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Littérature
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Ce qui reste des hommes
Vénus Khoury-Ghata
- Actes Sud
- Litterature De Langue Francaise
- 5 Avril 2023
- 9782330176495
Diane, qui a atteint un âge qu'on préfère taire, se rend dans une boutique de pompes funèbres pour acheter une concession et se retrouve avec un emplacement prévu pour "deux" cercueils... La voilà qui recherche parmi les hommes qui l'ont aimée celui qui serait prêt à devenir son compagnon du grand sommeil. Un roman aussi grave que fantasque, qui mêle la vie et la mort, l'amour et la solitude, l'émerveillement et le chagrin.
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Gens de l'eau : éloignez-vous de ma fenêtre
Vénus Khoury-Ghata
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 2 Mars 2023
- 9782073007438
Les deux recueils rassemblés dans ce volume, comme tous les précédents, fondent en une émouvante alchimie le quotidien le plus proche et son mystère. Ils font entendre, dans leur lyrisme toujours aussi tendre et généreux, un son plus grave, donnant sa part à la mort qui rôde, familière. Cette poésie est grande parce que sans équivalent dans son art d'unir le chant à l'image insolite et concrète comme aussi dans sa manière de faire entendre, sans ostentation ni proclamation, la voix de femmes qui inventent leur destin entre tradition et insoumission.
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Tache d'effroi l'âme échappée du linge elle cherche un endroit où se poser la tourterelle grise est seule à s'affliger tu déformes le monde pour le rendre conforme à ton incompréhension un mort te tourne le dos cercle vide tes bras autour de ses reins il ne sait plus qui il était mais se souvient d'un peigne en écaille d'un livre ouvert et de ciseaux jamais refermés il n'est pas fétichiste mais absent de lui-même son corps ne lui tient plus compagnie Avec son style de conteuse hors pair, une écriture lumineuse et limpide, Vénus Khoury-Ghata nous offre ici de nouveaux poèmes empreints de nostalgie mais toujours éclairés d'images sensuelles et inattendues, qui font le sel de sa poésie. Car chez elle, l'âme et le sens de la vie demeurent intimement intriqués à l'écriture. Ici, contes, fables ou scènes de la vie ordinaire se métamorphosent en vécu par la magie de la mémoire et de l'imaginaire.
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Les mots étaient des loups
Vénus Khoury-Ghata
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 18 Février 2016
- 9782070469635
Née à Beharré, au Liban, en 1937, Vénus Khoury-Ghata est romancière, traductrice, mais avant tout poète. Bien que passée d'une langue à l'autre, de l'arabe au français, elle continue pourtant à se demander : «Comment pleurer dans une langue qui n'est plus la tienne / quel nom donner aux murs non imprégnés de ta sueur». Interrogation surprenante, tant Vénus Khoury-Ghata maîtrise les deux idiomes, mais interrogation féconde puisqu'elle ne cache pas les affrontements toniques qui résultent d'une telle coexistence conflictuelle : «J'ai raconté mon enfance en prose et en poésie, précise-t-elle, dans un français métissé d'arabe ; la langue arabe insufflant sa respiration, ses couleurs à la langue française si austère à mon goût. Je devais écarter ses cloisons étroites pour y insérer ma phrase arabe galopante, ample, baroque. Avec le recul, je pense que la langue française m'a servi de garde-fou contre les dérapages. J'ai fini par me trouver à l'aise dans son espace. Mais je continue à entendre un bruit de fers qui s'entrechoquent comme pour un duel dès que je prends la plume. Deux langues s'affrontent sur ma page et dans ma tête.» D'où le titre quasi manifeste de cette anthologie : «Les mots étaient des loups». Car les mots sont les garants agressifs d'un conflit permanent qui convoque, et intervertit souvent, les vivants et les morts. Cependant ces mots qui allument leur mèche à on ne sait quel silex vont jusqu'à faire une escorte céleste aux pas des hommes sur terre :
Que savons-nous des sables enfouis sous les pieds des caravanes devenus silice éclats de verre vénérés par les chameliers comme débris d'étoile?
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Quelque part en Mauritanie, Zeit et Zina attendent leur mère qui ne reviendra pas. La « femme aux cheveux rouges » a suivi un photographe venu d'Occident. Des mois plus tard, après une longue traversée de l'Afrique du Nord et de Gibraltar, le mari et les enfants arrivent à Séville.
Ils retrouvent la femme rouge, devenue top model célèbre grâce au photographe. Après une ascension rapide, elle connaît néanmoins une chute brutale : les mannequins noirs ne suscitent plus l'engouement et sont remplacés par les Slaves. Misère et solitude rattrapent alors la reine d'hier, qui a rejeté ses enfants et son mari. Tous composent désormais avec une nouvelle vie d'exil, loin de la terre rouge.
