Chroniqueur sur Europe 1, Bernard Fripiat donne ces trucs en réponse aux interrogations des patrons, assistantes de direction, commerciaux qui s'inscrivent à ses stages d'orthographe. Son but : lutter contre la honte de faire des fautes, pire ennemie de l'apprentissage. Chaque truc renvoie à un épisode de la série humoristique « Orthogafe.com » accessible sur YouTube, ce qui vous permettra de rire de l'orthographe en famille. Après avoir bien ri, nous cesserons de la regarder comme une montagne infranchissable et la verrons telle qu'elle est : une épine dans le pied. Ce n'est pas grave, mais pour courir, c'est embêtant ! Enlevons l'épine ! « L'orthographe, 99 trucs pour en rire et la retenir », stylo rouge et nez rouge très compatibles pour ne plus s'en faire un mauvais sang. Bernard Fripiat, le plus fameux coach d'orthographe, s'est constitué un incroyable matériel de prestidigitateur. François de Closets, Zéro faute, Éditions des Mille et une nuits. «D'une phrase, d'une expression ou d'une question toujours avec cet accent belge inimitable, Bernard a emballé les auditeurs de France Bleu 107.1 et a donc ajouté chroniqueur radio à la longue liste de ses activités» Billie, Radio France
Jeanne, amenée par son fils Paul, arrive aux Espérels, centre de soins palliatifs. Mais elle n'est pas encore au bout du chemin ! Jeanne est vivante et le fait savoir : tour à tour caustique, sarcastique, tendre... et terriblement lucide. Riche de ce qu'elle porte en elle, elle apprend à mourir, jour après jour, comme auparavant elle avait appris à vivre. Et autour d'elle, les autres apprennent à «être». Pas d'hommage, pas de compassion ; Patricia Gavoille laisse libre cours à ses personnages, fils, mari, soignants, qui n'en finissent pas de se rejoindre sur une route inconnue. Forts et faibles, tous avancent maladroits, presque méfiants comme des enfants le premier jour de l'école. Pas de bravoure non plus... encore que... Chacun d'entre eux appelle, réclame si fort qu'il apprivoise le sourire aux larmes, grâce au talent unique de leur auteur qui nous livre là un ouvrage d'une exceptionnelle beauté. Un roman d'émotion d'une intensité rare... ... Puis, je me tais. Ma voix se mouille. Dans un sursaut de colère et de chagrin mêlés, je murmure avec un trémolo : « Pas ça ! » Je vois mon Paul qui perd contenance. Il se garde bien de me demander ce que je voudrais d'autre. Comme quand il était petit, il danse d'un pied sur l'autre, pour un peu il m'avouerait tout de go une mauvaise note ou un bête chapardage de pommes. Moi pour la forme, je gronderais de cette voix sévère que je prenais alors, une gronderie si chargée d'amour qu'elle n'a jamais fait mal : je veux croire qu'elle a construit l'homme. Mais c'est pourtant cet homme-là aujourd'hui qui m'amène au mouroir. Sur ordre de son père, mon vieux mari. Il est tout embarrassé, l'homme, mais il obéit. « Pas ça ! » Il marmonne : « Je t'en prie maman ! S'il te plaît ! On en a déjà parlé, non ? »
« Le chant des chevaux », vient en écho à celui de « Joli coeur ». Dominique Meyer ne pourra démentir qu'elle est la compositrice de ces mélodies inspirées par sa passion pour eux. Mais cet ouvrage sous forme de nouvelles est plus que cela encore, il est un hymne à l'âme, aux âmes, celle abritée par tout être de chair et celle toujours présente des chers disparus comme « des oiseaux sur les branches des arbres généalogiques », écrit-elle. Chacune de ses nouvelles se fait leur interprète sous sa baguette. Le véritable talent de ce chef d'orchestre est l'énigmatique délicatesse d'en comprendre à la fois tout leur mystère et même leur secret sans jamais les trahir ni les dévoiler tout à fait. Avec elle, avec Dominique Meyer, nous avançons dans un sous-bois d'automne entre ombre et lumière, au-delà du temps, et pour notre plus grand plaisir, elle a rassemblé « les feuilles emportées par le vent comme les pages d'un livre déchiré ». Il est dédié à chaque être, à chaque âme, donc, avec ce qu'ils ont de plus humain à leurs côtés, l'animal et de plus beau autour d'eux, la nature.
