Toutes les civilisations ont perpétué de grands mythes issus de la nuit des temps. Peut-on les relier entre eux ? C'est ce qu'a réalisé Joseph Campbell dans cet essai, où il expose sa théorie selon laquelle tous les mythes répondent aux mêmes schémas archétypaux. En effet, le périple de presque tous les grands héros se déroule selon un enchaînement bien déterminé : appel à l'aventure, épreuve, affranchissement de l'aide du mentor, accomplissement de l'objet de la quête, retour au pays. Nouvelle édition entièrement revue et enrichie, avec de nombreuses illustrations ! Joseph Campbell, reconnu aujourd'hui comme le plus grand spécialiste mondial du mythe, démontre ici que quasiment tous les héros, de quelque époque ou culture que ce soit, suivent dans les grandes lignes le même schéma. Les oeuvres plus contemporaines ne font pas exception : Star Wars, tout comme Matrix ou Le Seigneur des Anneaux sont construits selon ce même archétype. Ce n'est pas un hasard si Le Héros aux milles et un visages est le livre de chevet des plus grands scénaristes et metteurs en scène. Joseph Campbell a enseigné près de quarante ans au Sarah Lawrence College (New York) où une chaire de mythologie comparative a été créée en son honneur. Ses livres ont influencé des millions de lecteurs.
« Liberté, Égalité, Fraternité », telle est la devise républicaine de la Franc-maçonnerie, à moins que ce ne soit la devise maçonnique de la République française ? La question est délicate. Ce sont les délégués du Grand Orient de France qui ont affirmé au Gouvernement provisoire de 1848, d'une part, que cette devise était depuis toujours celle des loges et, d'autre part, qu'elle avait été adoptée par les révolutionnaires de 1789. Sauf que ces assertions étaient fausses ! Pourtant, la devise a été adoptée par de nombreuses obédiences et, dans certaines, elle a même remplacé les acclamations traditionnelles. Ce succès était-il mérité ? Cette devise, même si elles ne l'utilisaient pas, aurait-elle pu être adoptée par les loges du XVIIIe siècle ? Aurait-elle convenu aux maçons opératifs ou ces derniers auraient-ils eu dans leurs organisations quelque élément qui justifie qu'on la leur applique ? Enfin, cette devise, dans laquelle beaucoup de maçons ne voient qu'un idéal social, est-elle également l'indication d'un cheminement intérieur du maçon ? Telles sont les questions auxquelles nous avons tenté de répondre dans ce cahier.
Prométhée, qui vola le feu aux dieux, fut enchaîné au sommet du Caucase tandis qu'un aigle lui rongeait le foie.
Pour avoir goûté au fruit défendu, Adam et Eve furent chassés du Paradis... De Don Quichotte à Buffalo Bill, d'Icare à Luke Skywalker, le héros de La guerre des étoiles, les mythes sont éternels. Au-delà des religions et des frontières, ils sont l'expression de la sagesse des peuples. Incrustés dans notre système de pensée comme " les tessons de poterie dans un site archéologique ", ils interprètent les mystères de la vie.
Ils sont notre lien avec le passé, ils nous aident à comprendre le monde d'aujourd'hui et à nous comprendre nous-mêmes. " Le mythe est le rêve de l'humanité, le rêve est le mythe de l'homme... "
Peu d'hommes ont joué un rôle aussi important que saint Paul dans l'histoire de l'humanité : sans son enseignement, le christianisme ne serait pas ce qu'il est et le monde non plus... Des milliers d'ouvrages savants sont parus sur lui. Mais la plupart semblent n'avoir pas toujours perçu le sens profond de son message, faute peut-être d'avoir la bonne clé... Ils n'ont pas assez tenu compte de ce que saint Paul avait pourtant répété : son enseignement ne lui est pas venu des hommes, pas même des apôtres, mais directement de Dieu. Le père Brune rappelle ici qu'il s'agit avant tout du témoignage d'une expérience mystique. Faute de l'avoir bien compris, nombre de théologiens ne voient dans son langage qu'exagérations poétiques et métaphores. C'est, au contraire, par comparaison avec les différentes expériences mystiques de tous les temps et de toutes les cultures, que nous pouvons comprendre la vision fantastique qui habitait saint Paul. Et peut-être même commencer à l'accepter avec notre intelligence comme avec notre coeur.
