Dans ce livre, E. Klein prolonge un questionnement commencé avec les«Tactiques de Chronos»sur la nature profonde du temps. Il se concentre cette fois sur la distinction entre temps et devenir. Le cours du temps organise et ordonne la succession des instants et la flèche renvoie à la possibilité qu'ont les phénomènes de connaître des changements irréversibles.
L'auteur annonce dans ce livre une crise environnementale planétaire menaçant l'humanité toute entière. Chemin faisant, il approfondit sa théorie Gaïa et explique que les solutions sont dans le développement durable, les énergies renouvelables, et l'énergie nucléaire maîtrisée.
Bernie Krause, l'un des plus éminents spécialistes mondiaux des sons de la nature, a passé sa vie à les traquer dans les rares régions encore vierges de la planète : 4 500 heures d'enregistrements, immortalisant les sons de plus de 15 000 animaux, et donnant lieu à des réflexions passionnantes sur le lien étroit entre la survie des animaux et l'acoustique de leur habitat. 50 % des sons qu'il a archivés ont en effet disparu ou sont dégradés, du fait de la pollution sonore produite par les environnements urbains.
Les enregistrements de Krause montrent que chaque lieu géographique a sa propre signature sonore, qui varie en fonction du moment de la journée, des conditions climatiques et de la saison. Une géophonie qui constitue la trame sonore sur laquelle les différentes espèces animales placent leurs voix, pour communiquer, trouver un partenaire, prévenir d'un danger, signaler leur présence. Chaque espèce trouvera une solution qui lui est propre : elle pourra utiliser une fréquence, une mélodie ou une figure rythmique particulière, en harmonie avec les autres instruments de l'orchestre. Selon Krause, cette expérience auditive, à la base de toute production sonore animale, a laissé une empreinte profonde dans notre cerveau reptilien. D'où l'idée originale que notre musique aurait pour origine les systèmes de communication sonore des animaux sauvages.
Qu'il s'agisse des détonations de la crevette pistolet, des bruits secs émis par les virus, du chant des baleines à bosse (dont la voix, en l'absence d'obstacle, fait le tour du globe en quelques heures), des craquements sourds des glaciers, du murmure des ruisseaux, du rugissement des tempêtes, ou des mélodies du bourdon, les sons décrits par Krause produisent une musique envoutante. Et l'on tremble à l'écoute nocturne des proches jaguars de la forêt amazonienne ou des puissants gorilles des monts Virunga en Afrique.
Le Grand Orchestre animal est une quête de la musique naturelle, épurée, et un fervent plaidoyer en faveur de la préservation d'une des ressources naturelles les plus négligées.
Aujourd'hui, Copenhague.
Objectifs: refonder le protocole de Kyoto, l'élargir à tous les pays de la planète. Trouver un accord global d'aide aux populations les plus vulnérables et un accord sur la réduction des gaz à effet de serre pour les pays industrialisés et émergents - États-Unis et Chine compris. La recherche nous a révélé l'immense complexité de la machine climatique et la difficulté à prédire son évolution. Quelle sera l'élévation du niveau de la mer en 2100? la pression sur les milieux littoraux? l'étendue de la désertification? l'évolution des glaciers? Impossible de le quantifier.
En revanche, il est dé-montré que nos émissions de gaz à effet de serre sont responsables du changement climatique; que celui-ci est d'ores et déjà irréversible et qu'il affectera tous les milieux naturels ; qu'un réchauffement supérieur à 2 °C rendra l'évolution du climat incontrôlable. Hervé Le Treut, l'une des figures de l'appel à la vigilance lancé dès les années 1980, dresse le tableau des actions à mener: réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, mettre en place des politiques d'économie d'énergie, limiter la consommation d'énergie fossile, développer les énergies alternatives, capter et stocker le CO2 des centrales thermiques...
Il ne reste que quelques décennies pour diminuer l'ampleur des modifications en cours et nous préparer à affronter les nouvelles inégalités qui en découleront. Un ouvrage indispensable pour comprendre la machine climatique, ses facteurs de régulation et les enjeux écologiques de demain.
Orientation spatiale, empathie, émotions, dépression, jouissance, agressivité, influences hormonales... Depuis plusieurs années s'accumulent les études pointant des différences entre cerveau d'homme et cerveau de femme.
D'un côté, des neuroscientifiques pur(e)s et dur(e)s qui n'hésitent pas à parler de sexe du cerveau, fruit d'un déterminisme biologique. De l'autre, celles et ceux qui cantonnent les différences cérébrales entre homme et femme au domaine de la reproduction sexuée.
Dans un style volontiers décapant, Jean-François Bouvet ne se prive pas de renvoyer dos à dos ces deux positions extrêmes. En croisant les dernières données de la neurobiologie, il montre que la question n'est plus tant de savoir si les cerveaux masculin et féminin diffèrent ? ils diffèrent ! ? que de savoir à quel degré.
