Précurseur de la Jeune Peinture marseillaise (1928-1931) avec Simon Auguste et Antoine Serra, Louis Toncini (1907-2002) fonde à Marseille avec ses deux camarades le groupe des Peintres prolétariens (1933-1934) requalifiés Peintres du peuple (1934-1936). Son itinéraire de peintre (et de sculpteur) parcourt huit décennies dont cinquante-cinq ans passés dans un atelier de l'îlot Thiars, sur le quai de Rive-Neuve.
Joseph rené-corail, dit khokho, reste l'une des plus grandes figures de l'art en martinique.
Ce plasticien n'a eu de cesse d'en exprimer les paysages, les gens, les moeurs, les tragédies. ses créations, aux orientations plastiques multiples, ont été une arme au service de l'affirmation identitaire qu'il souhaitait pour son peuple. parce qu'il considérait que la culture de son pays subissait l'écrasement de la puissance coloniale, il est allé chercher dans les tréfonds de ce pays, des repères, des signes, des valeurs propres à ce dernier (mais aussi des hardiesses nouvelles) pour les exhiber et les glorifier à travers ses oeuvres.
Cet ouvrage qui lui est consacré, illustré de nombre de ses oeuvres et de ses créations monumentales, se veut un témoignage ; une histoire de l'insoumission artistique et politique de corail. il propose de suivre le parcours aussi passionnant qu'impressionnant de cet artiste hors du commun qui a bousculé l'art en martinique.
Paris fait partie de ces villes un peu à part qui habitent l'imaginaire de chacun. Au-delà des frontières, des cultures et des époques, elle transporte avec elle une collection d'images, oeuvre unique de l'inconscient collectif.
À travers les toiles généreuses et touchantes de Fabienne Delacroix, c'est ce Paris-là, heureux et atemporel, que veut présenter ce petit livre d'images universel.
Près de 100 tableaux au format carte postale, dont la plupart ont été réalisés spécialement pour cet ouvrage, immergent le lecteur dans le Paris animé de la Belle Époque. Les couleurs vives, la précision des détails, le parti pris poétique et naïf font revivre des scènes éternelles. L'écriture fluide de Jean-Marie Berbain complète cette visite en la saupoudrant d'anecdotes comme on flâne dans Paris.
L'ouvrage est divisé cinq grandes parties : Paris la neige ; Paris tous les jours ; Paris la fête ; Paris flânerie ; Paris éternel ; Paris en marche.
De renommée mondiale, Wifredo Lam compte parmi les plus grands créateurs du XXe siècle, aux côtés de Picasso et de Max Ernst qui furent ses amis.
Si, depuis trente ans, d'innombrables recherches ont approfondi les différentes facettes de sa peinture, il restait à les rapprocher et les confronter. Ainsi Jacques Leenhardt explore-t-il toutes les subtilités à travers une nouvelle approche globale. Sa vision est inédite. L'auteur retrace le parcours du peintre cubain aux origines multiples et les drames de son époque. Il décrit un artiste itinérant, ouvert et curieux de tout, anticonformiste et contestataire, tourmenté et confiant.
Il évoque l'homme des rencontres et l'ami des poètes - parmi lesquels Césaire, Breton, Char... - de même que son engagement politique contre le fascisme, le racisme et toutes les dictatures. Jacques Leenhardt définit la singularité de cet artiste inclassable, qui a su à la fois retourner aux origines pour mieux s'en détacher. Réconcilier primitivisme et modernité. Parti très jeune de son île pour étudier les maîtres du passé - Bosch et Goya furent ses modèles, tout comme Chardin ou Matisse -, Lam a su puiser dans les avant-gardes, du surréalisme à CoBrA, qui furent pour lui des écoles de liberté.
Son parcours est une invitation à penser et à sentir. Son voeu ? Faire naître un langage transculturel, donner un espace artistique à tous. Cette rencontre des cultures n'est-elle pas le point d'orgue de notre XXIe siècle ? L'oeuvre de Lam, d'une étonnante actualité, a bien une valeur universelle.
L'oeuvre de Serge Hélénon cristallise trois mondes : les Antilles, l'Afrique et l'Europe.
Sa pratique artistique relève d'une double action : l'appropriation de fragments du monde et l'assemblage de ces éléments collectés. Dans ces oeuvres, rassemblées sous le terme générique d'Expression-bidonville, l'artiste crée des rencontres, des chocs, des liens. Il magnifie ce qui a été, transforme le rebut en trésor, l'insignifiant en rareté. Il crée ainsi ce qu'il nomme des " lieux de peinture ". Cet ouvrage rassemble une centaine de reproductions qui témoignent de l'évolution des assemblages que Serge Hélénon développe depuis une trentaine d'années.
Une oeuvre marquante, qui organise l'hétéroclite dans de puissants contrastes de couleurs.
Le parcours artistique d'ernest breleur se divise en deux périodes.
La première est dominée par la peinture, la seconde correspond à l'abandon de ce médium au profit d'un nouveau matériau : la radiographie. une même préoccupation nourrit toutefois ces deux moments : la problématique du corps, qu'il convient de mettre en relation avec des questions liées au temps, à la vie et à la mort. cet ouvrage, qui aborde l'ensemble de l'oeuvre de cet artiste, des premières toiles aux corps-sculptures les plus récents, tente de mettre en valeur une cohérence de la démarche.
