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Cette nouvelle traduction du grec ancien des quatre Évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc et Jean) entend faire redécouvrir ces textes comme des oeuvres littéraires originales, au sein de la littérature antique juive et grécoromaine. Une littérature forgée et inventée à partir des pratiques orales d'enseignement et de discussion de la Torah (la Bible hébraïque) pendant toute la période dite du Second Temple, du vie siècle avant notre ère au Ier siècle.Une triple conviction est à l'origine de cette traduction : 1) Les Évangiles appartiennent à la culture religieuse et littéraire du judaïsme antique. 2) Rédigés dans la langue grecque de l'époque, ce sont des traductions de paroles, de discours, de citations de l'araméen et de l'hébreu de l'époque. 3) Ces textes sont des performances littéraires pour témoigner de l'enseignement d'un jeune rabbi du Ier siècle en Judée et en Galilée.Le mot «évangile» est ainsi traduit et compris comme performance : réaliser par l'écrit «l'annonce heureuse».Il s'agit de revisiter le vocabulaire traditionnel religieux, en revenant à la littéralité du grec ancien.Enfin, on découvre une autre représentation de Jésus et de sa parole. Jésus cherche moins à culpabiliser qu'à libérer, il ne fonde pas de nouvelle religion mais cherche à faire abonder, multiplier, la parole de la Torah, en direction de toutes les classes sociales. Ces textes, écrits et composés en temps de crise, dialoguent avec notre époque.F. B.
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Je ne pense plus voyager est une méditation sur la mort de Charles de Foucauld (1858-1916).
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, principal complice des assassins de Foucauld, et sur le capitaine Florimont, qui l'interrogea 30 ans après les faits, François Sureau revient sur le dénuement absolu dans lequel a fini Foucauld au désert et tente de relire son itinéraire à cette lumière.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse - c'est la radicalité des derniers jours de la vie de Foucauld qui intéresse François Sureau et qu'il souligne dans ce livre. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de cet homme qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de Foucauld qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin et fit l'expérience du regard haineux porté sur les juifs à l'époque. Radicalité de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux, et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
Parution simultanée dans la collection blanche d'un recueil de poésie : Sur les bords de tout.
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«Il n'est pas mauvais que les Évangiles aient été transcrits mot à mot : le lecteur peut regarder par-dessus l'épaule du transcripteur. Il n'est pas mauvais non plus qu'il y ait des traductions nobles qui intéressent les lettrés. D'autres traducteurs ont eu le souci de faire sentir le caractère populaire ou au moins oral de ces écrits. Mais ne pourrait-on pas, sans s'écarter de la structure du texte, en retrouver mieux le naturel ? On rêve de le faire parler en français sans tomber dans la trivialité ni dans l'embellissement. Car les Évangiles sont à la fois manifestement parlés et volontairement écrits. Et si les évangélistes connaissent tout ou partie de l'Écriture qui les précède, la dimension littéraire leur est voilée par leur souci d'exactitude et d'utilité, sans parler de la pénurie de leurs moyens. Pour nous en tenir à l'Évangile selon Jean, remarquons un vocabulaire admirablement réduit, une syntaxe passablement monocorde et des gaucheries qui ne sont peut-être pas involontaires. La composition a une allure racée mais de guingois. [...] Jean tente (à l'écart des hiératismes comme des séductions) de faire corps, comme il peut, avec une vie indivisiblement externe et interne qui est le dialogue du Messie en Dieu, dans le monde et dans l'âme. Une tension y est pleine d'abandon sans que la sérénité cesse d'être dramatique.» Jean Grosjean.
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D'abord il y avait le langage, écrit Jean (I, 1-18). Il pense que son texte évangélique, ou les textes évangéliques tels qu'il les recentre, sont nécessaires mais suffisants pour qu'à chaque génération soit atteint le fond des coeurs. L'élan de vie hors de soi (appelé aussi amour parce que, comme le langage, il suppose quelque autre) est le mouvement même du langage et sa vertu illuminatrice. Il faut mais il suffit que, à chaque génération, ce mouvement s'avance à travers le texte évangélique au-devant du simple fond d'âme de chaque être humain. Le livre de Jean Grosjean semble le fruit de la réflexion de tout une vie sur les mots de l'évangéliste. Il nous l'offre pour nous aider à recevoir cette illumination du langage.
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«Le présent ouvrage a été écrit aux heures les plus noires de la dernière guerre. L'auteur ne se dérangeait de son travail et de sa prière que pour aller à la radio écouter les épouvantables nouvelles, les hurlements d'un possédé, le bêlement des lâches, et les monstrueux échos d'Armageddon. En ce temps-là, souvenez-vous, le soleil, le soleil de l'actualité, était noir comme un sac de crin, et la lune, cette lune chaque mois qui est chargée de succéder à la lune, comme un sabre qui dégoutte de sang ! Et quand j'écrivais les dernières lignes de mon livre arrivaient les reportages sur les holocaustes de Pologne. Et maintenant, c'est bien fini, le cauchemar ? Il a bien sagement réintégré son étui, le pensionnaire du puits de l'abîme ? Trop longtemps on a essayé de nous faire croire que l'Apocalypse, c'était du passé ou de l'avenir. Et qu'entre temps nous n'avions qu'à nous délecter de ces descriptions pittoresques où tant de peintres ont cherché, sans grand succès, des motifs d'inspiration. Mais non ! quelle surprise ! c'est de nous qu'il s'agissait ! L'Apocalypse est la clef de toute l'Écriture, de cet édifice sublime dont le fondement est en haut. Ce fondement qui est la fin. C'est toute l'Histoire, l'histoire de l'Église et celle de l'Humanité depuis la venue du Christ jusqu'à la seconde parousie, qui se développe sous nos yeux en symboles de nouveau et de nouveau et de nouveau encore réintégrés. C'est à ce sommet qu'il faut monter pour envisager dans toute son étendue la Révélation.»Paul Claudel.
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Trois figures saintes pour le temps actuel
Paul Claudel
- GALLIMARD
- Blanche
- 20 Février 1959
- 9782070215249
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Paul Claudel interroge le cantique des cantiques
Paul Claudel
- GALLIMARD
- Blanche
- 1 Avril 1954
- 9782070215256
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