Courbet demeure le grand peintre de la seconde partie du XIXe siècle par ses centaines de tableaux dont beaucoup sont de véritables chefs-d'oeuvre. Le peintre est-il à dissocier de l'homme ? Vil, exécrable, à la vie dissolue pour les uns ; travailleur et persévérant pour les autres, fréquentant les grands de ce monde dont il tire profit. Fallait-il pour autant sombrer dans l'alcool et le tabac pour atteindre au génie comme d'autres avant lui : Balzac avec le café et le tabac ou Baudelaire avec ses drogues dont l'opium ? - Les pages qui suivent sous forme d'une biographie historique, chronologique et passionnante l'insèrent dans un environnement redoutable, dans une courbe parallèle au Second Empire qu'il déteste mais avec lequel il s'accommode. A travers ce récit, il reste un peintre énigmatique dont on peine à affirmer les qualités et les défauts par manque bien souvent de sources nouvelles ou face à un déficit d'archives récentes. Quel que soit l'angle abordé en écriture, Courbet persiste à être un peintre hors-norme. Mais il avait prévenu : « ... comprenne qui pourra... vous n'y arriverez pas... ». - Impliqué au plus haut niveau dans la Commune dont il paye lourdement l'insertion par une condamnation physique et plus de 300.000 fr. à devoir, il passe en Suisse entamant une déchéance inéluctable qui le conduira quatre ans plus tard au fatal et au final. - Cet ouvrage est le reflet d'une véritable quête envers un homme qui, malgré ses excentricités, mérite le respect. Aussi, afin de le rencontrer, nous conseillons vivement aux lecteurs de se rendre au musée d'Ornans dans le Doubs, à celui d'Orsay à Paris ou dans tous les musées de France qui possèdent ses oeuvres.
Différente, au physique ingrat, c'est ainsi que Camille se voit, doit traverser l'enfance, d'abord, l'adolescence, ensuite, puis continuer sa vie... C'est sur ce chemin plein d'embûches que nous embarque Yves Turbergue dans son nouveau roman Camille . L'histoire se déroule durant les deux guerres de 14 et de 40. L'Histoire engendre des héros, et d'autres personnages moins héroïques, comme les décrit l'auteur dont la sensibilité ne cesse de se mettre aux cotés des plus faibles mais Camille est de loin l'héroïne de l'histoire que nous raconte Yves Turbergue, malgré elle, et malgré lui, peut-être, d'ailleurs. Car Camille n'est pas au front mais au milieu des batailles elle se livre à ses propres combats. Elle endure son enfance, auprès de ses parents, mais au milieu des railleries, souffre, surmonte et épouse un tailleur de pierres venu d'Italie rejoint par son frère. - Ce roman parle de tous les sentiments humains des plus vils aux plus beaux. Mais ce roman est un pur roman d'Amour. Turbergue met une majuscule à l'Amour, le bouscule, nous bouleverse, parfois le fleurit, parfois le vide, avec la même force. Dans les bourrasques du temps qui passe qui revient ou pas ? qui efface ou pas ? Du bonheur à prendre au passage comme des miettes, car pour l'auteur et pour Camille c'est un mot trop grand. Vivre le présent et voir demain en temps voulu. - Carlo puis Giovanni débarquent, avec le mal du pays mais l'Italie dans les malles... Un nouvel éclairage qui illumine coeurs et paysages. En fait, Yves Turbergue ne nous surprend jamais... c'est toujours avec le même plaisir que l'on découvre son nouveau roman qui nous émeut aux larmes.
