Collodi Les Aventures de Pinocchio Depuis leur publication en 1883, Les Aventures de Pinocchio ont poursuivi une carrière triomphale. Traduites dans toutes les langues de l'Europe mais aussi en swahili, en assamais, en papiamento, leurs tirages rivalisent sans doute avec ceux de la Bible ou du Coran.
A l'heure de la globalisation, le qualificatif d'universel leur convient comme un gant.
Comme Peter Pan, son frère cadet, Pinocchio possède une double nature qui lui permet d'évoluer aux confins de la fable et de la réalité - mais, à la différence du lutin de Kensington, il ne cherche pas refuge au pays des rêves. Il affronte avec une infinie curiosité tous les dangers du vaste monde, qu'ils revêtent l'aspect de deux aigrefins patibulaires, d'un insatiable serpent, voire d'un piège à loups. Il possède tous les traits d'une nature exubérante et débridée avec l'impertinence et l'anarchisme foncier de l'enfance.
Ce chef-d'oeuvre de la « littérature pour la jeunesse » est aussi héritier d'une prestigieuse tradition qui n'est guère éloignée d'Orwell ou de Kafka.
La brillante adaptation cinématographique de Roberto Benigni vient opportunément nous le rappeler.
Tout le monde a gardé en mémoire la bande de garçons courant nus dans la forêt :
Tigibus et son béret, son frère Grangibus, Lebrac, la Crique, Tintin, Gambette et Tétard qui déclarent la guerre entre les Longeverne et les Velrans. Les embuscades posées à Zéphirin le garde-chasse, les lancers de cailloux à la fronde, les boutons de culotte coupés net au couteau... Avec l'entrée des oeuvres de Louis Pergaud dans le domaine public et l'arrivée sur les écrans de deux adaptations dont on parlera beaucoup, c'est l'occasion de découvrir que La Guerre des boutons est aussi un ouvrage savoureux, l'évocation d'un monde aujourd'hui disparu où les enfants vivent à l'écart des adultes, à construire des cabanes en forêt : toute la magie et la nostalgie d'une enfance à la campagne.
Tandis qu'elle s'ennuie sur la berge d'un fleuve, Alice voit tout à coup passer un lapin blanc, ce qui n'a rien d'exceptionnel, mais, chose plus surprenante, elle le voit également tirer une montre de la poche de son gilet. Intriguée, la voilà qui se lance à sa poursuite. Le lapin disparaît dans un grand terrier : elle décide d'y descendre à son tour.
C'est à la demande d'une vraie petite fille, justement prénommée Alice, que Charles Dodgson, professeur de mathématiques à Oxford, couche sur le papier l'histoire qu'il lui a racontée, en promenade, un jour de l'été 1862. Trois ans plus tard, sous le pseudonyme de Lewis Carroll, il la fait paraître et, encouragé par l'accueil de la presse, lui donne pour suite la traversée du miroir dont le succès, en 1871, est encore plus considérable. C'est que l'auteur sait prendre l'enfant au sérieux, et du coup toucher les adultes, comme il sait se dégager assez de l'Angleterre victorienne pour ouvrir à son livre l'avenir d'une oeuvre classique.
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety R.L. Stevenson L'étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde Intrigué par le testament de son ami Jekyll qui lègue tous ses biens à un certain Mr Hyde, le notaire Utterson cherche à rencontrer le légataire. Troublé par l'inquiétante apparence du personnage, dont il apprend qu'il a foulé aux pieds, dans la rue, le corps d'une fillette, Utterson interroge le Dr Jekyll qui se mure dans le silence. Mais la perplexité du notaire s'accroît lorsqu'il apprend que, pour assassiner un gentleman, Hyde s'est servi de la propre canne du Dr Jekyll. Il décide alors de poursuivre son enquête...
Lorsqu'il publie cette nouvelle en 1886, Stevenson rencontre un succès immédiat. C'est qu'ici, aussi bien que dans ses autres récits, s'invente un nouveau fantastique où le double est souvent le diable et qui n'écarte pas la dimension morale. Dans un décor plus onirique que réaliste, l'inquiétante étrangeté de ces textes savamment construits est finalement de nous montrer des êtres poussés par la curiosité et qui, dans la double hantise de trop voir ou de ne pas voir assez, n'en finissent pas d'errer dans une forêt de symboles qu'ils ne réussissent pas toujours à déchiffrer.
Ce volume comprend, outre L'étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Le Voleur de cadavres, Les Gais Lurons et Olalla.
Edition et traduction de Jean-Pierre Naugrette
à paris, le narrateur lit la gazette des tribunaux en compagnie de son ami charles auguste dupin : on y rend compte d'un double assassinat fort mystérieux et dupin, assuré que la police travaille sans méthode, décide de mener lui-même l'enquête. et il résout l'énigme de manière si brillante que le préfet de police ne manque pas de le consulter lorsqu'un document des plus importants - une lettre - est dérobé dans les appartements royaux.
Analyste de premier ordre, mais lui-même personnage mystérieux, dupin est au coeur de ces deux nouvelles publiées aux états-unis en 1841 et en 1845 - et avec lui se trouve inventé le personnage moderne du détective. mais ce que edgar poe invente aussi sans le savoir, c'est le genre du roman policier.