Vénus Khoury-Ghata nous entraîne dans les rues et les faubourgs de Séville, avec ce roman tragique et drôle sur l'exil, la famille et la condition des migrants.
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«Grande poète, grande amoureuse, grande gueule.
Tu aimais et détestais avec la même fougue, l'âme chauffée à blanc. En toi, il y avait un volcan.
Tu te sentais à l'étroit dans une société qui avait baissé les bras, à l'étroit parmi les poètes qui glorifiaient le régime, à l'étroit dans ton pays.» Née en Russie en 1892, l'immense poétesse Marina Tsvétaïéva a mené une vie intense et chaotique. Malgré les drames familiaux et la période historique troublée, sa foi en la littérature est restée inaltérée. Intransigeante dans ses désirs, happée par un profond besoin d'être aimée, elle multiplie les liaisons avec des hommes et des femmes, parmi lesquels les grands écrivains Rilke et Pasternak. De Moscou à Elabouga en passant par la France, ce livre révèle ses moments de gloire et de désespoir, son incroyable force d'âme et sa soif de liberté.
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Dans un village aux portes du désert, Noor attend son châtiment : coupable d'adultère, elle doit être lapidée. Elle n'imagine pas se soustraire à la justice. C'est compter sans une Française qui, pour la sauver, déploiera des trésors de volonté. Formidable conteuse, Vénus Khoury-Ghata brosse les portraits de femmes au destin tragique, déchirées entre le respect de la tradition et le droit à la liberté.
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Deux jours à dos d'âne pour trouver la fiancée idéale. Jambes et bras épilés, mains teintes au henné, une fille à marier doit ressembler à un miroir. Chacune espère être l'élue et partir vivre en ville. Le désert est fait pour les hommes, leur regard croit voir des oasis avec des palmiers lourds de fruits quand les femmes ne voient que du sable sur du sable. Un regard circulaire a suffi au rabbin pour trouver l'élue. Il choisit Yudah pour son nom, une contraction de Yahuda, et pour ses yeux baissés lorsqu'il l'a regardée. Toute femme est belle pour le rabbin du moment qu'elle n'est ni manchote ni borgne.
Yudah est une jeune fille juive du désert algérien. Le jour où le rabbin Haïm la chosit pour être la nouvelle épouse de l'Émir Abdelkader, sa vie bascule. Yudah rêvait de palais mais se retrouve dans un campement de tentes balayé par le vent. Occupé sur d'autres fronts, l'Émir, lui, demeure invisible. Bientôt Abdelkader rend les armes : il est débarqué avec ses généraux à Toulon pendant que le reste de ses fidèles est envoyé sur l'île Sainte-Marguerite. Yudah est de ce voyage. C'est donc en France qu'elle poursuivra sa quête, inlassablement, à la recherche d'un époux qu'elle n'a toujours pas vu... Le destin merveilleux de la jeune fille du désert se réalisera-t-il?
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La femme qui ne savait pas garder les hommes
Vénus Khoury-Ghata
- Folio
- Folio
- 4 Mai 2017
- 9782072701900
«C'est dans ta nature de perdre les hommes qui t'aiment, dans ta nature d'écrire ce que tu vis, le vécu ne prend sens qu'une fois écrit noir sur blanc ou serré, braise dans ta main, la brûlure confirme que tu es encore en vie».
Une femme s'interroge : pour quelles raisons n'a-t-elle pas su garder les hommes qui ont partagé sa vie? La passion d'écrire est-elle incompatible avec l'amour? Vénus Khoury-Ghata parle de toutes les femmes qui vivent une disparition et nous fait doucement comprendre ce qu'être veuve veut dire.
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Helena, qui guette le retour du violeur de sa fille avec un fusil depuis trente ans pour le tuer et lui faire payer la dette de sang, accueille la veuve du docteur avec des youyous. Les femmes de la vallée affluent de toute part, échevelées, en babouches, et demandent d'une même voix des nouvelles de leur sang. 'Le medico l'a-t-il regardé de près? qu'a-t-il vu de déplaisant? laquelle d'entre elles vivra centenaire? laquelle s'enrichira, et a-t-il toujours sa grosse seringue qui traverse le bras d'un côté à l'autre?' Assimilent-elles le sang au marc de café?
Partie sur les traces de son mari biologiste mort dix ans plus tôt, Laure découvre Malaterra comme une intruse, elle va peu à peu se faire adopter par la population composée de personnages drôles ou émouvants aux destins singuliers : Helena, qui a pendu sa fille déshonorée au figuier de son jardin ; le bouquiniste kosovar à qui personne ne parle dans sa boutique poussiéreuse ; Mourad, le boulanger qui propose à Laure de l'épouser ; Yussuf, le facteur qui fait sa tournée même s'il n'a pas de courrier à distribuer... La présence de Laure bouleverse le cours des choses : les langues se délient et des secrets refont surface...