Inspirés de faits authentiques, les personnages de ce roman nous ouvrent les arcanes des machinations politiques occultes durant la guerre froide en plein coeur de Rome. Il ne s'agit ni d'une tragédie, ni d'un documentaire-fiction mais d'une histoire réelle, vécue. Grâce à Patrizio Avella nous retrouvons avec délectation une Italie traditionnelle aux mille saveurs mais aussi une Italie en pleine évolution avec ce que cela comporte de drames et de scandales... Guido Gian, un agent des « Servizi » saisit l'opportunité d'une mission pour organiser un évènement spectaculaire et meurtrier dans le but de créer un climat de terreur préalable à un coup d'état militaire. Au milieu de ce plan machiavélique qui concernera le « Tout Rome » un amour naîtra. Licia en détournera-t-elle les sombres desseins ? Après « La Dolce Vita », les années de plomb débutent dans le sang et les larmes. Patrizio Avella nous embarque littéralement en plein coeur de l'Italie, de Rome et de sa plume vise très habilement les nôtres. Extrait : « L'horizon embrasait les collines du capitole. Sur le Quirinal le ciel, chargé de nuages incendiés, illuminait la cité romaine avant l'orage de feu. Du plus profond de ses entrailles montait un vacarme galopant. La guerre se rapprochait. Rome, sombrait dans un grondement. Nul ne connaissait la progression exacte de l'invasion de la ville éternelle. Les Bolcheviks bousculaient les troupes de l'Otan pour les acculer devant le dernier rempart de la Chrétienté. Cette fois, Rome ne serait pas ville ouverte. Le berceau de la civilisation occidentale devait suivre l'exemple de Prague et lutter contre la barbarie. Les combats rageurs se poursuivaient. L'antique Rome se perdait. Le jeune Colonel italien épousseta son uniforme, ajusta précautionneusement son casque. Le moment devint solennel.
Après «Déposer les larmes», son précédent ouvrage, Lou Malaval nous propose dans notre série, «Histoires Comtoises», son nouveau titre «Le dernier Burgonde». Entre légende romanesque et véritable fresque historique, les personnages fictifs se mêlent aux personnages authentiques de l'époque qui vit mourir le dernier roi burgonde enterré sous le château du même nom et le début d'une prophétie se réalisant au 13eme siècle au sein de sa descendance. Lou Malaval raconte comment «Hersende», la sorcière, prêtresse manipule le destin de cette noble famille à l'aide de divinations et d'augures. Elle engendrera la malédiction et le drame s'abattra sur les membres de cette famille. Ils connaîtront tour à tour et parfois en même temps, l'amour et la guerre, le sang et les larmes, la trahison et l'amitié. Qui de Bertrand de Mesirey ou de son frère Roland gagnera le coeur de la belle Aélis de Saint-Loup? Lequel gagnera la bataille livrée par leurs deux camps pour la Comté? Lequel sera «le dernier Burgonde»? Ermengarde de Mesirey, la mère reste la clé des mystères de la réalisation de la prophétie. Et son déroulement voire sa fin réserve d'énormes surprises. L'auteur, Lou Malaval, très éclairée, retrace avec beaucoup de connaissances et de précision cette grande période historique pour la Franche-Comté. Son talent d'une rare efficacité se met autant au service de l'Histoire que de l'histoire, pour le plus grand plaisir des amateurs de l'une et de l'autre! Un festival d'écrits et de lumières
«?Me pardonnerez-vous si, en racontant votre vie, j'en fais plus un roman qu'une biographie?? Du reste, comment puis-je savoir ce que fut votre vie???» A partir d'une lettre écrite par sa grand-mère plus de cinquante ans avant, Françoise remonte le temps... Elle entreprend d'écrire Joli Coeur le roman d'une rencontre qui a bouleversé quatre femmes de sa famille. La guerre, entre temps, n'a pas réussi à reléguer les souvenirs... 17 ans d'amour, d'attente se sont écoulés dévalant le coeur d'Augustine comme un torrent plutôt qu'une douce rivière. Ils ont érodé son âme elle aussi en guerre, mais contre elle-même, une autre facette de sa cruauté.
Dominique Meyer, enseignante, est l'auteur de cet ouvrage. Elle refusera qu'on l'encense, cependant on ne résiste pas à lui trouver des petits airs ou plutôt des grands airs de Maupassant pour sa verve réaliste parfois sans concession derrière laquelle elle et lui cachent un grand romantisme.
