Zulma
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Au doux pays de Frzangzwe, le fossé entre les nantis et les fauchés ne cesse de se creuser. D'un côté, la baronne, secondée par son équipe de bras cassés : Mo, l'homme de main toujours chargé du sale boulot, Mouna la Souris experte en informatique, Hakkon le Brave inséparable de sa hache bien affûtée, le Toubib réchappé de la justice, Zap le naïf. De l'autre côté, l'archimaréchal règne avec ses zeds de camp et son conseiller Gabriel Pipaudi, premier fifrelin du palais, diplômé de la Grande École - promo Machiavel. Et puis il y a la marjorette, Anne-Sophie-Catherine-Elisabeth dite Aneth. Enfermée dans son vase clos gorgé de paillettes et des ors de la république, Aneth rêve d'amour et d'horizons inconnus. Lorsque sa servante Chantal organise une escapade clandestine dans la jungle du réel, tout bascule. Car les deux mondes vont se croiser, alors que grogne la révolte. Retranchés dans leur manoir, la bande de marginaux fomente un coup d'éclat : occuper la Grande Tour F. Pour quoi faire ? La démonter. Quand ? Le 1er mai. Et si la Révolution était en marche ?
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En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
« Un humour baroque et léger irradie tout au long de cette histoire où rien décidément ne se passe comme il faut, ni comme on s'y attend. » - Anne Crignon, Le Nouvel Observateur.
« Tant de délicatesse à chaque page confine au miracle de cette Rosa candida, qu'on effeuille en croyant rêver, mais non. Ce livre existe, Auður Ava Ólafsdóttir l'a écrit et il faut le lire. » - Valérie Marin La Meslée, Le Point.
Roman traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson
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Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d'accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu'à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande.
Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d'énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l'amie d'enfance qui s'évade par les mots - ceux qu'on dit et ceux qu'on ne dit pas -, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche...
Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l'accomplissement. -
À l'époque des shôguns Tokugawa, dans le comté d'Awa, riche de son monopole sur la production d'indigo. Le maître teinturier Yamatoya Moémon, qui en détient le secret, vient de sauver la vie d'un tanuki. Aussi, lorsque l'infâme intendant du gouverneur le menace d'enlever sa fille Omiyo, le redevable tanuki accourt pour lui porter secours - et se transforme en son jeune employé, sous le nom de Chôkichi. Omiyo tombe raide amoureuse de Chôkichi, qui partage sa flamme. Mais le « jeune homme » bien sous tous rapports garde ses distances ; et pour cause : un tanuki ne peut s'unir avec une humaine, sous peine de causer sa mort. Une seule issue pour Chôkichi : s'inscrire à l'université Tanuki pour y décrocher le grade le plus élevé de son espèce, qui l'autorisera à se transformer en humain. Entre joute de mystifications, concours de mégapatalouffes et match de pelball contre les renards, bien des épreuves l'attendent...
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Qui ne connaît pas un de ces inventeurs géniaux dont la découverte reste à jamais inconnue, empêchée ou censurée ? Phily-Jo est de ceux-là. Sa machine à énergie libre, la FreePow, est révolutionnaire. Si visionnaire et dérangeante que la mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère pour ses proches. Meurtre ou suicide ? Est-ce le combat de David contre Goliath, une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?
Dans un infernal jeu de poupées gigognes, les héritiers et disciples de Phily-Jo se lancent tour à tour dans une quête de vérité qui les mène au coeur du Texas, ses couloirs de la mort et ses champs pétrolifères. Mais qui croire, à la fin ?
Avec un humour décapant, Qui se souviendra de Phily-Jo ? est le roman de toutes les manipulations -emprise du capitalisme, mensonge, complot, ou pouvoir du récit... Vertigineux et époustouflant ! -
Clemens, jeune Allemand issu de la bourgeoisie cultivée et bientôt à l'abandon, a tout l'air d'un elfe qui parcourt les massifs de la Forêt-Noire, comme dans les légendes. Alors que le régime nazi resserre peu à peu son étau sur l'Allemagne, sa vie d'enfant se trouve bousculée de foyer en institut, avec son violon comme un prolongement de lui-même. La virtuosité prodigieuse et fascinante avec laquelle il s'empare des partitions des plus grands lui permet d'échapper à la tourmente et à l'angoisse des enrôlements forcés dans les Jeunesses hitlériennes. Bientôt, une musique terrible arrive de l'Ouest, celle du déluge des bombes alliées qui s'abat sur les villes et précipite le pays dans l'abîme, emportant le destin de tous dans la guerre...
