Tout au long de son ascension et de son règne, Napoléon excelle dans l'art de forger sa propre légende. Il fait évoluer son nom - le corse Buonaparte devient le général Bonaparte, Napoléon, l'Aigle - à mesure qu'il gravit les échelons du pouvoir. Il manie avec adresse le faste et la propagande pour asseoir son image.
Deux cents ans après la disparition de l'Empereur, Xavier Mauduit confronte son analyse d'historien à une iconographie tantôt diabolisante, tantôt hagiographique. À travers de nombreux documents en couleurs, nous découvrons plusieurs Napoléon qui cohabitent et qui se croisent : celui de la propagande impériale, l'homme qui dicte ses mémoires à Sainte-Hélène, le Napoléon tyran ou encore celui fantasmé par ses admirateurs. Tous sont des figures qui diffèrent et se complètent. Ce livre passionnant retrace ainsi l'histoire d'une fascination nationale qui se construit, dénouant les doutes, les controverses, et célébrant brillamment l'art tout napoléonien d'édifier son propre mythe.
Lorsque Staline est élu secrétaire du comité central du parti communiste russe, le 4 avril 1922, la Pravda ne consacre que quatre lignes à l'événement et l'Humanité n'en dit mot. Sept ans plus tard, l'année de la collectivisation forcée, son culte s'épanouit en URSS, un délire qui envahit le monde jusqu'à sa mort en 1953, noyant sous ses flonflons le goulag, les massacres d'ouvriers, de paysans, de communistes, les procès truqués, les famines, la déportation des peuples. Staline, autodésigné Maréchal puis Généralissime au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, devient la « locomotive de l'histoire », « le père des peuples », « le plus grand stratège de tous les temps ».
A peine meurt-il en 1953, son nom disparaît des journaux en URSS puis, en 1956, le rapport dit secret de Khrouchtchev dénonce ses crimes et le « culte de la personnalité ». Les révélations qui suivent la chute de l'URSS en 1991 le ravalent au rang de bourreau paranoïaque. Mais aujourd'hui, Staline ressort de sa tombe : les cercles nationalistes russes chantent celui qui, en 1943 a conclu une alliance avec l'Eglise orthodoxe, et le « grand capitaine » vainqueur de la « grande guerre patriotique ».
A quels besoins historiques répondent ces changements brutaux ? C'est ce que cet ouvrage tente d'expliquer en les mettant en parallèle avec la vie de Staline, son action politique et son héritage.
Depuis cent ans, son image a alterné entre le socialiste, le pacifiste, le républicain, le parlementaire, l'intellectuel, l'Occitan... Sa renommée se fonde sur des actes puissants, depuis la défense des ouvriers de Carmaux en grève dans les années 1880 jusqu'à sa lutte pacifiste, sans oublier la fondation de l'Humanité et son pouvoir à l'Assemblée.
Assassiné le 31 juillet 1914 à la veille d'une Première Guerre mondiale qu'il combattait avec ses dernières forces, Jean Jaurès a marqué ses contemporains d'une empreinte sans équivalent. Ni monarque ni chef d'État, ni héros militaire ni prophète religieux, il a incarné de son vivant le tribun obstiné des luttes sociales, des engagements politiques et des fidélités intellectuelles. C'est dans sa vérité historique que Vincent Duclert restitue l'homme, alors que Jaurès posthume continue d'éveiller les sociétés à leur devoir de solidarité, de vérité et de justice.
« Catin », « créature de l'enfer », « garce autrichienne » : les injurescontre Marie-Antoinette ont fleuri durant ses dix-neuf années passéesà Versailles. La violence des caricatures, des pamphlets etdes chansons de l'époque semble à peine croyable aujourd'hui.Fille de Marie-Thérèse d'Autriche, mariée en 1770 pour des raisonspolitiques au futur Louis XVI, la reine est considérée comme« le fléau et la sangsue des Français ». Elle est guillotinée le16 octobre 1793 sous les vivats du peuple en Révolution et, depuislors, sa mémoire oscille entre haine et dévotion, de l'étrangèreintrigante pour la France républicaine du XIXe siècle à la figurede jeune femme coquette et incomprise qu'elle incarne de nos jours.S'appuyant sur une riche iconographie, l'historienne Annie Dupratdémêle les représentations contrastées de la postérité deMarie-Antoinette, devenue malgré elle « la Lady Di du XVIIIe siècle ».
Adolf Hitler, sa vie durant, s'est appliqué à construire son propre mythe. Détruisant sa correspondance et ses photographies de jeunesse, réduisant au silence les personnes qui l'ont côtoyé, il a ensuite minutieusement contrôlé son image et réécrit à sa manière son parcours biographique et politique, aidé par une propagande sans faille qui fonctionna pendant plus de vingt ans.
Soixante-dix ans après la mort du Führer, Lionel Richard, tel un enquêteur, part sur les traces du dictateur. Il décrypte et recoupe les écrits des journalistes et historiens de l'époque pour démêler le vrai du faux de chaque étape de la vie d'Hitler, de sa jeunesse vagabonde et oisive à son suicide, en passant par son coup d'État manqué en 1923 et son séjour en prison. Illustré par de nombreux documents et photographies rares, cet ouvrage saisit la véritable personnalité et raconte l'itinéraire réel de celui qui plongea le monde dans le chaos pendant la Seconde Guerre mondiale.