AMY JONES, une Américaine d'une quarantaine d'années, annonce aux frères Morisi qu'elle est la petite-fille de leur tante partie aux États-Unis la nuit de la Marche sur Rome en 1922. Lana Sektor, une éditrice de biographies, installée à Brooklyn, est chargée par sa famillle de rédiger sa biographie. Expédié en train au pays de ses destins croisés, le lecteur est embarqué dans une odyssée vertigineuse. Hommage aux jeunes femmes forcées d'émigrer, odyssée italo-américaine, autobiographie déguisée, monument de malice, de brutalité et de poésie, l'ouvrage que vous tenez est un feu d'artifice qui renvoie à l'univers des séries U.S sur fond de rock, de blues et de rap, cocktail étourdissant de John Dos Passos, d'Umberto Eco, de R. J. Ellory et d'Arto Paasilinna. Morisi et son algoroman posent la question post-moderne par excellence : au siècle de l'info en boucle, des fake-news et de la réalité alternative, que restera-t-il demain de nous autres, les femmes et les hommes, et aurons-nous seulement existé ? MARIO MORISI, écrivain et journaliste, né le 1e janvier 1951, italien et français, a signé une vingtaine d'ouvrages tous plus suprenants les uns que les autres. Adepte de l'hétéronymie, il s'ingénie à brouiller les pistes. Auteur de romans consaxcrés au Ballon d'Or italien Roberto Battio, au géant finlandais Arto Paasilinna et à Renaud Outhier, un abbé savant né dans le Jura, il signe ses polars Absentès et exploite une douzaine d'alias publiés qui constituent sa Comédie éclatée.
Jean-Christophe Loison propose à nos lecteurs cette monographie d'Hubert-Félix Thiéfaine, intitulée «?entre balises et mutations?». Fans de la première heure ou nouveaux venus, venez (re)découvrir ce chanteur poète, plus que visionnaire qui s'accapare les mots, les métamorphose et les met en musique pour aller chercher les âmes un peu errantes. Entre les repères et les mouvances, Jean-Christophe Loison vous invite à embarquer dans le bateau ivre du capitaine au long cours, Hubert Félix Thiéfaine, pour mieux le faire connaître. Avec lui, il est temps de mettre le cap vers l'horizon le plus lointain, se fier aux phares de ses chansons dans les tempêtes et à la compétence de cet amiral qui ressemble tant à Rimbaud. Et s'il se terre pour se taire, il n'est pas aussi taiseux qu'il le dit. Généreux de coeur, il l'est de mots, au service de ses idées comme de ses idéologies. Débarqué par un beau matin aux aurores, Il a su franchir le miroir sans avoir à changer de gueule. Il se dit truand qui blanchit des mots et du vent. Jean-Christophe Loison est professeur de français dans un collège breton, spécialiste et passionné par l'oeuvre de Thiéfaine depuis l'adolescence. Il a publié plusieurs articles universitaires dont le dernier, une explication de «?La fille du coupeur de joints?» qui figure dans l'ouvrage collectif Thiéfaine Christ rock (à paraître).
Vic cherche de vieilles photos au grenier, tombe sur d'anciennes lettres de sa grand-mère Victorine destinées à son amie Amédine. Jamais envoyées. En compagnie d Amédine, Vic découvre la vie, le calvaire de Victorine : elle attendait la guerre, une autre guerre, celle qui devait la libérer. Et Lucien, son époux est mobilisé en août 1914. Il est soldat dans l'âme, guerrier implacable... il revient honoré. Vic et Amédine comprennent alors bouleversées de quel côté traîne l'horreur et de quel côté bouge le diable déplaçant l'enfer. Avec Patricia Gavoille, l'auteur de cet ouvrage, c est le talent qui uvre partout... Les émotions se nichent dans les moindres recoins. Le temps d'une virgule, un sourire essuie une larme, parce c est beau le bien écrit. Et bien menée l'histoire et bien posée la question : comment une jeune femme peut-elle prier en 1914 pour « que la guerre vienne ! » On apprend le pourquoi de cette prière grâce à sa petite-fille et Mamie Amédine. Patricia Gavoille, l'auteur de L arbre dehors précédent chef-d uvre, incorrigible rebelle, ne peut s'empêcher de nous bousculer, mélanger les damnés et les victimes, raconter les oiseaux, les fleurs, la mort, les tranchées. Incorrigible romantique, nous faire pleurer, vibrer, batailler et... mais cela le désire-t-elle vraiment : pardonner ? On l'ignore mais c est toujours l'inévitable issue que ses personnages veulent éclairer... incorrigible humaniste !