Parmi toutes les espèces de fourmis, il en est une qui, durant des centaines de millions d'années, a connu un extraordinaire succès évolutif : les fourmis coupeuses de feuilles, à l'origine , des premières "sociétés agricoles", et ce bien avant l'homme de l'époque néolithique.
S'appuyant sur une très riche iconographie et sur les études les plus récentes, ce livre décrit l'éclosion et le développement de leur exceptionnelle civilisation instinctuelle: communication, coopération, division du travail, mutualisme, défense, solidarité, hiérarchie, sacrifice, hygiène... Ces fourmis d'Amérique tropicale; dont les colonies jouent un rôle fondamental dans l'écologie des forêts, des savanes et des prairies, sont le plus remarquable de tous les super organismes jamais découverts.
Des vols nuptiaux au décès de la reine, du travail de ses millions de descendantes à la culture de leur champignon nourricier, du chef-d'oeuvre architectural de leur nid au million de neurones de leur cerveau formidablement structuré, tout chez ces fourmis champignonnistes provoque l'émerveillement.
Chocs pétroliers, accidents nucléaires, crise climatique, déforestation et désertification : l'actualité ne cesse de mettre en évidence le rôle crucial de l'énergie dans le devenir du monde. Or l'histoire est un puissant moyen d'explorer ces crises en les replaçant dans la longue durée des sociétés humaines. S'il est vrai que le feu de bois des systèmes énergétiques anciens diffère techniquement du « feu » nucléaire, les moyens de convertir l'énergie brute en énergie utile aux hommes ont toujours rencontré des limites physiques (épuisement des ressources, saturation des sites hydrauliques par les moulins...), sociales (bois pour les riches, charbon pour les pauvres, comme dans l'Angleterre du XVIIIe siècle), économiques et géopolitiques (énergie rare dans les pays du Sud, essence à volonté à la pompe et électricité presse-bouton dans les pays sur-développés). Les défis énergétiques ne datent pas d'hier, mais ils mettent aujourd'hui en question, pour la première fois, la survie de la planète. Partout les systèmes énergétiques approchent de situations critiques, entraînant avec eux la dramatique accélération du réchauffement climatique. Les sociétés humaines auront-elles le temps d'entreprendre le changement qu'impose le chaos annoncé ?
Création Studio Flammarion Graphisme et photo : Atelier Michel Bouvet © Flammarion Craig McPherson, New York, February, Night (détail), 1989, huile sur toile, 287 x 1082 mm, Collection of The American Express Company
V. Fleury, chercheur au CNRS, expose une nouvelle découverte scientifique : il a mis au jour un mécanisme de formation des animaux, du poisson au zèbre. Il fait part de sa découverte et en explique le comment, sinon le pourquoi.
Que diriez-vous d'une balade mathématique au fin fond d'une forêt de chiffres, mêlant histoire et philosophie, physique et biologie, et qui mènerait au plus fascinant de tous, le nombre oméga, "sorte de cauchemar pour la raison pure" ? concentré des propriétés les plus étranges que peuvent avoir certains nombres réels, oméga est définissable, mais non calculable, incompressible et aléatoire.
D'une certaine manière, il réunit les propriétés les plus extrêmes que peut posséder un réel définissable ! c'est dans les années 1970 que les mathématiques se sont enrichies de ce nombre étrange. gregory chaitin, son découvreur, entreprend ici de nous familiariser avec sa surprenante complexité, tout en la resituant dans l'histoire des mathématiques. éclairant d'un jour nouveau les fameux théorèmes de gödel sur l'incomplétude des mathématiques, oméga et les théorèmes associés à la complexité algorithmique font désormais partie du bagage de tout mathématicien, logicien, informaticien ou philosophe des sciences.
Trouver un nombre non calculable qui ait une définition naturelle n'est pas un exercice facile, l'expliquer en le vulgarisant l'est encore moins. c'est là le grand mérite de cet ouvrage, unique en son genre, dont l'ambition est de rendre accessible les mathématiques pures.
L'homme est un singe parmi d'autres, très proche du chimpanzé et du gorille nous dit la génétique.
Mais d'oú vient-il ? combien d'espèces se sont succédé ? comment sommes-nous devenus humains ? voici le livre qui manquait pour faire le point sur les dernières recherches. plus de la moitié des fossiles humains connus ont été trouvés depuis moins de vingt-cinq ans. de nouvelles techniques permettent désormais d'explorer jusqu'au niveau moléculaire le squelette de nos ancêtres, de décoder leurs gènes, de retrouver leur régime alimentaire, de mieux comprendre leur évolution culturelle.
Restitués dans toute leur complexité, ces hommes nous sont à la fois plus proches et plus énigmatiques. le lecteur découvrira qu'on étudie les chimpanzés pour mieux comprendre les comportements des premiers hommes, que notre évolution n'obéit pas à un mouvement linéaire mais répond à un buissonnement d'espèces, marqué par la coexistence de différentes lignées et par de nombreuses extinctions, que l'afrique est le foyer à partir duquel nos ancêtres se sont lancés à plusieurs reprises à la conquête de terres accessibles, qu'entre la mer noire et l'océan atlantique, néandertaliens et hommes de cro-magnon se sont rencontrés, voire affrontés.
