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Grasset
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Les jours de l'arc-en-ciel
Antonio Skármeta
- Grasset
- Litterature Etrangere Grasset
- 6 Mars 2013
- 9782246794387
« Mercredi, ils ont arrêté le professeur Santos. Rien d'exceptionnel par les temps qui courent.
Sauf que le professeur Santos est mon père. Et, chose étrange, lorsque les deux hommes ont emmené papa, tous les garçons de la classe ont tourné les yeux vers moi. Je suis sûr qu'ils pensaient que j'avais peur. Ou que j'aurais dû bondir sur ces hommes pour les empêcher d'emmener mon père. Mais, avec le professeur Santos, nous avions prévu cette situation. Nous lui avions même donné le nom d'une figure de syllogisme. Nous l'appelions la situation "Baroco" : s'ils venaient arrêter papa sous les yeux de témoins pour l'emprisonner, cela signifiait qu'ils ne pouvaient pas le faire disparaître comme les autres... » En 1988, à quelques semaines du référendum convoqué par le général Pinochet, le peuple chilien s'est organisé pour dire NON.
Les Jours de l'arc-en-ciel n'est en rien le récit d'événements politiques : il retrace comment, grâce à l'imagination, à l'humour et à la musique, toutes les forces de gauche, unies sous une bannière arc-en-ciel, ont ouvert le chemin de la liberté dans un pays condamné au silence par la dictature.
Un message d'espoir, nous dit l'auteur, qui se souvient des paroles de Violeta Parra : « Gracias a la vida ».
No !, un film de Pablo Larrain tiré de ce roman, a été sélectionné pour les Oscars. -
Constantino Augusto de Moreas, spécialiste de l'oeuvre du poète José Marti, a passé toute son existence à Cuba. Invité par une université espagnole, il décide à Madrid de ne pas se rendre à sa conférence, jette son passeport, ne conserve pour tout bagage que son exemplaire des Mémoires d'outre-tombe et sa brosse à dents. Il prend le train pour Barcelone. Commence alors une errance dans les rues de la ville, ses places, ses cimetières, à travers ses souvenirs aussi, qu'il voudrait fuir mais qui ne cessent de le rattraper.
Un geste, un tableau, une mélodie le ramènent vers Cuba - à la coupe de la canne à sucre, au travail forcé, à l'hôpital, au jeune danseur qui répète L'oiseau de feu de Stravinsky et s'invente un passé pour oublier la maladie... -
La Havane à la veille du troisième millénaire. Vitorio, homosexuel, la quarantaine, vient de se faire éjecter de son appartement. Le vieil immeuble en ruine s'est par ailleurs écroulé deux jours plus tard. Sans endroit pour vivre, il erre dans la ville épuisée. Une ville triste le jour et dangereuse la nuit, aux mains de la police et du commerce du sexe, corrompus l'un comme l'autre.
Vitorio rencontre Salma, une jeune prostituée, et tous deux vont trouver refuge dans les ruines d'un ancien théâtre construit au temps de sa splendeur par une aristocrate russe, pour un improbable amant. Dans ce lieu de féerie, les accueille un personnage excentrique et mystérieux, un ancien clown, Don Fuco. Il va les initier à l'art du déguisement, au comique et, ensemble, ils vont convoquer les esprits des plus grandes étoiles de ce siècle, de Nijinski à la Callas.
La poésie, la danse, le mime, la fiction, une mise en scène parodique de la beauté comme voie d'accès aux palais lointains d'une ville imaginaire et inatteignable - où ceux qui ne cherchent qu'un endroit pour vivre, pour se reposer et qui se moquent de politique, de liberté, de patriotisme ne seraient plus confrontés à la tragique réalité.
Les Palais lointains : un adieu à La Havane ? A cette ville agonisante qui sera peut-être, un jour, balayée par une gigantesque tempête et ne survivra que par l'imaginaire.
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Robert Conklin, professeur d'histoire à l'université de Buffalo, et trois de ses anciens élèves ont pris goût à l'exploration urbaine : visiter des lieux abandonnés et en général interdits d'accès. Cette nuit, ils vont " faire parler " les vestiges de l'hôtel Parangon, accompagnés d'un journaliste qui cherche à comprendre l'intérêt d'une telle transgression...
