Fayard
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« A vue de nez, un chef d'oeuvre. » Bernard Pivot « Dans la France du XVIIIe siècle, un nabot nommé Grenouille découvre le meilleur parfum du monde. De cette idée feuilletonnesque, saturée de détails et de cascades ethno-olfactives, Patrick Süskind, jeune romancier munichois, a fait Le Parfum, le nouveau best-seller européen. » Patrick Mauriès, Libération « Encore un exploit, cette exaltation de l'exhalaison, dont seules sont capables l'écriture et la lecture, à l'exclusion de tout autre art! » Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde « Un conte, philosophique sans en avoir trop l'air, qui exhale un fort parfum de talent et d'originalité. » Pierre Démeron, Marie-Claire « Tout le monde a déjà envie de lire ce parfum étrange qui restera unique dans la littérature d'aujourd'hui. » Sylvie Genevoix, Madame Figaro
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Juin 1954. Emmett Watson, dix-huit ans, rentre chez lui, dans le Nebraska, après avoir passé quinze mois dans un centre de détention pour mineurs. Il y retrouve Billy, son frère de huit ans. Leur père vient de mourir, leur mère les a abandonnés des années auparavant, et la banque s'apprête à saisir la ferme familiale. Les deux frères doivent partir, mais où aller ? Leur choix se porte sur la Californie : Billy espère y rejoindre leur mère après avoir découvert les cartes postales que celle-ci leur a envoyées tout au long de la Lincoln Highway, route mythique traversant tout le pays qu'elle a empruntée des années plus tôt pour fuir à l'autre bout des États-Unis.
Leur plan est chamboulé lorsque deux codétenus d'Emmett en cavale, le roublard Duchess et son acolyte Woolly, qui semble toujours tombé de la lune, décident de se joindre à eux. À peine le voyage entamé, Duchess et Woolly décampent dans la voiture d'Emmett, emportant le pécule laissé par son père et leurs rêves de vie nouvelle. Les deux frères se lancent alors à leur poursuite.
Tissant avec brio les grands motifs de l'Americana, Amor Towles livre un roman choral aux personnages hauts en couleur et au rythme haletant, une véritable épopée dans la tradition du road novel. Tout au long de l'imprévisible Lincoln Highway, Towles déploie son immense talent de conteur et d'écrivain virtuose pour embarquer le lecteur dans un voyage tourbillonnant. -
À l'orée d'une grande forêt
Leo Vardiashvili
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 21 Août 2024
- 9782213725260
Devant les ravages de la guerre à l'aube des années 1990, Saba, son père Irakli et son frère Sandro doivent fuir la Géorgie pour rallier l'Angleterre. Eka, leur mère, restée sur place, meurt avant de pouvoir les rejoindre.
Les années passent. Rongé par le souvenir de sa femme, Irakli décide de retourner au pays. On ne le reverra plus. Sandro, mort d'inquiétude, part à sa recherche et se volatilise aussi - entraînant Saba sur sa piste, qui débarque à son tour dans le dédale d'une Tbilissi laissée aux mains des bêtes sauvages et des sbires du régime. Le début d'une enquête à l'échelle de la Géorgie, fléchée par les échos de ses disparus et les indices de son grand frère.