Le parcours dans la structure labyrinthique transforme l'adepte. Les vécus oniriques, les expériences initiatiques et l'enseignement du mythe crétois offrent l'opportunité d'ouvrir la conscience à l'Être intérieur que C.G Jung nommait le Soi et son état ultime, le Numineux. Cheminer dans le labyrinthe, c'est rencontrer les cinq personnages du mythe : Thésée, Dédale, Minos, Ariane et le Minotaure, pour s'y reconnaître dans le jeu interactif des effets miroirs. Au sein de ce symbole du Féminin sacré, la figure centrale du Minotaure apparaît de l'extérieur comme un monstre qui s'avère être une projection de fantasmes. Il est avant tout une représentation de l'âme - mi-divine, mi-humaine -, double état d'être qu'il convient de réunifier dans toutes les dimensions de l'existence. Tel est le sens de ces éclairages basés sur le témoignage et le partage des voies révélées par et dans le labyrinthe, ressource majeure pour comprendre l'âme humaine, ses rouages et sa dynamique.
Le tabou des menstruations pèse sur la condition féminine comme une chape de plomb ! On n'en parle pas, on dissimule ses effets gênants, on ignore ses influences sur notre quotidien et si on ose y faire allusion, c'est pour s'en moquer ou pour exprimer son dégoût. Pourtant, dans nos cultures occidentales, avec l'augmentation de l'espérance de vie, les grossesses espacées et notre existence confortable, les femmes n'ont jamais eu autant leurs règles dans toute l'histoire de l'humanité. Les menstruations sont signe de fécondité, de bonne santé, et d'équilibre pour les femmes ; elles participent de la plus essentielle et merveilleuse de nos fonctions physiologiques, la capacité de donner naissance. Lara Owen montre que l'on peut accéder au bien-être et à la paix intérieure en abordant l'expérience menstruelle de manière positive. Outre une présentation des aspects physiologiques, psychologiques et sociologiques des menstruations, cet ouvrage invite les femmes à écouter leur corps pour favoriser leur bien-être physique, émotionnel et spirituel.
L'alchimie est souvent présentée comme une forme archaïque et primitive de la chimie moderne, née au XVIIIème siècle. Il est vrai que des connexions existent entre elles et que bien des découvertes, souvent fortuites, de l'alchimie furent de belles aubaines pour la chimie naissante. Cependant, contrairement aux chimistes modernes, les alchimistes ne s'intéressent guère aux objets et à leurs éléments, mais bien plutôt aux processus et à leurs logiques. C'est précisément ce qui fait toute leur actualité depuis que la physique délaisse les particules et systèmes pour s'intéresser, de plus en plus, aux processus et propensions de complexification. Leur quête n'est pas objectale (ceci plutôt que cela, l'or plutôt que le plomb), mais processuelle (comme ceci plutôt que comme cela, par calcination plutôt que par dilution). Il devient alors évident que les transformations des matières offrent, par analogie, des archétypes et symboles pour les transformations spirituelles. Ce sont les verbes qu'il faut lire, comprendre et interpréter, bien plus que les substantifs.
La compréhension de l'esprit humain est aujourd'hui dans une double impasse : celle du psychologisme qui tente ses explications au travers de conjectures narratives, et celle du neuroscientisme qui cache à peine son jeu matérialiste pour réduire son objet à une mécanique neuronale dans une mauvaise analogie informatique. Ici, l'approche est autrement plus audacieuse. Elle s'appuie sur deux idées innovantes : appliquer à l'esprit les modèles holistiques de la physique des systèmes complexes, considérer que l'esprit est l'affaire du corps entier et non pas du seul cerveau. Et ça donne une révolution détonante. Détonnante par sa limpidité, par sa simplicité, sa profondeur et sa fécondité. Plus besoin du fatras freudien ou lacanien ni des entourloupes à la Dennett ou à la Changeux : tout s'éclaire. Oser penser chaque esprit comme manifestation de l'Esprit ouvre encore davantage de pistes. Car tout participe de l'Intelligence cosmique repose sur la Mémoire cosmique. Tout pense. Tout sait. Tout retient. Chaque caillou est une mémoire géologique. Chaque arbre est une mémoire végétale. Et tout interagit avec tout, ce qui est bien le propre de l'intelligence : relier les entités entre elles, en réseaux. La révolution noologique est désormais en marche !
