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jean michel deprats
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Oeuvres complètes Tome 8 ; sonnets et autres poèmes
William Shakespeare
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Mars 2021
- 9782072830174
Ce volume réunit l'ensemble de l'oeuvre lyrique de Shakespeare et met un point final à l'édition des oeuvres complètes de Shakespeare dans la Pléiade.
Vénus et Adonis (1593) et Le Viol de Lucrèce (1594) ont connu en leur temps un vif succès, notamment de scandale : si l'on ne voit parfois dans ces petites épopées mythologiques et érotiques que des exercices d'imitation sur des sujets tirés d'Ovide, leur charge subversive, bien réelle, n'échappa pas aux lecteurs contemporains. Les Sonnets (1609), au contraire, sont passés presque inaperçus lors de leur publication. Ils sont pourtant devenus l'un des fleurons de l'oeuvre de Shakespeare. Loin de n'être qu'un miroir où se lirait la vie bisexuelle de William S. à travers le triangle amoureux que le poète y dessine avec le « beau garçon » et la « noire maîtresse » auxquels il s'adresse, le recueil, ici retraduit par Jean-Michel Déprats, possède une force qui excède largement la question sexuelle. Figures de styles et effets sonores contribuent à d'infinis croisements entre les mots et la pensée (et la pensée dans les mots). Il n'y a pas d'interdits de langage pour Shakespeare : son invention est aimantée par une subversion, morale et esthétique, de tous les instants.
En France, les sonnets ne sont traduits qu'à partir de 1821, et ce n'est qu'en 1857 que François-Victor Hugo en donne une traduction intégrale. Traductions et réécritures se multiplient ensuite. L'anthologie qui clôt le volume donne à saisir les métamorphoses auxquelles s'est prêté, et continue de se prêter, ce monument de la poésie universelle.
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Comédies Tome 1
William Shakespeare
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 19 Septembre 2013
- 9782070120789
Même si toutes ont une fin heureuse, les dix-huit «comédies» de Shakespeare ne répondent guère à la définition classique du genre. On peut distinguer dans leur chronologie trois phases, que recouperont à peu près les trois tomes de cette édition.
La première phase, «maniériste», qui fait l'objet du présent volume, met l'éblouissante machinerie verbale du jeu de mots au service d'une esthétique de la surprise renversant tous les codes de l'amour pétrarquiste. Dans la deuxième, plus «baroque», l'ambiguïté verbale s'épanouira : c'est le triomphe des bouffons «corrupteurs de mots» (Feste dans La Nuit des rois, Pierre de Touche dans Comme il vous plaira) ; la mélancolie s'insinue cependant, et la duplicité des apparences (jumeaux, femmes déguisées en adolescents), déjà présente dans les oeuvres de la première période, se teinte d'un trouble plus prononcé ou évolue vers l'hypocrisie (Mesure pour mesure). La troisième période, celle des comédies «romanesques» (Le Conte d'hiver, Cymbeline, La Tempête...), se caractérisera par la complexité des intrigues, la multiplicité des personnages et l'opacité du «mystère» central qui les occupe ; leur esthétique de l'émerveillement coïncide avec la création des théâtres à machines.
De La Comédie des erreurs et du Dressage de la rebelle (La Mégère apprivoisée), imitées de Plaute et teintées de commedia dell'arte, au Marchand de Venise, qui mêle une comédie urbaine et cruelle à une intrigue galante et sentimentale, en passant par les désopilantes métamorphoses ovidiennes et la poésie féerique du Songe d'une nuit d'été ou par les jeux de langage en cascade - traits d'esprit affutés ou impropriétés cocasses - qui font toute la matière de Peines d'amour perdues, les pièces réunies dans ce premier volume reflètent la multiplicité des facettes d'une écriture toujours pleine d'insolence et d'alacrité.
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«Commencées dans l'agitation, les comédies se terminent dans le calme, contrairement aux tragédies qui, commencées dans le calme, finissent en tempête.» La formule est du dramaturge Thomas Heywood, elle date de 1612 et a le mérite de la simplicité. Mais c'est aussi sa limite, le genre «comédie», si c'en est un, étant quant à lui plutôt complexe. Shakespeare a écrit dix-huit pièces ainsi désignées, et ce qu'ont en commun La Comédie des erreurs (1590-93) et La Tempête (1611) ne saute pas aux yeux. Reste qu'il est possible d'identifier dans cet ensemble trois phases, que recoupent à peu près les trois volumes de la Pléiade.
