Après avoir analysé dans le détail la vision du travail défendue par les deux philosophes Hannah Arendt et Simone Weil, Dominique Méda rappelle l'histoire longue du concept de travail et les différentes significations attachées au terme au cours des siècles. Elle rend compte ensuite du rapport qu'entretiennent les Européens à cette valeur, ainsi que des conséquences du discours en vogue sur la révolution technologique sur l'emploi et ses effets « inéluctables ». Dominique Méda envisage l'avenir du travail à la lumière de trois scénarios, celui du « démantèlement du droit du travail », celui de la « révolution technologique » et celui de la « reconversion écologique », dernier modèle compatible avec l'impératif environnemental, mais aussi avec les attentes placées sur le travail et l'emploi. Un recueil d'articles sur l'évolution de notre rapport au travail et la place qu'il occupe dans nos vies, par la grande spécialiste de la question. "Le travail" est le thème au programme des Classes préparatoires scientifiques en 2023.
Une vue d'ensemble des grands courants de pensée qui ont jalonné l'histoire de l'économie politique pour en comprendre les filiations, les oppositions, les avancées et les reculs.
Le ministre des Finances du premier gouvernement Tsipras s'adresse à sa fille. En partant de sa culture et de ses références (jeux vidéo, réseaux sociaux, films de science-fiction, etc.), il lui montre à quel point l'économie fait partie intégrante de son quotidien et lui explique comment s'est constitué le monde moderne depuis la révolution industrielle
Alors que les pays occidentaux font face à une crise économique et sociale d'une extrême gravité, responsables politiques et experts attendent le salut du seul retour de la croissance. Pourtant, si celle-ci revenait, elle contribuerait sûrement à aggraver la menace écologique à laquelle le monde est confronté. Comment sortir de cette contradiction ? En comprenant pourquoi et comment nous sommes devenus des « sociétés fondées sur la croissance ». En tirant toutes les conséquences du caractère anachronique et pervers des indicateurs - tel le PIB - qui sont devenus nos fétiches. En mettant au coeur de l'action publique ce qui compte pour inscrire nos sociétés dans la durée.
La reconversion écologique est le seul moyen de maintenir des conditions de vie authentiquement humaines sur Terre, mais elle suppose de rompre avec une partie de nos croyances, liées à l'avènement de la modernité - le caractère intrinsèquement bon de la maximisation de la production, le progrès confondu avec l'augmentation des quantités, la passion de l'enrichissement personnel... Elle exige aussi de mettre un terme à la prétention de l'économie à décrire seule le monde que nous voulons.
Création Studio Flammarion © Flammarion, 2013, pour l'édition originale © Flammarion, 2014, pour la présente édition en coll. « Champs »
Au plus fort de la crise, le silence des économistes est assourdissant, tout comme l'impuissance des élites politiques et des dirigeants financiers. Et pour cause : ils sont bien peu nombreux à avoir su anticiper les événements qui ont eu lieu depuis 2007. Comment la machine a-t-elle pu s'emballer à ce point sans faire réagir ceux qui avaient le pouvoir et les capacités d'éviter les catastrophes en chaîne ? Comment la pensée économique a-telle pu se fourvoyer autant ? Pourquoi n'est-elle pas capable d'inventer des solutions audacieuses et enfin efficaces ? Paul Jorion poursuit ici sa réflexion sur l'état du monde financier. Ce qu'il révèle est édifiant : la «science» économique n'en est pas une, mais nous trompe en s'en donnant les apparences. Constatant les errements d'une doctrine qui n'a fait qu'encenser la «machine à concentrer la richesse», laquelle déraille tragiquement aujourd'hui, Paul Jorion bouscule les dogmes établis et propose des voies inédites pour l'avenir : le temps de la solidarité est venu.
