la servait dans les cafés d'Oran en 1910 ; plus près de nous, les migrants de la jungle de Calais, ceux qui, comme Nadjid, vont réussir à passer de l'autre côté et ceux qui échouent. Peu à peu, au fil des mots, apparaît le tissu d'une vie, puisque « maktub se traduit par "ce qui est écrit", par extension : le destin ».
-
Les romans de Sade sont en vente libre. Sa correspondance, ses brouillons, cahiers de travail, brochures politiques, nouvelles et son théâtre mettent au jour les échanges entre les événements de sa vie et le déploiement de son oeuvre romanesque.
Cette oeuvre intègre la guerre de Sept Ans, les emportements de sa jeunesse, ses voyages en Italie, les bouleversements de la Révolution française, ses incarcérations, sa connaissance intime des discours, des procédures et des mécanismes du pouvoir... Libre ou prisonnier, Sade écrit ses romans en continu, quelles que soient les situations et les circonstances historiques. Cette oeuvre immense assimile son époque, la conteste et la dépasse par sa liberté de pensée et d'imagination.
C'est de ce point de vue-là que s'appuie Sade romancier :
L'histoire d'un écrivain qui a construit son oeuvre en dépit de et grâce à la traversée de l'Histoire et de la littérature de 1740 à 1814.
-
Si c'est l'enfer qu'il voit... dans l'atelier d'edvard munch
Dominique Dussidour
- Gallimard
- L'un Et L'autre
- 23 Novembre 2006
- 9782070781195
Dès ses débuts en peinture il peint ce qu'il voit : figures et paysages ; ses proches, les environs. Et si c'est l'enfer qu'il voit, c'est l'enfer qu'il peint. Quand il explorera l'esthétique symboliste ce sera autant comme peintre qu'à la façon dont chacun dévale un jour ou l'autre, tenant un pinceau ou un stylo, les marches erronées du néant, yeux grands ouverts vers le dedans, glissant et trébuchant sur les pavés inégaux de la dépression, se heurtant aux à-valoir de la mort, aux impayés du ressassement, aux dettes ouvertes par le deuil, à la façon dont chacun se voit intimé d'y plonger une bonne fois afin d'en avoir le coeur net, sec.
-
Alors qu'elle est aimée de Loverpool, Romane demeure éprise de Max, son ancien amant, à son tour abandonné par sa maîtresse. Sur le modèle de Bérénice, l'Alouette Lulu décrypte avec un humour féroce le thème de la rupture. La rupture amoureuse, moment de révélation des amants à eux-mêmes, celui où les apparences se brisent, conséquence logique de toute rencontre. Mais aussi rupture du récit, changements de rythme et dissonances, qui ponctuent audacieusement ce roman poétique, traversé par des figures grotesques de notre époque.
-
-
" ]'avançais dans la nuit de ses noces comme dans la déposition incohérente du témoin que la rapidité et la violence de la scène à laquelle il a assisté rendent incapable d'organiser les faits, d'attribuer les gestes qu'il a remarqués aux uns ou aux autres, de séparer l'avant de l'après, de répondre par oui ou par non aux questions qu'on lui pose, longeant le fleuve ou nous en écartant je me demandais sur quelle rive marchait mon frère Horace, en compagnie de quelle femme, c'était la première nuit que je parcourais seul la ville avec Romane Albertina et c'était la nuit de ses noces avec un autre, jamais je n'avais été si amoureux d'elle.
" À travers le thème du double, qui court tout au long de la fiction comme un fil conducteur à la fois discret, voire dissimulé, mais pourtant omniprésent, Les Couteaux offerts s'interroge sur ce que signifie, en ce début de millénaire, l'identité individuelle.
-
Le risque de l'histoire raconte l'histoire de deux femmes.
L'une d'elles, Zita, a quitté son pays et est partie travailler à Munich. Avec l'argent qu'elle gagne, elle se fait construire une maison dans son village en Croatie. Pendant la guerre, sa maison, presque finie d'être construite, est occupée par des soldats qui en font d'abord leur quartier général et qui la mettent à sac avant de partir. L'autre femme écrit. En France, dans une vieille maison familiale, qui n'est pas la sienne, et qui menace de s'écrouler. Pour gagner l'argent qui permettra d'entreprendre les réparations
nécessaires, les habitants de la maison organisent des parties de poker clandestines. Ainsi, des deux héroïnes du roman, l'une construit une maison que les soldats détruiront, l'autre vit dans une maison qui menace de s'écrouler.
1ère partie : Dans l'arrière-salle d'une brasserie de Munich, Zita raconte son histoire à une romancière française venue la rencontrer. La plus grande partie de cette histoire se situe à Osijek, en Croatie, près de la frontière Est, pendant la guerre.