Tissé de références aux contes de notre enfance, À l'orée d'une grande forêt est un roman d'une actualité funeste sur les fractures que la guerre creuse - une fable empreinte d'humour noir et de mélancolie, hantée par la force des liens familiaux face à l'absurdité de la violence.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Julie Sibony
Réfugié géorgien, Leo Vardiashvili s'est installé avec sa famille à Londres à 12 ans. Il a étudié la littérature anglaise à Queen Mary University. À l'orée d'une grande forêt est son premier roman. -
Les Buddenbrook, premier roman de Thomas Mann devenu l'un des grands classiques de la littérature allemande, retrace le déclin d'une grande famille de la Hanse, de Johann, le solide fondateur de la dynastie, à Hanno, le frêle musicien qui s'éteint quarante ans plus tard dans un pavillon de banlieue.Dans un style tout en demi-teintes, où chaque personnage occupe l'avant-scène par intermittence, l'auteur décrit un lent processus où le raffinement s'associe à la dégénérescence. Mais au-delà de l'anéantissement graduel de la bourgeoisie fin de siècle , c'est d'une insoluble dualité qu'il s'agit _ dualité inhérente à la personnalité de l'écrivain et qui trouvera peut-être sa forme la plus symbolique dans la Mort à Venise _: matérialisme bourgeois contre sensibilité décadente de l'artiste. Ce thème de l'esthète vulnérable et inapte à la vie pratique, traduisant l'affinité entre l'art et la mort, apparaîtra en filigrane dans toute l'oeuvre de Thomas Mann.Issu d'une famille de négociants protestants de Lübeck, Thomas Mann, né en 1875, adhéra à la cause allemande lors de la Première Guerre mondiale. Plus tard, il s'opposa, comme son frère Heinrich, à la montée du nazisme, fut contraint à l'exil dès 1933 et déchu de la nationalité allemande en 1936. Il vécut alors successivement en France, en Suisse et en Californie. Il meurt à Zürich en 1955. Disciple de Nietzsche, Schopenhauer et Wagner, il laisse une oeuvre qui compte parmi les plus importantes du XXe siècle, dont la Montagne magique, la Mort à Venise, Tonio Kroger, les Confessions du chevalier d'industrie Félix Krull.
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Premier roman d'Isabel Allende qui la consacra comme écrivaine à la renommée mondiale, La Maison aux esprits est un classique intemporel, une fresque intergénérationnelle où s'entremêlent sur fond de merveilleux l'histoire intime d'une famille et celle de l'Amérique du Sud.
À la mort de Rosa del Valle, sa fiancée d'une incomparable beauté, Esteban Trueba s'exile aux Trois María, la propriété abandonnée de sa famille, pour tenter d'oublier sa peine. Dix ans plus tard, le domaine a retrouvé sa splendeur d'antan et les fermiers des conditions de vie décentes. Esteban, désormais riche propriétaire, revient à la ville chercher une épouse et jette son dévolu sur Clara l'extralucide, soeur de Rosa. Il construit pour elle une grande demeure. Bientôt, la maison s'emplit de leur descendance et de visiteurs, sans oublier les esprits attirés par les dons surnaturels de Clara... Mais le temps passant, les failles et les ambitions de l'irascible Esteban finissent par fissurer le fragile équilibre familial, alors que le cours de l'histoire emporte les siens dans les affres des révolutions sociales et politiques du xxe siècle.
Premier roman d'Isabel Allende au succès mondial, La Maison aux esprits est devenu un classique incontournable. À travers trois générations de la famille Trueba, à la croisée de l'Histoire et du merveilleux, Isabel Allende tisse une évocation poétique et terriblement lucide du pays qu'il lui a fallu fuir après le coup d'État militaire de Pinochet. -
Une journée d'Ivan Denissovitch
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 28 Mars 2007
- 9782213632674
Une journée d'Ivan Denissovitch, c'est celle du bagnard Ivan Denissovitch Choukhov, condamné à dix ans de camp de travail pour avoir été fait prisonnier au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le récit nous montre sa journée depuis le coup sur le rail suspendu dans la cour qui marque le lever, jusqu'au court répit du soir et au coucher, en passant par les longues procédures de comptage, la peur des fouilles, les bousculades au réfectoire, les travaux de maçonnerie par un froid terrible dans l'hiver kazakhe, les menues chances et malchances de la journée. Archétype du paysan russe moyen, Choukhov, homme humble et débrouillard en qui le bien fait encore son oeuvre, a su se libérer intérieurement et même vaincre la dépersonnalisation que ses maîtres auraient voulu lui imposer en lui donnant son matricule.
Le talent propre à Soljénitsyne, son don de vision interne des hommes apparaissent ici d'emblée dans une complète réussite : ce chef-d'oeuvre à la structure classique restera dans toutes les anthologies du vingtième siècle comme le symbole littéraire de l'après-Staline. -
Los Angeles. Années 2030. Devenue célèbre à 19 ans sur Instagram, Anna, maintenant trentenaire, distribue sérums antiâge et crèmes raffermissantes derrière le comptoir noir et blanc d'une franchise bien connue. En quête de renouveau comme la plupart de ses clientes, elle s'apprête à subir Aesthetica(TM), une procédure à risque éprouvée en sous-main sur quelques rares élues pour gommer les empreintes des chirurgies passées. L'occasion, espère-t-elle, de renouer avec une version antérieure, plus authentique d'elle-même.