Ou encore, que bien des maux dont souffrent aujourd'hui les hommes s'expliquent par leur passé de chasseurs-cueilleurs. ce livre est aussi une invitation à comprendre les méthodes et les hypothèses des paléoanthropologues, qui sont ici éclairées, et parfois débattues. sa lecture bouleversera votre vision de l'homme et de sa place dans la nature.
Qu'est-ce que la créativité ? Pourquoi l'intuition a-t-elle été à l'origine d'avancées majeures tant dans le domaine de la science que dans celui des arts ? Comment parvient-elle à rendre visible ce qui est invisible ? De Galilée et Léonard de Vinci à Einstein et Picasso, Arthur I.
Miller s'interroge sur le rôle que jouent les images et les représentations dans la compréhension d'une réalité dont le sens excède parfois la perception que nous en avons. Ce faisant, il montre que les plus grands génies furent sans doute ceux qui, capables de se départir du sens commun, modifièrent profondément la façon dont nous voyons le monde.
Quels points communs entre un séisme, un
embouteillage et les taches du léopard ? entre la forme
d'une fougère et celle des côtes de Norvège ? entre la
naissance d'une tornade et l'apparition de la vie ? Tous
ces phénomènes se caractérisent par une complexité
qui a longtemps laissé la science traditionnelle perplexe.
C'est seulement dans les années 1970 qu'elle leur
trouve un début d'explication : la théorie du chaos
était née.
Souvent incompréhensible pour les non-scientifiques,
ou jugée contradictoire avec la science classique, cette
théorie repose en fait sur deux idées d'une «simplicité
profonde» : l'hypersensibilité de certains systèmes à
leurs conditions initiales et les rétroactions qui
accompagnent parfois leur évolution. Contrairement à
ce qui a été trop souvent dit, la théorie du chaos ne
remet pas en question les lois de Newton, découvertes
voilà plus de trois cents ans. Les récentes avancées
montrent même qu'elle permet d'éclairer les
comportements a priori inexplicables de la météo, des
marchés boursiers, des séismes, des populations...
Véritable révolution dans notre façon de comprendre
et d'interpréter la science contemporaine, cette
théorie a mené les chercheurs à deux doigts de percer
l'ultime mystère : l'origine de la vie.
C'est ce que nous explique John Gribbin, en relatant
quatre siècles de découvertes scientifiques, de la
mécanique classique à la biologie moléculaire, de
Galilée à James Lovelock. L'auteur du Chat de
Schrödinger se révèle plus alerte que jamais, son
propos d'une pédagogie et d'une clarté remarquables.
Les grands esprits du passé ont voué des décennies de leur vie à la quête du Saint-Graal, à la recherche de la loi secrète de la nature : Pythagore, Aristote, Kepler, Einstein, Planck, Schrödinger, Heisenberg. La liste est longue. Des milliers d'autres suivent leurs traces aujourd'hui. Inconsciemment ou non, ils perpétuent une tradition philosophique enracinée dans la Grèce antique, qui lie la perfection et la beauté à la vérité. Les siècles passant, cette tradition s'est fondue avec la croyance monothéiste que la création de Dieu est parfaite et belle. La comprendre, chercher la vérité éternelle devint la plus haute des aspirations. Depuis le XVIIe siècle et la naissance de la science moderne, une passion proche de la ferveur religieuse a conduit à la conviction que la loi secrète de la nature allait être dévoilée.
Les observations et les résultats expérimentaux actuels nous orientent-ils vraiment dans cette direction ? Nous rapprochons-nous vraiment du but ? Ou nous égarons-nous, cherchant ce qui est définitivement hors d'atteinte ? Ne devrions-nous pas nous demander pourquoi nous avons besoin de croire aussi intensément à cette vérité ultime ? pourquoi nous sommes convaincus qu'il y a quelque chose à découvrir ?
Après avoir longtemps été un unificateur modèle, spécialiste de la théorie des cordes, Marcelo Gleiser entend aujourd'hui démontrer toute la splendeur de l'imperfection de l'Univers en s'appuyant sur l'asymétrie du temps, l'asymétrie de la matière, l'asymétrie de la vie. C'est autour de cette triade que s'articulent sa critique du dogme de l'unité et son éloge de la pluralité des mondes. N'est-ce pas un léger défaut de symétrie qui a permis à la matière d'exister, aux galaxies d'apparaître, au vivant d'émerger ? N'est-ce pas parce que l'ADN se duplique imparfaitement, parce qu'il autorise des mutations génétiques, que les espèces peuvent évoluer et s'adapter en une foisonnante diversité ?
C'est une nouvelle vision du monde que nous propose Marcelo Gleiser. Son Univers imparfait, éclairé d'images intuitives, de références variées à la littérature ou au cinéma (de Star Trek à Borgès), étonnant par sa mise en jeu personnelle, est un livre de vulgarisation audacieux et rare.