La Symphonie atlantique nous fait entendre Liszt, Mozart ou Grieg dans le fracas du monde, en un étrange écho avec notre époque. Hubert Haddad ravive avec maestria la culture allemande dévoyée par les nazis et donne la parole aux innocents, aux enfants et aux populations civiles bombardées. Tragique, essentiel et bouleversant. -
Les prodigieuses aventures de Jorundur, roi de la canicule
Einar-màr Gudmundsson
- Zulma
- Litterature
- 3 Octobre 2024
- 9791038702929
Quand en 1783 débute l'éruption du Laki, la plus grande de tous les temps, seule l'intervention miraculeuse de Jón Steingrímsson, le Pasteur de Feu, put arrêter une coulée de lave ravageuse et sauver in extremis le pays de l'effondrement. Un bienheureux miracle mais de fâcheuses conséquences pour le reste du monde : famines, exodes, Révolution française et guerres napoléoniennes... Sur l'île débarque comme un retour de bâton un drôle de roi qui régna du 13 juillet au 23 août 1809, pendant les journées les plus chaudes, alors que brille au firmament Sirius, l'astre des miracles et des désastres. Oyez, oyez, la saga revisitée de Jörundur, le roi de la canicule !
Avec panache et humour, Einar Már Guðmundsson joue avec les sources et retrace en facétieux conteur, les tribulations et aventures de ce Danois qui avant trente ans s'est embarqué sur un baleinier, a accosté au Cap, fait escale à Tahiti et en Tasmanie, accompagné des botanistes dans les îles du Pacifique, s'est fait pirate et emprisonner à Londres, avant de retourner à Copenhague puis de se retrouver en Islande pour en devenir roi à peine le temps d'un été. Une épopée explosive - et on ne vous parle pas que de volcans ! -, une anti-saga islandaise avec son lot de prodiges et calamités, à la gloire d'un roi éphémère, magnifique anti-héros replacé au coeur du monde. -
Lire dangereusement : Le pouvoir subversif de la littérature en des temps troubles
Azar Nafisi
- Zulma
- Litterature
- 5 Septembre 2024
- 9791038702936
Après Lire Lolita à Téhéran, Azar Nafisi fait le choix d'une forme éminemment personnelle : Lire dangereusement se compose de cinq lettres adressées à son défunt père - ancien maire de Téhéran emprisonné par le régime du Shah d'Iran - comme pour reprendre un dialogue interrompu.
À la lumière de grandes figures de la littérature, hors des sentiers battus, de Salman Rushdie à Margaret Atwood, en passant par Zora Neale Hurston, Toni Morrison ou James Baldwin, Azar Nafisi explore la fiction comme arme de résistance : lutter contre la pensée unique, s'ouvrir à une pluralité de voix pour mieux connaître l'autre - y compris son ennemi. Ou comment se mettre en danger, permettre le questionnement et la contradiction, « voir le monde à travers les yeux d'autrui et chercher à comprendre des expériences qui ne sont pas les nôtres », à l'heure où l'om- niprésence de la réalité virtuelle nous déshumanise - et nous trompe. Le fléau de la pensée unique est typique des régimes totalitaires : Azar Nafisi dresse un saisissant parallèle entre les méthodes de la République islamique qu'elle a connues en Iran et la situation politique et intellectuelle des États-Unis sous l'ère Trump, où le mensonge s'érige en vérité unique...
Dans Fahrenheit 451 les exilés risquaient leur vie pour sauver la littérature en apprenant par coeur les livres qui les ont marqués... Azar Nafisi nous invite elle aussi à la contestation, à « lire dangereusement ». Une ode à la littérature, à la pensée et à la résistance, qui s'achève sur un appel : « Lecteurs du monde, unissez-vous ! » -
Dans le vacarme d'un réveillon de nouvel an, María n'entend pas ce que son mari lui annonce : il la quitte pour son collègue, spécialiste comme lui de la théorie du chaos. La voilà confrontée au grand vertige de la séparation. Heureusement, Perla est là, charitable voisine d'à peine un mètre vingt. Comme les lutins des sagas, Perla surgit à tout moment pour secourir la jeune femme sidérée, dont les mésaventures inspirent étrangement le traité sur le bonheur qu'elle est en train d'écrire.