Marie Pezé a ouvert la consultation «Souffrance et travail» à Nanterre en 1997. Pendant treize ans, elle y a reçu des patients aux profils les plus divers, auxquels elle donne ici la parole, invitant le lecteur à entendre l'extraordinaire impact du travail sur le corps, à être témoin, à ses côtés, du quotidien d'hommes et de femmes soumis au harcèlement, à l'emploi précaire, à la déqualification, au chômage : Agathe, aide-soignante, qui se ronge pour la sécurité de ses malades au point de sombrer dans la paranoïa ; Serge, cadre-sup', qui a besoin de se doper au travail pour se «sentir vivant» François, juriste d'entreprise, qui fait une tentative de suicide sur son lieu de travail parce qu'il n'y «arrive plus»... À travers ces récits cliniques, l'auteur dresse un constat terrible : les pathologies liées au travail se généralisent et s'aggravent ; l'hyper-productivisme est devenu la norme, fragilisant l'ensemble des salariés. Au-delà du cri d'alarme, Marie Pezé demande à chacun, victime potentielle ou proche de celle-ci (collègue, manager, médecin...) de prendre ses responsabilités face au déclin des «ressources humaines».
Baisser les impôts, augmenter les dépenses publiques, arrêter l'immigration, instaurer la semaine de 32 heures, taxer les transactions financières... autant de remèdes miracles censés nous guérir de tous nos maux.Ces contre-vérités rabâchées à l'envi par les politiques et les médias portent un nom : le négationnisme économique. À l'origine de choix stratégiques, il nous appauvrit et peut se traduire par des milliers de chômeurs supplémentaires.Or aujourd'hui, on ne peut affirmer tout et son contraire, nous disent les auteurs, car l'économie est devenue une science expérimentale fondée sur l'analyse rigoureuse des faits. Cette révolution méconnue produit des connaissances qui heurtent souvent de plein fouet les croyances et les intérêts de grands patrons, de syndicalistes, d'intellectuels et de politiques. Ils font tout pour semer le doute, même sur les consensus les plus établis.Cet essai vigoureux raconte cette révolution et nous offre les moyens de débusquer les impostures et de sortir de l'obscurantisme : une arme indispensable contre la démagogie.
C'est un cri lancé à ceux qui nous gouvernent. «Sortez-nous de cette crise !» tonne Paul Krugman, l'éditorialiste du New York Times et Prix Nobel d'économie 2008. «Et sortez-nous en maintenant !» tant il est clair, selon lui, que les gouvernements occidentaux n'apportent toujours pas les réponses efficaces à la dépression historique qui s'est déclenchée à l'automne 2008. «L'orgueil et les préjugés rendent les dirigeants incapables de voir ce qui devrait pourtant être limpide...», à savoir qu'il faut abandonner la politique d'austérité, «dépenser maintenant et payer plus tard», taxer les hauts revenus, lutter prioritairement contre le chômage et les inégalités, soutenir les populations endettées. En un mot, renouer avec une stratégie keynésienne qui suppose davantage d'inflation. Dans son style accessible, non dénué d'humour, Paul Krugman signe ici un essai important - d'abord parce qu'il retrace toute l'histoire de la crise, expliquant la montée de la dérégulation financière, la façon dont les élites politiques et les économistes néo-classiques se sont épaulés pour juguler toute approche hétérodoxe de l'économie ; ensuite parce qu'il formule, tant à destination des États-Unis que de l'Europe, des propositions concrètes pour sortir du marasme économique et social. Lutter contre la trappe à liquidité, éviter le credit crunch, ne pas oublier qu'une politique de sortie de crise doit plus viser à baisser la valeur de la dette qu'à la rembourser... Une analyse pragmatique et résolument engagée.
« Pour sauver l'emploi, il faut sauver l'industrie », « C'est à l'État de nous sortir du marasme et de préserver la croissance », « Les marchés, c'est la dictature du court terme », « La solution à la crise, c'est plus d'Europe ! » - voilà autant de clichés coriaces qui pourrissent le débat public en France, entretiennent la morosité et finissent par couler le pays.