Qu'est-ce qu'un homme au sens anthropologique ? C'est, comme le disait Aristote, un « animal rationnel ». Mais l'homme ne peut se résumer à cette définition : il est aussi un être sollicité par l'Esprit de vie et par l'Être qui le mettent en demeure d'utiliser sa raison, d'abord afin que ces concepts soient pleinement compris, puis de manière à définir en conséquence l'éthique qu'ils proposent à son libre arbitre. Ainsi peut-on dire qu'un être humain ne devient pleinement homme que lorsqu'il appréhende les aspects métaphysiques et les implications éthiques de l'Esprit et de l'Être. La culture maçonnique contient en elle-même une symbolique, une méthode herméneutique et une épistémologie susceptibles d'aider l'être humain dans la compréhension de cette métaphysique et de cette éthique traditionnelles. Patrick Négrier s'intéresse dans cet ouvrage aux textes fondateurs de la Franc-maçonnerie écrits entre 1356 et 1751, qu'il analyse de façon érudite. Par ce biais, il aborde les rites qui ont déterminé cette période (Anciens Devoirs, Mot de maçon) et les Constitutions d'Anderson et de Désaguliers. D'une interprétation philosophique de la Bible à la quête d'une religion naturelle pratique, sont ainsi explorés les différents aspects d'une culture maçonnique porteuse d'un humanisme au sens plein.
Les Tuileurs et autres traités encyclopédiques ont déjà tout révélé des secrets des hauts grades. Tout cela est connu, écrit, publié et à portée de main et d'yeux. Mais tout cela est vain. Ce sont des savoirs sans connaissance, des données sans idées, des tas qui ne forment aucun tout. Le présent livre entend se débarrasser de ces formalismes pour aller se promener, l'esprit et l'âme ouverts, dans ce paysage mythologique qu'offre le Rite Écossais Ancien et Accepté. Une belle échelle de Jacob reliant Ciel et Terre, l'Absolu et le relatif, l'Océan et ses vagues. Trente-trois mythes sont offerts à méditation, à rumination, à herméneutique. Ils semblent parfois n'être qu'une collection hétéroclite, mais il n'en est rien ! Ce livre le démontre de la plus joyeuse des manières : au fil d'une belle randonnée spirituelle, un pèlerinage, comme un « chemin de jacquaires » qui auraient oublié leurs croyances mais qui chercheraient la voie vers ce qui dépasse infiniment l'homme.
Toutes les religions ont voulu traduire les aspirations les plus profondes de l'âme humaine. Aussi, hier comme aujourd'hui, il y aurait grand tort à les considérer comme antagonistes. Ne sont-elles pas par définition les produits d'un syncrétisme ? L'historien sait bien qu'aucune religion n'a eu de naissance comparable à celle de la déesse Athéna, jaillie tout armée du cerveau de Zeus. Par cet ouvrage, André Neyton indique les cheminements qui ont permis au paganisme de participer si largement à l'élaboration de la synthèse chrétienne. Les croyances païennes doivent être pensées de façon extensive, en termes d'influences iraniennes (mystères de Mithra, mazdéisme), égyptiennes (mystères d'Isis), grecques (orphisme, pythagorisme), voire d'influences gnostiques ou orientales. Ces clefs, c'est-à-dire ces moyens d'explication, permettent une compréhension plus profonde du dogme chrétien. Les épisodes de la vie du Christ (de l'Annonciation à la Résurrection) et les miracles sont comparés à leurs parallèles païens. D'autres échos s'accordent avec des figures telles que la Sainte Vierge ou l'Esprit saint, tout comme des analogies existent entre Paradis, Enfer et leurs équivalents issus des paganismes. En fin d'ouvrage, c'est par le biais des fêtes, rituels et symboles que l'auteur dresse des ponts entre la religion révélée et le terreau de croyances qui l'a vue se développer. En s'appuyant sur les textes sacrés et leurs commentateurs, toujours respectueux de la foi, ce travail érudit échappe à tout sectarisme ou apologétique pour insister sur la nécessité de la tolérance.