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Le moine, l'Ottoman et la femme du grand argentier
Vénus Khoury-Ghata
- Actes Sud
- Babel
- 1 Mai 2004
- 9782742749249
Une nuit de 1798, le grand argentier de Saint-Jean-d'Acre trouble la paix d'un monastère savoyard. Son épouse s'est enfuie avec un seigneur ottoman, et il réclame à grands cris l'aide des trinitaires, réputés racheter aux Maures les captifs et les esclaves. Dès l'aube, le frère Lucas, jeune moine inexpérimenté, est hissé sur un âne et poussé dans la direction de l'Espagne, où la fugitive aurait été aperçue en compagnie de son amant. Ainsi commence une aventure qui lui fait traverser une Europe secouée par l'insurrection et la révolte. A la poursuite du couple adultère, le moine Lucas franchit le détroit de Gibraltar et parvient à Alger, où les trinitaires sont devenus de riches potentats, complices du commerce des esclaves. L'Eglise a bien changé... et lui aussi, qui découvre l'Islam, se dépouille de quelques illusions et perd son pucelage, puis s'éprend - sans oser se l'avouer - de la jeune femme qu'il est censé ramener dans le droit chemin.
Vive et inspirée, l'écriture de V. Khoury-Ghata donne un élan irrésistible à ce roman picaresque où se dessinent déjà les clivages et les antagonismes du monde contemporain.
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Si les morts voulaient bien rester tranquilles, les écrivains pourraient inventer leurs histoires en toute quiétude.
Hélas, au moment où vénus khoury-ghata commence ce nouveau livre, elle ne soupçonne pas dans quels conciliabules ses défunts vont l'entraîner. c'est d'abord sa mère - pourtant analphabète - qui se penche par-dessus ses pages d'écriture, l'interpelle, la critique et y va de ses propres commentaires. surgit cette maison d'enfance entourée d'orties, où planent les ombres d'un père menaçant et d'un frère trop fragile dont l'amour de la poésie fut traité, mais nullement guéri, aux électrochocs.
Puis la silhouette de jean, l'époux aimé, trop tôt et trop cruellement décédé. et celle de m., peintre fantasque et narcissique, aux impérieuses prétentions de consolateur... on n'en finit pas de vivre avec ceux qui ont fait de nous ce que nous sommes. voilà pourquoi ce roman aux inflexions très personnelles improvise une musique orphique, mystérieuse et envoûtante, oeuvre de poète autant que de mémorialiste, à lire et à entendre telle une élégie, pour que vienne la nécessaire paix intérieure.
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Avec ce nouveau recueil, Vénus Khoury-Ghata poursuit son oeuvre poétique et la renouvelle. La guerre, l'un de ses thèmes de prédilection, y est présent sous deux facettes différentes. La première partie, long poème sans scansion qui ne manque pas d'humour, s'attache à la vie quotidienne et des personnages comme Mansour l'épicier ou Adèle la couturière. La deuxième est animée d'un souffle plus tragique.
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C'est un monde de matière et d'émotion brute qui se déploie dans les pages de Éloignez-vous de ma fenêtre, empli de nuit, de vent, de terre, d'os, de boue et de pierre que l'on mange lorsqu'on n'a plus rien à se mettre à la bouche. C'est aussi une réaction bouleversante à la tragédie survenue à Beyrouth l'été dernier qu'elle nous livre aussi, sous le titre «4 août 2020 - Beyrouth».
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Dans le Beyrouth des années 1950, une jeune fille grandit entre ses soeurs, sa mère et son frère, sous la férule d'un père violent. Rebelle et exalté, le frère écrit des vers qui lui valent la fureur du père, ses coups, ses brimades, sa haine. Bientôt chassé du toit familial, le gracieux jeune homme aux rêves immenses s'enfonce dans une déchéance qui le brisera, terrassant chez lui toute volonté, puis toute raison. Spectatrice impuissante de son martyre, la jeune fille, qui deviendra l'auteur de ce livre, y puisera la soif et l'énergie d'écrire.
Ce très beau texte autobiographique est pétri d'une fidélité bouleversante à l'égard du frère adoré qui a transmis sa plume. Mais admiration et reconnaissance ne s'expriment pas sans une culpabilité douloureuse, que ce "roman" tente d'adoucir par un hommage déchirant au frère sacrifié.