Après une première époque (1590-1598 ; t. I) qualifiée de «maniériste» et au cours de laquelle Shakespeare renverse les codes de l'amour pétrarquiste, c'est plus que jamais le sentiment amoureux qui confère leur (problématique) unité aux comédies écrites entre 1598 et 1604-06 (t. II). Il irrigue toutes les intrigues, des plus désopilantes aux plus romantiques, et s'accommode de toutes les modalités du comique. Comique énorme des Joyeuses Épouses de Windsor, «comédie sans comique» à l'autre bout du spectre : Tout est bien qui finit bien finit bien, mais contre toute attente. Entre ces deux extrêmes se déploient les «comédies brillantes». Jouant de la duplicité des apparences (trompe-l'oeil et anamorphoses sont alors en vogue), irrésistiblement séduisantes, elles mettent en scène le miroitement et les intermittences des coeurs.
La dernière phase (1607-1613 ; t. III) réunit des pièces traitées de tous les noms : romances (drames romanesques), «comédies du renouveau», pièces «bâtardes», «tragi-comédies» - ni comédies, car la mort rôde, ni tragédies, car on n'y meurt pas assez. (Il ne manque en somme à ce chapelet de qualificatifs que la «tragédie comico-historico-pastorale» imaginée par Polonius dans Hamlet.) C'est le temps des harmonies paradoxales : s'y accordent le comique et l'odieux, le rire et la peur, les danses et les funérailles. La joie des héros du Conte d'hiver «patauge dans les larmes», la tristesse du Palamon des Deux Nobles Cousins «est une sorte de joie composite».
Les intrigues de ces dernières pièces sont complexes. Strange est le mot qui, d'écho en écho, les traverse toutes. Les contrées sont inconnues, les rebondissements inattendus, les apparitions déconcertantes. Le merveilleux règne sans partage sur l'île enchantée de La Tempête. Puis «ce spectacle insubstantiel» s'évanouit ; Prospéro et ses semblables étaient «de l'étoffe dont les rêves sont faits». Les dernières comédies mettent en lumière le paradoxe de leur art : éphémères productions d'insaisissables rêveries, invraisemblables «histoires d'autrefois», elles pourraient ne pas nous concerner, et pourtant nous habitent.
C'est avec elles que s'achève la publication de l'édition bilingue du théâtre de Shakespeare à la Pléiade.
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Histoires Tome 2 ; oeuvres complètes, III-IV
William Shakespeare
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 23 Octobre 2008
- 9782070113651
Les oeuvres publiées dans ces deux volumes furent longtemps qualifiées, en France, de «Drames historiques». Mais l'esthétique des pièces de Shakespeare n'a évidemment rien à voir avec celle du Cromwell de Hugo. C'est sous l'intitulé «Histoires» (Histories), qui figure explicitement au titre de l'une d'entre elles, L'Histoire d'Henry IV, que les éditeurs des oeuvres complètes de 1623 publièrent dix des douze pièces reprises ici.
Shakespeare y met en scène l'histoire d'Angleterre, hantée par le spectre de la guerre civile. De Richard II, monarque renversé, et d'Henry IV, usurpateur légitimé, jusqu'à Richard III, le dernier Plantagenêt, il retrace les ruptures dynastiques qui ont abouti à l'avènement des Tudor, dont la dernière représentante, Élisabeth Ire, règne encore quand il écrit. Il reste fidèle, pour l'essentiel, au modèle transmis comme «vrai» par l'historiographie de son temps ; les chroniqueurs, par exemple, propagent presque tous la légende d'un Richard III démoniaque et contrefait, meurtrier et tyran régicide dont la Providence veut qu'il tombe sous les coups de l'ange de lumière qu'est le premier souverain Tudor. Mais Shakespeare écrit en poète, non en historien. Mieux, c'est en écrivant l'histoire qu'il devient poète : sa carrière de dramaturge commence avec les trois parties d'Henry VI, qui le rendent imméditement célèbre.
Ces Histoires mêlent le mythe, l'épopée et la tragédie. Réclamant «un royaume pour théâtre, des princes pour acteurs», Shakespeare met en oeuvre toutes les ressources de sa poésie pour donner à voir tantôt les froids calculs de la politique machiavélienne, tantôt les «vastes champs» des batailles de France, tantôt les souffrances de l'Angleterre. Mais ces pièces mêlent aussi «les rois et les bouffons», et c'est en créateur hors norme, et non en chantre de la mythologie nationale, que Shakespeare a créé l'un de ses personnages les plus drôles et les plus inoubliables : «l'énorme montagne de chair», nommée Falstaff.
