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paul kawczak
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Un matin de septembre 1890, un géomètre belge, mandaté par son roi pour démanteler l'Afrique, quitte Léopoldville vers le nord. Avec l'autorité des étoiles et quelques instruments savants, Pierre Claes a pour mission de matérialiser, à même les terres sauvages, le tracé exact de ce que l'Europe nomme alors le «progrès». À bord du Fleur de Bruges, glissant sur le fleuve Congo, l'accompagnent des travailleurs bantous et Xi Xiao, maître tatoueur chinois et bourreau spécialisé dans l'art de la découpe humaine. Celui-ci décèle l'avenir en toute chose : il sait quelle oeuvre d'abomination est la colonisation, et il sait qu'il aimera le géomètre d'amour. Ténèbre est l'histoire d'une mutilation.
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La France littéraire du début des années 1920 connaît un engouement sans précédent pour le roman d'aventures.
On ambitionne alors un roman d'aventures français qui renouvellerait le genre et égalerait les grandes réussites anglo-saxonnes : la France cherche ses Stevenson et ses Conrad ! Si l'histoire littéraire a retenu les noms de Blaise Cendrars, Pierre Mac Orlan, Joseph Kessel, André Malraux et Antoine de Saint-Exupéry, elle a longtemps passé sous silence cette « vogue du roman d'aventures », ainsi que la nomme alors la presse culturelle. Le roman d'aventures littéraire des années 1920-1930 est le point culminant d'une pensée littéraire chargée d'angoisse et d'érotisme qui, du symbolisme à l'existentialisme, n'a cessé de questionner les jeux et enjeux de l'action et du rêve dans le roman.
La présente étude propose de retracer l'histoire de ces enjeux et d'examiner, de 1918 à 1939, du Chant de l'équipage de Mac Orlan aux Figurants de la mort de Roger de Lafforest, un ensemble de romans d'aventures qui tous partagent cette mystique moderne de l'aventure.
L'aventure, le rêve et l'érotisme ont encore beaucoup à nous apprendre !
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Automne 1942, près de Besançon, Jacquot, Pinou et Suzanne se cachent sous les ruines du château de Montfaucon, dans une grotte où résiderait le Diable. À la surface, un officier nazi sans visage, le SS-Sturmbannführer Peter Pannus, les traque comme le ferait une bête sauvage, rôdant autour du château et de la petite épicerie de madame Beugnot. Il sera dit, plus tard, que cet homme glaçant au passé mystérieux soupçonnait ces enfants de posséder d'immenses pouvoirs. Des pouvoirs qui auraient pu changer le cours de la guerre. Aucun élément certain n'étaye ces rumeurs, bien sûr. Mais comment expliquer cette étrange lumière verte, que plusieurs témoins ont rapporté avoir vu s'échapper du monstre et de ses victimes ?
Poursuivant son exploration de l'Histoire dans le style du réalisme magique, Paul Kawczak revisite ici la période de l'Occupation. Littéraire et politique, Le bonheur fait d'une aventure palpitante une réflexion sur la solidarité, l'art et la démocratie. Un hommage aux enfants sacrifiés sur l'autel du fascisme, ainsi qu'aux femmes qui les ont protégés. -
Six heures du soir sur la colline, et l'été s'endort sur la ville paisible : le temps s'arrête, comme il le fait dans cette série de courts textes en prose. Chacun est un roman contenu en quelques phrases, réduit à son coeur précieux de désir et de rêve. Il en émane un sentiment indicible d'absolu et de perte, une nostalgie d'exil auréolée d'un érotisme diffus, perçant toujours à l'horizon de ces saynètes et paysages fantasmés. Paul Kawczak peint les moments d'un exotisme intérieur - des tigres et des enfants, des serpents et des chevaliers, Asie ou Amazonie -, suit les chemins d'une fuite en soi à travers jungles, villes et campagnes organisées « en petits creux, caves ou alcôves intimes ». Le soir est tendre, éternel, en lui se figent les instants, le temps qu'on leur dise adieu.