Le grand trépied mythique et mystique sur lequel repose tout l'édifice symbolique et spirituel de la Franc-maçonnerie régulière et universelle se résume en trois idées qui ont entre elles des relations extraordinairement riches : l'architecte parfait et initié accompli qu'est Hiram, le Temple de pierres de Jérusalem, sur le mont Moriah, et le roi Salomon qui incarne la Sagesse la plus profonde et représente le Divin parmi les hommes. Chacun de ces trois piliers trouve sa racine dans les livres des Rois et des Chroniques de la Bible hébraïque, une des trois grandes Lumières de la Franc-maçonnerie, avec le Compas et l'Équerre. Toute la construction du livre s'élabore en trois temps. Dans un premier temps, il s'agit d'étudier en profondeur chacun des trois piliers du mythe fondateur de la Franc-maçonnerie, indépendamment des deux autres : Hiram, le Temple et Salomon. Il s'agira de décrire, de scruter et d'interpréter leur origine biblique, leur posture maçonnique et leur signification symbolique. Dans un deuxième temps, il conviendra de regarder le message philosophique et mystique porté par leur mise en oeuvre au sein du rituel d'élévation à la Maîtrise, d'abord, et leurs développements dans les rites initiatiques liés aux degrés supérieurs. Dans le troisième et dernier temps de l'ouvrage, sera tentée la synthèse de tous les chapitres antérieurs sous la forme d'une cosmologie (qu'est-ce que la Nature du Tout vue au travers du Temple ?), d'une théologie (qu'est-ce que l'Esprit du Divin vu à travers Salomon ?) et d'une anthropologie (qu'est-ce que la Logique de la Vie vue à travers Hiram ?) propres à la Franc-maçonnerie régulière universelle.
Les Cahiers de la Franc-maçonnerie sont écrits par des francs maçons qui ne s'expriment pas au nom d'une obédience maçonnique quelle qu'elle soit. Ces publications sont à caractère informatif. L'exercice est difficile, en ce sens qu'il exige des auteurs qu'ils s'éloignent de leurs opinions personnelles pour privilégier la description des convergences et des différences entre les diverses organisations maçonniques sans pour autant les réduire à leurs particularismes. Ils sont auteurs de plusieurs ouvrages sur la Franc-maçonnerie et c'est en s'appuyant tout autant sur leurs recherches que sur leurs expériences personnelles qu'ils rédigent ces cahiers, destinés à informer tant le maçon que le profane.
Les Cahiers de la Franc-maçonnerie sont écrits par des francs-maçons qui ne s'expriment pas au nom d'une obédience maçonnique quelle qu'elle soit.
Ces publications sont à caractère informatif. L'exercice est difficile, en ce sens qu'il exige des auteurs qu'ils s'éloignent de leurs opinions personnelles pour privilégier la description des convergences et des différences entre les diverses organisations maçonniques sans pour autant les réduire à leurs particularismes. Ils sont auteurs de plusieurs ouvrages sur la Franc-maçonnerie et c'est en s'appuyant tout autant sur leurs recherches que sur leurs expériences personnelles qu'ils rédigent ces cahiers, destinés à informer tant le maçon que le profane.
Les Cahiers de la Franc-maçonnerie sont écrits par des francs-maçons qui ne s'expriment pas au nom d'une obédience maçonnique quelle qu'elle soit.
Ces publications sont à caractère informatif, et les auteurs, bien que membres chacun d'une obédience particulière, restent anonymes, car ils s'expriment dans ces textes, non pas au nom d'une organisation maçonnique, mais en celui de l'Ordre maçonnique en général. Au nom de ce que tous les maçons, quelle que soit l'organisation maçonnique à laquelle ils appartiennent, se reconnaissent individuellement en commun.