L'hôtel Parangon, un modèle de luxe lors de sa construction en 1901, semble receler plus d'un mystère : son propriétaire, agoraphobe et hémophile, est retrouvé mort sur la plage qui borde l'hôtel un an après sa fermeture en 1968, et nombre d'histoires, étranges ou sordides, courent au sujet du lieu. Malgré ses scellés et ses volets clos, il n'est pas sûr que l'hôtel soit aussi désert qu'il y paraît...
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Professeur dans l'école du petit village de Contulmo, au Chili, Jacques vit seul avec sa mère. Intellectuel et féru de littérature française, le jeune homme écrit des poèmes et traduit des textes français, qu'il fait paraître dans le journal local. Il tient cette passion de son père, Pierre, qui, un an plus tôt et du jour au lendemain, est parti retrouver son pays d'origine, la France.
Tristes et éteints, Jacques et sa mère s'interrogent sur le départ de Pierre et attendent des nouvelles qui n'arrivent jamais. Même l'attirance que Jacques éprouve pour la soeur d'un de ses élèves ne suffit pas à lui faire oublier son père...
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" Dans la mythologie grecque, soixante chasseurs et une chasseresse, Atalante, sont appelés par le royaume de Calydon pour le débarrasser d'un sanglier sauvage.
Il y a plusieurs récits de cette chasse chez les Anciens, mais aucun ne s'accorde véritablement avec l'autre. Ils offrent des listes de chasseurs différentes, relatent des événements différents, proposent des fins différentes. Certains évoquent une histoire d'amour destructrice, d'autres non. Mais qui dit la vérité ? Et qui a finalement tué le sanglier ? Trois millénaires plus tard, dans la même région de Grèce, la chasse reprend...
Cette fois, la proie est un officier nazi ; les chasseurs, des partisans grecs ; et leur témoin, Salomon Memel. Celui-ci survit à la guerre et écrit un poème, La Chasse au Sanglier, qui est publié et reçoit un accueil enthousiaste. Mais peut-on faire confiance à cette version ? Lorsque Ruth, son amour d'avant la guerre, vient à Paris pour transposer au cinéma le poème, c'est l'étape finale de la chasse qui commence.
Elle enquête sur l'histoire cachée et renforce les parallélismes entre les chasses, l'ancienne et la moderne, pour découvrir la vérité derrière les deux. Les événements du livre se font écho. Les détails reviennent. Les images émergent, disparaissent et refont surface trois mille ans plus tard. J'ai voulu que les histoires soient liées, s'entrecroisent jusqu'à former un filet pour piéger le sanglier. " L.N.
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La fille et le trombone
Skarmeta-A
- Grasset
- Litterature Etrangere Grasset
- 21 Janvier 2004
- 9782246632610
Sur le port d'Antofagasta, au Chili, débarque d'Europe un joueur de trombone portant dans ses bras une fillette de deux ans.
Elle est orpheline, la guerre a tué ses proches. Elle sera confiée à Esteban, un émigré de longue date qui serait son grand-père. Qu'importent les liens du sang, ceux de la tendresse sont souvent plus forts. La jeune enfant a pris le nom de sa grand-mère, Alia Emar. Mais qu'est-ce qu'un nom sans identité ? Elle vivra comme les autres émigrés le rêve américain l'Empire State Building, le jazz, les soaps, avec le projet de devenir une jeune fille de son temps, moderne et cosmopolite, en se rendant à New York.
Emotion et humour accompagnent ce grand roman sur l'exil et la musique.
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Ce livre, hommage à son ami, le grand poète et Prix Nobel de littérature chilien, a été publié en espagnol en 2003 à l'occasion du centenaire de sa naissance. La sélection de poèmes (les deux tiers du livre) effectuée par Antonio Skármeta met en perspective la relation entre la vie et l'oeuvre de Neruda, en prenant comme point de départ ses livres, ses maisons, ses femmes, ses amis, ses ombres et ses lumières. La présentation est chaleureuse, riche en anecdotes inédites dont Skarmeta fut le témoin. L'évocation de la naissance d'Une ardente patience, qui fut d'abord adapté au cinéma par Skarmeta lui-même puis par Michael Radford en 1994, est très vivante.