Mais peut-on redevenir qui on était quand on a tout changé ? Face à l'annonce d'une campagne de dénonciation visant son ancien petit ami, les souvenirs se bousculent. Parmi eux, le fantôme de sa mère, laissé derrière elle à Houston pour la frénésie de la côte Ouest, et l'espoir ambigu de tirer son épingle du jeu dans l'industrie du regard masculin.
Campé entre la moiteur clinquante de la Californie du Sud et les plaines mornes du Texas, Aesthetica s'intéresse au pouvoir des femmes et à la mesure dans laquelle il leur appartient en propre. Une parabole captieuse, écrite dans le sillon de Spring Breakers, sur les ressorts du marketing viral et du désir.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Théophile Sersiron
Allie Rowbottom est écrivaine et vit à Los Angeles. Elle a soutenu une thèse en littérature et en création littéraire à l'University of Houston, et est diplômée du California Institute of the Arts et de la New York University. -
Sept jours sur le fleuve
Henry David Thoreau
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 24 Octobre 2012
- 9782213671000
INEDIT Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thierry Gillyboeuf Henry David Thoreau naît le 12 juillet 1817 à Concord, dans le Massachussetts. Il est le troisième fils d´un fabricant de crayons, l´entreprise paternelle a des difficultés, mais la vie familiale est harmonieuse. Son oncle l'initie aux expéditions dans la nature qui entoure la ville. Diplômé de Harvard, à l´âge de vingt ans, il renonce à enseigner dans l´école publique de sa ville natale et publie ses textes dans The Dial, sous l´influence d´Emerson, qu´il admire. Avec son frère, il décide à la fin de l'été 1840 de fabriquer un canoë et de faire un périple de sept jours sur les rivières Concord et de Merrimack. En 1842, Henry David perd son frère. À l´automne 1842, il entreprend d´exorciser son chagrin par l´écriture. Il se lance dans la rédaction de son premier livre. Il raconte leur expédition tranquille. Voyage intérieur autant qu´excursion fluviale, ce récit à la forme discursive porte en germe ce qui fera la particularité de Walden. Thoreau livre des réflexions sur la littérature et la philosophie, sur les Indiens et l´histoire puritaine de la Nouvelle-Angleterre, sur les écrits sacrés. Faute de trouver un éditeur, il ne cessera d´étoffer son récit, jusqu´à sa publication, à compte d´auteur, en 1849. Entre-temps (1845 à 1847), il aura vécu son expérience de « vie transcendantale dans la nature », dans une cabane près de Walden Pond. Le livre fut un échec commercial, mais l´écrivain Thoreau avait trouvé sa voix
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Dans la petite ville côtière de Crosby, dans le Maine, Olive Kitteridge est connue - et redoutée - pour son caractère bien trempé et son franc-parler détonant. Professeure de maths retraitée, veuve depuis peu, elle apprend à négocier les épreuves mais aussi à apprécier les joies que lui réserve cette nouvelle période de sa vie : bientôt, Olive se remarie, renoue avec son fils, essaie d'apprivoiser ces créatures étonnantes que sont ses petits enfants, et, surtout, le temps qui passe. Au fil des années, elle croise sur son chemin nombre de connaissances, amis ou anciens élèves : une jeune femme sur le point d'accoucher au moment le plus incongru, une autre qui vit recroquevillée depuis qu'elle a un cancer, ou encore une fille confrontée à l'effroi de ses parents lorsqu'elle leur révèle exercer la profession de maîtresse SM. Dans le sillage d'Olive, on pousse des portes et découvre les histoires, les drames et les destinées singulières des habitants de Crosby.
Une fois encore, Elizabeth Strout met brillamment à nu la vie des gens ordinaires et livre un roman superbe, tendre, mélancolique et plein d'humour sur le couple, l'amour, la vieillesse et la solitude, en déroulant le fil de l'histoire de son irrésistible Olive à l'automne de sa vie.
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L'hiver de la grande solitude
Ismaïl Kadaré
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 22 Septembre 1999
- 9782213604909
Pour la première fois dans son oeuvre. Ismail Kadaré aborde, en 1969, un pan capital de l'histoire contemporaine de son pays : le schisme survenu en 1960-1961 au sein du monde communiste avec, d'un côté, Pékin et Tirana, de l'autre le bloc soviétique " révisionniste ".