Après « Chronique d'un Barbare » et « Khephren » Marie-Odile Goudet signe son troisième roman, « La flottaison ». Elle nous revient avec Judith, l'héroïne, qui elle part, quitte tout à la mort de son mari, Harry. Elle se raconte, enfant en Lorraine, puis là sans Harry, sans famille, en Guadeloupe où elle a échoué comme en exil. Elle a tout délaissé, ses propres enfants, ses frères et soeurs emportant sa douleur. Amarrée à l'amitié d'Eudoxie, Judith est déracinée des Vosges de son enfance dont elle est encore toute rosie. Elle surnage, douloureuse mais bien vivante, obligatoirement vivante, trouvant comme il se doit sa ligne de flottaison... qui la ramènera aux siens. Et le lecteur, lui, pendant ce temps-là d'être enchanté par Judith, ravi par Marie-Odile qui capture littéralement. Un doux piège que ce roman aux allures des plus grands. Les alizés se sont levés ce soir, légèrement, juste ce qu'il faut pour écarter quelques uns des nuages alourdis de chaleur et ajouter un curieux friselis au ressac. On dirait que la mer a mis ses bigoudis. Je m'appelle Judith. C'est le nom qui m'a été donné à mon baptême. Mon baptême...Ma première immersion après l'amnios, mon premier contact avec l'amertume du sel de la terre, rude contraste avec la saveur douceâtre du mamelon maternel. Longtemps, je n'ai pas aimé mon nom. D'abord, chez les filles de mon âge, dans la très catholique Lorraine on portait d'ordinaire un prénom composé avec celui de la mère du Christ, le mien me différenciait des autres. En outre, je n'ai jamais eu d'affinités particulières avec les héroïnes de l'Ancien Testament, surtout pas avec cette garce capable de couper la tête de l'homme qu'elle venait de séduire.
Les Rendez-vous de Toussaint pour permettre à Yves Couturier de conter les vivants et les morts de la famille de Rémi dans laquelle il nous fait entrer avec respect et émotion. Des grands-parents aux belles-filles, passant par les petits-enfants, les cousins, les cousines, les voisins, les amis, les destins se cousent et se décousent au fil des affections ou des afflictions. Le maître, un auteur qui tisse leurs jours comme un tissu, solidement certes mais surtout délicatement sans déchirer ni froisser. Un cousu main, une broderie rare, jamais désuète. Nostalgiques, tristes parfois mais jamais amers, nous ne manquerions ces rendez-vous. Un dé d'or à Yves Couturier qui, aussi, signe haut et fort ses sentiments comme ses engagements. Et, dans une grande dignité, un fini tragique. « Le vent du nord papote avec quelques vieux corbeaux noirs. La Toussaint d'hier a battu son record de chrysanthèmes. Les morts rêvent de toutes les couleurs. Le Bon Dieu a fait salle comble. Les hosties étaient à point. Le vin de messe d'un cru exceptionnel. Maintenant, au fond des mouchoirs, les larmes dorment mêlées à la morve. » Extrait : Je vois... l'homme est âgé. À l'image de ses cheveux gris débordant sous son béret noir, il doit bien digérer ses un peu plus de soixante-dix ans. Il se tient raide dans ce pardessus dont il ne sollicite le port qu'en de grandes occasions. Ses souliers noirs cirés brillent. Près de lui, la femme et son chignon ne détonnent en rien. Son ensemble de bonne facture vire du gris au noir ou du noir au gris, selon. De tout son être, comme un délicat parfum émane une douceur infinie, presque palpable. Autour d'eux, il y a les Autres. Tous les Autres et la première de leurs filles, son époux et un échantillon de leur progéniture. Tous les Autres et leur troisième fille, son époux, sans leur progéniture. Des autres enfants, manquent celui éloigné et ceux décédés. Le tout reconstitué forme la famille. Mais dans ce tableau un petit d'homme intrigue qui zieute plus particulièrement de son côté. Ça vous mesure dans les neuf-dix ans un môme de cet acabit ! - Pépère, on s'en va. Ce n'est pas une question. Il n'y aura donc pas de réponse formulée ! Pépère Rameau se contente de tenir fermement la main de son petit-fils Rémi. Toutefois le message passe des gros doigts rongés d'arthrite aux petits doigts souples. Ça se traduit par un nous nous en irons quand je l'aurai décidé. D'ailleurs, Mémère Fleurine n'en a pas terminé avec ses chrysanthèmes...
