Alors que la France est traversée par une crise identitaire, l'auteure s'interroge sur ses origines algériennes, son grand-père, un harki, et le silence de sa famille. Elle raconte le destin des générations successives entre les deux pays. Prix des libraires de Nancy et des journalistes du Point 2017, prix littéraire du Monde 2017, prix Landerneau des lecteurs 2017, prix Goncourt des lycéens 2017.
«Il nous est interdit de nous retrouver en tête à tête avec les Commandants. Notre fonction est la reproduction. [...] Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n'est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets.»
Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'État, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Évangile revisité.
Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues.
L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom.
Une oeuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.
Laure a 19 ans, elle est anorexique. Hospitalisée au dernier stade de la maladie, elle comprend peu à peu pourquoi elle en est arrivée là.
Dans une France assez proche de la nôtre, un homme s'engage dans la carrière universitaire. Peu motivé par l'enseignement, il s'attend à une vie ennuyeuse mais calme, protégée des grands drames historiques. Cependant les forces en jeu dans le pays ont fissuré le système politique jusqu'à provoquer son effondrement. Cette implosion sans soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve.Le talent de l'auteur, sa force visionnaire nous entraînent sur un terrain ambigu et glissant ; son regard sur notre civilisation vieillissante fait coexister dans ce roman les intuitions poétiques, les effets comiques, une mélancolie fataliste.Ce livre est une saisissante fable politique et morale.
« Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. » Pour fuir leur misère et rejoindre l'« Eldorado », les émigrants risquent leur vie sur des bateaux de fortune... avant d'être impitoyablement repoussés par les gardes-côtes, quand ils ne sont pas victimes de passeurs sans scrupules. Le commandant Piracci fait partie de ceux qui sillonnent les mers à la recherche de clandestins, les sauvant parfois de la noyade.Mais la mort est-elle pire que le rêve brisé ? En recueillant une jeune survivante, Salvatore laisse la compassion et l'humanité l'emporter sur ses certitudes... Voyage initiatique, sacrifice, vengeance, rédemption : le romancier au lyrisme aride manie les thèmes de la tragédie antique avec un souffle toujours épique.
Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l'histoire, il commencerait par vous parler d'une panne de chauffe-eau.
Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait Olga, une très jolie Russe rencontrée lors d'une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin "la carte est plus intéressante que le territoire". C'était avant que le succès mondial n'arrive avec la série des "métiers", portraits de personnalités de tous milieux, dont l'écrivain Michel Houellebecq.
Il dirait aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle. L'art, l'argent, l'amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.
La lignée des Scorta est née d'un viol et du péché. Maudite, méprisée, cette famille est guettée par la folie et la pauvreté. A Montepuccio, dans le sud de l'Italie, seul l'éclat de l'argent peut éclipser l'indignité d'une telle naissance. C'est en accédant à l'aisance matérielle que les Scorta pensent éloigner d'eux l'opprobre. Mais si le jugement des hommes finit par ne plus les atteindre, le destin, lui, peut encore les rattraper.
Michel, chercheur en biologie rigoureusement déterministe, incapable d'aimer, gère le déclin de sa sexualité en se consacrant au travail, à son Monoprix et aux tranquillisants.
Une année sabbatique donne à ses découvertes un tour qui bouleversera la face du monde. Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Un séjour au " Lieu du Changement ", camping post-soixante-huitard tendance New Age, changera-t-il sa vie ? Un soir, une inconnue à la bouche hardie lui fait entrevoir la possibilité pratique du bonheur. Par leur parcours familial et sentimental chaotique, les deux demi-frères illustrent de manière exemplaire la société d'aujourd'hui et la quête complexe de l'amour vrai.
Voici l'odyssée désenchantée d'un informaticien entre deux âges, jouant son rôle en observant les mouvements humains et les banalités qui s'échangent autour des machines à café.