Dès sa parution, L'Hiver de la grande solitude va soulever un tollé. Sa première version est achevée en 1971 et le malheur veut qu'elle paraisse au moment où la " période de grâce " prend fin, au printemps de 1973, quand le régime déclenche une campagne contre les milieux intellectuels. L'écrivain traverse alors une période noire : pendant trois ans, il n'est plus question du livre nulle part. Éloigné de Tirana en 1975. Kadaré se sent frappe d'une interdiction de publier tout nouveau roman. Pour contourner l'obstacle. Il propose une seconde version, augmentée, de L'Hiver de la grande solitude, qui portera, à sa parution en 1978, un titre plus sobre, Le Grand Hiver. Cette nouvelle mouture, dont la traduction sera, cette fois, autorisée, comporte des passages qui laissent penser que le peuple fait bloc derrière ses dirigeants. Ces passages disparaissent dans la version établie dans le présent volume qui, grosso modo, constitue un retour à la version originelle.
Cependant, même si des évènements politiques de première grandeur sont partout présents, L'Hiver de la grande solitude reste le contraire d'un roman historique. Le livre s'ouvre et se referme sur la même image d'une tempête qui malmène les antennes sur les toits, antennes par lesquelles le chant du monde atteint tous les foyers et que l'on redresse après la bourrasque comme si le vent de l'Histoire, en définitive, était impuissant à changer le cours de la vie, celle de l'homme éternel. Le succès de ce roman à sa parution en Occident tint pour partie au tableau général qu'il donnait de la sombre Olympe du monde communiste, une Olympe déchirée qui n'hésitait pas à faire couler le sang et à répandre la terreur. -
L'Albanie au début du XXe siècle. Sur le Plateau de la Mort sévit le Kanun, ou droit coutumier, recueil de lois ancestrales qui régit toute la vie des montagnards. En vertu de ces lois, Gjorg Berisha a repris le sang de Zef Kryeqyqe, quarante-quatrième victime d'une vendetta qui dure depuis soixante-dix ans. Après son crime, il a obtenu la grande trêve , trente jours avant d'être tué à son tour ou d'aller s'enfermer dans une des tours de claustration qui rappellent, sur le Plateau, la pérennité des lois du sang.
En contrepoint, le voyage de noces de Bessian Vorpsi, écrivain mondain fasciné par le Kanun, qui se trouve brusquement confronté sur le Plateau à une réalité bien différente de celle que dépeignent ses livres.
Dans une prose dense excluant l'image gratuite, le grand écrivain Ismail Kadaré décrit le mécanisme du Kanun, ses fondements idéologiques et économiques, et sa répercussion sur ceux qu'il frappe, directement ou indirectement.
Cette réédition de l'ouvrage propose une version notablement revue et corrigée par rapport à celle de sa première publication en France, datant de 1982. -
Par l'une des voix les plus originales et provocatrices de la littérature contemporaine, un polar métaphysique au suspense obsédant dans lequel la vie d'une veuve bascule le jour où, se promenant dans les bois, elle découvre un message extrêmement inquiétant.
Au lever du soleil, alors qu'elle promène son chien dans la forêt, Vesta tombe sur un message écrit à la main, délicatement maintenu au sol par quelques cailloux. « Elle s'appelait Magda. Personne ne saura jamais qui l'a tuée. Ce n'est pas moi. Voici son cadavre. » Autour d'elle, pas de tache de sang, pas d'écharpe abandonnée : nulle trace d'un crime. Vesta n'a bientôt plus qu'une obsession : résoudre ce mystère. Qui était Magda ? Que lui est-il arrivé ? Et qui l'a tuée ? Avec le peu d'indices dont elle dispose, Vesta dresse une liste des suspects et de leurs mobiles. À mesure que son enquête avance, les dissonances bizarres s'accumulent, peut-être liées aux zones d'ombre de son propre passé... Mélange singulier de polar et de comédie grinçante, le nouveau roman d'Ottessa Moshfegh met en scène une chasse au criminel enfiévrée où l'on ne sait bientôt plus très bien qui est le chasseur et qui est la proie, et livre une oeuvre magistrale sur les écueils de la solitude.