Comédien reconnu, auteur confirmé d'essais et de romans, Bernard Fripiat est passé maître ès caricatures. Daumier les a peintes, Bernard les met en scène. La lumière de son projecteur est impitoyablement crue. A jour frisant, il dévoile l'implacable univers d'une jungle sans frontière. Grâce au talent irrésistible de Bernard on rit beaucoup... jaune. Je ne connais rien de plus jubilatoire que d'interpréter un personnage qui assouvit une légitime vengeance. Il suffit de voir le nombre de vedettes qui ont joué le Comte de Monte-Cristo. Malheureusement, de tels rôles au féminin sont rares. Il faut dire que la vengeance nécessite une vive intelligence et que la plupart des auteurs sont des hommes... Lorsque s'est présentée l'occasion de jouer Sylvie qui, pendant plus d'une heure, se venge patiemment d'un mufle qui s'est cru killer, je ne l'ai pas laissée passer. On devrait conseiller la lecture de cette pièce à toute femme victime d'une goujaterie. - Nadia Moreau, Comédienne. Deux êtres forts, durs, insensibles (en tout cas en apparence) qui s'affrontent droit dans les yeux est toujours un spectacle original. En jouant ce rôle du Juge, je me remémore les westerns de Sergio Leone qui ont bercé mon enfance. Avec un plaisir extrême, j'y retrouve la même force, la même tension et, surtout, le même humour. - Jean-François Warmoes, Comédien
Un ouvrage qui consacre l'art au rang qu'il mérite, au rang le plus beau c'est à dire proche de chacun de nous. Fatma Omar choisit à juste titre la sculpture, cet art troublant qui seul permet de matérialiser la lumière, le temps, l'équilibre. Le héros de son roman, Settir, est cet artiste qui grâce à la rencontre de Socco, son maître va chercher tout au long de sa vie à créer l'oeuvre à travers laquelle il se révèlera à lui-même. C'est cette quête que Fatma nous raconte dans un style bien à elle, avec la poésie et la rigueur des grands contes moralistes. Le récit se déroule en Egypte il y a quelques siècles... Voyage d'argile, de pierre, de marbre et de bois, autant dire merveilleux... Destination : bonheur... Arrivée : tout près de soi. Extrait : Voici l'histoire d'un jeune sculpteur, devenu vieux. Il a fait un long chemin, mais il sculpte toujours. Maintenant, c'est seulement un plaisir, l'obsession du créateur l'a enfin quitté. Settir laisse cette gymnastique au Tout-puissant. Il vit auprès de sa femme et ses deux grandes filles dans la maison de son père. Son frère aîné et sa soeur vivent avec leur famille, à quelques pas de chez lui. Settir et Ali, amis de toujours projettent d'ouvrir, dans quelques jours les portes de leur troisième association. Elle ne sera pas aussi ambitieuse que l'Arche de l'espoir, mais elle pourrait venir en aide à beaucoup de gens. Ce récit se déroule il y a bien longtemps. Settir était encore un enfant et il cherchait un sens à sa vie. Bien sûr, il ne savait pas qu'il était déjà en quête. Pour lui ce n'était que de l'ennui. Il ignorait qu'il cherchait une raison à son existence, un but à son être, un endroit pour son corps et son âme, ensemble. C'était il y a tant d'années et pour lui c'est comme si c'était hier...