L'exercice est difficile, en ce sens qu'il exige des auteurs qu'ils s'éloignent de leurs opinions personnelles pour privilégier la description des convergences et des différences entre les diverses organisations maçonniques sans pour autant les réduire à leurs particularismes. Ils sont auteurs de plusieurs ouvrages sur la Franc-maçonnerie et c'est en s'appuyant tout autant sur leurs recherches que sur leurs expériences personnelles qu'ils rédigent ces cahiers, destinés à informer tant le maçon que le profane.
Il est essentiel, pour tout ce qui est important et qui exerce de ce fait une influence sur nos vies et notre temps, de savoir revenir aux fondamentaux. Back to basics ! disent les Anglo-Saxons. Un tel adage vaut à l'évidence pour Freud dont l'oeuvre copieuse et protéiforme mérite bien un retour amical vers une contrée simple et claire. C'est en outre devenu une nécessité, étant donné la polémique récente qui a entaché la figure de Freud et qui mêle confusions, malentendus et parfois malveillances. En guise de réponse à cet enjeu qui concerne la possibilité de véritablement comprendre l'une des oeuvres majeures de notre temps, le psychiatre et psychanalyste Jean-Jacques Tyszler nous conduit en pays freudien par les chemins qu'il a lui-même suivis et éprouvés. Au gré des aventures, des problèmes, des découvertes qui ont jalonné son parcours, il nous introduit dans l'intimité d'une oeuvre forte qui, loin de nous enfermer entre les murs d'une dogmatique passée, reste toujours en question. Fidèle à l'esprit de la collection À la rencontre de... Jean-Jacques Tyszler nous ouvre ainsi une voie faite de sincérité et d'amitié - tout simplement parce qu'on n'entre pas dans une oeuvre à coups de marteau.
On ne doit plus réduire le Confucianisme, le Taoïsme et le Bouddhisme à des phénomènes culturels étrangers.
Si ces trois voies se sont développées en Chine et y ont pris une « couleur locale », elles regardent fondamentalement en direction de l'être humain en tant qu'être humain, et nous concernent, à ce titre, de la manière la plus directe. Cet essai cherche à rendre le plus sensible et vivant possible la façon dont ces trois axes de la pensée chinoise surent chacun répondre à la plus décisive question humaine : comment vivre dignement une vie d'homme ?
Ce livre concerne notre présent : dans une situation critique, l'angoisse, la maladie, l'infortune, beaucoup d'entre nous se tournent vers Dieu. Ou vers des intermédiaires jugés plus accessibles, des intercesseurs : Marie, les Saints, les Anges. Ce retour au surnaturel, né avec la conscience humaine, est profondément enraciné dans notre passé. Demander de l'aide au Ciel fait partie de l'histoire des hommes. Le monothéisme lui a donné des formes spécifiques. Mais comment bénéficier des recours divins ? Suivant les époques et les pays, les rites se sont multipliés. Le Christianisme a mis le merveilleux à portée d'espérance. Les cierges brûlent devant les statues, les mains touchent la pierre où le divin s'est inscrit, les pèlerinages se poursuivent durant des heures ou des jours vers les sanctuaires. De telles manifestations toujours très vivaces peuvent être perçues comme une tentative d'acclimater le réel, de donner un sens à l'absurde. Mais faut-il n'y voir que cela ? Hélène Renard montre que les miracles sont toujours actuels et qu'aux demandes formulées, Dieu souvent donne une réponse. Dédiée à celui qui y croit comme celui qui n'y croit pas.
Ldries Shah, fils du Maître lkbal Ali Shah écrivit ceci au sujet des religions : " L'islam, qui veut dire " soumission à la volonté de Dieu ", ne se considère pas comme une religion nouvelle. D'après le Coran, il s'agit de la manifestation moderne de l'enseignement de Moïse et de Jésus. Ainsi l'islam reconnaît la dispensation judaïque, comme le fait la chrétienté ; mais à l'encontre des juifs, il accepte Jésus, sur la base restrictive qu'il voit en lui un homme divinement inspiré, et non un être divin. " Le maître soufi Bayazid Bistami, qui vécut au txe siècle, écrivit pour sa part :
La graine du soufisme fut semée au temps d'Adam, germa au temps de Noé bourgeonna au temps d Abraham commença à se développer au temps de Moïse parvint à sa maturité au temps de Jésus produisit du vin pur au temps de Mohammed.