«Toute leur enfance les a unis, l'adolescence les sépare.» Phil, 16 ans, et Vinca, 15 ans, amis de toujours, passent leurs étés en Bretagne. Tout naturellement, l'amour s'installe entre ces deux complices inséparables, un amour qui grandit plus vite qu'eux. Et cet été-là, Vinca et Phil découvrent leurs différences et leurs incompréhensions.
L'insouciance et la confiance font alors place à la souffrance et à la trahison.
Ces amours adolescentes révèlent à Vinca et à Phil ce qu'ils sont désormais et ne seront jamais plus. Et ces vacances s'achèvent sur un adieu à l'enfance, amer et nostalgique.
Avec délicatesse, Colette excelle à évoquer l'éveil de la sensualité, la douloureuse initiation à l'amour et à la vie.
Au XXIe siècle, une secte promettant l'immortalité à ses membres a supplanté les religions traditionnelles. Chacun des adeptes, devenu vieux, se suicide en laissant un échantillon d'ADN et un récit de vie. Cloné indéfiniment tous les 50 ans, il mène plusieurs siècles d'une vie esseulée où les sentiments n'ont pas cours. Une interrogation sur la vie éternelle. Prix Interallié 2005.
Dans ce roman à rebours, on suit les voix terribles, drôles, attachantes ou désespérées, de Sol, Randall, Sadie et Kristina - des enfants de six ans dont chacun est le parent du précédent. Voix de l'innocence? Un récit vertigineux sur la violence, les séismes déclenchés par la génération précédente. De San Francisco à Munich, un roman éblouissant d'amour et de rage, qui célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.
«Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences...» Camille dessine. Dessinait plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour - appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever.
Près de huit siècles après sa chute, la forteresse de Montségur n'a toujours pas livré son secret. Quel est donc ce fabuleux trésor que Templiers et cathares ont protégé au prix de leur vie ? Quel inestimable savoir rapporté des confins du monde cachent encore les entrailles du vénérable nid d'aigle ?Quelques hommes que rien ne destinait à vivre cette aventure vont devoir exhumer d'urgence cet héritage avant qu'il ne tombe aux mains de ceux qui veulent en faire l'instrument du chaos. Pour avoir une chance de réussir, il va leur falloir résoudre les énigmes et déjouer les pièges... Contre la montre, ils n'ont pas d'autre choix que d'achever ce que leurs prédécesseurs ont commencé en 1244...
«Ne dites pas : "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt : "J'ai trouvé une vérité".
Ne dites pas : "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt :
"J'ai rencontré l'âme marchant sur mon chemin".
Car l'âme passe par tous les chemins.» Ainsi parlait, en sa ville d'Orphalèse, Al-Moustapha, le Prophète. Et le peuple accourait entendre son message d'espoir. «La vie n'est que ténèbres», scandaient les prêtres de toutes les religions. «La vie est lumière», leur opposait le Prophète. Et le peuple d'Orphalèse découvrait, transporté, la sagesse du monde, les vertus de l'amour, les bienfaits de la connaissance et la simplicité du rapport à Dieu.
«J'ai toujours cru que j'écrivais sur les hommes. Je ne peux relire mes livres sans m'apercevoir que je n'ai jamais écrit que sur les femmes. Sur le fait d'en être une, et sur les milliers de formes que cela prend. [...] Écrire sur les putes, qui sont une telle caricature de femmes, la nudité schématique de cet état, être une femme et rien que ça, être payée pour ça, c'est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j'en éprouve la même fascination qu'un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie se multiplier entre deux lamelles de verre.»
«Quand j'arrive à la gare de l'Est, j'espère toujours secrètement qu'il y aura quelqu'un pour m'attendre. C'est con. J'ai beau savoir que ma mère est encore au boulot à cette heure-là et que Marc n'est pas du genre à traverser la banlieue pour porter mon sac, j'ai toujours cet espoir débile.» Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d'espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu'il leur arrive, ils n'ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d'émotion qu'ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d'Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences.