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Dans un bourg de l'Albanie médiévale, une vieille femme et sa fille _ seules survivantes d'une famille dont la guerre et la peste ont fauché tous les enfants mâles _ succombent à un épisode troublant sur lequel l'inspecteur local est chargé de faire la lumière: Doruntine a été mariée " au loin ", selon la tendance moderne de l'époque; son frère Constantin avait, de son vivant, juré à leur mère de lui ramener sa fille chaque fois qu'elle exprimerait le désir de la revoir. Or, les investigations de l'inspecteur révèlent que c'est bel et bien Constantin qui a ramené Doruntine, de nuit, au domicile maternel.Constantin serait-il sorti de sa tombe pour tenir la parole donnée à sa mère quant il était en vie ? Ou faut-il ajouter foi aux aveux extorqués sous la torture au pauvre commerçant ambulant qui prétend avoir convoyé Doruntine depuis sa lointaine province?Comme pour Le Pont aux trois arches, Kadaré a puisé ici dans le patrimoine légendaire de son pays la substance d'un " thriller " hors d'âge, plein de brumes, de chevauchées nocturnes et de pierres tombales déplacées, mais dans lequel court, en filigrane, une réflexion universelle sur la portée de l'Histoire.Ismaïl Kadaré, poète, romancier, nouvelliste, est né en 1936 à Gjirokastra, dans le sud de l'Albanie. Citons parmi ses oeuvres traduites en français: Les Tambours de la pluie, Le Grand Hiver, La Niche de la honte, Avril brisé, L'Année noire.
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Le pavillon des cancéreux
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 28 Mars 2007
- 9782213632650
Le Pavillon des cancéreux, conçu en 1955, rédigé dix ans plus tard, est l'oeuvre la plus accessible d'Alexandre Soljénitsyne, celle où il est le plus fidèle à la grande tradition du réalisme russe du dix-neuvième siècle. Il situe le combat de l'homme face à la pensée de sa mort dans une salle d'hôpital, à Tachkent, la ville où lui-même fut soigné pour un cancer en 1955. La salle où il nous fait vivre l'angoisse par l'intérieur de chacun des sept personnages qui y sont enfermés, et nous fait voir chacun par les yeux de tous les autres, est un échantillonnage de la société russe au moment dit du « dégel », c'est-à-dire juste après la mort de Staline. Par le moyen de l'épreuve à laquelle il soumet ses personnages, l'auteur a su donner des aspects shakespeariens au problème du mal qui ronge cette société.
Véritable fable philosophique sur « ce qui fait vivre les hommes », ce long récit est aussi un poème dédié à l'énergie de vivre, un hymne à l'homme en tant que rescapé de la mort et de l'échec.
Par l'immensité du témoignage, la rigueur de son architecture, le souffle épique, la richesse de l'émotion, la force de l'ironie, Soljénitsyne nous a imposé sa marque. (Georges Nivat) -
Les sept secrets d'Esther Wilding
Holly Ringland
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 15 Mai 2024
- 9782213727639
La dernière fois qu'Aura Wilding a été aperçue, elle marchait sur la grève, face à la mer. Elle est partie pour ne plus revenir, laissant derrière elle un cri strident et mystérieux.
Un an plus tard, sa petite soeur Esther essaie de refaire sa vie. Et ce malgré une famille qui se déchire lentement à cause des non-dits et des ombres de ce drame.
De retour chez ses parents, à Binabong Bay, en Tasmanie, Esther fait la découverte du journal intime de sa soeur. Elle est troublée par les illustrations et les phrases énigmatiques que celle-ci se serait fait tatouer sur la peau, à son insu.
Décidée à lever le voile sur les raisons de sa mort, Esther part pour le Danemark, sur les traces d'Aura, avec pour seuls guides les mythes et les légendes de femmes qui ont bercé leur enfance.
Les Sept Secrets d'Esther Wilding est un roman d'une grande beauté et profondément émouvant, où l'exploration sensible d'un amour sororal se mêle au courage de porter sur sa peau ce qu'on a sur le coeur.
Traduit de l'anglais par Dominique Haas et Stéphanie Leigniel -
Donnez-nous le nom de ce que nous portons
Amanda Gorman
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 5 Octobre 2022
- 9782213721200
Le premier recueil de poèmes d'Amanda Gorman, incluant « La colline que nous gravissons », déclamé lors de l'investiture de Joe Biden, explore les thèmes de l'identité, du deuil et de la mémoire, et dévoile une voix poétique d'une force inoubliable.