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Les derniers jours de Mandelstam
Vénus Khoury-Ghata
- Mercure De France
- Bleue
- 25 Août 2016
- 9782715244030
Le poète fou caché sous sa couverture continue à balbutier des choses. Ses mots refusent de mourir. Le vacarme des trains n'empêche pas le poète de se réciter ses poèmes, de se les déclamer. Il entend des ovations. Il peut mourir en paix maintenant qu'il se sait apprécié. Moins fou, Mandelstam comprendrait que ce qu'il prend pour des ovations ne sont que des réclamations, ses camarades, des déportés comme lui, veulent du pain et pas des mots. Mort, ils continueront à lever son bras pour profiter de sa ration.
En 1938, le grand poète russe Ossip Mandelstam a 47 ans et se meurt dans un camp de transit près de Vladivostok. Staline, « le montagnard du Kremlin, l'assassin et le mangeur d'hommes », est le responsable de sa déchéance. Du fond de sa cellule, perdu dans son monde peuplé de fantômes, Mandelstam revoit défiler sa vie : quatre décennies de création et de combat, aux côtés de Nadejda, son épouse adorée, et de ses contemporains, Akhmatova, Tsvétaïeva, Pasternak et bien d'autres...
Grâce à son écriture sensible et à son sens inné de la dramaturgie, Vénus Khoury-Ghata redonne vie à Mandelstam et lui permet d'avoir le dernier mot. Prouvant que la littérature est l'un des moyens les plus sûrs de lutter contre la barbarie.
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Trois officiers français, morts en 1941 dans le Djebel druze suite au bombardement alliés dans la montagne syrienne sous protectorat français, sont exhumés cinquante après. Le squelette d'une femme est trouvé parmi eux. Qui est-elle ? Que faisait-elle dans ce temple romain détruit par l'aviation anglaise ?Au même moment, une jeune Française travaillant dans un hôpital parisien est renversée par une voiture. Plongée dans un long coma, elle n'en sort que pour déclarer qu'elle n'est autre que la fille morte sous les décombres du temple de Djebel druze.Partie sur les lieux, elle y retrouve les traces de son ancienne vie et les personnes qui ont survécu...
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Faute de miroir / les femmes des gens de l'eau ne savent pas qu'elles sont femmes / l'herbe arrachée de la main gauche / les imprègne de sa soumission / elles tissent des murs autour de leurs hanches / quand l'homme part à la chasse / coupent le fil à son retour avec leurs dents / l'antilope sur l'épaule n'est pas un gibier / mais une épouse pour temps d'indigence et de désillusions / Les preneurs d'âme chante la vie d'une communauté tel un mythe.
En attendant le retour des hommes partis à la chasse, les femmes effacent leur douleur avec l'eau de la pluie. Tous les gens de la terre sont considérés comme des frères étranges, familiers et parfois menaçants.
Vénus Khoury-Ghata fait défiler avec talent les images concrètes et d'une beauté bouleversante. Dans ce nouveau recueil, elle livre une poésie ample, directe et quasi magique.
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Un immeuble dans un quartier résidentiel qui tourne le dos à la ville. Des chats et des vieux à tous les étages. Tout passant à la peau mate est pris pour un cambrioleur, tout cagoulé est un potentiel terroriste, tout huissier est nanti d'une mallette.Une femme, " qui peut se passer de pain, d'eau, de lait, même de confiture, mais pas de chats, ni surtout de mots ", voit rejetée par la mairie de Paris sa demande d'être enterrée sous sa pelouse, à côté de ses chats : " le noir Pacha, qui collectionnait les embouts de tuyaux d'arrosage ; la végétarienne Lulu, égérie de Gourmet, payée en boîte de conserves refilée à Lucifer, chat de la gardienne ; l'obsédé sexuel Aristote, mort sous les coups de bec d'une tourterelle qu'il tentait de violer ; Bandit, qui filait à la seule vue d'un képi ; Rimbaud, bêchant la terre en ligne droite, pour y enfouir ses crottes ; Messaline, qui s'allongeait sous tous les chats, même castrés ; Juliette aux longs cils et Roméo aux moustaches incandescentes, et tant d'autres dont l'odeur continue à imprégner ses draps et ses tapis. Tous enterrés de nuit, à la barbe des voisins qui ne l'auraient pas admis, sous l'oeil humide de la lune..."Une chatte prend la plume pour défendre la requête de sa maîtresse.
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" L'intention de raconter les forêts de mon pays incendiées par quinze années de guerre a tourné court.
Des personnages ont surgi au fil de l'écriture, ont pris d'assaut les poèmes. Enfants vêtus d'écorce. Mères faites du même bois que la table. Ils ont poussé les murs, disloqué les maisons, fraternisé avec les arbres, partagé leurs peurs et leurs jeux."