Après la mort de son père, Michel, fonctionnaire quadragénaire et blasé, décide de partir en Thaïlande pour goûter aux plaisirs exotiques.
Il y rencontre Valérie, cadre dans une grande société de voyages, à qui il soufflera sa théorie sur les vraies motivations des Européens en quête de sensations fortes. Embarqué dans la lutte pour le profit à tout prix, où le corps est plus que jamais une marchandise, Michel jette un regard cynique sur la société occidentale. Il sera peut-être surpris de découvrir que l'être humain est encore capable de sentiments...
New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie dans un journal intime. Liz, l'épouse aimée, Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé, hantent ses souvenirs. Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances à la suite d'événements tragiques.
Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige.
Le jour de la naissance de Jack, en 1874 à Edimbourg, est si froid que son coeur en reste gelé. La sage-femme qui l'a mis au monde, mi-sorcière mi-chamane, remplace l'organe défectueux par une horloge qu'il ne faut pas oublier de remonter tous les matins. Le garçon doit aussi éviter toute émotion : pas de colère, pas d'amour. Mais il va rencontrer une chanteuse de rue au regard de braise... Entrez dans l'univers fantastique de Mathias Malzieu ! 38 Mini westerns (avec des fantômes) Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi La mécanique du coeur.
Un jour de grande tempête sur la pointe de la Hague, Lambert revient quarante ans après sur le lieu du naufrage de ses parents et de son petit frère. La narratrice, intriguée par cet homme, va peu à peu découvrir le mystère et les secrets de cette noyade et mettre au jour les liens complexes unissant certains habitants du bourg. Grand Prix des lectrices de«Elle» 2009.
Un clafoutis aux tomates cerises Jeanne, 90 ans, décide d'écrire son journal intime. Du premier jour du printemps au dernier jour de l'hiver, d'événements minuscules en réflexions désopilantes, elle consigne pendant toute une année ses humeurs, ses souvenirs, sa petite vie de Parisienne exilée dans l'Allier, dans sa maison posée au milieu des prés, des bois et des vaches. La liberté de vie et de ton est l'un des privilèges du très grand âge, aussi Jeanne fait-elle ce qu'elle veut : regarder pousser ses fleurs, boire du vin blanc avec ses amies, accueillir - pas trop souvent - ses petits-enfants, remplir son congélateur de petits choux au fromage, déplier un transat pour se perdre dans les étoiles en espérant les voir toujours à la saison prochaine... Le portrait d'une femme qui nous donne envie de vieillir ! « Quelle merveille de tendresse ! » Psychologies Magazine « C'est du bonheur en mots. » Gérard Collard.
Sur une île imaginaire, l'histoire de trois générations de femmes qui semblent destinées à enfanter des filles sans père. Jusqu'à Vera Candida, qui fuit Vatapuna pour se forger une autre destin, avant d'y revenir.
Une fresque captivante qui mêle fantaisie et gravité.
«Eh bien, mon cher Sainclair... vous avez lu?...
- Le crime du Glandier?
- Oui; la "Chambre Jaune"! Qu'est-ce que vous en pensez?
- Dame, je pense que c'est le "diable" ou la "Bête du Bon Dieu" qui a commis le crime.» Malgré l'ironie, Sainclair n'est pas loin d'exprimer l'opinion générale! Mlle Stangerson vient d'échapper à la mort mais son assassin court toujours. Comment s'enfuit-on de la Chambre Jauneoe Par la porteoe Fermée à clé! La fenêtreoe Elle est grillagée! Ni cheminée, ni autre issue... Aussi close qu'un coffre-fort. Un vrai mystère...
Le génial Rouletabille est bien résolu à résoudre ce casse-tête.
Commentoe Mais par «le bon bout de la raison», pardi!
Rondement mené, Le mystère de la Chambre Jaune est devenu un classique du genre policier.