Ce livre est une bouteille à la mer.
Ce livre est une lettre.
Ce livre est sans concession.
Amanda Gorman, la poétesse qui a marqué l'Amérique et le monde en récitant « La colline que nous gravissons » lors de la cérémonie d'investiture du président Joe Biden, livre un premier recueil lumineux dans lequel elle s'empare d'une époque naufragée pour la transformer en un chant d'espoir et de guérison.
Dans Donnez-nous le nom de ce que nous portons, Amanda Gorman explore l'histoire, le langage, l'identité et l'effacement. Inspirés par la souffrance collective qu'a engendrée la pandémie, ces poèmes, collages et calligrammes éclairent un moment de prise de conscience et révèlent Amanda Gorman comme messagère du passé et voix de l'avenir. -
Il était une fois à Hollywood
Quentin Tarantino
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 25 Août 2021
- 9782213721019
Réalisateur culte, Quentin Tarantino fait une entrée aussi fracassante qu'attendue en littérature. De la Toile à la page, il transcende son style unique, son inventivité débordante et son sens phénoménal du dialogue et du récit pour livrer un premier roman d'une incroyable virtuosité. Des répliques désopilantes, des péripéties haletantes, une fresque épique du Los Angeles de 1969... Il était une fois à Hollywood, librement inspiré de son film primé aux Oscars, est un véritable tour de force, un premier roman savoureux et déjanté.
Hollywood 1969... comme si vous y étiez !
RICK DALTON - Il fut un temps, Rick avait son propre feuilleton télé. Aujourd'hui, c'est un acteur rincé, condamné à jouer les crapules à la petite semaine, qui noie son chagrin dans les whisky sour. Un coup de fil de Rome : sauvera-t-il son destin ou le scellera-t-il ?
CLIFF BOOTH - Doublure cascade de Rick, il est l'homme à la réputation la plus sulfureuse de tous les plateaux de tournage - car il est le seul à avoir (peut-être) commis un meurtre et à s'en être tiré.
SHARON TATE - Elle a quitté son Texas natal en rêvant de devenir star de cinéma. Et ce rêve, elle l'a réalisé. Sharon passe désormais ses jeunes années dans sa villa de Cielo Drive, là-haut, dans les collines de Hollywood.
CHARLES MANSON - L'ancien taulard a convaincu une bande de hippies azimutés qu'il était leur leader spirituel. Mais il changerait bien de casquette pour devenir une star du rock'n'roll.
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Le jeune Hiram Walker est né dans les fers. Le jour où sa mère a été vendue, Hiram s'est vu voler les souvenirs qu'il avait d'elle. Tout ce qui lui est resté, c'est un pouvoir mystérieux que sa mère lui a laissé en héritage. Des années plus tard, quand Hiram manque se noyer dans une rivière, c'est ce même pouvoir qui lui sauve la vie. Après avoir frôlé la mort, il décide de s'enfuir, loin du seul monde qu'il ait jamais connu. Ainsi débute un périple plein de surprises, qui va entraîner Hiram depuis la splendeur décadente des plantations de Virginie jusqu'aux bastions d'une guérilla acharnée au coeur des grands espaces américains, du cercueil esclavagiste du Sud profond aux mouvements dangereusement idéalistes du Nord. Alors même qu'il s'enrôle dans la guerre clandestine qui oppose les maîtres aux esclaves, Hiram demeure plus que jamais déterminé à sauver la famille qu'il a laissée derrière lui. Dans son premier roman, Ta-Nehisi Coates livre un récit profondément habité, plein de fougue et d'exaltation, qui rend leur humanité à tous ceux dont l'existence fut confisquée, leurs familles brisées, et qui trouvèrent le courage de conquérir leur liberté.