Dans son récit «Des âmes vives», François-Xavier Perthuis nous livre le très touchant témoignage d'un jeune enfant marqué par le décès de sa petite soeur, comment naufragé dans sa solitude il sortira de ses années blanches, comment le refus de l'oubli et la présence de cette petite soeur au plus profond de lui, donneront tant d'élan à sa vie jalonnée de belles réussites et d'instants infiniment bouleversants. La sincérité de l'écriture témoigne de l'impact du deuil au sein de la fratrie, de la force de la foi, de la transformation possible de la vulnérabilité en un inépuisable amour de la vie, hommage aux êtres chers restés dans nos coeurs. «Mais bien au-delà de la simple promenade des années précédentes, ces instants hors du temps me renvoyaient maintenant à mon monde intérieur, à la grande fracture de ma vie, à mes émotions toujours contenues, aux larmes que je n'avais jamais versées, aux tristesses que je n'avais jamais épanchées. Je quittais ces lieux avec l'impression qu'ils m'avaient compris et qu'ils savaient pourquoi je reviendrais.»
Vous suggérer une destination, vous en dévoiler un peu de son âme avec tout son coeur, telle est la devise du « Trotter passion », un guide que vous propose Sylvain Gallet. «Shalom Israël » est le premier d'une série originale et pour débuter, ce n'est pas par hasard que le choix s'est porté sur Israël. Terre charismatique, de richesses, de chaleur, de diversité, terre qui répond exactement à l'ambition de cette collection : aimer et faire aimer. Même s'il n'a pas l'envergure ni la puissance d'un Airbus, ce petit souffle vous fera décoller. Sylvain Gallet est né le 20 mai 1980 à Lons le Saunier dans le Jura. D'une formation dans le tourisme, le goût du voyage, de l'évasion est une évidence pour ce passionné, avide de découvertes et de nouveaux horizons.
Jean-Jacques Cambrelin nous propose de découvrir son roman « Pièges » dont l'héroïne, Carole, est envasée dans un marécage nauséabond. Née d'une mère odieuse qui n'aura de cesse de l'anéantir et d'un père émigré algérien aimant mais plongé lui-même dans une atmosphère de calomnie et de peurs, Carole, alias Jacqueline, alias Aziza croit tromper l'ennui et l'écoeurement en changeant de prénom. Cela ne suffira pas à la sortir des sables mouvants dans lesquels elle est enlisée. Elle et les siens pataugent dans cet univers désespérant où la terre du Nord, belle et lourde, les enterre vivants. La méchanceté de la mère, les soubresauts vains du père, l'apathie des frères et soeurs et des habitants, ouvriers à l'usine du bourg, tissent autour de Carole un véritable piège, une toile semblable à celle de l'araignée qu'elle apprivoisera en prison après son crime. Carole sera désignée sans mal coupable idéale d'un infanticide dans lequel se sustenteront la justice, les ragots et les bassesses. Mon pays, on ne s'y arrête pas. On y passe et on l'oublie. Les chemins qui le traversent mènent vers l'horizon et l'horizon est un mirage. Ici, l'ennui vous happe comme un engrenage monstrueux. Ici, l'ennui, c'est une vis sans fin. Vraiment sans fin... Et pourtant, il faut vivre ici. Comme on peut...Je suis née là et je ne suis jamais partie. Pourquoi partir ? Il aurait fallu suivre un de ces types avec un sourire comme un couperet qui vous prend la main et vous promet la lune. Je n'avais pas la tête à ça. Le désastre n'est jamais loin quand vous vous fiez à un sourire. Je n'allais pas unir mon existence à ce genre de comète qui, à la première occasion venue, me laisserait tomber... J'avais au moins compris que l'amour est un mirage. J'ai regardé partir mes amies mais je ne les enviais pas. Il suffisait que le type parle de la ville, du soleil ou de la mer pour emporter la mise. Ces idiotes ont rêvé mais l'amour de leur vie n'était qu'un dom Juan en quête d'aventure. Les espoirs de ces grues les ont menées au fond d'un lit, ce marécage où la vie s'enlise et se désespère...