Avec L'Exception, on s'amuse des moeurs de la société islandaise à travers des personnages bousculés par le sort qui se jouent de toutes les drôleries de l'inconstance humaine. -
Alba rentre d'un colloque de linguistes à l'étranger. Passionnée par les langues minoritaires et par la puissance évocatrice des mots, elle est aussi relectrice-correctrice, et le manuscrit d'un jeune poète l'attend, un ancien étudiant avec lequel elle a eu une aventure. En atterrissant à Reykjavík, elle s'interroge sur tous ses voyages dans les coins les plus reculés du monde. Combien d'arbres lui faudrait-il planter chaque année pour compenser son empreinte carbone ? Des langues sont en voie d'extinction, mais en Islande les arbres ont déjà disparu.
Sur un coup de tête, elle achète un terrain de sable noir et de lave, au fin fond de l'Islande aride et désertique, avec une maison délabrée. Rien n'est censé pousser là, mais Alba décide de passer à l'action. Elle change de vie, quitte la ville et les cercles littéraires pour planter des bouleaux, cultiver un potager. Elle se lie aux villageois et accueille Danyel, un jeune réfugié.
Ode à la langue islandaise et au retour à la nature, Éden est un roman plein de fraîcheur, tout en simplicité et en délicatesse. -
Une professeur de lettres anglophones, contrainte de quitter l'université de Téhéran pour avoir refusé de porter le voile, réunit sept de ses étudiantes pour des cours clandestins de littérature, dans l'intimité de son salon, en pleine République islamique des années 1990. Sept jeunes femmes qui sont pour certaines conservatrices et religieuses, d'autres laïques et progressistes, voire ont déjà été emprisonnées. Ensemble, étudiantes et professeur vont lire et parler de Gatsby de Fitzgerald, Lolita de Nabokov, Orgueil et préjugés de Jane Austen... en s'interrogeant : ces romans sont-ils subversifs, ou est-ce le fait de les lire, en Iran, en 1995, qui est subversif ?
Elles découvrent avec passion le pouvoir de la fiction et ses répercussions sur leur vie personnelle, leurs péripéties, leur quotidien sous la République islamique.
Paru en 2003 aux États-Unis et 2004 en France, Lire Lolita à Téhéran provoqua une déflagration. Vingt ans plus tard, il n'a rien perdu de sa pertinence. -
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse - combien tardive - de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, d'un amour impossible.
Et c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.
Ce beau et puissant roman se lit d'une traite, tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa vie.
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Leyla, Shabaneh et Rodja se sont rencontrées sur les bancs de l'université à Téhéran. Soudées par un lien indéfectible, elles s'efforcent, envers et contre tout, de mener une vie libre. Leyla s'est mariée avec Misagh et a débuté une carrière de journaliste. Shabaneh est habitée par ses lectures et les souvenirs de la guerre. Rodja vient d'être acceptée en doctorat à Toulouse - il ne lui manque plus que son visa. Mais cet équilibre fragile vacille quand Misagh part seul pour le Canada.
En un été et un automne, entre espoirs et déconvenues, toutes trois affrontent leurs contradictions. Suffit-il de partir pour être libre ?
L'automne est la dernière saison est le reflet sensible et bouleversant de la société iranienne d'aujourd'hui. Une histoire prodigieuse et universelle d'amour et d'amitié. -
Fête chez Hoki ; Le Zoo du Kama-sutra
Dany Laferrière
- Zulma
- Litterature Z/a
- 4 Avril 2024
- 9791038702615
« Je ne m'intéresse qu'aux clichés, et le premier cliché sur le Japon, c'est l'érotisme. » Et le deuxième, la bombe atomique. Hoki, photographe de mode, est japonaise, implosive, radioactive. Elle fait l'amour 72 heures d'affilée avant de filer en laissant les clés de son loft à l'écrivain-narrateur, au coeur de son errance nord-américaine. Le voilà déterminé à ne pas bouger du futon, quoi qu'il arrive : Arthur Miller fait place à Mishima ou à Basho, et la Remington se fige sous la puissance des haïkus. En compagnie de deux mannequins lesbiennes, Keiko et Reiko, il lit le Kama-sutra, quand meurt Rita Hayworth, elle qui avait donné son nom à la première bombe H. Le sexe et la mort. Déflagration. Alors l'écrivain dresse l'inventaire : des corps, des positions, mais aussi des visages, des êtres, des choses. Il faut tout noter. Car tout est précieux. Et tout disparaîtra.