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Après Un amour de Swann orné par Pierre Alechinsky, les Éditions Gallimard donnent carte blanche à un artiste qui a choisi d'investir l'univers de William Shakespeare. «Être ou ne pas être, nous dit Aki Kuroda, est une phrase qui a habité mon enfance sans que je ne connaisse vraiment son contexte». Adulte, il a développé une véritable passion pour ce texte du dramaturge anglais qui a été une véritable source d'inspiration. «Il s'agit d'un véritable travail de collaboration avec Shakespeare qui va au-delà du temps et de l'espace.» «J'ai téléphoné à William et nous en avons parlé» explique-t-il.
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Exils, seule pièce de Joyce qui ait survécu, recèle des trésors. Véritable laboratoire donnant accès au coeur de l'oeuvre, elle explore hardiment la cruauté et la jalousie des amants. Jouant sur la structure du marivaudage classique - deux hommes et deux femmes se trouvent pris dans un quadrille où la tromperie le dispute à la franchise la plus crue -, elle interroge sans relâche la relation amoureuse. Annonçant le théâtre de Beckett et de Pinter, la pièce ne conclut jamais. Une vertigineuse spirale d'introspection et de questionnements de plus en plus angoissés amène à poser la question ultime : que veut dire se donner à quelqu'un?
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À quoi Shakespeare ressemblait-il ? Comment ce fils de gantier a-t-il pu créer des mythes aussi puissants que Roméo et Juliette, Hamlet ou encore Le Roi Lear ? A-t-il même existé ?
Affrontant ces questions - et bien d'autres -, Jean-Michel Déprats nous fait partager sa connaissance intime de l'un des plus grands génies de la littérature universelle. Dans ce tour d'horizon dense mais à la portée de tous, qui nous mène des rives de l'Avon jusqu'au théâtre du Globe, il replace l'oeuvre dans son contexte historique et linguistique.
Décryptant le sens des métaphores shakespeariennes et s'appuyant sur de nombreuses réécritures, mises en scène et autres adaptations, il chemine à travers une oeuvre riche et féconde, qui n'en finit pas de fasciner et qui n'a rien perdu de sa force.
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Shakespeare à Venise ; le Marchand de Venise et Othello illustrés par la Renaissance vénitienne
William Shakespeare
- Diane De Selliers
- 26 Octobre 2017
- 9782364370852
Alliant la poésie, l'art et le rêve, l'ouvrage
Shakespeare à Venise illustre les deux pièces vénitiennes de Shakespeare,
Le marchand de Venise et
Othello, avec 250 peintures de la Renaissance vénitienne. Redécouvrez les chefs-d'oeuvre des frères Bellini, de Carpaccio, Giorgione, Titien, Tintoret, Véronèse ainsi que de peintres moins connus, éclairés par les voix de Denis Podalydès (préface) et Michael Barry (introductions et intermèdes).
Lorsque Shakespeare rêvait de Venise...
Depuis Londres, le célèbre dramaturge anglais est fasciné par la Sérénissime, qui devient l'écrin dans lequel se déroulent deux pièces : d'un côté, la plaisante et acerbe comédie du
Marchand de Venise (1596), de l'autre le drame d'
Othello ou le Maure de Venise (1604), l'une de ses plus sombres tragédies.
Une mise en scène et un décor prestigieux
De paysages en portraits et scènes de vie quotidienne, ce sont 250 peintures de la Renaissance vénitienne qui viennent illustrer les deux pièces de Shakespeare : chefs-d'oeuvre des frères Bellini, de Carpaccio, Giorgione, Titien, Tintoret, Véronèse, ainsi que de peintres moins connus. Un cadrage serré sur des détails de peintures monumentales permet au lecteur de redécouvrir certains chefs-d'oeuvre, tandis que les atmosphères créées par les tableaux renforcent la dramaturgie et la couleur des pièces.
Une théâtralité sublimée
Notre édition présente la traduction de Jean-Michel Déprats réalisée pour la Bibliothèque de la Pléiade. Le traducteur s'attache à restituer la prose de Shakespeare dans toute sa vivacité. L'acteur et metteur en scène Denis Podalydès souligne dans sa préface la justesse du travail d'édition qui se joue dans
Shakespeare à Venise : les pièces s'animent et stimulent l'imagination du lecteur.