Un jeune homme, inconnu, blotti dans la cabine du Berliet est arraché d'un mauvais sommeil par Manu qui le découvre là un beau matin en prenant son travail. Il s'appelle Idriz, il a fui le Kosovo en guerre, il est seul, égaré et démuni. Le camion dans lequel il a trouvé refuge appartient à Charlot, vieux et fatigué propriétaire de la sablière qu'il avait renoncé à faire tourner jusqu'à l'arrivée de Manu qui leur a redonné vie à tous les deux...A tous les trois si l'on compte bien...Charlot, Manu et la sablière. Puis, après plusieurs jours de luttes...A tous les quatre ! Malgré le temps qui passe, inexorable pour Charlot, rude pour manu, la sablière se voit devenir symbole de renaissance, d'espoir et inspire à Yves Turbergue, le titre de son nouveau roman. Yves n'a jamais envie de parler de tout, comme il l'écrit, pourtant il parle d'amour qu'il transcende, d'amitié qu'il vénère, de justice...sans commentaires, de destins perdus qu'il veut récupérables, de mauvais plis qu'il veut repasser et de la mort, aussi, bien entendu, qu'il croit apprivoiser...car il y a un ton Turbergue, des mots, des phrases Turbergue, des ponctuations ou pas, Turbergue mais surtout un coeur, une tendresse, une rudesse Turbergue , que la nostalgie effleure et teinte Artisan réservé plus qu'artiste volubile Turbergue maçonne les mots comme du mortier plus que ne les étale afin de ne pas dévier de sa recherche de la vérité et de la solidarité. Mais ne pas se méprendre, avec Yves Turbergue, la poésie se mêle de tout, du plus sentimental au plus tragique sans oublier trois petites notes de musique...Pas de chantier sans chansons, pas de nuit sans harmonica. Le ciel craque d'étoiles. Dans la nuit tiède, une odeur d'herbe humide monte des talus. Ça sent bon l'été dans la mesure où on a envie de coller une odeur à l'été. Vaguement malaise, Manu se traîne vers le campement-logis de son père. Il se collerait des baffes. Tout à l'heure à nouveau, il n'a pas osé aborder la gamine qui hante ses nuits et ses journées depuis le jour où pour la première fois il l'a vue danser. Quoique danser... Disons qu'elle se tortille du mieux qu'elle le peut sur le plancher surélevé d'une loterie cabane de foire. Un décor qui se prétend théâtre ambulant. Une scène, si l'on n'a pas peur des mots. Pauvre gamine risée de tout un parterre de cons, faite pour danser comme lui pour prendre la soutane. Amoureux oui amoureux non, il se demande. Toujours est-il qu'il la poursuit de samedi en samedi, de ville en village depuis qu'a commencé la saison des fêtes foraines sur le secteur. Il voudrait... il faudrait... il pourrait... Il n'ose pas.
Allons ! Entrez ! « Entrez en astrologie avec Thérèse Coudry ». Franchissez la grille et ouvrez ce livre comme la porte de sa maison. Délicatement, fébrilement, passionnément car vous rentrez dans un endroit aussi mystérieux que chaleureux, vous sentez de suite que vous ne sortirez pas indemnes mais... Et là vous rencontrez des personnes célèbres, oui, célèbres, ou non, vous vous liez d'amitié immédiatement, vous ne pouvez faire autrement tant elles sont toutes attachantes. Thérèse Coudry fait les présentations, elle les connaît tellement bien pour les avoir reçues en consultation d'Astrologie. Et c'est peu dire. Au fil des pages, Thérèse effeuille son coeur, le dévoile à travers ceux de ses consultants. C'est cela qu'elle tente de vous faire découvrir dans cet ouvrage même si elle y explique l'Astrologie, la Chirologie, la Numérologie, la Voyance, leurs origines, leurs fonctions et leurs pratiques. Astrologue étoilée par un guide (comme le guide Michelin), ce Chef qui vous accueille là vous présente son divin menu, sa carte du Ciel ! Qui ne saurait résister ! Qui y reviendra !