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L' " île de Fer " vit sous le joug du franquisme et d'une Église catholique toute-puissante, dont le grotesque représentant, le curé don Nicasio, fait régner la loi sur les habitants inquiets. L'île voit naître en secret des passions dévastatrices :l'amour merveilleux mais impossible de Rosa et du républicain Manuel le Fuyard, traqué par les brigadiers de la garde civile ; l'attirance malsaine mais invincible de Baldomera pour Inocencio, puis pour ses fils Policarpo et Cesarin... Désir, jalousie, rancoeur tissent peu à peu une véritable tragédie. Ce roman, porté par le souffle épique d'un lieu sauvage, est une ode à la vie brute, à sa cruauté et à sa frénésie. Terramours est une plongée au fond de l'âme humaine, dans tout ce qui se terre en nous - des pulsions les moins avouables aux espoirs les plus purs - et qui dessine notre destin.
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Cuba, milieu des années 1950. Dans la torpeur écrasante d'un après-midi tropical, Josan, un jeune de quinze ans, sort prendre l'air dans le patio. Soudain surgit le jardinier du voisin, couvert de sueur, qui se soulage sur les fleurs, affûte sa machette et disparaît dans sa cabane, indifférent à tout, sauf à la pluie qui menace... Cette apparition éveille chez le garçon des sensations jusque-là inconnues : rien ne sera jamais plus comme avant.Voyeur, dans un premier temps, il s'émerveille de la volupté que lui fait partager son oncle Mirèn, des danses des soeurs Landin, de Tola le Noir. Une nuit, il prend la place de sa soeur Vili et retrouve le lanceur de l'équipe de base-ball, Héctor Galan, il mène enfin sa première bataille pour le plaisir partagé. Il découvrira aussi que l'érotisme est un affrontement, fait d'escarmouches et de stratégies, où il n'y a ni vaincu, ni vainqueur, mais que c'est un combat auquel il faut se préparer. « Mon enfance est terminée », comprend l'adolescent en cette année, pour lui inoubliable, où le monde vit au son du calypso.
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Cuba, 1977. Sur la plage d'une île à l'ouest de La Havane, dans le vieux bungalow qu'elle a hérité d'un médecin américain, la famille Godinez s'active à barricader portes et fenêtres pour prévenir l'arrivée de l'ouragan Katherine. Sous le même toit sont réunies trois générations.Alors que le calme s'installe avant la tempête, le jeune Jafet, qui rêve de vivre aux États-Unis, prend le large à bord d'un radeau de fortune baptisé Le Mayflower. Impuissante, la petite Valeria assiste au départ de celui qui préfère fuir le régime cubain plutôt que le cyclone, de celui qui deviendra « le navigateur endormi ».Dans ce vieux bungalow se concentre toute l'histoire du pays : l'esclavage, la guerre contre l'Espagne, la dictature de Batista, l'ouragan révolutionnaire, la tragédie des balseros... Excellent conteur, Estévez fait de ses personnages les symboles de l'histoire et de la culture cubaines, et éclaire le présent à la lumière du passé.
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Au milieu d'un océan de détritus composé de tous les rebuts rejetés par les habitants de Londres surgit la demeure des Ferrailleurs. Le grand manoir, assemblage hétéroclite d'objets trouvés et de bouts d'immeubles remontés en un étrange puzzle architectural, abrite depuis des générations ce clan ancestral et passablement consanguin. La tradition veut qu'à la naissance, chaque membre de la famille reçoive un objet particulier, dont il devra prendre soin toute sa vie durant. Clod, notre héros, a ainsi reçu une bonde universelle, et, pour son malheur, un don pour le moins particulier : il est capable d'entendre parler les objets, qui ne cessent de répéter des noms mystérieux...
Un jour, suite à la disparition de la poignée de porte appartenant à tante Rosamud, tout se met à aller de travers. Les objets commencent à donner d'inquiétants signes de vie et leurs murmures se font de plus en plus insistants tandis qu'une terrible tempête menace au dehors. Avec l'aide d'une jeune orpheline, Lucy Pennant, recueillie par la famille des Ferrailleurs et enrôlée comme servante, Clod va percer les secrets ténébreux de ce monde étrange, tout en essayant d'échapper à son morne destin...