Si ernest breleur passe d'une série d'oeuvres à une autre avec une impressionnante énergie, décuplée par un sentiment d'urgence, c'est qu'en réalité chaque série génère la suivante. dominique berthet, qui fréquente l'atelier et les productions d'ernest breleur, depuis de nombreuses années, propose une étude sur ces différentes séries ainsi qu'une réflexion sur les oeuvres elles-mêmes. il apporte ainsi un éclairage sur ces réalisations à bien des égards énigmatiques, mystérieuses, captivantes.
En 1994, le musée du dessin et de l'estampe de Gravelines (France) publiait le premier catalogue raisonné des estampes et des lithographies de l'artiste Wifredo Lam. Depuis cette date, de nombreuses informations données par les collectionneurs, les marchands et les musées rendaient nécessaire la réalisation d'une version revue et corrigée de cet ouvrage.
Mais une découverte majeure, une centaine de plaques gravées et une épreuve du bon à tirer, justifiée, signée, de chacune d 'entre elles, remisées chez son imprimeur Giorgio Upiglio et exhumées lors du déménagement de son atelier de la Via Fara, ouvrait une perspective éditoriale ambitieuse.
En 1997, - l'édition de l'An 2000-, comprenant une grande parties de ces plaques retrouvées, commençait. L'établissement d'un nouvel ouvrage devenait indispensable afin d'inclure ces feuilles dans le cadre de son oeuvre gravé et lui donner une dimension magistrale. Ce projet a donc entrainé l'établissement d'un second catalogue raisonné dans lequel est proposée une numérotation chronologique en continu avec une table technique détaillée et, contrairement à l'ouvrage précédent, une reproduction de chaque oeuvre en couleurs.
Les notices sont publiées en anglais ; les textes sont traduits en français, espagnol et chinois.
Cette Anthologie de la peinture en Guadeloupe, des origines à nos jours a pour ambition de faire mieux connaître les richesses du patrimoine artistique et culturel guadeloupéen. Elle entend donner aux peintres guadeloupéens, toutes époques confondues, leur véritable stature d'artistes, assortie de la place qui revient à la peinture guadeloupéenne dans l'histoire réinterrogée de l'art.
La triple idée d'indépendance, de musique et de métamorphose semble commander le destin exceptionnel de Zhou Shichao. Né en1965 à Qingdao (Shandong), le peintre chinois rejette très tôt la dictature du sujet et les conventions de l'Académie. Devenu professeur à l'université de Jinan (Shandong), il expose à Pékin, Shanghai et Hong Kong entre 1998 et 2000, puis à Marseille en 2010.
Dans ses gouaches comme dans ses huiles, il divise la matière, disloque la lumière du prisme et fait éclater les couleurs. À l'image des compositeurs qui pratiquent toutes les formes de la fragmentation, du morcellement, de la décomposition des sons et des timbres, il restitue sur la toile de lin ou le vergé du papier les sensations subtiles de coups de foudre et les impressions fugitives de visions prophétiques, portées à leur maximum d'intensité par une imagination souveraine. La puissance du souffle ancestral qui le porte est issue des profondeurs d'une civilisation millénaire : antiques épigraphes gravées sur la maison natale de Confucius, peintures rupestres des grottes bouddhiques de Mogao à Dunhuang, contes des preux chevaliers des wuxia qui enchantent les écoliers de l'empire du Milieu depuis la fin du XIXe siècle.
L'ouvrage, bilingue français-anglais, a été rédigé par Claude Darras à partir de ses rencontres avec des professeurs, des amis, des collègues et des familiers de Zhou Shichao. Il dresse ainsi un portrait complet de l'artiste, illustré de très nombreuses oeuvres rassemblées par périodes, des croquis d'écolier aux peintures entrées dans la collection de l'État chinois.
« Je voulais voir, le plus et le mieux possible » écrit Évremond de Bérard dans le récit de son dernier voyage.
Entouré de populations curieuses, il tente de poursuivre son travail « car on ne comprend pas l'intérêt de ces dessins, et comment en effet croire que mon but est purement artistique, et que je n'ai, dans ce travail, que d'innocentes intentions ? Jamais ils ne seront convaincus que j'ai fait des milliers de lieues uniquement pour les portraiturer ».
Au cours de ses longues missions dans des pays lointains, il n'a eu de cesse d'exprimer par son art le respect des lieux et des habitants des pays visités.
La mer, les océans, les cyclones, les raz de marée, les tempêtes contrastent avec le calme des baies et l'immensité des déserts de L'Égypte autour du canal ; les forêts luxuriantes des Antilles, les maisons, les palais polychromes, les temples sacrés et les « ghats » de l'Inde manifestent sa curiosité, sa précision et son sens poétique.
Cet ouvrage permettra de découvrir un vrai artiste de l'Orient et de l'Occident.
Louis Laouchez occupe une place singulière parmi les artistes martiniquais.
Ses sources multiples - africaine, caribéenne et européenne - également prégnantes et assumées, inventent l'artiste négro-caraïbe. Le fondement mental de son oeuvre, lui aussi tripode - esthétique, éthique et politique - demeure toujours en prise directe avec les réalités de la Martinique. La diversité des matériaux et des moyens d'expression, l'investissement des registres figuratif et abstrait, l'usage dense des couleurs et des signes ouvrent cette oeuvre à l'universel.
Forte de sa puissance d'évocation, l'oeuvre de Louis Laouchez impose un style d'une rare expressivité dans une légitimité culturelle libre.