2ème partie : L'action se passe en Charente, dans la maison (Le Sumac) de Jacques, amant de cette romancière française.
3ème partie : Dix personnages du livre, tous victimes d'une manière ou d'une autre de la guerre en Croatie font, à un être qui leur est cher, le récit d'un épisode de la guerre. La romancière française recueille ces témoignages.
Dominique Dussidour, écrivain confirmé, offre avec Le risque de l'histoire, un roman fort et inhabituel dans le paysage littéraire français.
-
Flora et les sept garcons ; nouvelles et contes d'aujourd'hui
Dominique Dussidour
- Table Ronde
- Vermillon
- 1 Avril 2016
- 9782710379263
Une ogresse au coeur tendre qui remplit le lave-vaisselle pendant que son époux dupé s'apprête à dévorer ses propres filles ; deux hommes qui s'aiment avant l'époque du mariage pour tous et planifient l'union de l'un avec la soeur de l'autre ; une fillette qui dissèque en classe un oeil de boeuf au moment où une série d'attentats ensanglante Paris ; une femme battue et un homme assassin; un mariage arrangé dans un milieu bourgeois et une fiancée fugueuse ; une petite fille qui refuse de rendre visite à sa mère dans le coma ; l'épouse du dieu du Temps en cavale à travers l'Europe pour mettre sa dernière née à l'abri de son mari infanticide ; un enfant syrien à qui l'on fait croire que ça ira mieux demain. Il y a de la mort et de la cruauté dans ces treize nouvelles qui revisitent aussi bien les mythes canoniques - de Charles Perrault ou de l'Antiquité - que les mythologies modernes - la guerre, le terrorisme, les violences conjugales -, mais il y a aussi du rêve : l'espoir d'une fenêtre ouverte sur un autre monde, soustrait aux lois de la réalité.
-
C'est un matin brumeux, dans les jardins des Tuileries, que Andrea pour la première fois, aperçut le Jeune Homme blond. De lui, elle ne connaît que sa silhouette, son écharpe rouge et sa moto pétaradante. Il n'en sera pas moins le premier homme de sa vie, talonné par Hubert le marin, puis Paolo le fils de famille, Jacques le menuisier, Yves le photographe, Hervé le peintre, mais encore Oscar, Stephan et beaucoup d'autres. Parce que Andrea a une insatiable envie de vivre et de goûter au monde. Toutefois, l'amour n'est pas l'unique passion d'Andrea. La littérature, à lire comme à écrire, est l'autre extase de cette jeune lycéenne qui se jette dans la débauche, intellectuelle autant que physique avec l'appétit de ses quinze ans. Ce livre est un premier roman.
-
"L'homme fait quelques pas dans le couloir et entre dans la chambre de l'enfant toujours agenouillée contre le mur. Il s'approche d'elle et pose une main sur son épaule.- Roche, c'est moi.Elle se tourne vers lui.- Porte-moi.Il la prend dans ses bras et la porte sur le lit.- Tu as regardé ?- Oui.- Raconte-moi.- Tu es entré dans sa chambre, tu l'as embrassée, tu as tiré les rideaux et tu t'es déshabillé. Après, tu es resté debout à côté du lit et tu regardais droit devant toi, comme si tu te préparais à quelque chose d'important, une épreuve difficile ou une bataille.- Ce n'est pas une bataille.- C'est quoi ?".
-
Petits récits d'écrire et de penser
Dominique Dussidour
- Publie.Net
- Temps Reel
- 1 Mars 2017
- 9782371774841
Dominique Dussidour publie des romans. La loi du roman, c'est qu'on ne visite pas les soutes, qu'on ne voit pas les cuisines. Mais l'auteur, toute la dure e du travail, n'a affaire qu'aux machines, aux constructions, au pilotage. Cessons la me taphore : Dominique Dussidour ici s'en dispense. Ce que le texte prend de soi (quand aux re ves des morts, quand on parle au pe re), les ge ome tries et les matie res (« penser sur de la to le ondule e » ou bien « formuler sa grammaire »). Puis orienter, savoir ce qu'on cherche et comment on proce de (« formuler sa grammaire », « e crire en ligne droite »).
Puis tout simplement la pense e, la voix, l'arrachement, le fait de nommer (« sans titre »). En nous invitant dans son atelier, c'est a une exploration de nous-me mes dans le temps de l'e criture que nous convie Dominique Dussidour. Pas de texte, dans ces dix « petits re cits d'e crire et de penser » qui donne mieux envie de se risquer la , de se saisir de cela, qu'on ne nomme qu'au prix de la marche, de l'inconnu, voire de la perte.
-
-