Un Anglais se fait construire une piscine dans les Cévennes.
Dans ses profondeurs bleutées, il découvre une femme-serpent, créature mythologique de son enfance qui lui parle avec l'accent cévenol.
Une femme se souvient de sa vie d'écolière et se laisse lentement obnubiler par un épisode anodin : le coloriage d'un album d'histoire sainte, le rouge sang de la tunique de Jahel, héroïne biblique.
Une princesse d'un royaume de glaces épouse le prince d'un désert brûlant.
Elle habitera un palais de verre soufflé, issu des grains de sable.
De ces microclimats réels ou féeriques, A-S Byatt capte la lumière sensuelle et les arômes volatils. Avec un talent de conteuse qui mêle la trame du quotidien à la texture du rêve.
L'Angleterre des années 1960 se débat avec le changement des moeurs, qui touche de plein fouet la famille Potter. Si Stephanie et Marcus se sont " rangés ", leur soeur Frederica entend bien ne pas se laisser enfermer dans les carcans d'une société encore patriarcale et moralisatrice. Son admission à Cambridge lui permet d'élargir le champ de ses expériences libératrices : la jeune femme multiplie les conquêtes et fomente des révoltes. Mais, malgré l'essor du féminisme, les traditions sont difficiles à oublier. D'autant plus que, depuis sa relation avortée avec le séduisant dramaturge Alexander Wedderburn, rien ne semble vraiment la satisfaire...
«Elles parlaient d'Alexander, et de leur vie. Il n'existait pas de rivalité, mais une curieuse complicité dans leur amour pour lui, probablement parce que chacune à sa manière était convaincue que c'était un amour sans espoir. L'idée qu'elie se formait de lui était celle d'un hommelointain et pur.» Stephanie et Frederica n'en peuvent plus du huis clos familial où leur père fait régner une morale austère. Aussi voient-elles arriver Alexander avec ravissement. L'art, le savoir-faire, l'avenir du prestigieux dramaturge qui a mis en scène Elizabeth, la «Reine Vierge», les transportent dans un autre monde.
Marcus, leur frère, a des visions. Et, dans cette Angleterre des années 1950, chacun d'eux livre une bataille complexe et vit comme une imposture des sensations nouvelles: sexualité, succès, échec, folie, désespoir, peur de la mort...
Eté 1953. Anna, fille d'Henry Severell, célèbre écrivain, souffre de mal connaître son père et de vivre dans son ombre. Oliver Canning, invité des Severell, sert de professeur et de guide à Anna. Au fil de l'été se tisse un lien spécial entre cette adolescente renfrognée et cet homme arrogant quoique bienveillant.
" Le germe de ce roman fut un fait qui était également une métaphore : une jeune femme, avec un enfant, regardant un plateau de terre où des plantules non éclaircies sur de pâles tiges étiolées meurent dans leur lutte pour la vie.
Elle tenait à la main l'image d'une fleur, le sachet de graines avec son image aux vives couleurs. Capucines géantes, grimpantes, mélangées. " Angleterre, années 60. Frederica Potter, admise à Cambridge, épouse les idées féministes de son temps : elle entend bien faire quelque chose de sa vie et ne pas se laisser enfermer dans le mariage comme sa soeur Stephanie qui attend un deuxième enfant de Daniel.
Très courtisée, Froderica côtoie les intellectuels et tisse toutes sortes de complicités amoureuses et artistiques qui lui feront découvrir le raffinement et le luxe. Elle élabore une véritable entomologie des caractères humains, à la fois cruelle et destructrice.
Dans cette suite à La Vierge dans le Jardin, A.S. Byatt met en lumière les inextricables conflits entre ambition, vie de famille et accomplissement personnel tout en livrant un portrait subtil et corrosif de ces années de révolte et de libération des moeurs.
Las des abstractions, assoiffé de faits, de réalité, le doctorant en théorie littéraire postmoderne Phineas G. Nanson décide d'abandonner sa thèse pour rédiger la biographie d'un... biographe, l'énigmatique Scholes Destry-Scholes.
Mais les méandres d'une vie ne se laissent pas aisément cerner : Phineas a beau chercher, son sujet se dérobe sous son regard. Les faits ne lui apportent pas la satisfaction tant espérée : l'existence se résumerait-elle à des bribes de réel entourées de néant ? Quel sens peuvent bien avoir une boîte de billes, des manuscrits sans queue ni tête, des ossements et des photographies ?
Les mystères s'accumulent sans trouver de solution. Pourtant, à force de traquer les maigres témoignages sur Scholes Destry-Scholes, Phineas fait d'intéressantes rencontres. Il n'est pas le seul à s'efforcer de reconstituer la réalité à partir de fragments épars. Parmi les taxonomistes, les écologistes et même les agents de voyage qui croiseront sa route, trouvera-t-il son Ariane ? Parviendra-t-il enfin à sortir de son très borgésien labyrinthe ?
Londres, 1968. Frederica, récemment divorcée, anime à la télévision un talk-show esthétiquement révolutionnaire. Autour d'elle les valeurs vacillent et les jeunes tournent le dos à l'ordre établi, lui préférant sciences occultes, thérapies de groupe et autres «anti-universités» anarchisantes. En marge de la révolution étudiante, une communauté fermée menée par un mystique aux allures de prophète propose une autre lecture du monde. Sur cette toile de fond A.S. Byatt bâtit un magnifique roman d'amour, de mort et de vie. Éblouissant par sa force poétique, Une femme qui siffle redéfinit les limites de la normalité tout en livrant une analyse corrosive des bouleversements sociaux et intellectuels qui secouent l'Angleterre de la fin des années 60.
Après La Vierge dans le jardin, Nature morte et La Tour de Babel,Une femme qui siffle est le dernier volume d'une saga en quatre volets signée par la grande dame des lettres anglaises.
Traduit de l'anglais par Jean-Louis Chevalier
La destinée du jeune professeur Roland Mitchell paraît étrangement liée à celle du grand poète victorien Randolph Henry Ash dont il est un des plus grands spécialistes. Le jour où, d'un livre poussiéreux, il exhume deux lettres d'amour que le poète adresse à une tendre inconnue, cette découverte bouleverse le cours de ses travaux... et de sa vie. Sur les traces du grand homme, le jeu de piste est ouvert : documents volés, amours clandestines, suicide romantique peuplent l'aventure qui dépassera bientôt le simple cadre d'une recherche universitaire.
Possession, couronné en 1990 par le prestigieux Booker Prize, est un récit haletant, subtil mélange d'érudition, de romance et de suspense, qui a été traduit dans vingt-deux pays et a rencontré un succès mondial. L'adaptation de ce chef-d'oeuvre au cinéma est signée par Neil LaBute (En compagnie des hommes, 1999 et Nurse Betty, 2001), avec Gwyneth Paltrow et Aaron Eckhart dans les rôles principaux.