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paul signac
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"Pourquoi donc la division, qui peut se prévaloir d'avantages que n'assurent pas les autres techniques, a-t-elle rencontré tant d'hostilité ? C'est qu'en France, on est rebelle à toute nouveauté d'art et, non seulement insensible, mais hostile à la couleur. Or, on avait contre l'art néo-impressionniste ce double grief : il constituait une innovation, et les tableaux exécutés selon sa technique brillaient d'un éclat inaccoutumé." Paul Signac, D'Eugène Delacroix au Néo-Impressionnisme
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Journal 1894-1909 : édition de Charlotte Hellman
Paul Signac
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 18 Novembre 2021
- 9782070177882
Lorsque Paul Signac (1863-1935) commence son Journal, en 1894, il est installé à Saint-Tropez, petit village découvert après la mort de Georges Seurat, fondateur du néo-impressionnisme, dont il veut poursuivre l'héritage. Alors qu'il est à un «tournant» de sa carrière et que l'art qu'il défend est peu considéré, la France subit une vague d'attentats anarchistes. Lui-même proche de certains des accusés du «procès des Trente», il est amené à parler presque autant de politique que de peinture.Il en sera ainsi tout au long de son Journal, au cours duquel se succèdent les crises que traverse une Ill? République encore jeune, en particulier l'affaire Dreyfus, en toile de fond des combats intellectuels et picturaux de Signac.Héraut du néo-impressionnisme, l'artiste était aussi un théoricien d'art respecté et un homme engagé. Tenté par la carrière d'écrivain dans sa jeunesse, il ne mâche ni ses mots ni sa pensée. Même lorsqu'il réfléchit sur l'histoire de l'art et sur la peinture, ses propos demeurent accessibles au grand public, qui découvre au fil des pages un homme aussi sportif qu'intellectuel, maniant la barre de son bateau avec la même exigence que pour son pinceau et sa plume.
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Ce manifeste net et dogmatique, écrit avec la précision et le feint détachement que Signac admirait chez Stendhal, détonne en cette fin de siècle où l'on parle plutôt de « sensation d'art » et de « religion de la beauté » que de documents, d'histoire et de lois. Livre de partisan, paru une dizaine d'années après la naissance du mouvement, ce fut aussi un livre essentiel pour la génération du tournant du siècle, qui allait créer la peinture moderne.
Cette glorification de la couleur, que Signac sait très clairement conceptualiser, n'est pas sans rappeler l'esthétique byzantine et vénitienne, en totale rupture avec celle des Grecs et de Raphaël. Éternelle querelle des « davidiens » et des « rubinistes », qui avait tant troublé Delacroix... Il est très curieux de retrouver dans l'esthétique du néo-impressionnisme l'un des thèmes éternels des écrits sur l'art plastique et de découvrir ici l'affirmation d'un art dont les problèmes doivent être propres, et totalement étrangers à la littérature.
De Matisse à Kandinsky, tous les artistes du début du siècle qui se sont préoccupés de couleur se sont inspirés de cette oeuvre fondamentale par excellence. Fondateur, avec Seurat, du pointillisme, Signac y développe pratiquement cette pensée d'Eugène Delacroix selon laquelle l'« art du coloriste tient évidemment, par certains côtés, aux mathématiques et à la musique ». -
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Jongkind / par Paul Signac Date de l'édition originale : 1927 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
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Les peintres néo-impressionnistes sont ceux qui ont instauré et, depuis 1886, développé la technique dite de la division en employant comme mode d'expression le mélange optique des tons et des teintes.
Ces peintres, respectueux des lois permanentes de l'art, le rythme, la mesure, le contraste, ont été amenés à cette technique par leur désir d'atteindre un maximum de luminosité, de coloration et d'harmonie, qu'il ne leur semble possible d'obtenir par aucun autre mode d'expression.
Ils ont, comme tous les novateurs, étonné et excité le public et la critique, qui leur ont reproché d'user d'une technique hétéroclite, sous laquelle disparaîtrait le talent qu'ils pourraient avoir.
Nous tenterons ici, non de défendre le mérite de ces peintres, mais de démontrer que leur méthode si décriée est traditionnelle et normale; qu'elle est entièrement pressentie et presque formulée par Eugène Delacroix, et quelle devait fatalement succéder à celle des, impressionnistes.