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" Depuis longtemps, j'avais envie de construire un enfer. Je mesurais pourtant ce qu'avait d'ambitieux et même de chimérique un pareil projet à la suite des anonymes égyptiens, de Virgile, saint Augustin, et surtout Dante... ", a raconté Ismaïl Kadaré à propos de ce roman qu'on peut considérer comme son chef-d'oeuvre.Rejeton d'une illustre famille de grands serviteurs de l'Etat, Mark-Alem est embauché par la plus secrète, la plus puissante, la plus terrifiante institution qui se puisse imaginer: une administration chargée de collecter, jusque dans les provinces les plus reculées, les songes de tout un chacun, de les rassembler en un lieu unique, puis de les trier, de les classer, de les interpréter, afin d'isoler ces " maîtres-rêves " dans lesquels le destin de l'Empire et de son tyran pourra être déchiffré.Mission dantesque que celle de drainer et centraliser l'inconscient collectif de tout un pays! Tâche kafkaïenne que celle de passer au crible ces millions d'allégories et d'énigmes nocturnes, dans la terreur de laisser échapper celle qui permettra de connaître et conjurer les menaces à venir!Cercle après cercle, Mark-Alem est promu dans les instances concentriques de ce haut lieu de pouvoir, jusqu'à en devenir le maître tout-puissant. Mais un maître hanté par la crainte d'être à son tour broyé par la bureaucratie infernale qu'il dirige: ne finira-t-il pas par lire un jour, dans le rébus de quelque rêve anonyme, la disgrâce et la condamnation de sa propre famille?Centre du royaume des ténèbres, le Palais des Rêves est comme l'archétype de ces polices des consciences qui, de toute éternité, ont été préposées à la perpétuation des tyrannies, des plus anciennes à celles dont notre époque a vu, notamment en Europe, l'épanouissement et le raffinement suprêmes, puis le brutal effondrement.Ecrit et publié en Albanie en 1981, ce roman retentit comme un cri de terreur dans la nuit des empires de l'Est aujourd'hui à l'agonie. De ces cris que poussent soudain les dormeurs, incapables de sortir tout à fait du cauchemar qui vient de les réveiller en sursaut. Mais n'est-ce pas encore l'état dans lequel se trouve chacun de nous en cette fin d'un siècle barbare?
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Des remparts ensanglantés que des dizaines de milliers d'hommes tentent, malgré tout, d'escalader; un commandant en chef, dont le sort est dramati- quement lié à la prise de ces murs ; une angoisse constante sous un soleil torride. Les événements se déroulent au xve siècle. La place assiégée est une citadelle médiévale albanaise. Elle évoque parfois Troie, avec ce cheval assoiffé, vivant cette fois, qui tournoie autour d'elle. Et elle rappelle à plus forte raison l'Albanie moderne des années 60, que les pays socialistes soumirent à un blocus implacable.Précise comme un procès verbal, cette chronique impitoyable d'une succession de journées gorgées de chaleur, de cruauté et de mort, vous introduit lentement dans son angoisse étrange, pleine de soleil et d'une aveuglante lumière.Cette réédition de l'ouvrage propose une version notablement revue et corrigée par rapport à celle de sa première publication en France, datant de 1985.Illustration de couverture : Salvador Dali, « Le cavalier de la mort »,1935, coll. part. © Etat espagnol, Fondation Gala - Salvador Dali, ADAGP, Paris 2001.
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Fraîchement trentenaire, Nina Dean mène une carrière d'autrice culinaire florissante à Londres. Mieux encore : elle vient de pendre la crémaillère de son nouvel appartement avec ses proches et ses amis de longue date. Lorsqu'elle rencontre Max, sex symbol aux faux airs de viking qui lui annonce dès le premier rendez-vous qu'il finira par l'épouser, tout paraît enfin lui sourire.
Il faut bien dire que cette idylle arrive à point nommé. Loin de la promenade libératrice et sans accroc qu'on lui avait promise, les derniers mois n'ont cessé de lui rappeler que le temps passe et que les perspectives s'amenuisent : amitiés moribondes, ex-petit ami sur la voie du mariage, migration générale vers la banlieue... Quant à ses parents, l'une se débat dans une crise de la soixantaine brutale et l'autre s'enfonce petit à petit dans la démence.
Rempli d'intuitions pénétrantes sur les relations amoureuses à l'épreuve des réseaux sociaux, les attaches familiales, le poids du souvenir et les moeurs contemporaines, ce premier roman de Dolly Alderton oscille élégamment entre éclats de rire et grandes bouffées de tendresse. -
L'Archipel du Goulag, cinquante ans après : 1973-2023
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 8 Novembre 2023
- 9782213726519
S'il est un livre qui a fait la gloire de son auteur, un livre que connaissent plus ou moins des millions d'humains, une formule qui a fait le tour de la terre, c'est bien l'Archipel du Goulag ! Il désigne un immense système esclavagiste, mais en recourant au mot « Archipel », l'auteur lui a conféré une aura mythologique.