Des évidences postiches et des mythes néfastes, qu'Augustin Landier et David Thesmar décryptent ici d'une plume acérée, dénonçant du même coup les lobbies qui les entretiennent et abordant au passage nombre de questions très concrètes. Pourquoi avons-nous peur de la robotisation ? À quoi doit servir un ingénieur à l'heure du numérique ? Pourquoi nos PME peinent-elles à trouver de l'argent ?...
Il est temps d'entrer dans l'ère postindustrielle, d'aller vers une société de services et une économie dématérialisée. Pour ce faire, finissons-en d'abord avec un capitalisme de subvention, empoisonné par la nostalgie des Trente Glorieuses. Telle est la cure de désintoxication à laquelle invite ce livre salutaire.
Édition augmentée 2014 Création Studio Flammarion © Flammarion, 2013, pour l'édition originale © Flammarion, 2014, pour la présente édition en coll. « Champs »
> Disponible prochainement En France, le capitalisme financier est vécu comme une source insupportable d'aliénation et d'inégalité.
Or, ce livre en fait la démonstration, certains lieux communs du discours anti-capitaliste sont faux et doivent être dénoncés. Partout, le développement financier est un accélérateur de croissance. Les marchés n'induisent pas la myopie industrielle pour laquelle on les blâme, mais permettent le financement de projets de longue haleine. Pour comprendre ce malaise, un détour par l'histoire s'impose. Contrairement à une idée répandue, la France n'était pas prédisposée à l'anti-libéralisme.
C'est le succès mal interprété des Trente Glorieuses qui a nourri l'illusion qu'un a autre capitalisme serait possible. Notre économie reste largement structurée par l'héritage de l'après-guerre. La libéralisation des années 1g8o, stoppée en rase campagne, a donné naissance à un capitalisme schizophrène: un patronat hésitant entre sa loyauté aux actionnaires ou aux salariés, des actionnaires en majorité étrangers et qui ne représentent pas une force politique.
Pour rendre au capitalisme sa légitimité, il faut faire des Français les acteurs à part entière d'un capitalisme financier dont ils doivent être les premiers bénéficiaires.
Délocalisations, précarité, chômage: les grandes peurs sont devant nous.
Que restera-t-il de nos emplois demainoe avec quels salaires, quelles conditions de travail?. que faire pour fonder un nouvel espoir?. d'abord, considérer ce qui marche à l'étranger, des modèles nordiques aux "fondations de travail" autrichiennes. ensuite, repenser la " flexicurité ". comment combiner flexibilité du travail et sécurité des personnesoe en admettant que les travailleurs ne s'accrochent à leur emploi que parce que le chômage est massif.
Avec des garanties collectives et des parcours professionnels stabilisés, on peut reconstruire la confiance. cela suppose une nouvelle organisation sociale : ce livre la met au jour. nous avons les expériences, nous avons la boussole, il est temps d'avancer vers le modèle social européen du xxie siècle
Autrefois, la société ressemblait une pyramide, dans laquelle tous les échelons intermédiaires constituaient les classes moyennes.
Aujourd'hui, les uns sont propulsés vers le haut. Les autres descendent. A la pyramide succède un sablier. Les classes moyennes ont peur. Elles ont raison, car elles sont en train de disparaître. Au-delà du thème de l'" éternel déclin ", l'auteur analyse les forces profondes à l'oeuvre, susceptibles d'expliquer cette " fin du milieu ": le rôle de l'ordinateur et d'Interne, la destruction du modèle de la pyramide dans l'organisation des entreprises, dans leur production, clans noue consommation puis clans la société tout entière, monde politique compris.
Si la mécanique de l'écrasement des classes moyennes est inéluctable, l'avenir n'est pas écrit potin autant : c'est donc sans pessimisme que Jean - Marc Vittori invite chacun à inventer les nouvelles priorités qu'imposent sou diagnostic.