Irrévérencieux, foisonnant et drôle. -
Comme chaque année depuis vingt-sept ans, début décembre, Benedikt part avec ses deux fidèles compagnons (son chien et son bélier), pour ramener les moutons égarés avant que l'hiver ne s'abatte pour de bon sur les terres d'Islande.
Le berger, Roc le bélier et Leo le chien se mettent en chemin, toujours plus loin, de refuge en abri de fortune, dans la neige et la nuit, sur des chemins de montagne, dans ce royaume de neige où la terre et le ciel se confondent, avec pour seuls guides quelques rochers et le ciel étoilé. En égaux ils partagent la couche et les vivres.
Mais cette année, le blizzard furieux les prend en embuscade, lui qui vous aveugle, vous lacère et vous coupe le souffle. Ce qui compte avant tout pour ces trois arpenteurs d'Islande au coeur simple, ce sont les brebis égarées qu'il faut ramener au bercail...
Le Berger de l'Avent est une histoire simple et belle qui nous parle de l'Islande, de sa rudesse somptueuse et de ceux qui y vivent. Elle nous parle aussi magnifiquement de détermination et de solidarité. C'est un trésor de la littérature universelle.
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Il n'a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin - d'instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d'un hameau perdu, Brabek l'ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l'amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois soeur, amante, mère. « C'est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l'existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l'effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l'on nomme la civilisation.
Itinéraire d'une âme neuve qui s'éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l'Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l'immense roman de l'épreuve du monde.
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Se décrivant lui-même comme un « homme de quarante-neuf ans, divorcé, hétérosexuel, sans envergure, qui n'a pas tenu dans ses bras de corps féminin nu - en tout cas pas délibérément - depuis huit ans et cinq mois », Jónas Ebeneser n'a qu'une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur est en crise et la crise est profonde. Et guère de réconfort à attendre des trois Guðrún de sa vie - son ex-femme, un joli accident de jeunesse, sa fille, spécialiste volage de l'écosystème des océans, et sa propre mère, ancienne prof de maths à l'esprit égaré, collectionneuse des données chiffrées de toutes les guerres du monde... Doit-il se faire tatouer une aile de rapace sur l'omoplate ou carrément emprunter le fusil de chasse de son voisin pour en finir à la date de son choix ?
Autant se mettre en route pour un voyage sans retour à destination d'un pays abîmé par la guerre, avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière.
Ör (« Cicatrices ») est le roman poétique et profond, drôle, délicat, d'un homme qui s'en va - en quête de réparation.
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L'autrice du best-seller Lire Lolita à Téhéran brosse le tableau de la famille dont elle est issue : un père, maire de Téhéran, emprisonné par le pouvoir, une mère première femme élue au parlement iranien. Azar Nafisi raconte les secrets et mensonges - composants d'une mythologie familiale dont elle est l'héritière - afin de mieux comprendre ses propres choix.
Le goût de la fiction, irrémédiablement : son père lui transmet la passion de la littérature, et invente pour elle un langage secret. Sa mère, colérique et affabulatrice, nie le malheur conjugal en se réinventant un passé et une histoire à faire pâlir de jalousie. La fiction et l'imaginaire se dessinent comme une bulle de protection - ils seront le ciment de l'engagement de toute une vie pour la littérature.
Cette chronique familiale sensible se fait, selon les mots de Jean-Claude Carrière : « Le reflet des événements qui, pendant cinquante ans, ont éveillé, secoué et finalement paralysé le pays. Entre secrets de famille et secrets d'État existe un lien indéfinissable mais profond, comme, si dans l'un et l'autre cas, tout ne pouvait pas, ne devait pas être dit. » Un éclairage indispensable, intime et bouleversant. -
« Elle » fait bon vivre en Égalie. La présidente Rut Brame travaille nuit et jour à la bonne marche de l'État, quand son époux Kristoffer veille avec amour sur leur foyer. Il y règne d'ailleurs une effervescence toute particulière : à quinze ans, leur fils Pétronius s'apprête à faire son entrée dans le monde. Car voici enfin venu le bal des débutants.
Mais l'adolescent, grand et maigre, loin des critères de beauté, s'insurge contre sa condition d'homme-objet. Dans l'impossibilité de prendre son indépendance, il crée presque malgré lui un mouvement qui s'apprête à renverser le pouvoir matriarcal en place. L'avenir de la cité radieuse est amené à changer...
Pour le meilleur et pour le pire.