Les religions inspirées par ces prophètes s'inscriraient ainsi dans un processus évolutif où chacune d'elles aurait un rôle particulier à jouer ainsi que le démontre le Maître lkbal Ali Shah.
Ces monographies présentent les brillantes figures artistiques, culturelles et scientifiques, venues de tous les pays faire de Paris, au XXe siècle, le centre du monde et de la Modernité. Les Roumains de Paris est dédié à ces personnalités, arrivées de Moldavie, de Transylvanie ou de Valachie, dont l'oeuvre novatrice, dans le génie et la transgression, au croisement des cultures, annonce l'homme européen de demain. Avant d'être un grand historien des religions, Mircea Eliade est un important romancier et essayiste qui, dans les années 30, débat en Roumanie sur les concepts de la littérature. II veut créer un roman d'idées, considérant que les idées font partie de la vie de l'individu tout comme l'amour, la trahison, la croyance religieuse. Un roman sur la connaissance et le vivre, dans la tradition de Gide. Dans cette monographie appelée à devenir incontournable, tant sont rares les ouvrages solides sur Eliade romancier, Eugen Simion se livre à une analyse d'une grande finesse. Les trois axes stylistiques d'Eliade sont ici présentés : le roman existentialiste, la prose magique et fantastique, et enfin la narration mythique. Car Eliade croit que la renaissance de la littérature est possible par l'infusion de mythes, proche en cela de Ernst Jünger et Hermann Hesse. Sans masquer la personnalité complexe de l'auteur, y compris ses options morales et politiques, Eugen Simion fait découvrir un Eliade existentialiste affirmant sa conviction que l'homme moderne, brutalisé par l'histoire, est un porteur de mythe...
Profondément ancrée dans l'imaginaire du monde celte, la légende de Tristan et Iseut serait apparue aux environs du VIIIe siècle. Elle exerce toujours son étrange magie, proposant à chacun de nous une quête essentielle : l'amour idéal, ou mieux, l'amour sublime. L'histoire de deux êtres exemplaires que la vie ne peut séparer et que la mort unit pour l'éternité. Après tant d'interprétations méticuleuses ou incertaines, Pierre Dalle Nogare redonne, en langue d'aujourd'hui, leur vérité aux textes. Poète talentueux, il s'est efforcé de préserver la dimension mythique des poèmes originaux. En insistant sur ce qui les rapprocherait de notre temps. C'est dans leur inconscient que naît le destin des personnages, c'est en union avec le cosmos qu'ils l'accomplissent. Dans son introduction, Michel Cazenave, l'un des meilleurs analystes de Tristan et Iseut, donne à la légende un sens longtemps inconcevable. Dieu reconnaît les amants et "atteste à quel point ils sont libres de faute". En soulignant qu'ils vivent "selon la Loi qui est celle du coeur".
le tango, on en convient maintenant, est une culture, une école de vie, une philosophie.
ce fut d'abord une danse canaille, libertine, effrontée. un défoulement dont la pratique toutefois faisait tomber certains tabous.
puis se manifesta cet insistant vague à l'âme, cette nostalgie qui perçait dans la musique, la lente émergence de quelque profond et capital souvenir enfoui dans l'âme.
avec l'avènement du tango-chanson et l'accueil triomphal que lui réserva paris, il fut consacre aux yeux du monde comme un ' corpus ", une culture, une nouvelle discipline née d'une évolution : la danse d'abord, c'est-à-dire le corps, les mouvements, les sensations.
puis la musique, et donc l'âme et les émotions. enfin l'entendement et l'esprit, au travers de la poésie et de la dramaturgie.
quand on considère cette remarquable évolution et cohérence, on ne peut s'empêcher de se demander si ceci est le fruit du hasard, une pure invention, ou s'il existe peut-être quelque conscience, quelque volonté à l'oeuvre derrière les apparences. l'auteur est porté à croire que le tango est l'héritier, le dépositaire d'une tradition dont on retrouve trace chez les troubadours provençaux du xiième siècle, les mystiques chrétiens espagnols ou les poètes soufis persans.