L'Archipel du Goulag a déclenché l'arrestation de Soljénitsyne, sa proscription, son long exil en Occident. On peut dire que cette oeuvre a largement contribué à faire tomber le régime communiste, et, par-là, à changer le monde.
L'Archipel du Goulag est le fruit d'une vaste enquête menée clandestinement auprès des anciens compagnons de bagne et de très nombreux anciens prisonniers (les zeks).
C'est à la fois un monument littéraire, une enquête reposant sur ce qu'on appelle aujourd'hui « oral history », et de ce fait également une oeuvre collective. Le cinquantième anniversaire de sa publication (1973-2023) nous offre la possibilité d'en livrer ici de larges extraits, complétés par la présentation de Georges Nivat.
Cinquante ans après, alors qu'un Vladimir Poutine enferme une nouvelle fois la Russie dans le totalitarisme et le repli sur soi, L'Archipel du Goulag est plus que jamais d'actualité.
Traduit du russe par Geneviève Johannet -
Un épileptique dont on interprète les contorsions comme un message de Dieu, des rhapsodes ambulants colportant d'étranges ballades, des envoyés d'une puissance étrangère qui soudoient un prince crédule et vénal, des caravanes d'asphalte - marchandise du démon -traversant le pays, une main malfaisante qui détruit la nuit ce qui a été fait le jour, un emmuré: tels sont, racontés sous forme de chronique par le moine Gjon, les événements de mauvais augure qui entourent, en 1377, la construction d'un pont sur l'Ouyane maudite, dans le sud de l'Albanie. Une nouvelle fois, dans le Pont aux trois arrhes, Ismail Kadaré analyse le rapport légende-réalité: il démontre comment la légende peut être utilisée à des fins «perfides» - ici, pour camoufler un crime. Mais chez ce maître de l'allégorie et de la métaphore, tout se déploie pour s'inscrire dans une réalité plus vaste, et les événements calamiteux du pont ne sont que la préfiguration, ou la répétition générale, d'un fléau plus terrible: l'invasion de l'Albanie par l'empire ottoman, début d'une tyrannie qui durera plusieurs siècles.
Ismail Kadaré, poète, romancier, nouvelliste, est né en 1936 à Gjirokastra, dans le sud de l'Albanie. Il a fait ses études à Tirana puis à Moscou, et vit actuellement à Tirana. Illustration de couverture: Camille Corot, «Le pont de Narni», 1826 (détail). Paris, Musée du Louvre. -
Nord-Est de l'Angleterre, au lendemain du vote du Brexit. Trois adolescentes dans un McDonald's d'autoroute. Bourrées de caféine, de sucre, d'adrénaline, couvertes de sable et soulevées d'éclats de rire, elles viennent de laisser leur amie brûler vive entre les quatre murs d'une cabine de plage.
Cinq ans plus tard, Alec Z. Carelli, journaliste à scandales et auteur disgracié, rôde dans les rues de Crow-on-Sea, la ville côtière du drame. Son objectif : faire la lumière sur ce qui s'est déroulé ce soir-là, découvrir les motifs du meurtre et relancer sa carrière en berne. Mais le mystère s'épaissit très vite, sans cesse exacerbé par les dépositions contradictoires et les accommodements de l'auteur avec la vérité.
Sous couleur de true crime, Eliza Clark croque le désenchantement de la jeunesse des années 2000 - neurasthénique, voyeuse, fabulatrice, mégalomane et sans avenir, gavée de junk food comme d'histoires de serial killers. Une enquête ambiguë sur la fabrique du fait divers et un roman social hanté par ce que deviennent les jeux d'enfants une fois qu'ils n'en sont plus.
Traduit de l'anglais par Stéphane Vanderhaeghe
Romancière britannique, Eliza Clark publie son premier roman en 2020 et connaît un très bel accueil critique. La parution de Pénitence en 2023 lui vaut d'être citée sur la prestigieuse liste des Meilleurs jeunes écrivains britanniques de Granta.
« Eliza Clark ménage une place à ce que la société rejette, et braque une lumière équivoque sur les rapports de genre, de pouvoir et de violence. » granta best of young british novelists 2023