Un souffleur éclairé
Michael Barry, historien de l'art passionné par la transversalité culturelle, orchestre avec finesse cette découverte de la Venise rêvée par Shakespeare. Auteur de deux introductions et de vingt intermèdes qui rythment les pièces, ce professeur de l'université de Princeton tisse tout au long de l'ouvrage un lien profond entre l'univers du dramaturge et celui de la peinture vénitienne.
L'Art et le Rêve
Shakespeare à Venise est un rêve en soi. Entrelacer les figures de Shakespeare et de Venise, au-delà de la rencontre entre le théâtre élisabéthain et la peinture de la Renaissance vénitienne, permet de vivre la fiction théâtrale au coeur de l'une des plus belles villes du monde, dans cet ouvrage somptueusement illustré.
Alliant la poésie, l'art et le rêve,
Shakespeare à Venise couronne vingt-cinq ans d'édition exigeante et passionnée consacrée à la littérature, à l'art et à la beauté.
- Prix Méditerranée du livre d'art 2018 -
Saint-louis, au sud des états-unis.
Tom, le narrateur, évoque les années passées entre sa mère et sa soeur laura, unis autour de l'image du père qui les a abandonnés. il gagne péniblement sa vie, accroché à ses rêves de départ et d'aventures. laura souffre d'une infirmité et son isolement n'a fait que croître jusqu'à ce qu'elle devienne " comme une pièce de sa collection d'animaux de verre, trop fragile pour quitter ses étagères ". jusqu'à l'arrivée de jim, un ami d'enfance de tom.
Une des premières pièces de l'auteur de baby doll ou de un tramway nommé désir. ici, la simplicité de la fable, la densité des rapports entre les personnages, leurs malaises et les tensions qui les habitent contribuent à faire de cette pièce une oeuvre forte et émouvante.
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Les joyeuses commères de Windsor
William Shakespeare
- Gallimard
- Le Manteau D'arlequin
- 28 Janvier 2010
- 9782070129027
Cette farce exauce le voeu d'une reine. Ayant découvert Falstaff dans les deux parties d'Henry IV, avant que Shakespeare le fasse mourir dans Henry V, Elisabeth Ier voulait revoir sur scène le plantureux chevalier, amoureux cette fois. Et à Windsor, ce n'est pas la Cour que fréquente l'ancien compagnon de débauche du prince héritier, mais la petite société comique d'une ville de province, avec des étrangers - un pasteur gallois, un médecin français - qui massacrent l'anglais, et des bourgeois locaux, tels ces Lepage et Duflot dont Falstaff, nobliau sans le sou, guigne les femmes et la fortune. Courtisées en même temps, les deux joyeuses épouses mènent ensemble l'intrigue, de piège en piège, jusqu'à confondre, par une nuit de sabbat, au fond du parc royal, le vieux ' cerf ' en rut qui les poursuit, alors qu'une jeune ' biche ', la fille des Lepage, en profite pour s'enfuir avec son amoureux...
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Nice ; rug comes to shuv ; chute
Kate Atkinson, Janice Galloway, Duncan Mclean
- SOLITAIRES INTEMPESTIFS
- Bleue
- 15 Juin 1998
- 9782912464200
Nice :
Une jolie fable familiale - un repas de famille avec évasion dans l'imaginaire - dont l'héroïne est une jeune femme de 29 ans, coiffée rasta, nez percé d'une perle, nombreuses boucles d'oreilles, vieux chandail tricoté à la main.
Chute - Un monologue. L'intérieur, le mental d'une femme marquée par la guerre, son esprit va et vient, s'égare ; c'est aussi l'histoire d'une métamorphose.
Rug comes to Shuv :
Dans un langage très cru, une situation d'amitié-haine entre deux hommes qui parlent des femmes.
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A sad tale's best for winter ; approches critiques du Conte d'hiver de Shakespeare
Yan Brailowsky, Anny Crunelle, Jean-michel Déprats
- PU de Paris Nanterre
- Manuels
- 23 Mai 2011
- 9782840160861
Le Conte d'hiver reste une énigme interprétative, malgré la présence en son coeur d'un oracle d'une extrême clarté. De façon générale, l'indétermination générique qui caractérise l'une des dernières pièces de Shakespeare a contribué à en compliquer les approches critiques, et l'on peine parfois à en saisir l'unité. Les articles réunis dans ce volume contribuent ainsi à montrer la diversité d'une pièce qui, longtemps ignorée ou décriée par les critiques, ne cesse de nous offrir matière à réflexion.
Ainsi, à l'analyse stylistique succède l'approche psychanalytique ; à la réflexion sur les jeux de pouvoir succède une discussion sur les différentes filiations étymologiques, littéraires ou philosophiques...