Avec Les Filles d'Égalie, Gerd Brantenberg signe une utopie féministe et résolument provocatrice. Elle renverse littéralement les codes de la société patriarcale : les femmes ont tous les pouvoirs, et la langue s'en ressent. Le féminin, omniprésent, l'emporte systématiquement sur le masculin, faisant apparaître de nouveaux mots qui soulignent avec une ironie mordante l'oppression invisible qui règne sur les femmes d'aujourd'hui. Brûlant d'actualité et débordant d'humour, Les Filles d'Égalie, le grand roman féministe norvégien du XXe siècle. -
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.
Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle.
Et l'on se glisse dans l'Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d'exultation complice qui ne nous quitte plus.
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Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer
Dany Laferrière
- Zulma
- Litterature Z/a
- 2 Février 2023
- 9791038701670
Deux jeunes hommes dans la moiteur d'une chambre poisseuse de Montréal. Torse nu sur son divan, l'un écoute du jazz en philosophant. L'autre rêve de devenir écrivain. Il lit Baldwin, Hemingway, Miller ou Bukowski, et s'extasie devant l'appétit sexuel des jeunes filles sérieuses. Ensemble ils dissertent sur la beauté et l'origine du désir, sur la Blanche et le Nègre. Et ça fait des étincelles.
Machine à écrire, ruban neuf, papier immaculé : la vieille Remington 22 dégotée chez le brocanteur est riche de promesses... L'écrivain est en route !
Hautement incisif, terriblement insolent, irrésistiblement drôle, le premier roman de Dany Laferrière n'a pas pris une ride. Un hymne à la littérature en mouvement. -
En haut de la colline de Black Hill qui surplombe la baie et ses falaises, l'enseigne du Croc-Moucheté grince sous les assauts du vent. L'auberge isolée résonne des élucubrations du Contre-amiral de la Pêche-aux-clous, vociférant.
À l'étage, l'aubergiste à l'agonie n'espère plus la visite du moindre médecin. Tout juste a-t-il le temps de transmettre à son jeune fils Rhys son seul héritage : un exemplaire de L'Île au trésor. Désormais les nuits du garçon seront peuplées d'aventures dignes de celles de Jim Hawkins, avec une question : était-ce en rêve, ou bien le Contre-amiral lui a-t-il vraiment glissé pendant son sommeil un fragment de papier avec les coordonnées d'un trésor ?
Rhys rejoint le fringant professeur Pingleman, féru de bateaux et marin contrarié, qui le prend sous son aile. Et qui lui présente toute l'équipe de tournage d'un film adaptant L'Île au trésor. La réplique du trois-mâts l'Hispaniola est bientôt amarrée, parée pour la scène finale, et Rhys embarque dans une hallucinante expédition en mer, à la recherche de « son » trésor...
Une lecture épique ! À dévorer sans modération. -
À Zanzibar, à l'angle du marché aux esclaves et des étals des joailliers indiens, la belle Uhuru chante et danse au rythme du tambour. Africaine libre, experte en magie noire, elle a toujours échappé aux négriers. Son insolence fascine la fille du Sultan qui vit entre deux mondes : celui de son père, le sultanat de Zanzibar tant convoité par les Européens, et celui de Sundus, l'esclave eunuque devenu son amant.
Alors que sur l'île gronde la révolte, la côte Est de l'Afrique apparaît comme un horizon salvateur, terre des origines pour Sundus, rêve d'évasion pour la princesse...
La Princesse de Zanzibar se joue avec verve et panache de la grande histoire et des légendes pour bousculer tous les idéaux de liberté. Caustique et provocant. -
Le Troiacord Tome 1 : Trois pas vers le sud
Miquel De palol
- Zulma
- Litterature
- 18 Avril 2024
- 9791038702356
Barcelone, à l'aube. Deux groupes surgissent des ruelles sombres au pied de l'église Santa Maria. Ils s'apprêtent à échanger en secret un otage contre une rançon. Mais tout dérape. Des tirs sont échangés, Gabriel van Egmont tombe à terre. Et avec lui, c'est tout son audacieux projet qui risque de s'effondrer. Ses associés décident alors de camoufler sa disparition. Ils engagent un sosie...
Aussi haletant qu'un roman d'espionnage, Trois pas vers le sud pousse dans leurs retranchements ultimes les questions de l'identité et du double, de la mémoire et de la réalité, de la manipulation et du libre arbitre. Prodigieux et réjouissant.